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A sauts et à gambades

  • Voyage d'hiver

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    « Maintenant le monde est si sombre,
    Le chemin enseveli sous la neige.
    Impossible pour mon voyage
    De choisir le moment
    Je dois moi-même trouver mon chemin
    Dans cette obscurité.
    Une ombre lunaire
    M’accompagne,
    Et sur les prairies blanches
    Je cherche la trace des bêtes sauvages.»

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    Le Voyageur contemplant une mer de nuages
    Caspar David Friedrich
    Dresden State Art Collections

    « Une musique rythme en sourdine ma marche et je songe à un autre voyage d’hiver, au périple musical d’un jeune homme désespéré.»

    Celle qu’il aimait a renoncé à lui, trop pauvre, trop poète, trop sensible peut-être à la beauté du monde et à sa violence, pour faire un parti convenable.»

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    Dolmen
    New Masters Gallery, Dresden State Art Collections

    Ce Wanderer qu’un tableau de Caspar David Friedrich donne à voir, ce frêle marcheur s’en allant doucement et sûrement à la rencontre de sa propre mort, c’est le jeune Schubert. Il a trente ans et d’ici quelques mois il reposera dans la tombe. »

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    Les Livres :
    Le voyage d’hiver de Schubert – Ian Bostridge -traduit par Denis-Armand Canal – Éditions Actes Sud
    Chemins de Traverse – Edith de La Héronnière – Editions Klincksieck

  • Camus et la Kabylie

    Quand la période pour moi n’est pas propice à des lectures récentes, à des lectures un rien trop légères pour me satisfaire, je me tourne vers les livres de ma bibliothèque ou pour le dire comme Marie vers un  livre-chevalier. Et souvent je fais bonne pioche.

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    « Des villages groupés autour de points naturels et vivant chacun de sa vie propre. Des hommes vêtus d’étoffes blanches et longues, dont les gestes précis et simples se détachent sur le ciel toujours bleu. Les petits chemins bordés de figuiers de Barbarie, d’oliviers, de caroubiers et de jujubiers. On y croise des hommes avec des ânes chargés d’olives. Les visages sont bruns et les yeux clairs. (…) La Grèce ? non, la Kabylie» (1)

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    « Par un petit matin, j’ai vu à Tizi-Ouzou des enfants en loques disputer à des chiens kabyles le contenu d’une poubelle. » (2)

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    « Là nous regardions la nuit tombée. Et à cette heure où l’ombre qui descend des montagnes sur cette terre splendide apporte une détente au cœur de l’homme le plus endurci, je savais pourtant qu’il n’y avait pas de paix pour ceux qui, de l’autre côté de la vallée, se réunissaient autour d’une galette de mauvaise orge.
    Je savais aussi qu’il y aurait eu de la douceur à s’abandonner à ce soir si surprenant et si grandiose, mais que cette misère dont les feux rougeoyaient en face de nous mettait comme un interdit sur la beauté du monde 
    » (2)

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    Les livres :
    Carnets I – Albert Camus – Editions Folio Gallimard (1)
    Œuvres -Albert Camus – Gallimard Quarto (2)

  • Un Tableau un livre et Van Goyen

     

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    Paysage avec deux chênes –  Rijksmuseum Amsterdam

    « C’est l’année (1645) ou Jan van Goyen peint avec la palette la plus retenue et la plus inspirée Vue d’une ville et d’une rivière.
    Le même artiste peignait en 1641 le rayonnant Paysage avec deux chênes traversé par un rayon de soleil.

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    Vue d’une ville et d’une rivière – Musée de Quimper


    L’homme qui a su faire ces deux tableaux où la lumière retenue ou délivrée est si présente est né en 1596. »

     

    Le Livre : Au jour le jour 2000/2005 – Paul de Roux – Editions le Bruit du temps
    Les Tableaux :
    Paysage avec deux chênes – Jan van Goyen - Rijksmuseum Amsterdam
    Vue d’une ville et d’une rivière – Jan van Goyen – Musée de Quimper

  • L'Anabase - Xénophon

     

    J’ai ce livre dans ma bibliothèque depuis des lustres, je l’ai entamé et abandonné.
    Ce n’était pas le bon moment.

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    Et voilà je viens de faire un voyage dans le temps, je me suis battu avec l’ennemi Perse, j’ai marché avec l’armée grecque, j’ai pris des leçons de stratégie, j’ai cherché des vivres, j’ai suivi des espions dans le camp ennemi.

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    Surtout j’ai marché, kilomètres parcourus ? euh beaucoup, de la mer Égée à la Mésopotamie ça fait déjà pas mal, le retour à travers l’Assyrie, l’Arménie, le Caucase c’est plus que beaucoup.

