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  • Bribes de Stefan Zweig

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    « Pouchkine, l’ancêtre de la littérature russe, est de sang princier, Léon Tolstoï descend d’une antique lignée de comtes. Tourgueniev est un gentilhomme campagnard. Dostoïevsky est fils de haut fonctionnaire appartenant à la noblesse : tous sont nobles. C’est que dans la Russie du XIXe siècle la littérature, l’art, toutes les formes de l’activité intellectuelle sont réservées à la noblesse, comme elle possède territoires et châteaux, fleuves et mines, forêts et champs jusqu’aux hommes eux-mêmes, les serfs, qui font produire ceux-ci à la sueur de leur front. Puissance, fortune, postes officiels, connaissance et savoir sont l’apanage exclusif de cent familles, de dix mille personnes dans une nation de plus de cents millions d’habitants. Elles seules représentent aux yeux du monde la Russie, sa richesse, sa race, sa force et son cerveau. »

     

     

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    « Les premières œuvres de Gorki ont provoqué dans le monde une réaction indescriptible, d’une puissance élémentaire, une sorte d’ébranlement, de secousse, de déchirement : une Russie nouvelle, chacun le sentait, venait de se faire entendre pour la première fois, et cette voix sortait de la poitrine gigantesque et oppressée du peuple. Certes dans leurs sublimes visions Dostoïevsky, Tolstoï et Tourgueniev nous avaient laissé pressentir depuis fort longtemps déjà la grandeur et la violence de l’âme russe. Mais Gorki, lui, représentait tout à coup les mêmes choses d’une manière différente avec plus de réalisme en quelque sorte : il ne peignait pas seulement l’âme, mais aussi l’homme lui-même tout entier, nu, la réalité russe, avec une netteté impitoyable, une exactitude documentaire. »

     

     

    Le livre : Souvenirs et rencontres - Stefan Zweig - Editions Grasset Cahiers rouges

  • Les très riches heures de l'humanité - Stefan Zweig

    Dans les pas de l'histoire 

    Douze récits étincelants autour d' hommes et évènements qui ont fait l'histoire

     

    Un petit livre, court et très attrayant. Ecrit vers 1920, Stefan Zweig montre ici tout son talent de conteur à travers douze personnages ou faits historiques, douze moments de l’humanité.
    En allemand le titre est beaucoup plus beau : Les Heures étincelantes.

    Un choix très varié qui s’étend du XVième siècle  à l’aube du XX ème.
    La prise de Byzance en 1453 par le Sultan qui transformera Sainte Sophie la grande cathédrale en un mosquée, Mahommet abattant la croix qui la domine, une chute dit Zweig qui « fait frissonner tout l’occident »
    Le final c’est 1917 Lénine arrivant en Russie, délaissant l’exil en Suisse, il rentre pour changer le destin de millions d’hommes, accompagné de façon prémonitoire par Staline « Les dix jours qui ébranlèrent le monde vont bientôt commencer »

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    La bataille de Waterloo par Clément Andrieux Musée national du Château de Versailles

    Entre ces deux évènements Zweig dresse le portrait d’hommes qui ont changé le monde,  voyez Haendel composant son Messie  et  Dostoïevski attendant son exécution ou encore  Rouget de Lisle composant un chant « alliant à la perfection paroles et musique  »

    L’art de Zweig est de dresser en peu de page le portrait d’un personnage, de situer un fait déterminant dans une histoire plus riche, de donner envie d’en savoir plus.
    Inventeur, découvreur, aventurier, vainqueur ou vaincu arpentant la plaine de Waterloo, tous ont changé à leur façon le cours de l’histoire des hommes.

    La lecture est aisée, Zweig fait preuve d’un lyrisme qui marque son admiration pour ces moments de l’histoire.

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    Le livre : Les très riches heures de l’humanité - Stefan Zweig - Le livre de poche 2010

  • Érasme - Stefan Zweig

    Le Prince des humanistes

     

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                    Erasme par Quentin Massys 1517

     

    Quand on a un peu lu Stefan Zweig on n’est nullement étonné qu’il ait consacré une de ses biographies à Érasme.

    On retrouve dans ce livre les préoccupations qui étaient déjà celles de Zweig quand il écrivait  Conscience contre violence  quand il traçait déjà son opposition au fanatisme C’est ici le « legs spirituel » de l’humaniste qu’il souhaite transmettre, un idéal de tolérance politique et religieuse.

     

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    Albrecht Dürer  - Portrait d'Erasme de Rotterdam

              1526 Musée départemental de Nantes 

     

    On dit Érasme né vers 1469 à Rotterdam, né européen en somme car cette région à l’époque n’est pas encore les Pays-bas, plus tout à fait le Duché de Bourgogne et pas vraiment l’Espagne. 

