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Les Métamorphoses - Ovide


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Narcisse - Le Caravage - Rome Galerie Nationale

 

De temps à autre mon intérêt pour l’antiquité et sa littérature se rappelle à moi, je suis depuis quelques semaines un cycle de conférences sur les Métamorphoses d’Ovide.

Outre que l’enseignant de l’histoire de l’art qui mène cela est passionnant et drôle, j’ai fureté dans ma bibliothèque pour relire l’essai d’un spécialiste sur l’oeuvre d’Ovide et la petite bio de Lucien d'Azay

En croisant le tout on parvient à comprendre un peu mieux l’intérêt de cette oeuvre et pourquoi elle connut un succès qui ne s’est pas démenti pendant plusieurs siècles. 

Succès aussi bien auprès des poètes que des peintres au point de porter le nom de Bible des poètes et Bible des peintres.

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Vénus et Adonis - Le Titien 

Ovide est le poète de la disgrâce, un édit d’Auguste l’ envoie mourir à Tomes sur les bords de la mer Noire où il finira sa vie comme exilé, nostalgique de Rome et exprimant sa douleur dans ses derniers écrits : les Tristes et les Pontiques.

Poète courant toujours après la notoriété qui fut celle de Virgile, son Art d’aimer était célèbre autant pour sa qualité poétique que pour ses passages licencieux.

 

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Orphée - Mosaïque du Musée de Palerme

Les Métamorphoses sont sa grande oeuvre avec laquelle il pourra rivaliser avec Virgile. 

Avec les Métamorphoses Ovide veut déchiffrer le monde, c'est une histoire de l'humanité avec près de 800 personnages.

Il parvient à donner à son récit une unité en rassemblant tous les récits des mythes en un long poème. Il a relié les diverses fables donnant ainsi l’impression d’une seule narration.

C’est le livre des pires passions, vengeance, jalousie, incestes, meurtre et trahison, l’émerveillement du début tourne parfois au cauchemar.

Le monde décrit par Ovide est peuplé d’hommes qui se font serpents ou oiseaux ou encore végétal et parfois en astres qui perdureront dans notre ciel.

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Diane métamorphose Actéon en cerf - Le Parmesan 

Ovide a certainement puisé une part importante de ses sources chez des auteurs grecs et chez les poètes, depuis Homère jusque’ à Euripide.

On dit qu’Ovide était pythagoricien c’est à dire qu’il suivait cette doctrine qui affirme que chaque être vivant subit de nombreuses transformations au cours de son existence. Elle est largement utilisée dans les légendes des Métamorphoses.

 

 

 

Pierre Maréchaux insiste dans son essai sur l’aspect assez noir de l’oeuvre, la chute et la fin de l’âge d’or étant toujours proche et Ovide

« laisse entendre que le monde n’est que bouleversement », les différentes métamorphoses subies par l’homme sont  « un constat d’échec de toutes les civilisations et de toutes les cultures »

 

Ovide est assez éloigné du caractère louangeur et un rien lèche-botte de l’Enéïde, pas question pour lui de faire l’apologie d’Auguste, Pierre Maréchaux le dit ainsi « Ovide peut dire sans dire, louer sans acquiescer, blâmer sans être pesant. »

 

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La métamorphose de Myrrha et la naisance d'Adonis - M Franceschini 

Il y a les mythes célèbres  : Actéon, Philémon et Baucis, Echo et Narcisse, le mythe d’Orphée que l’on connait mais sans être parfois capable de retrouver le mythe derrière les noms devenus célèbres.

C’est dans les vers d’Ovide que peintres et sculpteurs ont directement puisé leur inspiration.

La beauté des Métamorphoses réside dans la richesse, l’abondance, la variété qui permettent, aux artistes, du Nord comme du Sud de l’Europe les illustrations les plus diverses.

Récit intemporel que l’on retrouve dans la littérature plus proche de nous :   Alice et sa transformation, Kafka et la métamorphose de Gregor Samsa ou le Mr Hyde de Stevenson

J’ai beaucoup aimé la traduction en vers d’Olivier Sers.

 

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Les Livres

Les Métamorphoses  - Ovide - Traduit par Olivier Sers - Editions Les Belles Lettres

Enigmes romaines - Pierre Maréchaux - Editions Gallimard Le Promeneur

Ovide ou l'amour puni - Lucien d'Azay - Les Belles Lettres 

Commentaires

  • Tu as le chic pour trouver de l’intérêt aux lectures obligatoires de mon Lycée il y a longtemps déjà. Je ne lisais que les résumés dans une célèbre collection "connaissance d'une œuvre" (je crois) et elles n'ont laissé aucune trace dans m mémoire sauf le titre. Diantre! va-t-il falloir que je m'y remette. J'ai déjà eu très envie avec Lucrèce grâce à "quattrocento" lecture que je dois aux commentaires de ton blog.

