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A sauts et à gambades - Page 10

  • bribes d'îles japonaises

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    « À courte distance au nord de Kyoto, on m’avait convaincu d’aller voir un classique du paysage japonais : le lac Biwa. J’en parle ici car je l’ai imaginé comme une île d’eau en terres. Biwa fut célébré par le poète Basho et par celui qui se baptisa lui-même le « vieillard fou de peinture (Hokusai) »  

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    « J’ai décidé que la saison défavorable s’ajoutait au climat répulsif. J’ai tourné le dos à mon île d’eau et, les pieds trempés, me suis embarqué pour Kyoto par le train du soir. Adieu, Biwa. »

    Le livre : Promesses d’îles – Alain Hervé – Éditions Arthaud

     

  • Des souris et des hommes - John Steinbeck

    Of Mice and Men

    Le genre de livre dont on n’oublie jamais les personnages.

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    Les personnages de la BD de Rebecca Dautremer

    Si je voulais comparer mes impressions c’est avec des livres comme On achève bien les chevaux d’Horace McCoy, des films comme Vol au-dessus d’un nid de coucou que je comparerais ce livre.

    C’est pour moi une relecture et je vous invite à me suivre.

    Un récit relativement court, mais d’une simplicité à laquelle il ne faut pas se fier.
    Un récit à deux personnages : George ouvrier agricole, gentil, plutôt bonne pâte, et Lenny plus atypique qui souffre d’un handicap mental.

    Nous sommes dans les années trente, les années préférées de Steinbeck où il place aussi En un combat douteux et bien entendu les Raisins de la colère.

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    Film avec Gary Sinise John Malkovich dans le rôle de Lenny Small.


    Les exploitants agricoles ont besoin de journaliers pour la cueillette, ceux-ci triment de l’aube au crépuscule pour trois franc six sous.
    Ils sont nombreux, la Grande Dépression ayant jeté sur les routes les fermiers acculés par les dettes, l’offre est plus forte que la demande.

    George et Lenny ont été embauché dans la petite ville de Soledad.

    Un duo disparate car si George est futé mais un rien gringalet, Lenny lui est le ravi de la crèche mais aussi un homme au gabarit impressionnant.

    Ces deux-là sont comme les deux doigts de la main, ils rêvent de posséder un petit arpent de terre qui soit bien à eux. Leur amitié dérange un peu.
    Ils veillent l’un sur l’autre et cette sollicitude, cette bienveillance les rend suspects.

    D’autres personnages évoluent autour d’eux mais on est totalement pris par George et Lenny.

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    George et Lenny

    Leur destin va se jouer à Soledad où ils sont embauchés dans un ranch. Lenny est naïf, simplet même, mais possède une force hors du commun  si les quolibets ne l’atteignent pas voir son ami en difficulté déclenche chez lui des réflexes primaires qui vont faire basculer le récit.  

    Et c’est là que Steinbeck est à son meilleur. Pas de pages longues sur le ressenti des personnages, pas de passages emberlificotés sur l’action, non il va au plus simple, au plus dur, au plus humain et là il est magistral.
    C’est rapide, d’une efficacité totale, une tragédie au sens complet du terme : un seul lieu, une unité de temps très courte, une action fulgurante.
    Ce n’est pas pour rien que ce récit a fait l’objet de multiples adaptations théâtrales.

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    Steinbeck insuffle une authenticité absolue à l’action qui fait que le lecteur n’oublie jamais ces deux hommes. Le titre s’inspire de Robert Burns poète écossais, « Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas »

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    Le point d’orgue final est à la fois beau et douloureux. Vous pouvez bien entendu lire le roman mais aussi l’écouter, c’est un des romans qui se prête le mieux à une lecture à voix haute.

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    Le Livre Des souris et des hommes – John Steinbeck – Traduit par Maurice Edgar Coindreau – Editions Gallimard Pléiade 2023
    Le livre audio : Lu par Lorand Deutsch Pierre Donnadieu et Jacques Gamblin- Editions Gallimard

  • Bribes de portrait

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    Comment écrire ?