    Né vraisemblablement bâtard et sans doute fils de prêtre !! Difficile début dans l’existance. Cela n’empêche pas qu’il soit ordonné par l’évêque d’Utrecht en 1492, mais il abandonne vite la prêtrise pour la vagabondage dans toute l’Europe, pour la vie de l’esprit.

    L’Angleterre des Tudors, Anvers, Louvain, Paris où il vit très pauvrement « comme un escargot ». Enfin c’est l’Italie, Pise, Bologne, Venise où il est l’hôte du grand imprimeur Alde Manuce, Rome où s’ouvrent pour lui les portes de la Bibliothèque Vaticane.

     

    Vagabond et écrivain. Un amoureux de la langue, des mots, de la poésie, un écrivain prolifique à côté de qui Hugo ferait pâle figure ! Il s’exprime le plus souvent en latin, le latin des humanistes.

    C’est un « fervent des livres », la culture, la vie intellectuelle, voilà ce qui lui importe et qui tout au long de sa vie le feront développer des amitiés avec des hommes de savoir. 

    Il lit jusqu’à plus soif, les auteurs de l’antiquité, la Bible, son apprentissage du grec va lui ouvrir les portes des auteurs qu’ils appréciera toute sa vie : Euripide, Lucien l’insolent.

     

    Les Adages lui apportèrent la célébrité.

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     « Errant à l’aventure dans les jardins si divers des auteurs, j’ai cueilli les adages les plus anciens et les plus remarquables comme de jolies fleurs de toute espèce et j’en ai composé une guirlande harmonieuse. »
     

    Les multiples éditions s’enrichiront jusqu’à rassembler plus de 4000 adages. Érasme mobilise tout son savoir pour comprendre d’où vient l’expression, il cherche dans les vieux traités de science, de médecine, parmi les contes populaires, dans la mythologie. Il ajoute, il retranche, il corrige.

     

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    Erasme par Hans Holbein - Musée du Louvre

     

    « Les adages sont une forme ouverte : on peut ajouter ce que l’on veut, là où on le veut. Ce sera la même chose plus tard dans les Essais de Montaigne. »

     

    Du plus court à celui qui est un véritable essai philosophiques les adages « ne sont rien sans les commentaires qui leur donnent  sens et prennent parfois l’allure d’un petit traité »

    « La meilleure lecture sera buissonnière comme fut buissonnière leur composition » dit Daniel Ménager un biographe d’Érasme

    C’est chez Thomas Moore qu’il compose l’Eloge de la folie, satire qui va lui attirer les faveurs du public mais la vindicte de l’Eglise et qui reste pour le lecteur d’aujourd’hui son livre le plus lu.

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    Erasme par Quentin Massys - Galerie Nationale Rome

    Traités, dialogues, essais philosophiques, essais pédagogiques pour l’apprentissage du latin, les Colloques teintés d’ironie, d’humour parfois, dans lesquels s’expriment sa pensée sous la forme de dialogues.

    Enfin une traduction du Nouveau Testament du grec au latin, afin de débarrasser le texte de tous les ajouts inutiles . Avec un certain culot l’auteur dédie sa traduction au Pape Léon X alors que manifestement il est là bien plus proche de Luther dans la recherche de la simplicité, il souhaite même que le texte soit traduit en langue vulgaire pour que « puisse le paysan au manche de sa charrue en chanter des passages, le tisserand à ses lisses en moduler quelque air, où le voyageur alléger la fatigue de sa route avec ses récits. »

     

    La faiblesse d’un tel homme ? Elle réside dans son indécision au moment de la Réforme mais « L’excès en toute chose demeurait étranger à sa nature  » incapable de soutenir ou de condamner Luther il tente de tenir une position médiane.

    Entre les deux hommes les relations vont devenir très difficiles : incompréhension, vindicte, diatribe, polémique : ils ne parviendront jamais à se comprendre.

    La fureur d’un Luther est trop grande, l’indécision d’Érasme trop difficile à surmonter, c’est l’affrontement de deux hommes de piété. 

    L’un plonge dans la bataille, l’autre se veut au-dessus de la mêlée. 

    D'Érasme Zweig nous dit « Il ne marche pas aux côtés de la Réforme, il ne marche pas aux côtés de l’Eglise »

    C’est la rupture entre l’humanisme et la Réforme allemande, Luther le voue aux gémonies et l’Eglise met ses livres à l’index.

     

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                                Anderlecht - La Maison d'Erasme

     

    Érasme grand voyageur fut aussi un grand épistolier une correspondance extraordinaire de diversité : Thomas Moore dont il est l’ami, Luther si proche et si éloigné, François Ier, trois papes, Charles Quint

    C’est un grand européen avant l’heure, portraituré par les grands peintres de l’époque.
     
