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Les grands classiques

  • L'Anabase - Xénophon

     

    J’ai ce livre dans ma bibliothèque depuis des lustres, je l’ai entamé et abandonné.
    Ce n’était pas le bon moment.

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    Et voilà je viens de faire un voyage dans le temps, je me suis battu avec l’ennemi Perse, j’ai marché avec l’armée grecque, j’ai pris des leçons de stratégie, j’ai cherché des vivres, j’ai suivi des espions dans le camp ennemi.

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    Surtout j’ai marché, kilomètres parcourus ? euh beaucoup, de la mer Égée à la Mésopotamie ça fait déjà pas mal, le retour à travers l’Assyrie, l’Arménie, le Caucase c’est plus que beaucoup.

    Je me demande si je ne vais pas classer ce livre dans Récits de voyage.

    Ah j’ai oublié de vous dire : Anabase signifie montée en grec, ben oui, d’ailleurs catabase signifie ? je vous le donne en mille : descente.

     

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    Bon faisons un retour en arrière, en 401 avant Jésus-Christ, Cyrus roi des Perses va essayer de battre Artaxerxès son frère, il rêve de devenir le souverain de l’Empire Perse.

    Pour cela il recrute à tour de bras : 13000 hoplites grecs, des mercenaires, ils ont rapidement le dessus mais voilà, un grain de sable s’est glissé dans l’histoire, Cyrus se fait tuer !

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    Et voilà les grecs mal barrés si j’ose dire, Artaxerxès s’est fait battre sur le champ de bataille mais il est vivant lui !

    Bon imaginez 13000 hommes en territoire ennemi, dont le chef est mort et à environ 2000 Km de chez eux.

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    Le récit est brut de décoffrage : des batailles, des morts en veux-tu en voilà, mais le tout est mâtiné de détails surprenants, de dialogues et harangues, cela fait un tout très vivant.

    Quand il écrit l’Anabase, Xénophon a quelques démêlés avec Athènes, il a choisi Sparte et ça fait mauvais genre.

    Dans le récit il se met en scène, comme il est respectueux il ne cache pas ses déboires, mais pas non plus ses victoires !!

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    L’Anabase est centrée au premier chef sur le quotidien et du coup cela foisonne de vie.
    Les amateurs d'histoire des civilisations, de mythologie, d’histoire grecque, y trouveront leur compte.


    Xénophon est l'un des chefs de l'expédition.
    C’est dur, les effectifs diminuent, les embuscades sont nombreuses, il faut parlementer, donner des gages de bonne foi.

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    Mais ils sont récompensés car un jour ils entendent le cri libérateur : Thalassa Thalassa!!
    Ça y est ils sont à la maison.

    Certes il y a des longueurs, des répétitions en veux-tu en voilà, mais bon on n’est pas au pays d’Homère pour rien.

    Dire que j’ai tremblé serait exagéré mais j’ai pris plaisir à m’immerger dans un monde qui a fait un peu de notre histoire, et puis que voulez-vous, vu de mon fauteuil la Grèce, même antique, a beaucoup de charme.

    Vous voulez un autre avis : allez voir Myriam même si je dois dire qu’elle n’a fait qu’une partie du voyage, oh la traitresse !

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    Le livre : L’Anabase – Xénophon – Éditions Les Belles lettres ou comme moi d’occasion

     

  • Soufflons des bougies

    J ‘aime les anniversaires alors fêter cinq cents ans c’était pour moi.

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    « La vallée du Loir est l’un des secrets français les mieux gardés.

    ronsard

    Un ancrage paysan, des villages charmants sans tonitruance, une douceur générale relevant de l’art de vivre, des bois giboyeux, des cavités pour y cacher des secrets dans le tuf, et la présence continuée depuis cinq cents ans d’un prince, Pierre de Ronsard. »

    ronsard

    La Possonière une des demeures de Ronsard

    Si vous aimez lire de la poésie ce livre va vous aller comme un gant.

