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Les grands classiques - Page 4

  • Abécédaire Balzacien - Christian Garcin

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    Vous êtes ou voudriez être lecteur et lectrice de Balzac. 
    Mais voilà Balzac ça intimide un peu, le nombre de volumes en pléiade en ferait fuir plus d’un. 

    Christian Garcin que je connaissais pour l’avoir suivi dans ses voyages ou ses choix en peinture est un amateur éclairé et pour vous aider à faire votre chemin dans la Comédie humaine il vous propose un Abécédaire. 

     

    De petits paragraphes, un mot en déclenche un autre, un choix de mots très personnels qui va de Absolu à Yeux. Beaucoup de citations et de passage issus des romans et nouvelles pour étayer un mot, un propos.

     

    Un brin d’érudition sans en faire trop, de l’irrespect parfois, mais surtout l’envie que l’on sent frémir dans les pages de vous menez à Balzac, de partager sa passion avec vous, de vous donner les clés de la malle aux trésors. 

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    Son approche est personnelle mais elle peut plaire à tout un chacun, le rendre curieux, lui faire ouvrir l’oeuvre elle-même.

    Je ne vais pas détailler tous les choix de Christian Garcin mais plutôt vous faire une petite liste de ce que j’ai appris en le lisant, histoire de vous appâter un rien.

     

    Saviez-vous ce qui disait Proust de Balzac ?
    « Le plus divertissant de tout ce serait de se mettre à lire Balzac (…) Quelques nouvelles vraiment divines peuvent se lire isolément, ce grand peintre de fresques ayant été un incomparable miniaturiste »

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    Saviez-vous pourquoi le jaune fait trembler chez Balzac ?
    « Rien de si étonnant cela dit, le jaune à cette époque était la couleur de toutes les affiches menaçant de saisies immobilières »

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    Lord Byron

    Saviez-vous que Balzac n’aimait pas vraiment Byron ? 
    « Le froid et compassé Lord Byron, dont le visage est aussi terne que le climat anglais » 
    Christian Garcin ajoute joueur  Lord Byron « n’est, il faut le dire pas vraiment Balzac’s cup of tea » 

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    Pierrette avant Cosette 

    Saviez-vous que la Cosette de Balzac s’appelle Pierrette ?
    «  Son modèle se trouve chez Balzac, vingt trois ans avant les Misérables, elle s’appelle Pierrette, ses Thénardiers sont les horribles, laids, et malfaisants frère et soeur Rogron »

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    La généalogie des personnages : un clic pour le voir en grand

    Saviez-vous que Balzac envisageait un dictionnaire de ses personnages de la Comédie humaine ?
    Parce qu’il faut bien dire que c’est parfois difficile de s’y retrouver, on retrouve les personnages dans plusieurs romans mais des romans qui furent édités dans un joyeux désordre.
    Au dire même de Balzac :
    « vous aurez le milieu d’une vie avant son commencement, le commencement après sa fin, l’histoire de la mort avant la naissance »

    Voilà je l’espère de quoi vous donner envie de retrouver Balzac avec l’aide de Christian Garcin de son enthousiasme, de sa parfaite connaissance.

    Dernier détail : votre livre ne sera pas coupé.  Les éditions Du Lérot en Charente impriment encore ce type de livre. 

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    coupe papier obligatoire 

    Comment faire ? Voici ce que propose Italo Calvino dans Si par une nuit d’hiver un voyageur.
    « Pénétrant entre les page en dessous, la lame remonte vivement, ouvre une fente verticale par une succession de secousses qui attaquent une à une les fibres et les fauchent … S’ouvrir un passage dans la barrière des pages au fil de l’épée, voilà qui va bien avec l’idée d’un secret caché dans les mots ».

     

    Le livre : Abécédaire Balzacien - Christian Garcin - Editions du Lérot

  • Sanctuaire - William Faulkner

    Le roman d’une descente aux enfers.

