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noel

  • Le noël des rois mages

    oui je sais je suis un peu en retard !

     

    Ils sont venus, ils sont tous là 

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    Donc, Balthazar, Melchior et Gaspard, les Rois Mages,

    Chargés de nefs d’argent, de vermeil et d’émaux

    Et suivis d’un très long cortège de chameaux,

    S’avancent, tels qu’ils sont dans les vieilles images.

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    De l’Orient lointain, ils portent leurs hommages

    Aux pieds du fils de Dieu, né pour guérir les maux

    Que souffrent ici-bas l’homme et les animaux ;

    Un page noir soutient leurs robes à ramages.

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    Sur le seuil de l’étable où veille saint Joseph,

    Ils ôtent humblement la couronne du chef

    Pour saluer l’Enfant qui rit et les admire.

    C’est ainsi qu’autrefois, sous Augustus César,

    Sont venus, présentant l’or, l’encens et la myrrhe,

    Les Rois Mages Gaspard, Melchior et Balthazar.

     

    Le Livre : Les Trophées - José Maria de Heredia

  • Le Noël du poète

    Noël du poète

     

    Le ciel est noir, la terre est blanche ;

    – Cloches, carillonnez gaîment ! –

    Jésus est né  – la Vierge penche

    Sur lui son visage charmant.

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    Pas de courtines festonnées

    Pour préserver l’enfant du froid ;

    Rien que les toiles d’araignées

    Qui pendent des poutres du toit.

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    Il tremble sur la paille fraîche,

    Ce cher petit enfant Jésus,

    Et pour l’échauffer dans sa crèche

    L’âne et le bœuf soufflent dessus.

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    La neige au chaume coud ses franges,

    Mais sur le toit s’ouvre le ciel

    Et, tout en blanc, le chœur des anges

    Chante aux bergers : « Noël ! Noël ! »

     

    Le livre : Emaux et Camées - Théophile Gautier

  • Un temps d'hiver pour noël

    Les anges la neige et le poète 

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    Les anges les anges dans le ciel

    L’un est vêtu en officier

    L’un est vêtu en cuisinier

    Et les autres chantent

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    Bel officier couleur du ciel

    Le doux printemps longtemps après Noël

    Te médaillera d’un beau soleil

    D’un beau soleil

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    Le cuisinier plume les oies

    Ah ! tombe neige

    Tombe et que n’ai-je

    Ma bien-aimée entre mes bras

     

    Le livre : Alcools - Guillaume Appolinaire

  • Le Noël de Cosette

    Un noël d’anthologie !

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    « La porte se rouvrit, l’homme reparut, il portait dans ses deux mains la poupée fabuleuse dont nous avons parlé et que tous les marmots du village contemplaient depuis le matin, et il la posa debout devant Cosette en disant :

    — Tiens, c’est pour toi.

    Il faut croire que, depuis plus d’une heure qu’il était là, au milieu de sa rêverie, il avait confusément remarqué cette boutique de bimbeloterie éclairée de lampions et de chandelles si splendidement qu’on l’apercevait à travers la vitre du cabaret comme une illumination.

    Cosette leva les yeux, elle avait vu venir l’homme à elle avec cette poupée comme elle eût vu venir le soleil, elle entendit ces paroles inouïes : c’est pour toi, elle le regarda, elle regarda la poupée, puis elle recula lentement, et s’alla cacher tout au fond sous la table dans le coin du mur.

    Elle ne pleurait plus, elle ne criait plus, elle avait l’air de ne plus oser respirer. »

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    « Cosette considérait la poupée merveilleuse avec une sorte de terreur. Son visage était encore inondé de larmes, mais ses yeux commençaient à s’emplir, comme le ciel au crépuscule du matin, des rayonnements étranges de la joie. Ce qu’elle éprouvait en ce moment-là était un peu pareil à ce qu’elle eût ressenti si on lui eût dit brusquement : Petite, vous êtes la reine de France.

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    Il lui semblait que si elle touchait à cette poupée, le tonnerre en sortirait.

    Ce qui était vrai jusqu’à un certain point, car elle se disait que la Thénardier gronderait, et la battrait.

    Pourtant, l’attraction l’emporta. Elle finit par s’approcher, et murmura timidement en se tournant vers la Thénardier :

    — Est-ce que je peux, madame ?