    « A moins de croire que l’écriture s’apprend comme on s’approprierait un artisanat, il n’y a pas d’autre moyen que d’entrer dans l’atelier et de guigner par-dessus l’épaule de celle ou de celui qu’on prend pour guide. »

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    « J’ai essayé cette méthode avec plusieurs auteurs, mais sans vraiment réussir à percer les secrets de la création »

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    Stendhal

    « Je voulais en savoir plus sur ce personnage qui nous laisse des carnets, des lettres, des œuvres inachevées et quelques chefs-d’œuvre romanesques. »

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    « Il me permettrait non pas de copier des recettes, mais de débusquer sa manière de s’arranger avec les mots et sa vie. »

     

    « Je ne prétends pas percer le mystère Stendhal, mais j’entends fonder mon exercice d’admiration sur des faits littéraires ou biographiques plutôt que sur une vague impression d’ensemble. »

     

    Le Livre : Portraits clandestins – Daniel De Roulet – Éditions la Bacconière

  • Cézanne Des toits rouges sur la mer bleue - Marie-Hèlene Lafon

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    Bibémus : j’ai dit dans ma chronique précédente que cela m’évoquait Giono et la Provence.
    Marie Hélène Lafon nous invite dans la Provence de Cézanne, de Zola et de Giono.

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    Elle a manifestement un attachement particulier pour le peintre et cet attachement a accouché d’un petit livre, il n’est ni une bio, ni un essai sur la peinture, c’est plutôt le livre d’une amitié, une rencontre entre peinture et littérature.


    Le titre ? ce sont les mots de Cézanne « Des toits rouges sur la mer bleue ».

    L’auteure a quelques craintes, elle décide d’ouvrir un « chantier » rassembler la documentation, les lettres, les écrits.
    Elle va affronter un monument de la peinture, un véritable colosse.

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    Elle se sent écrasée par ses prédécesseurs, ceux qui ont écrit sur Cézanne et non des moindre : Ramuz, Rilke, Juliet, Handke bien entendu « C’est écrasant et j’ai une longue expérience de cette sensation d’écrasement culturel, qui ne m’empêche toutefois pas de faire ce que je crois avoir à faire »

    Délaissant son Cantal natal, MH Lafon va trainer ses guêtres à Auvers-sur-Oise, à Aix-en-Provence, à Marseille.

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    La maison du pendu à Auvers-sur-oise – Paul Cézanne

    Comment parler de cet homme qui a consacré son existence à la peinture, cet homme qui disait la nécessité d’« Aller au paysage » ce qui est une formule magnifique, l’auteure dit que c’est un peu comme « aller au combat ».
    Un combat toujours perdu, et une œuvre toujours recommencée.

     

    Sous la plume de MH Lafon, Cézanne reste le bonhomme bourru, un rien violent, parfois carrément hargneux.
    Elle aime le chercher à travers les lieux, les paysages :
    Le Jas de Bouffan ou l’atelier des Lauves dans lequel une fente fut pratiquée pour permettre de faire passer la toile des Baigneuses.
    Marseille ou Auvers-sur-Oise où il peignit sans trêve.

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    J’ai le souvenir d’une expo magnifique au Grand Palais à Paris en 2011
    J’étais restée plantée devant certaines toiles, bien entendu les plus petites ce qui dans une foule est un combat toujours perdu.


    J’aurais voulu avoir les mots de MH Lafon qui fait parler les tableaux

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    « Je suis plantée devant le Sous-bois, au Louvre, salle Mollien, et je suis dans le bois, sous les arbres, traversée de lumière pâle. L'air est tiède, c'est un matin d'été caressant et parfait. Le vent bleu court dans les branches basses, le remuement des feuilles est tissé de pépiements d'oiseaux furtifs. Tout fait présence, le silence est habité, on arrête de marcher pour que cesse le vacarme des pas et du sang sous la peau. On sort de soi pour faire corps avec la merveille. »

    Pour parler de l’homme, elle choisit de faire parler ses proches, Blanche sa mère en premier lieu, Paul est son préféré, elle s’inquiète de l’avenir pour cet enfant qui choisit un chemin rude et incertain « songe à l’avenir, on meurt avec du génie et l’on mange avec de l’argent » mais toujours encourageante et soutien de son fils.

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    Elle fait aussi parler le père, Louis-Auguste  si souvent blâmé mais pour qui me semble elle n’est pas aussi sévère que beaucoup car après tout il a plus ou moins toujours fournit des subsides à son fils et était profondément désemparé devant le refus de ce fils de choisir une vie toute tracée. Il finit malgré tout par accepter le choix de Paul et même son mariage avec Hortense l’éternelle invisible.

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    Vous rencontrerez le Docteur Gachet si important pour les impressionnistes, Pissarro son ami.
    Elle nous livre même le jardinier, assis sous le tilleul des Lauves, à côté d’un Cézanne vieillissant.

