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Dix ans dix livres

DSCN0575.jpgMon carnet de lecture est plein, acheté il y 5 ans dans une petite ville d’Ombrie dont j’ai oublié le nom, il est magnifique, du cuir superbement travaillé, un papier ivoire, épais et filigrané. Bref une petite merveille.
Le précédent était plus simple, italien aussi ( on trouve des merveilles dans les boutiques d’Italie en matière de papier) avec une couverture de papier marbré et des pages lignées.

Les précédents hélas ont disparus dans des déménagements multiples et dévastateurs.

Ces deux carnets sont pleins et il faut donc en commencer un nouveau.
Les cadeaux de Noël qui touchent le plus sont ceux que vous attendiez sans le savoir, j’ai reçu un agenda personnalisé pour 2009, il est superbe et mérite beaucoup mieux que le rendez vous chez le dentiste ou les plantes vertes à arroser, je vais le transformer en carnet de lecture pour lui donner une vie digne de son allure.

En feuilletant les anciens carnet et l’Art des listes m’ayant stimulé, j'ai eu envie d'en extraire la substantifique moelle et après l’épreuve douloureuse de l’élimination voici les 10 meilleurs livres de ces 10 années.

Il est facile d’éliminer des titres dont il ne reste rien, ni la trame, ni le nom des héros, mais beaucoup de livres sont d’excellents souvenirs, par la personne qui m’a fait ce cadeau, par celui ou celle qui m’en a parlé, par le plaisir de la découverte inattendue...et par la qualité du livre. Choix simple pour ceux retenus mais parfois douloureux pour éliminer.

Carnet de lecture 1998/2008

Les Disparus - Daniel Mendelsohn
Pour la quête du passé qui dévide l’écheveau de l’histoire, pour la restitution par l’auteur à travers les personnages de sa famille de la mémoire de personnes empêchées de témoigner, parce qu’il fouille les souvenirs des témoins avec compassion et dignité...
Un très très grand livre,  le meilleur livre de ces 10 dernières années.

Le Temps des offrandes - Patrick Leigh Fermor
Le plus grand récit de voyage, celui qui vous transporte au sens littéral et figuré du terme, j’ai eu froid, dormi dans les granges, j’ai parcouru les rues de Vienne avec lui et découvert la vie des châteaux de l’Europe centrale aujourd’hui disparus. Ce livre relu pratiquement chaque année est un grand bonheur de lecture.
« Le journal de marche de Patrick Leigh Fermor est à ranger au rayon des chefs-d'œuvre de l'humanisme nomade. » Nicolas Bouvier

Pastorale américaine - Philip Roth
Parce que le récit de Roth est celui de la faillite du rêve américain, de l’effritement des rêves d’un homme, la fuite de la réussite. Le destin de cet homme bon, juste et droit vole en éclat. C’est son désarroi qui m’a touché à la lecture et qui me touche toujours 10 ans après.

Si c’est un homme - Primo Levi
Parce que ce récit fait partie des livres à faire lire à nos enfants et petits enfants pour ne pas oublier.
Parce que je ne peux pas le prendre en main sans ressentir une douleur profonde, tout simplement humaine.

Le Temps où nous chantions - Richard Powers
Parce que l'auteur parle magnifiquement de l'appartenance à une communauté, des rapports familiaux, des préjugés et de la haine. Un splendide roman porté par la majesté et l'universalité de la musique

L’Usage du monde - Nicolas Bouvier
Parce que "Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le
plus sûr" ...Il n'y a rien à ajouter.

La Route du retour - Jim Harrison
Parce que c’est le meilleur livre de Jim Harrison, , les grands espaces, l'ouest, les indiens, les chevaux et les forts sentiments. Une fresque épique et poétique à la fois. bref une merveille....

La Ferme africaine - Karen Blixen
Pour l’Afrique sous l’oeil passionné de Karen Blixen, le courage d’une femme hors du commun. Pendant longtemps je n’ai pas voulu voir le film j’avais tort, il rend justice au livre.


Le Monde d’hier - Stefan Zweig
Pour la Vienne 1900, pour l’âge d’or de la culture européenne, pour la description d’un monde en train de disparaître, par admiration pour un homme que la barbarie n’a poussé ni à la haine ni à la violence mais au suicide.

Et le dixième..

En lieu sûr - Wallace Stegner
Pour l’idéalisme de la jeunesse, l’amitié, les ambitions littéraires, les imprévus de la vie, l'expérience, la vie qui passe. La tendresse et la délicatesse sont présentes dans toutes les pages.

 

 

 

 

Commentaires

  • Je viens seulement de découvrir ce billet..... Je vois que nous avons beaucoup de lectures en commun car parmi une hypothétique liste de mes "meilleurs livres ", je mettrais aussi

    Le Temps des offrandes - Patrick Leigh Fermor (un livre pas très connu mais qui m'a moi aussi transportée !)

    La Route du retour - Jim Harrison (oui sans doute le meiller de Jim Harrison.. encore que Dalva....)

    L’Usage du monde - Nicolas Bouvier (et bien sûr ce magnifique livre, un des plus beaux sinon le plus beau des récits de voyage)

  • C'est hyper difficile de faire ce genre de liste mais après plusieurs semaines en la relisant je n'ai rien envie de changer, en même temps c'est une liste sur 10 ans de lecture, l'exercice des livres pour une ile déserte est encore plus difficile =-)))

  • Bonsoir, de cette liste, je retiens Pastorale Américaine, un roman hautement recommandable. Pour les disparus, j'ai été gênée par l'écriture. C'est lourd. En revanche, les passages de l'Ancien testament sont bien amenés. Bonne soirée.

  • J'ai adoré La route du retour de Harrison. Quitte à prendre un livre sur les camps, je conseillerais plutôt Le choix de Sophie, d'une parti car il est bien mieux écrit que Si c'est un homme, d'autre part pace qu'il ne parle pas que des camps. Un chef-d'oeuvre.

  • @ Nicolas : bonjour et merci de ce commentaire
    Je ne suis pas d'accord totalement avec votre avis, j'ai beaucoup aimé le choix de Sophie mais c'est un roman ...avec ce qu'il faut de distance et de pathos
    le livre de primo Levi est celui d'un homme qui a " vécu " les camps et c'est cela qui lui donne son prix et sa valeur humaine
    mais je suis attentive à tout ce qui sort sur ce sujet car le principal c'est que l'on n'oublie pas

  • Je comprends votre point de vue, mais je ne trouve pas qu'il y ait réellement de pathos dans Le choix de Sophie. Et il ne faut pas oublier que si les camps n'appartiennent pas au passé de l'auteur, ils ont été vécus par Sophie, qui a pu lui raconter la vie concentrationnaire dans les moindres détails - non sans réticence, d'ailleurs. Contrairement à vous, j'essaie de ne pas trop lire de lire de romans ou de témoignages sur les camps, ou plus généralement sur la Seconde guerre mondiale. Je me demande parfois si ce n'est pas un sujet un peu "commercial": il n'y a qu'à voir le nombre de romans récents qui en parlent de près ou de loin: Elle s'appelait Sarah, Le cercle littéraire des éplucheurs de patates, Lignes de faille... et tant d'autres. J'avoue que je sature et je préfère limiter mes lectures pour ne pas devenir (relativement!) insensible au sujet. Et il ne faut pas oublier que les génocides n'appartiennent pas seulement au passé...

  • @ Nicolas : bien d'accord avec vous pour ne pas oublier que les génocides n'appartiennent pas qu'au passé et que la vigilance est de mise aujourd'hui l'information est large

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