    Lui que l’on a appelé le précepteur de l’Europe fut toute sa vie l’ami des grands, mais vécut toujours assez simplement dans un souci d’indépendance, exerça de petits métiers pour survivre mais fut un homme des plus courtisé « les princes se le disputeront, les papes et les réformateurs l’imploreront, les imprimeurs viendront l’assaillir, il fera aux riches l’honneur d’accepter leurs présents. »

     

    Zweig fait un tableau de cette époque où « Un siècle finit, des temps nouveaux commencent : pendant un court instant , l’Europe n’a plus qu’un coeur, un désir, une volonté » Hélas hélas ce temps de l’humanisme sera aussi celui du fanatisme religieux. 

     

    Le Livre :
    Érasme - Stefan Zweig - Editions Grasset 

     

     

  • Conscience contre violence - Stefan Zweig

    Conscience contre violence - Stefan Zweig - Editions du Castor Astral

    « Tuer un homme, ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme ».

    conscience.gifCette phrase est de Sébastien Castellion, un nom qui est absent des livres d’histoire, il fut " l’homme le plus savant de son époque " il fut aussi et c’est lui qui le dit " le moucheron contre l’éléphant " dans sa lutte contre Jean Calvin et sa dictature religieuse, il fut pour la liberté de pensée et la liberté religieuse.

    En 1536 de façon démocratique Genève choisit la religion réformée.  Calvin va s’imposer comme chef spirituel " Cet homme sec et dur, enveloppé dans sa robe noire et flottante de prêtre" homme de pouvoir, rigide, fanatique certain du bien fondé de sa doctrine, il va imposer à tous une " tentative d’uniformisation absolue de tout un peuple "
    Les fêtes sont supprimées, la musique est bannie, sourire lors d’un baptême peut vous valoir la prison ! on légifère sur la longueur des robes des femmes, les enfants sont invités à dénoncer les turpitudes de leurs parents. Il est interdit d’écrire à l’étranger, interdit aux époux de se faire des cadeaux  " interdit, interdit, interdit: on n’entend plus que cet horrible mot" et quand l’intimidation, l’encouragement à la délation et l’appel au meurtre ne suffisent pas, on utilise l’emprisonnement et le meurtre.
    Pour que triomphe sa doctrine Calvin "intellectuel délicat et pieux" impose un régime de terreur à la ville perdant "toute mesure et tout sentiment humain"
    Les Genevois subissent le joug sans révolte.  La couardise des chefs religieux pendant l’épidémie de peste qui fait rage trois années durant sera la première interrogation sérieuse sur l’infaillibilité de Calvin et de son entourage, mais insuffisante pour mettre à mal son pouvoir.
    Lorsque Michel Servet est condamné au bûcher en 1553 pour avoir défendu des thèses considérées comme hérétiques par Calvin,  des voix s’élèvent.
    Cette condamnation était une nécessité politique pour Calvin, son autorité était défiée. Le procès fut une caricature inique et ridicule, la mort fut barbare et Calvin se garde d’y assister.

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    Sébastien Castellion


    Sébastien Castellion homme d’une foi profonde s’est déjà heurté au maître de Genève, celui-ci l’a poursuivi de sa hargne, le contraignant à l’exil et à la pauvreté. Il va être le seul intellectuel à s’indigner publiquement.
    Castellion va utiliser la seule arme pacifique à sa disposition, il va prendre la plume contre Calvin, contre " le premier meurtre religieux commis par la Réforme et la première négation éclatante de sa doctrine primitive".
    Castellion est très sévère  " Les premières exhortations de Calvin ont été des injures, la seconde a été la prison et Servet n’a comparu devant les fidèles que pour être hissé sur des fagots et brûlé vif."
    Le tempérament de Castellion le porte vers la conciliation, l’indulgence, mais dit Stefan Zweig " Il faut qu’une voix claire et nette s’élève en faveur des persécutés et contre les persécuteurs."
    Castellion malgré le danger publie un  Traité des hérétiques Calvin s’appuie en permanence sur la Bible ? Castellion va faire de même, il affirme que la notion même d’hérétique n’apparaît pas dans les textes sacrés et que " Nous estimons hérétiques tous ceux qui ne s’accordent avec nous, en notre opinion" il faut ajoute t-il "Mettre fin une fois pour toutes à cette folie qu’il est nécessaire de torturer et tuer des hommes uniquement parce qu’ils ont d’autres opinions que les puissants du jour " Il s’oppose à Calvin au nom de la tolérance qui " seule peut préserver l’humanité de la barbarie."