    Elle sait parler de lui, de ses toiles, de sa peinture, parfois même avec une sorte d’urgence qui donne un rythme haletant au récit qui m’a parfois décontenancé.
    J’ai aimé que son imagination l’emporte vers Giono et ses personnages.

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    Lisez cet exercice d’admiration, fruit de trente années de compagnonnage et qui tente de nous communiquer les rêves du peintre, sa vie intime, ses obsessions, sa passion pour sa Montagne « sainte et carabinée, en majesté et en puissance ».
    Pour conclure ainsi : « On ne saisit pas Cézanne, on ne l'épuise pas, il résiste, on l'effleure, il glisse, il disparaît dans le sous-bois. On l'espère. On l'attend. »

    Vous avez visité ses maisons il est tant de connaître le bonhomme.

    Le Livre : Cézanne. Des toits rouges sur la mer bleue – Marie-Hélène Lafon – Éditions Flammarion



     

     

  • Les Maisons de Cézanne

    J’ai annoncé mon intention de faire des chroniques sur les maisons d’écrivains et toc par quoi je commence ? par les maisons d’un peintre. Ne cherchez pas, il n’y a rien à comprendre pour moi c’est la même chose, écrivain, peintre, musicien, j’ai envie de vous parler de leur maison, leur château, leur cabanon.

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    Bastide du Jas de Bouffan

    Pourquoi commencer par Cézanne ? et bien le hasard des lectures fait que je viens de lire un petit livre sur lui.
    J’ai travaillé et vécu à Aix-en-Provence j’ai donc eu largement l’occasion de me balader sur ces hauts lieux de la vie de Cézanne.

    Je crois que vous serez heureux d’avoir non pas un mais trois lieux attachés à Cézanne.

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    Il y a d’abord Le Jas de Bouffan, la maison familiale à Aix-en-Provence.

    Ici il n’y a pas ses meilleurs souvenirs, les conflits familiaux ont entaché les lieux. Cézanne y vécut mais y fut aussi très malheureux.

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    Devenu depuis un musée, la maison est classée monument historique. En cours de restauration depuis plusieurs années elle pourra à terme accueillir le public.

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    La maison est belle et le parc lui aussi est en transformation.

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    Le Cabanon des carrières de Bibémus.

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    D’abord le nom, Bibémus, cela sonne provençal immédiatement, un nom à la Giono, à la Pagnol !

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    Le site a inspiré plusieurs tableaux à Cézanne.

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    Devenu musée en plein air aujourd’hui.

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    Atelier des Lauves

    L’atelier des Lauves

    Lorsque Paul Cézanne achète ce lieu en plein cœur de la colline des Lauves, sans doute pour la proximité de la Montagne Sainte-Victoire.
    Cézanne a 62 ans, il se crée un refuge sobre, au confort sommaire, à son image.

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    Un espace qui sera son atelier, son lieu de vie pour faire une pause après les journées de travail.

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    Il va y travailler cinq années parmi les plus riches de sa carrière.
    Les tableaux les plus célèbres furent peints ici.

    Les étagères abritent encore les objets dont il se servait pour ses natures mortes : pots, des crânes, des figurines en plâtre.
    L’atelier a été reconstitué pour faire sentir sa présence.

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    Le jardin porte la marque de la Provence avec des figuiers, ses lauriers et autres oliviers.

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    Le fils de Cézanne le vendit à un amoureux du peintre, Marcel Provence (ça ne s’invente pas) qui préserva le site jusqu’à sa mort.
    Racheté par des américains amoureux de l’artiste.

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    Depuis le chemin de la Marguerite, tout près de l’atelier, Cézanne peignit sans cesse la vue sur la Sainte-Victoire.

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    Si vous ne connaissez pas l’endroit vous serez subjugués et vous pourrez parcourir le jardin des peintres face à la Montagne.

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  • Éloge des voleurs de feu - Dominique de Villepin

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    Dans ma bibliothèque le rayon dévolu à la poésie est un peu à part. S’y côtoient des livres minces et des pavés.
    Bien entendu j’ai quelques anthologies même si elles n’ont pas ma préférence car il y a un côté artificiel qui ne me séduit pas vraiment. Mais c’est une façon de relire des poèmes classiques de ceux appris dans l’enfance et jamais oubliés.