    Vous découvrirez peut-être comme moi que Ronsard a honoré sa terre d’élection, mais aussi la douleur, le temps qui passe :

    « Nous ne tenon en nostre main / Le futur ni le lendemain »

    ronsard

    Un Ronsard protecteur des arbres et amoureux de la nature :

    « Escoute bucheron, arreste un peu le bras !
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas
    Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoute à force
    Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ? »

    ronsard

    « Je n’avais pas quinze ans que les monts et les bois / Et les eaux me plaisoient plus que la cour des Rois »

    Un poète qui annonce La Fontaine en chantant l’araignée, la grenouille, l’hirondelle ….mais aussi ses amours comme La Fontaine

    ronsard

    Ronsard et Du Bellay

    « J’aime à faire l’amour, j’aime à parler aux femmes,
     A mettre par escrit mes amoureuses flammes,
     J’aime le bal, la dance et les masques aussi,
     La musique, et le luth, ennemis du souci. »  

    Comparez 

    « J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,
    La ville et la campagne, enfin tout ;
    Il n’est rien qui ne me soit souverain bien
    Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. »

    Tout comme Ronsard, Franck Maubert a longuement arpenté le pays,

    ronsard

    « Je parcours son pays, pour ainsi dire, main dans la main avec le poète ».

    « Lorsque je marche le long du Loir, aux mêmes endroits que lui, je ressens ce que Ronsard a ressenti. J’ai beaucoup écrit sur la nature, où j’aime à me promener. »

    ronsard

    C’est l’occasion de relire les poètes de la Pléiade, oui ce n’est pas qu’une collection de bouquins écrits tout petit, et en particulier Du Bellay que j’aime énormément.

    Un livre plein de charme pour entamer l’automne qui vient.

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    Le livre : Avec Pierre Ronsard – Franck Maubert – Éditions Mercure de France

  • Madame de Sévigné : un film, deux livres

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    Les cours de français au lycée m’ont toujours pesé, froids, sans âme, je m’y suis ennuyée à périr à quelques exceptions près, par exemple quand il fut question de Mme de Sévigné, cette femme me plaisait infiniment.

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    Depuis outre ses lettres j’ai lu une biographie sérieuse, un petit livre très plaisant, et maintenant deux livres qui donnent envie de replonger dans la correspondance de la marquise.

    C’est un péché mignon pour moi, de faire ces balades sur les pas d’un écrivain, faute de retourner à Grignan comme autrefois.

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    On se plait bien vite en lisant Isabelle Brocard, à imaginer Madame de Sévigné en compagnie de Madame de La Fayette, ou dans un salon avec Monsieur de La Rochefoucauld, ou plus sagement avec un des messieurs de Port Royal ou de façon plus attendue, la plume à la main pour délivrer tout son amour de mère à Françoise de Grignan « la plus belle fille de France » c’était semble-t-il l’avis du roi lui-même.

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    La plus belle fille de France
    Pierre Mignard – Musée Carnavalet

    Bon voilà un livre destiné à ceux et celles qui ne veulent pas lire toute la correspondance, à celles et ceux qui sont allés voir le film et qui veulent élargir un peu la focale.

    Pour compléter et pour faire nettement plus sérieux sans être pédante je vous propose un essai sur l’écriture de la belle marquise.
    Le livre de Nicolas Garotté est un livre un peu exigeant mais parfaitement composé.

    Il y a une longue analyse très détaillée, ce que j’ai bien aimé c’est pouvoir repérer dans les lettres quelle personne, quel événement, quel auteur, était à l’origine de certaines expressions, de certaines métaphores de Mme de Sévigné car dit Nicolas Garotté
    « son principe n’est pas la réduction mais la reprise. Faite d’allusions, de citations, d’imitations, elle consiste à toujours prendre un mot pour un autre, à réécrire au lieu d’écrire. »

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    Ce qui inspire Madame de Sévigné lorsqu’elle rêve assise devant son écritoire la plume à la main ou au long de ses multiples voyages, songez qu’à l’époque il ne fallait pas loin de dix-huit jours pour aller de Paris en Provence !

    Vous pourrez découvrir où elle trouve son inspiration pour rendre ses lettres attractives, drôles, parfois vachardes mais toujours pleines d’esprit. Les célèbres rabutinades moqueuses et caustiques qu’elle partage avec son cousin Bussy-Rabutin, celui qui lui écrira lorsqu’il la saura souffrante : « Que ferais-je au monde sans vous ?»
    Les vers de La Fontaine dont elle raffole, les bons mots de Monsieur de La Rochefoucauld. 
    Un vocabulaire foisonnant, imagé, riche, drôle, quelques exemples ?
    « escousse, coqueter, se panader, billebaude, trémeur, hurlubrelu…. »
    Elle aime faire référence au sacré en parsemant ses lettres de citations bibliques « Madame de Sévigné enrôle la liturgie au service de son amour » amour pour sa fille bien entendu.