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    Le mur des réformateurs : Genève honore aujourd'hui Calvin et a oublié Castellion


    Zweig nous le présente comme un homme courageux   "Avec héroïsme il ose élever la voix en faveur de ses compagnons poursuivis, risquant ainsi sa propre vie. Sans le moindre fanatisme, quoique menacé à chaque instant par les fanatiques, sans aucune passion, mais avec une fermeté inébranlable, il brandit telle une bannière sa profession de foi au-dessus de son époque enragée, il proclame que les idées ne s’imposent pas, qu’aucune puissance terrestre n’a le droit d’exercer une contrainte quelconque sur la conscience d’un homme. "
    Sébastien Castellion va payer le prix fort pour son courage, Calvin le harcèle, fait brûler ses écrits, il est injurié, des pamphlets sont écrits contre lui, on le prive de travail et donc de ressources. Seule une mort par épuisement à 48 ans lui épargnera la prison ou le bûcher.

    Stefan-zweig.jpgC’est un grand livre que Stefan Zweig a écrit, un livre qui honore Castellion et Zweig. C’est un plaidoyer, une dénonciation et une mise en garde. Ecrit en 1936 sa dénonciation de la tyrannie, de la suppression d’une pensée libre résonne de façon prémonitoire.
    Zweig fait le rapprochement entre l’action de Castellion et les manifestes pour la liberté que sont ceux de Voltaire en faveur de Calas, de Zola, qu’il admire en faveur de Dreyfus, mais il place Castellion au-dessus de tous car, Voltaire jouissait de l’appui des rois et Zola s’appuyait sur sa notoriété, Castellion lui " eu à souffrir de l’inhumanité furieuse et meurtrière de son siècle"

    En 1936 Zweig espère encore en l’homme et termine ainsi son livre " Il se trouvera toujours un Castellion pour s’insurger contre un Calvin et pour défendre l’indépendance souveraine des opinions contre les formes de la violence"

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  • Le voyage dans le passé

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    Toujours un peu méfiante devant ces miraculeuses découvertes de textes jamais traduits, je me suis laissée attendrir parce que les mémoires de Stefan Zweig font partie de mes meilleures lectures de ces dernières années, je me suis laissée attendrir parce que la version allemande fait suite au texte français et que je savais du coup à qui l’offrir, j’ai placé ce livre sur une étagère et sa taille l’a fait disparaître temporairement au milieu d’autres volumes.

    Un thème archi rebattu, lui est pauvre et trouve à s’employer chez son mari à elle, un amour naît entre eux mais c’est un amour impossible, malgré les sentiments réciproques le respect des convention est le plus fort.
    Lui accepte un poste à l’étranger qui doit lui apporter réussite et fortune, les amants platoniques sont séparés par un océan puis par une guerre. Ils se retrouvent 9 ans après. Elle est veuve, lui est riche, marié.

    Avouez que la trame du récit est très ténue....et pourtant le miracle a lieu....
    Je viens de terminer ma lecture et je suis saisie par la beauté du texte, j’ai lu ce récit très lentement ce qui n’est pas mon habitude mais j’ai été tout de suite happée par la langue de Zweig, par ses phrases et ses mots simples  qui pourtant broient le coeur.

    Louis jeune homme brillant mais très pauvre est engagé par le Conseiller G, il tombe éperdument amoureux de l’épouse de celui-ci, l’amour de cette femme efface la colère et même la haine du jeune homme envers les nantis, la bienveillance amoureuse lui apporte confiance. Grâce à sa générosité à elle et à son talent il réussit professionnellement, il réussit si bien que le Conseiller lui propose un poste d’avenir au Mexique.
    L’amour restera chaste malgré la passion et les promesses de délices charnelles.
    Nos deux héros séparés d’abord par la distance, le sont par les 4 ans de guerre. Louis oublieux de son amour poursuit sa vie, se marie, réussit, s’enrichit.
    Neuf ans plus tard les anciens amoureux vont se revoir le temps d’un voyage en train, mais le temps à fait son oeuvre, l’amour à l’épreuve de l’exil et de l’absence n’a pas survécu, il s’est évanoui et il ne reste que l’ombre de l’amour avec une belle (même si elle n’est pas exacte) référence à Verlaine.

    Tout le talent de Zweig est dans son art de la suggestion, en quelques phrases il nous dit tout de la passion amoureuse à travers les regards, les gestes. Par petites touches, c’est ciselé, de la véritable dentelle tant cela est léger et précieux.
    On voudrait que le voyage en train ne finisse pas. On en oublie à quel point ce type de relation est aujourd’hui démodé tant on est ému par la justesse des sentiments, étreint par l’émotion.

    On retrouve les thèmes chers à Zweig, la passion amoureuse contrariée, l’usure des sentiments. Le thème de la guerre qui détruit tout, folie des hommes et il place les retrouvailles dans une ville déjà tentée par le nazisme, préfigurant la barbarie à venir. Enfin le thème du monde perdu, du Monde d’hier, livre de Stefan Zweig que je préfère.

    Le Livre : Le Voyage dans le passé - Stefan Zweig - Editions Grasset