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    Le jugement dernier Hans Memling 

    Un roman puissant, sulfureux, qui demande une lecture très très attentive ou, peut-être comme je l’ai fait, deux lectures à quelques semaines d’intervalle.

    Je vous propose d'élucider ce qui dans ce roman, l’emporte : la pitié et la compassion pour Temple Drake l'héroïne, la colère et l’effroi envers Popeye ?  

    Ou par dessus tout comme pour moi : l’admiration pour la construction tordue et maléfique du récit.

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    Popeye est un gangster froid, cruel, un gringalet dangereux sa silhouette a « la méchante minceur de l’étain embouti », rien de normal en lui, c’est la malveillance faite homme.
    Popeye va commettre l’irréparable, Temple Drake va en faire les frais.

    Temple elle c’est une jeune fille de bonne famille « Mon père est juge » répète t-elle à satiété, mais c'est une jeune fille qui aime s’encanailler. 

    Horace Benbow l’avocat va lui aussi croiser la route de Temple,  lui c’est la lâcheté personnifiée et son portrait dit à peu près tout ce que Faulkner pense de la justice.

     

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    Temple Drake va passer très vite de « il va m’arriver quelque chose ? » à « il m’arrive quelque chose » Ruby Lamar, l’ancienne prostituée tente de protéger Temple, de l’avertir mais elle est sans illusion sur ce qui va arriver. Temple Drake a mis le doigt dans la spirale du mal.

    Faulkner nous fait la liste de toutes les turpitudes : le viol, le meurtre et l’arrestation d’un innocent.

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    W Faulkner © Frassonetto  Le temps 

    Faulkner ne décrit jamais les scènes les plus violentes mais il les suggère et c'est bien pire. Il laisse le lecteur les imaginer, on touche le mal du doigt, c’est un puit sans fond. 

    Tout homme a ses propres ténèbres, l’auteur les décline une à une.

    On est hanté par la chaleur du Mississippi, par la puissance maléfique de Popeye, le récit est pétri d’allusions bibliques et chacun sait que les récits bibliques ne sont pas des parcours de douceur et de bonté.

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    L’auteur fait suivre de fausses pistes à son lecteur, il faut attendre la fin du roman pour connaitre l’histoire dans son entier. Il arrache les masques, il nous fait toucher du doigt la violence du désir, les abîmes du mal.

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    Un roman où la place du traducteur est très importante (clic)

     

    Camus disait que ce roman était un chef-d’oeuvre. 

    Malraux  que « Sanctuaire, c'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier.» 

    André Gide lui a « pensé devenir fou d'horreur et de détresse en lisant Sanctuaire.»

    Parfois, parfois, l’on voudrait n’avoir jamais commencé ce roman. Pourtant je vous invite à lui faire une place dans votre bibliothèque car comme le dit un de ses commentateurs « l’œuvre vaut mieux que sa sulfureuse et tapageuse réputation »

    Lisez l'avis de Nathalie dont le billet recoupe bien celui ci

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    Le livre : Sanctuaire - Oeuvres I - William Faulkner - traduit par Maurice-Edgar Coindreau - Editions Gallimard Pléiade ou Folio

  • Reflets dans un oeil d'or - Carson McCullers

    Les dames du Sud sont magnifiques 

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    Carson McCullers

    « Il y a un fort, dans le Sud, où il y a quelques années un meurtre fut commis. Les acteurs de ce drame étaient deux officiers, un soldat, deux femmes, un Philippin et un cheval. »

    Les Premiers mots du roman, voilà si vous vous attendiez à un suspense c’est raté.
    L’auteure va nous faire suivre ces personnages, le cheval en moins, leurs attaches, leurs liens qui vont inexorablement s’entremêler.

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    Nous sommes dans le Sud, là où le racisme est non seulement banal mais aussi parfaitement admis.

    Le capitaine Penderton a une femme volage, Leonora, elle ne brille pas par son intelligence et elle a pris un amant.

