Bien que ces derniers jours furent plus riches en drames qu'en événements festifs je vous souhaite à toutes et tous de belles fêtes.
De beaux cadeaux autour de la peinture, de la musique et bien entendu autour des livres.
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Bien que ces derniers jours furent plus riches en drames qu'en événements festifs je vous souhaite à toutes et tous de belles fêtes.
De beaux cadeaux autour de la peinture, de la musique et bien entendu autour des livres.
Les Haïkus de Pauline
Le soleil hivernal
La neige printanière
Les feuilles de l’automne
Toujours une erreur
Encore un échec
Puis une belle réussite
Les beaux jours sont là
Plus de nuage
Heureux et pleins de joie
La brise effleure
Le bruit des cigales
L’odeur du sel de la mer
Arriver à grande vitesse
La pluie, le déluge
Plus rien ne bouge
Il y a quelques années j’ai lu et écouté des lettres de Rosa Luxemburg. Ces lettres étaient magnifiques, profondes, émouvantes, curieuses, pleines d’amour.
Quand j’ai repéré la sortie de ce livre j’ai foncé sans me poser de questions.
D’abord quelques mots sur Rosa Luxemburg, pas de panique je ne vais pas vous faire sa bio mais simplement vous dire pourquoi j’aime et j’admire cette femme.
C’est une petite femme qui claudique, c’est une femme qui s’est imposé dans un milieu on ne peut plus masculin.
Douée, lettrée, cultivée, elle parle 5 langues, c’est une oratrice capable de galvaniser les foules. Socialiste convaincue, pacifiste et amoureuse de la liberté capable d’affirmer
« La liberté accordée aux seuls partisans du gouvernement, la liberté accordée aux membres d’un seul parti quel que soit leur nombre n’est pas une vraie liberté. La liberté sera toujours la liberté pour l’homme qui pense différemment »
Révoltée par l’injustice, l’antisémitisme et la violence sous toutes ses formes.
Donc pas étonnant qu’un jour ou l’autre elle atterrisse en prison à la veille de la Première Guerre, à un moment où dit-elle « Le monde entier est soudain devenu un asile de fous »
Elle va passer plusieurs années en prison de 1914 à 1918.
Pour s’échapper elle écrit, tient un journal, mais va aussi s’occuper l’esprit et les mains avec la confection d’un herbier.
Son herbier de prison se compose de plus de cent planches et d’une soixantaine de lettres dans lesquelles elle exprime son amour de la nature, son enthousiasme pour les fleurs, pour le pépiement des oiseaux. Les planches sont splendides, agrémentées de dessins, de couleurs et de quelques mots d’explication.
Elle écrit à ses amies Sophie Liebknecht ou Clara Zetkin.
J’avoue avoir été stupéfaite par le tour de force que représente cet herbier, elle le constitue patiemment avec parfois l’aide de ses geôliers, la cour de l’infirmerie est son terrain de jeux.
Elle l’enrichit car ses amis lui envoient des plantes.
Ses lettres passe de la botanique à la philosophie, à la littérature qui l’enchante. Voltaire, Goethe, Galsworthy qui vient de publier les Forsyte, Oscar Wilde sont ses compagnons.
Elle fait partager aussi sa passion pour les oiseaux : Bruants, alouette et mésange.
Elle s’attriste de ne pouvoir partager sa passion
« Une seule chose me tourmente, c’est qu’il me faille jouir seule de tant de beauté, j’aimerais crier à haute voix par-dessus les murs ».
Elle donne du courage à ses amis, elle s’inquiète de leur sort, s’intéresse aux évènements et l’on peut être sur qu’elle n’aurait pas adhéré aux dérives de la Révolution Russe.
Elle aime faire preuve d’humour comme quand elle dit préférer être « dans l’herbe parmi les bourdons que dans un congrès du parti »
Parfois elle craque un peu quand l’homme qu’elle aime est tué sur le front « Pour moi, il vit toujours et je lui souris souvent quand je pense à lui. »
Son herbier fut retrouvé dans les souterrains de l’institut médico-légal de l'Hôpital de la Charité, Muriel Pic sa traductrice dit
« C’est un chant d’amour à l’endroit du moindre brin d’herbe disparu, une plainte saisissant la vie dans son évanouissement, un poème qui connaît le secret du bonheur en dépit de tout»
Rosa Luxemburg est assassinée le 15 janvier 1919 à Berlin avec son ami Karl Liebknecht.
Je lui laisse le mot de la fin
« Je suis couchée là, seule et silencieuse, enveloppée de tous les voiles noirs des ténèbres, de l’ennui, de la captivité, de l’hiver ; et pourtant mon cœur bat, secoué d’une joie intérieure inconnue, incompréhensible, comme si je me promenais dans une prairie en fleurs sous un soleil éclatant. »
Ecoutez le podcast sur le livre
Le Livre :
Herbier de prison – Rosa Luxemburg – Traduit par Claudie Weill, Gilbert Badia, Irène Petit, Muriel Pic – Éditions Héros-Limite
J’aime bien surveiller les parutions des auteurs que j’aime, qui m’ont intéressé, donc me revoilà sur des chemins géographiques avec Martin de la Soudière.
C’est mon second voyage avec lui et je dois dire qu’il a tenu toutes ses promesses.
En avant donc de paysage en paysage, d’alpage en bocage, d’un col à une vallée, par les landes et les forêts.
Je suis adepte de géographie, je me souviens encore de mes premières cartes apprises par cœur à coup de tracés sur feuilles quadrillées (c’était un temps où l’exigence était forte) j’ai dessiné des fleuves et des montagnes, des côtes et des estuaires.
Je ne dessine plus de cartes heureusement car je suis nulle en la matière mais ma curiosité n’a jamais été émoussée.
Marais de brière
Martin de la Soudière a choisi la forme abécédaire, un abécédaire tout personnel de 22 motifs, qui fait voyager d’alpage en verger, de colline en sommet sans oublier les forêts ou les vallées.
Alpages
C’est une balade, on a un peu l’impression de faire l’école buissonnière, on redécouvre des espaces oubliés.
Dans sa préface Martine Tabeaud dit « le funambule Martin de la Soudière, joue sur le fil de ses impressions. Il invite le lecteur à en faire de même. »
J’ai forcément mes préférés : j’aime les bocages, les étangs et les marais, sans doute parce que je n’ai jamais habité dans ces paysages-là.
J’ai aimé surtout quand l’auteur mâtine sa leçon de références littéraires ou cinématographiques.
On croise Pérec, Sylvain Tesson, Elisée Reclus forcément, Pessoa ou Jaccottet mais aussi George Sand, Lacarrière bien entendu, Jean-Loup Trassard l’homme des haies.
Le Géographe – Henri de Braekeleer -
Musée des Beaux-Arts de Belgique
Le livre écrit par un géographe, poète ethnologue, est allé rejoindre le précédent et dorénavant j’ai la géographie à portée de main ce qui me réjouit pleinement.
Le Livre : Par Monts et par vaux – Martin de la Soudière – Éditions Anamosa