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    Et puis il y a quelques pavés de choix et parmi eux il y a celui-là, cet Éloge des voleurs de feu, un livre qui depuis son achat a tellement été feuilleté que déjà il présente quelques signes d’usure.
    Un gros livre pour un sujet qui a toute sa place sur ce blog.


    Un beau titre pour un livre magnifique par son ampleur, par son ambition.
    Oubliez le ministre, l’homme politique, ici il n’est question que d’une passion pour la poésie.
    C’est le recueil d’une vie où se mêlent les poèmes de l’enfance, de l’école, de ceux partagés avec un ami, ceux découverts tout au long de la vie.

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    C’est une foule de poètes qui vient à nous, toutes les traditions et tous les continents sont présents.
    Tous les poètes sont ici célébrés, honorés, glorifiés.
    Dominique de Villepin se fait le passeur de leur colère, de leur chagrin parfois, de leurs mots, du feu  qui les anime.

    Une petite liste ?
    Ronsard, Du Bellay et Villon, Scève ou Charles d’Orléans  : du classique
    Nerval, Mallarmé et Verlaine, Rimbaud et Baudelaire, Lamartine et Hugo: du classique toujours.
    Pour ces poètes il s’agit d’un compagnonnage  de longue durée, une communauté fraternelle. Celle que je partage avec l’auteur de ce livre.

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    Apollinaire et Cendrars, Saint John Perse, Jouve,
    Michaux, Char, Jaccottet ou Bonnefoy, les poètes du siècle qui s’est ouvert « dans le vacarme effrayant du désastre qui alourdit la parole ».
    Mais les poètes veillent et pourront nous offrir de nouveaux enchantements.

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    Whitman


    Et puis il y a les autres, ceux que j’ai déjà rencontrés et aimés au fil du temps : Dickinson ou Whitman, Rilke bien entendu, TS Eliot ou Robert Frost, Yeats, Paul Celan, Séféris et Cavafy,
    Mandelstam et Akhmatova.

     

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    Herbier de E Dickinson

    Dominique de Villepin déroule son panthéon, la longue cohorte de ses poètes préférés.

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    Sa mère les lui a fait connaître à travers ses « recettes de vie » qu’il a engrangé et ses « poches n'ont cessé d'enfler de poèmes, de papiers ou d'objets, de mots mêlés aux choses de la vie ».

    Pour chacun il y a quelques mots de l’auteur pour nous faire entrer dans un monde nouveau, nous tenter, nous charmer ou nous intriguer.

    Le plus souvent vous n’aurez droit qu’à quelques vers, parfois un poème entier mais c’est un maillage magnifique qui serti tout le livre.

    Lorsque le poète est devenu un ami vous saurez tout ce qu’il éveille chez D de Villepin, tout ce qui l’enchante, le fait rêver, le déboussole parfois.

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    C’est un long compagnonnage qu’il donne à lire, le lecteur n’a pas de repos en suivant ses découvertes accumulées, ces sauts dans le temps.  
    Dominique de Villepin a une préférence pour les chemins tortueux, pour les poètes rebelles, les révoltés, les insurgés ceux qui vagabondent à coup de mots, ceux qui nous font découvrir de nouvelles terres poétiques.


    Il nous propose les poètes du monde pour que nous les rencontrions à travers leur destin, leur bataille parfois, et que nous fassions un bout de route avec eux.

    Ces voleurs de feu dénoncent « la dure loi du monde, la déception des choses » et nous disent qu’ « Il s’agit de camper à proximité des choses, au plus près de l’être, toujours à l’écoute d’un souffle de vie ».

    C’est un livre ardent, ample et ambitieux à la langue généreuse.
    L’auteur nous parle avec un ton juste, ses réflexions sont très personnelles.
    Le mot liberté revient souvent comme s’il ne faisait qu’un avec poésie.

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    Que la taille du livre qui compte 800 pages ne vous effraie pas. Vous serez comblé.
    Il y a parfois des envolées lyriques, certains n’aiment pas, moi j’aime si l’on sent la sincérité derrière.
    C’est un voyage à travers la poésie de tous les temps, un pèlerinage là
    « où l'univers prend un visage nouveau » une volonté de « faire entendre le son de la vie »

    Ce live n’a rien d’un essai sur la poésie, c’est bien plutôt un journal météorologique de l’âme d’un amoureux de poésie.

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    Le livre : Éloge des voleurs de feu – Dominique de Villepin - Éditions Gallimard 2003