    L’amant est le commandant Langdon; le supérieur du mari de la dame ! Mais le commandant a aussi une femme, Alison, qui elle souffre de la trahison de son mari et de la perte récente d’un enfant. Seul son serviteur Anacleto la comprend.

    Mais ce que peut penser le commandant d’un serviteur philippin …. qui s'en soucie ?

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    Quelle affiche !

    Penderton éprouve de la haine envers sa femme, parce qu’elle a la fâcheuse tendance à prendre pour amant des hommes dont il tombe amoureux, comme ce soldat Williams qui entre la nuit dans la chambre de Leonora pour l’observer. Tordu, vous avez dit tordu ?

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    1966 Elizabeth Taylor et Marlon Brando dans l’adaptation de John Huston

    « sa fascination à l'égard de la sensuelle femme du capitaine est bien là, tandis qu'elle-même l'ignore et ne le voit pas, à l'inverse de son mari »
    Mais la beauté de femme mûre laisse de marbre le mari.

    Le mari et l’amant on connait de longue date, sauf que Carson McCullers pousse l’étude de moeurs au plus loin.

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    Ce huit-clos dans une garnison et un roman à la fois beau, envoûtant mais cruel et glaçant au point qu’aucun personnage n’attire la sympathie, même les victimes. La tension monte, les obsessions de chacun sont examinées à la loupe et l’on devine une fin tragique. 

    Les protagonistes de ce roman sont tous incapables d’être heureux , leur sensualité doit être cachée, la morale leur interdit de l’exprimer.

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    Il fallait du courage à Carson McCullers pour en découdre avec les conventions et choisir de traiter le racisme, l’homosexualité et l’adultère et montrer que désirs et les pulsions sont plus forts que toute morale.

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    Le livre : Reflet dans un oeil d’or - Carson McCullers - Traduit par Pierre Nordon - Editions La Pochothèque 

  • La Messe de l'athée - Honoré de Balzac

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    Que diriez-vous si vous surpreniez un de vos amis, qui a toujours professé des idées athées et même anticléricales, la main dans le bénitier, en train d’assister à une messe à Saint Sulpice ?

    Horace Bianchon est un jeune médecin qui découvre son mentor, le célèbre chirurgien Desplein, en pleine contradiction avec ses positions habituelles résolument athées.

    Bianchon est stupéfait mais n’ose lui en parler, il admire son maître et ne veut pas le mettre dans l’embarras ; Desplein est un homme d’une grande probité mais rigide, inflexible et ambitieux et qui ne croit qu’en la science.

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    Guillaume Dupuytren qui a servi de modèle à Desplein

    Bianchon mène son enquête et le destin lui fait croiser à nouveau Desplein à Saint Sulpice, agenouillé dans une chapelle de la vierge, le secret est dévoilé et l’on fait alors connaissance avec Bourgeat le porteur d’eau.

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    peut être apercevrez vous le Dr Desplein 

    Avouez que c’est un prétexte bien léger même pour une nouvelle et pourtant je vous assure que La messe de l’athée est un petit bijou de nouvelle.

    Il y a de l’amitié, de la reconnaissance, de la générosité et de la noblesse de coeur dans cette nouvelle. On est même franchement ému et l’on s’interroge sur les protagonistes ou sur soi : que croire ? Faut il pratiquer pour être appelé croyant ? Est-il hypocrite de pratiquer sans avoir la foi ? 

    Une fois de plus je suis tombé sous le charme d’une nouvelle balzacienne qui dévoile l’âme humaine dans toute sa complexité, sa fragilité et sa grandeur.

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    Le livre : La messe de l’athée - Honoré de Balzac - Editions Gallimard Quarto 

  • Le Guépard - Tomaso di Lampedusa

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    Classer, ranger, dépoussiérer sa bibliothèque c’est une tâche longue mais réjouissante car c’est l’occasion de faire réapparaitre des livres enfouis derrière d’autres livres, ceux qu’on a lu il y a longtemps et qui retrouvent à cette occasion une nouvelle jeunesse.