    Aucune expression ne saurait rendre cet air à la fois désespéré, épouvanté et ravi.

    — Pardi ! fit la Thénardier, c’est à toi. Puisque monsieur te la donne.

    — Vrai, monsieur ? reprit Cosette, est-ce que c’est vrai ? c’est à moi, la dame ?

    L’étranger paraissait avoir les yeux pleins de larmes. Il semblait être à ce point d’émotion où l’on ne parle pas pour ne pas pleurer. Il fit un signe de tête à Cosette, et mit la main de « la dame » dans sa petite main. »

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    Le livre : Les Misérables - Victor Hugo

    Le livre : Les Misérables -Victor Hugo

  • Le noël des animaux

    Le noel des animaux 

     

    On dit qu’à Noël, dans les étables, à minuit,

    l’âne et le bœuf, dans l’ombre pieuse, causent.

    Je le crois. Pourquoi pas ? Alors, la nuit grésille :

    les étoiles font un reposoir et sont des roses.

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    Entre le boeuf et l'âne gris 

    L’âne et le bœuf ont ce secret pendant l’année.

    On ne s’en douterait pas. Mais, moi, je sais qu’ils ont

    un grand mystère sous leurs humbles fronts.

    Leurs yeux et les miens savent très bien se parler.

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    Ils sont les amis des grandes prairies luisantes

    où des lins minces, aux fleurs en ciel bleu, tremblent

    auprès des marguerites pour qui c’est dimanche

    tous les jours puisqu’elles ont des robes blanches.

     

    Ils sont les amis des grillons aux grosses têtes

    qui chantent une sorte de petite messe

    délicieuse dont les boutons d’or sont les clochettes

    et les fleurs des trèfles les admirables cierges.

     

    L’âne et le bœuf ne disent rien de tout cela

    parce qu’ils ont une grande simplicité

    et qu’ils savent bien que toutes les vérités

    ne sont pas bonnes à dire. Bien loin de là.

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    Mais moi, lorsque l’Été, les piquantes abeilles

    volent comme de petits morceaux de soleil,

    je plains le petit âne et je veux qu’on lui mette

    de petits pantalons en étoffe grossière.

     

    Et je veux que le bœuf qui, aussi, parle au Bon Dieu,

    ait, entre ses cornes, un bouquet frais de fougères

    qui préserve sa pauvre tête douloureuse

    de l’horrible chaleur qui lui donne la fièvre.

     

    Le Livre : De l’angelus à l’aube à l’angélus du soir  - Francis Jammes 

  • Quand le poète se mêle des traditions

    Quand le poète se mêle de traditions

     

    Il était trois petits enfants

    Qui s’en allaient glaner aux champs.

     

    S’en vont au soir chez un boucher.

    « Boucher, voudrais-tu nous loger ?

    Entrez, entrez, petits enfants,

    Il y a de la place assurément. »

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    Ils n’étaient pas sitôt entrés,

    Que le boucher les a tués,

    Les a coupés en petits morceaux,

    Mis au saloir comme pourceaux.

     

    Saint Nicolas au bout d’sept ans,

    Saint Nicolas vint dans ce champ.

    Il s’en alla chez le boucher :

    « Boucher, voudrais-tu me loger ? »

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    « Entrez, entrez, saint Nicolas,

    Il y a d’la place, il n’en manque pas. »

    Il n’était pas sitôt entré,

    Qu’il a demandé à souper.

     

    « Voulez-vous un morceau d’jambon ?

    Je n’en veux pas, il n’est pas bon.

    Voulez-vous un morceau de veau ?

    Je n’en veux pas, il n’est pas beau !

     

    Du p’tit salé je veux avoir,

    Qu’il y a sept ans qu’est dans l’saloir.

    Quand le boucher entendit cela,

    Hors de sa porte il s’enfuya.

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    « Boucher, boucher, ne t’enfuis pas,

    Repens-toi, Dieu te pardonn’ra. »

    Saint Nicolas posa trois doigts.

    Dessus le bord de ce saloir :

    Le premier dit : « J’ai bien dormi ! »

    Le second dit : « Et moi aussi ! »

    Et le troisième répondit :

    « Je croyais être en paradis ! »

     

     

    Le livre : Les filles de feu - Gérard de Nerval