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    Elle a grandi avec Molière nous dit Nicolas Garotté, elle a avec sa fille assisté à toutes les pièces, et l’on retrouve moult citations dans les lettres « Madame de Sévigné déchiffre le livre du monde avec des lunettes moliéresques »

    Pour Molière et La Fontaine, Nicolas Garotté parle « d’affinités électives » elle donne aux personnages de son entourage des surnoms empruntés aux fables et au théâtre, elle emprunte des tournures de phrases à la Tartuffe « c’est un homme qui …ah…un homme…un homme enfin »
    Elle écrit à sa fille « vous sentez donc l’amour maternel ; j’en suis fort aise et bien moquez-vous … »

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    Château des Rochers en Bretagne

    Une caractéristique de son rapport aux livres ? « Elle les lit et relit intégralement ou comme elle dit jusqu’à l’Approbation » elle voltige d’un livre à l’autre mais peut « s’appesantir sur Le Tasse, Pascal, Nicole, Rabelais ou Cervantès »

    Un film et deux livres pour suivre la Marquise de la Bretagne à la Bourgogne, de Paris à Grignan et qui m’ont fait rouvrir mes pléiades avec bonheur.

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    Les livres :
    Madame de Sévigné, l’excessive tendresse - Isabelle Brocard – Éditions Fayard.
    Poétique de Madame de Sévigné – Nicolas Garotté – Éditions PUF

  • Dans les pas de Marcel Proust - William Friedkin

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    Parfois l’amour des livres peut surprendre.
    Je me souviens de mon étonnement en apprenant qu’Orson Wells était un fan de…Montaigne !

    Et bien je viens d’avoir une surprise du même genre.Connaissez-vous le réalisateur de l’Exorciste, film célèbre s’il en fut, il a aussi commis French Connection ?

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    Son nom est William Friedkin, aujourd’hui je vais vous le présenter, non comme un réalisateur, mais comme celui qui a mis ses pas dans les pas de Proust.

    Son petit livre est préfacé par quelqu’un que j’aime beaucoup : Jérôme Prieur.
    Il est traduit par Nicolas Ragonneau grand spécialiste de Proust.
    Un court moment j’ai cru à un canular du genre Gary et Ajar, mais non pas du tout, William Friedkin a bien écrit ce texte qui fut publié par le New York Times le 20 mai 2017.

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    Sherazade des temps modernes

    Pour Friedkin, La Recherche est un livre essentiel. Il l’a découvert grâce à sa femme …Jeanne Moreau

    Comment tout ça est arrivé ?
    « Jeanne a commencé à me lire le texte et à me le traduire instantanément.
    Je l’ai trouvé extrêmement beau et profond, et… je continue à lire Proust chaque jour. » avouez que c’est mieux que des boutons de manchette comme cadeau de noce !

    Friedkin est tombé sous le charme de Proust et va lire tout ce qu’il peut trouver sur l’écrivain, il lit la biographie de Jean-Yves Tadié et dans son entretien avec Nicolas Ragonneau, (Pour retrouver l’interview complet c’est ici), il demande à celui-ci de remercier Tadié « Dites-lui s’il vous plaît combien j’admire son livre. Pour moi, qui ai lu tout ce que je pouvais trouver, c’est le livre le plus définitif sur Proust, celui que je crois le plus. Et dites-lui que ce fut une grande expérience de lecture »

    Et surtout il va partir sur les traces de l’écrivain.
    « Dès que vous avez lu Proust, cela devient une partie de votre vie. »

    Il va arpenter le Ritz, chercher à visiter le lycée Condorcet, et bien entendu il va jusqu’à Illiers-Combray, là où dit-il « on se rapproche le plus du monde de Proust ».

    proust

    Il est devenu Proustomaniac
    « Et maintenant, comme j’ai traversé tous les tomes, je lis différents passages. Parfois je lis un passage hors de son contexte, c’est comme écouter de la musique quand vous voulez écouter un de vos passages favoris. Ainsi je le lis tous les jours et c’est vraiment étrange parce que… je n’avais évidemment rien en commun avec Marcel Proust, absolument rien. Nous avons grandi à des époques différentes, nous avons des expériences et une éducation très différentes, mais j’ai trouvé une certaine… non pas similitude, mais une parenté et une humanité dans l’œuvre de Proust qui me saisissent dès la première phrase. »

    Ce petit livre est un bijou pour tout amateur de Proust et il va prendre place dans ma bibliothèque à la lettre P évidemment

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    Le livre : Dans les pas de Marcel Proust – William Friedkin – Traduction Nicolas Ragonneau – Éditions La Pionnière 2019

  • A l'Est d'Eden - John Steinbeck

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    Avez-vous lu A l’Est d’Eden ? avant ou après avoir vu le film d’Elia Kasan ?