    Concours de circonstances une amie de blog m’a envoyé une photo de son voyage en Sicile, la coïncidence était trop forte me voilà replongée dans Le Guépard, à humer les citronniers, à m’abriter de la chaleur insupportable à faire froufrouter ma robe de bal.

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    Juste un brin d’histoire mais vite, comme en passant : Le roman se passe en 1860, Garibaldi débarque pour réaliser l’union de l’Italie et le rattachement de la Sicile à la couronne de Victor-Emmanuel de Savoie. Une révolution qui verra l’émergence d’une nouvelle classe sociale. 

     

    Le roman est une succession de tableaux, ceux d’une aristocratie fin de races avec des personnages inoubliables.

    Le Prince de Salina, Don Fabrizio, frivole, colérique, dernier représentant de cette aristocratie sicilienne sur le déclin. Si il aime le faste, il aime aussi vivre un rien en reclus entouré de ses livres, de ses télescopes, plus passionné par l’astronomie que par l’évolution orageuse de l’Italie et la victoire de Garibaldi 

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    « Inutile de se forcer à croire le contraire, le dernier Salina, c’était lui. Ce Garibaldi, ce Vulcain barbu avait gagné. »

    Ce sera la naissance d’un nouveau monde représenté par l’inénnarable maire de Donnafugata qui ne sait pas porter le frac, ni faire un noeud de cravate. Une nouvelle aristocratie dont Lampedusa illustre magnifiquement la naissance.

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    Donnafugata dans le roman  Palma di Montechiaro en réalité

    Tancrède Falconeri, le neveu, c’est la nouvelle génération, jeune insolent avide de plaisirs  dont l’héritage est parti en fumée mais qui va pouvoir prendre sa revanche. Le prince l’aime plus que ses propres fils. 

    Il accepte donc sans barguigner le mariage avec la belle Angelica, fille du maire local qui est en train de devenir le plus riche notable du pays. Il en tombe même éperdument amoureux.

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    Ah l’arrivée d’Angelica dans la famille est un morceau de bravoure que j’ai relu avec un plaisir absolu, Concetta la fille du prince amoureuse en secret de Tancrède est contrainte de faire bonne figure et c’est très douloureux.

    Le prince le met en garde envers cet amour tout neuf  « Feu et flammes pendant un an, cendres pendant trente.» Il parle d'expérience.
    Tancrède et Angelica Sedara marque le changement de la société mais le prince voit au-delà

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    « Ils offraient le plus pathétique des spectacles, celui de deux très jeunes amoureux qui dansent ensemble, aveugles à leurs défauts respectifs, sourds aux avertissements du destin, dans l’illusion que tout le chemin de la vie serait aussi lisse que les dalles du salon »

    Comme dans les adaptations marquantes d’une oeuvre littéraire, il est difficile aujourd’hui de penser aux héros du roman sans voir Claudia Cardinale danser au bras de Burt Lancaster. 
    Le fameux bal chez les Ponteleone, au cours de laquelle le Prince dansera avec Angelica qui a appris ce qu’est la bonne tenue en société

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    « Son maintien ne se démentit pas une seule minute : on ne la vit jamais errer seule la tête dans les nuages, jamais ses bras ne s’écartèrent de son buste ; jamais sa voix ne s’éleva au-dessus du diapason » 

    La danse, la musique, le cristal et l’argenterie, et les parfums de la nuit, le Prince se sent vieux et fatigué mais encore sensible à la beauté d’Angelica.

    Le bal est le point culminant du roman, il n’empêchera pas l’effondrement de cette aristocratie et de ses privilèges.
    De sa tour, derrière son télescope le Prince Salina regarde de loin son monde s’écrouler, le bal a été son adieu, son chant du cygne. Le thème du temps qui passe est très fort dans le roman un peu comme dans le dernier tome de La Recherche.
    C’est un roman splendide sur la mort et le vieillesse qui vient, sur la fin des illusions.