    PS toujours pas lu "de natura rerum"

  • @ Luocine : le lycée ne m'a pas laissé des souvenirs impérissables sauf pour tout ce qui concernait la littérature et l'histoire et depuis je pioche je pioche
    Ici ce sont les conférences qui ont été le déclic
    Mais Lucrèce ça vaut le détour vraiment et tu peux te faire aider par A Comte sponville dont le commentaire de l'oeuvre est très éclairant (le miel et l'absinthe il y a un billet sur le blog)

  • Je ne sais pas si je me lancerai dans cette lecture... En tout cas je note la traduction en vers d'Olivier Sers que tu recommandes et j'ai pris plaisir à lire ta note.

  • @ nadejda : une lecture entreprise mi par curiosité car je ne l'avais jamais lu en entier et mi par la grâce de ce prof qui a su titiller ma curiosité

  • Tout d'abord bonne année 2915 que je n'ai souhaité à personne, loin d'Internet et même du téléphone,rentrée hier soir, au dernier moment!
    Les Metamorphoses sont toujours dans mon sac, dans ma liseuse. Je les ai commencées en rentrant de Grèce, de l'Olympe et maintenant j'y picore quelque lecture sur le chemin de l'école.
    La biographie m'intéresse bien si je la trouve en bibliothèque

  • @ Miriam : le petit livre sur Ovide de Lucien d'Azay est sympa, c'était une série aux belles lettres qui s'est malheureusement arrêtée, ce n'est pas une biographie au vrai sens du terme mais on en apprend beaucoup et comme souvent c'est une belle façon de rentrer dans son oeuvre, il existe aussi Horace qui est excellent

  • Ah mais je l'ai croisé dans un chapitre de Au bout des comédies (http://enlisantenvoyageant.blogspot.fr/2014/07/au-bout-des-comedies.html)
    mais j'avoue à part cela ma totale ignorance...

  • @ Keisha : Toute la mythologie que l'on connait aujourd'hui, la peinture de la renaissance et au-delà sortent tout droit d'Ovidé

  • @ Claudialucia : et oui et c'est bien dans ce cadre là que je l'ai lu, comme toi je l'avais lu par extraits, certaines des métamorphoses sont très connues mais d'autres nettement moins, plus tard l'église s'en ait un peu emparé faisant même parfois croire à un Ovide pré-chrétien

  • Je ne sais pas si je me lancerai dans cette lecture.Olivier Sers que j'ai souvent rencontré dans le train ,lui se rendant en Corrèze moi dans le Lot!

  • @ Aloïs : ah oui pendant que je m'escrime sur les vieux textes toi tu joues les jolis coeurs dans le TGV !!! La prochaine fois transmet lui mes félicitations pour ses traductions qui sont très très réussies

  • Tu as choisi de belles illustrations pour ce billet qui invite à revisiter les classiques, bravo.

  • @ Tania : selon les goûts on peu prendre le chemin littéraire ou le chemin pictural

  • Sur ce genre de sujet, j'irais plus volontiers à des conférences comme tu le fais, plutôt que me lancer directement dans la lecture. Les classiques me donnent une impression d'ennui, je ne sais pas vraiment pourquoi, puisque je n'en ai pas été dégoûtée à l'école.

  • @ Aifelle : le problème vois tu c'est que quand tu tombes sur un enseignant littéralement possédé par son sujet tu n'as plus qu'une envie c'est de t'y coller

  • Voici un billet tout à fait intéressant. J'aime aussi me replonger dans les textes anciens qui nous apprennent à chaque lecture à mieux lire notre monde actuel. Je vais relire Ovide, grâce à vous. Merci et bonne journée.

  • @ Bonheur du jour : Bonne lecture par avance, devant la mer peut-être pour voir surgir Poséidon des flots

  • Quelle chance d'avoir un enseignant passionnant, passionné! J'imagine qu'en rentrant chez toi, tu n'as qu'une envie: t'y plonger!
    Superbes tes illustrations, une voir picturale abondante, oui!
    Merci, bonne soirée.

  • @ Colo : c'est un pur bonheur et on ne voit pas passer les deux heures !!

  • Oui, une très belle lecture et les illustrations choisies sont magnifiques, je découvre avec émerveillement celle de Diane, merci Dominique, douce journée. brigitte

  • @ Plumes d'Anges : l'occasion pour moi de plonger dans la peinture

  • Tiens ce Narcisse là est déjà paru chez moi...
    Mes retours vers les anciens classiques me conduiront peut-être un jour vers Ovide, mais vous connaissez mon désamour avec les poèmes épiques. Merci pour ce billet complet bien illustré.

  • @ Christw : Ce narcisse est un incontournable je crois

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