    Pour moi pas de problème, j’ai lu le livre longtemps longtemps avant d’avoir vu le film et heureusement car si le film n’est pas mauvais, il est très réducteur par rapport au livre dont il est un pâle reflet.

     

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    Vallée de la Salinas

    Si, comme moi, vous êtes inconditionnel de Steinbeck, il est bon de savoir que ce livre est en partie autobiographique, John Steinbeck a grandi à Salinas en Californie, Sam Hamilton qui s’épuisait à cultiver des terres arides et qui jamais ne gagna un sou, était le grand-père de Steinbeck.

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    Le grand-père de Steinbeck

    Bon à savoir aussi : le titre et le thème du livre sont empruntés à la Bible.

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    Apprêtez-vous à suivre  le destin d'Adam et Charles Trask, fils de Cyrus.
    Cyrus est un père qui impose à ses fils des exercices militaires quotidiens, des brimades, qui les malmène au-delà du possible.
    Adam qui a besoin de se sentir aimé va s’attacher à la seconde femme de son père, elle est pour lui l’image maternelle.

    Deux frères totalement différents, Adam est rêveur, Charles a les deux pieds sur terre. Charles, bien que plus jeune d’un an, protège son frère mais ne supporte pas les rares moments où Adam lui est supérieur.
    Cyrus envoie Adam à l’armée alors qu’il n’est pas fait pour ça mais peu importe. Charles lui rêve d’un destin glorieux et se voit cantonner au destin de fermier.

    Les deux frères deviennent progressivement des ennemis.
    Au retour de l’armée, Adam vit à la ferme avec Charles.

    Un jour, ils trouvent sur le pas de leur porte, une jeune femme battue à mort mais vivante. Elle séduit Adam qui l'épouse.

    Mais Cathy Ames est une manipulatrice, elle met en œuvre le lent parcours qui va lui permettre de reprendre pied dans l’existence après un passé effroyable.
    Je vous laisse découvrir Cathy mais on peut dire que l’empathie ne fait pas partie de sa panoplie.

     

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    Ma vieille version

    Adam Trask achète une ferme du côté de Salinas en Californie où il part s’installer avec sa femme et où Cathy donne le jour à des jumeaux.

    Deux semaines après elle quitte Adam lui laissant ses deux fils.
    Adam traverse une longue période d'hébétude.
    Il déambule toute la journée, le regard perdu et ne s’occupe de rien.

    C’est là qu’interviennent Samuel Hamilton et Lee le serviteur chinois 
    avec qui je vous laisse faire connaissance

    Samuel Hamilton c’est l'homme que l'on voudrait tous avoir comme père, comme frère, comme ami, comme mari ou comme fils.
    Il est jovial, franc, habile de ses mains, rêveur, avec un puissant sens de l’amitié.
    Il est l’appui d’Adam qui avec un grand retard finit par donner un nom aux jumeaux : Aaron et Caleb.

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    Richard Davalos et James Dean

    J’arrête là le récit, John Steinbeck possède une force de narration puissante et profonde, il sait comment rendre cette saga familiale passionnante du début jusqu'à la fin.

    Comme dans la plupart de ses romans, il entreprend un immense travail d'écriture qui lui permet de posséder ses personnages corps et âme, il sait distiller les émotions les plus intenses.

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    Steinbeck à l’époque du Nobel

    Une grande fresque familiale, un roman d’une beauté absolue.
    Un condensé d’humanité, une lutte acharnée entre le bien et le mal, le vice et la vertu.

    Sont présents le désir, l’amitié, la violence et la haine, la fraternité, le péché, la rédemption, le pardon, le mensonge, la jalousie, bref notre humanité.