    C’est aussi un superbe tableau de la Sicile comme le dit Dominique Fernandez

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    « Les paysages brûlés de soleil, la canicule immuable, l’odeur de poussière et de fleur d’oranger, les vieilles demeures seigneuriales ceinturées d’eucalyptus, les intérieurs sombres et lugubres derrière une façade baroque, l’union fabuleuse du faste et de la misère »

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     Giuseppe Tomasi de Lampedusa l’aristocrate sicilien s’inspire largement de sa propre vie pour concevoir son héros, le prince Fabrice de Salina. A travers lui, l’auteur dépeint la fin d’un monde 
    En 1954, le prince sicilien Giuseppe Tomasi di Lampedusa, duc de Palma essuie un double refus de deux importants éditeurs italiens et meurt avant de voir son roman publié

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    Le Livre : Le Guépard - Tomaso di Lampedusa - Traduit par Jean Paul Manganaro - Editions du Seuil

  • Enfance Adolescence Jeunesse - Leon Tolstoï

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    Isaac Levitan Les bouleaux

    Voilà un livre qui enchante à la fois par sa grâce, sa sensibilité et par l’intérêt qu’il présente de nous montrer le futur grand écrivain à ses débuts.

    Les trois volets de ces récits sont parus étalés dans le temps, une chose domine c’est la sensibilité de l’auteur. Les récits de la petite enfance sont les meilleurs à mon goût. Véritable journal intime dans lequel les scènes sont touchantes. Les portraits tiennent beaucoup de son entourage même si l’on ne peut pas reconnaitre les membres de la famille derrière les récits. 

    Ce qui fait le grand charme c’est la capacité d’évocation de Tolstoï qu’on retrouvera dans Guerre et Paix ou dans Anna Karénine. C’est la société russe qui est dépeinte, la vie à la campagne, les portraits des domestiques et de la famille, la joie de profiter de la nature environnante.

    Tolstoï fut un grand sensuel et on le trouve ici amoureux du son des cloches, des odeurs du foin, des arbres d’Iasnaïa Poliana , il y a une réelle vibration dans ces pages.

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    Les bois d'Iasnaïa Poliana et la tombe de Tolstoï

    Dans Adolescence le ton change. Tolstoï dit s’imposer des règles de vie, habitude qu’il aura toute sa vie. Des désillusions arrivent. La noblesse est oisive et s’adonne à des plaisirs faciles et le jeune homme s’interroge sur l’argent, le désir de gloire.

    Tolstoï a vingt trois ans quand il écrit le début de ses souvenirs d’enfance. Le récit va lui donner du fil à retordre et il devra corriger, élaguer, dans son journal il dit «  Il faut supprimer sans pitié tous les passages peu clairs, mal placés, trop longs, en un mot peu satisfaisants, même s’ils sont en eux-mêmes valables. »

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    Tolstoï jeune

    C’est Tolstoï l’apprenti écrivain à ses débuts. Il y a quelques longueurs ou des récits un peu en surnombre et des répétitions mais le plaisir l’emporte largement.

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    Isaac Levitan Le manoir

    Dans Jeunesse il y a un chapitre magnifique qui déjà montre le grand écrivain 

    « La plupart du temps je me levais de bonne heure. Je m’habillais rapidement, prenais sous mon bras une serviette et un roman français, et m’en allais me baigner dans la rivière, à l’ombre d’un bosquet de bouleaux, à quelques cinq cents mètres du manoir.

    Une fois là, je me couchais dans l’herbe et je lisais. Parfois j’abandonnais mon livre pour observer la surface de l’eau qui se couvrait de taches violettes aux endroits situés dans l’ombre, et commençait à frémir sous la caresse de la brise matinale; ou bien le champ de seigle mûrissant, sur l’autre rive; les parties basses des troncs blancs des bouleaux, colorés en rouge par le soleil »

    Un classique dont le charme ne s’épuise pas 

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    Le livre : Enfance Adolescence Jeunesse - Leon Tolstoï - Editions Cercle du bibliophile ou en folio