    Le livre se clos sur un chapitre magnifique.
    À l’est d’Éden est un roman qui a une résonance biblique très forte. Il est imprégné de références religieuses.
    Le péché, la rédemption, le pardon, le mal, le bien, le mensonge, la jalousie, sont les sujets du roman.
    « Caïn s’éloigna de la présence du Seigneur et partit habiter dans le pays de Node, à l’est d’Eden. »  Genèse. 4,16

     Pour moi c’est le meilleur roman de Steinbeck
    Je crois qu’à sa relecture mon admiration pour Steinbeck s’en trouve accrue.

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    Les Livres :

    A l’Est d’Eden – John Steinbeck – Traduit par JC Bonnardot et Marc Amfreville - Gallimard Pléiade

  • Des voyages extraordinaires

     

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    J’ai relu cet été un peu de Jules Verne et un essai de Julien Gracq sur l’auteur.

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    Cela m’a donné envie de modifier ma chronique écrite il y a 4 ans sur un livre de Jean-Yves Tadié que j’avais beaucoup aimé.

    Un auteur que Jean-Yves Tadié a lu « en entier entre dix et treize ans » Julien Gracq, lui, a lu Jules Verne enfant mais en bibliothèque et il attend l’âge adulte et la parution en poche de l’œuvre pour tout racheter et tout relire.

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    Un auteur qui aimait et admirait Edgar Poe ou Hoffman mais aussi Chateaubriand et Stendhal. 
    Les romans de Jules Verne sont épiques, humoristiques, techniques mais par-dessus tout c’est « une merveilleuse invitation à regarder le monde ».
    Un titre ou deux ou trois ... Cinq semaines en ballon, Voyage au centre de la terre, le Château des Carpates ou Vingt mille lieues sous les mers.

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    Jules Verne a dit « Je crois vraiment que c’est ma passion des cartes et des grands explorateurs du monde entier qui m’a amené à rédiger le premier d’une longue série de romans géographiques. » Il trouvait ses sources chez Elisée Reclus, les noms de ses personnages en imitant Dickens.

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    En plusieurs courts chapitres J-Y Tadié inventorie les romans avec des thèmes comme le train, la mer, les navires, le volcan d’or ou la ville flottante.
    Il nous montre un Jules Verne toujours tourné vers l’avenir, ses personnages ne ruminent jamais, ils regardent droit devant eux.
    Saviez-vous qu’il imagina une ville flottante, du genre de celles que les urbanistes prévoient aujourd’hui pour faire face à la montée des océans ! Sacré bonhomme ! 
    Les voyages et les découvertes furent ses sujets de prédilection ainsi que l’affrontement de l’homme à la nature : le pôle, les volcans, la lune, les fonds sous-marins...

    Julien Gracq lui nous livre ses souvenirs de lecture
    « Je voudrais vous dire pourquoi ces retrouvailles m’ont tellement frappé. La lecture de Jules Verne avait donné naissance pour moi à deux objets véritablement fétiches qui m’ont fasciné très longtemps. Il y a le boomerang (titre d’un roman) et puis l’autre c’est dans Mathias Sandorf et la grille qui permet de crypter un message. »

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    Le petit livre de Tadié est tout à fait passionnant pour qui a lu dans son enfance ou plus tard les romans de Jules Verne. Loin de la biographie il nous dit surtout son émerveillement, sa passion pour ces aventures, sa peur parfois et voilà ce qu’il confie :
    « Je suis atteint d’une étrange maladie, qui remonte à une enfance où je crains d’avoir fait une considérable provision de tristesse : je coïncide avec l’histoire que je lis au point de m’y transporter, d’éprouver les sentiments des personnages, d’être gai ou triste avec eux. C’est pourquoi je souhaite que leur histoire finisse bien. Comme les producteurs américains d’autrefois, j’exige un happy end. Quand on vieillit, ce n’est pas raisonnable. »

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    Julien Gracq lui évoque l'émerveillement de sa découverte, enfant, des Voyages extraordinaires, analyse les vertus littéraires et montre l'aspect géographique de l'œuvre.
    Gracq atteste bien de sa fidélité à l’émotion ressentie la « première fois » 

    L’essai sur Jules Verne aujourd’hui contient aussi les textes de Michel Serres et Régis Debray mais j’avoue que je n’ai pas trouvé plaisir ou intérêt à les lire hélas.

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    Les livres :
    Regarde de tous tes yeux, regarde ! - Jean-Yves Tadié - Éditions Gallimard l’un et l’autre
    Jules Verne aujourd’hui – Julien Gracq - Michel Serres -Régis Debray
    Éditions Le Pommier