    Je me demande si je ne vais pas classer ce livre dans Récits de voyage.

    Ah j’ai oublié de vous dire : Anabase signifie montée en grec, ben oui, d’ailleurs catabase signifie ? je vous le donne en mille : descente.

     

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    Bon faisons un retour en arrière, en 401 avant Jésus-Christ, Cyrus roi des Perses va essayer de battre Artaxerxès son frère, il rêve de devenir le souverain de l’Empire Perse.

    Pour cela il recrute à tour de bras : 13000 hoplites grecs, des mercenaires, ils ont rapidement le dessus mais voilà, un grain de sable s’est glissé dans l’histoire, Cyrus se fait tuer !

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    Et voilà les grecs mal barrés si j’ose dire, Artaxerxès s’est fait battre sur le champ de bataille mais il est vivant lui !

    Bon imaginez 13000 hommes en territoire ennemi, dont le chef est mort et à environ 2000 Km de chez eux.

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    Le récit est brut de décoffrage : des batailles, des morts en veux-tu en voilà, mais le tout est mâtiné de détails surprenants, de dialogues et harangues, cela fait un tout très vivant.

    Quand il écrit l’Anabase, Xénophon a quelques démêlés avec Athènes, il a choisi Sparte et ça fait mauvais genre.

    Dans le récit il se met en scène, comme il est respectueux il ne cache pas ses déboires, mais pas non plus ses victoires !!

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    L’Anabase est centrée au premier chef sur le quotidien et du coup cela foisonne de vie.
    Les amateurs d'histoire des civilisations, de mythologie, d’histoire grecque, y trouveront leur compte.


    Xénophon est l'un des chefs de l'expédition.
    C’est dur, les effectifs diminuent, les embuscades sont nombreuses, il faut parlementer, donner des gages de bonne foi.

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    Mais ils sont récompensés car un jour ils entendent le cri libérateur : Thalassa Thalassa!!
    Ça y est ils sont à la maison.

    Certes il y a des longueurs, des répétitions en veux-tu en voilà, mais bon on n’est pas au pays d’Homère pour rien.

    Dire que j’ai tremblé serait exagéré mais j’ai pris plaisir à m’immerger dans un monde qui a fait un peu de notre histoire, et puis que voulez-vous, vu de mon fauteuil la Grèce, même antique, a beaucoup de charme.

    Vous voulez un autre avis : allez voir Myriam même si je dois dire qu’elle n’a fait qu’une partie du voyage, oh la traitresse !

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    Le livre : L’Anabase – Xénophon – Éditions Les Belles lettres ou comme moi d’occasion

     

  • Soufflons des bougies

    J ‘aime les anniversaires alors fêter cinq cents ans c’était pour moi.

    ronsard

    « La vallée du Loir est l’un des secrets français les mieux gardés.

    ronsard

    Un ancrage paysan, des villages charmants sans tonitruance, une douceur générale relevant de l’art de vivre, des bois giboyeux, des cavités pour y cacher des secrets dans le tuf, et la présence continuée depuis cinq cents ans d’un prince, Pierre de Ronsard. »

    ronsard

    La Possonière une des demeures de Ronsard

    Si vous aimez lire de la poésie ce livre va vous aller comme un gant.

    Vous découvrirez peut-être comme moi que Ronsard a honoré sa terre d’élection, mais aussi la douleur, le temps qui passe :

    « Nous ne tenon en nostre main / Le futur ni le lendemain »

    ronsard

    Un Ronsard protecteur des arbres et amoureux de la nature :

    « Escoute bucheron, arreste un peu le bras !
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas
    Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoute à force
    Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ? »

    ronsard

    « Je n’avais pas quinze ans que les monts et les bois / Et les eaux me plaisoient plus que la cour des Rois »

    Un poète qui annonce La Fontaine en chantant l’araignée, la grenouille, l’hirondelle ….mais aussi ses amours comme La Fontaine

    ronsard

    Ronsard et Du Bellay

    « J’aime à faire l’amour, j’aime à parler aux femmes,
     A mettre par escrit mes amoureuses flammes,
     J’aime le bal, la dance et les masques aussi,
     La musique, et le luth, ennemis du souci. »  

    Comparez 

    « J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,
    La ville et la campagne, enfin tout ;
    Il n’est rien qui ne me soit souverain bien
    Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. »

    Tout comme Ronsard, Franck Maubert a longuement arpenté le pays,

    ronsard

    « Je parcours son pays, pour ainsi dire, main dans la main avec le poète ».

    « Lorsque je marche le long du Loir, aux mêmes endroits que lui, je ressens ce que Ronsard a ressenti. J’ai beaucoup écrit sur la nature, où j’aime à me promener. »

    ronsard

    C’est l’occasion de relire les poètes de la Pléiade, oui ce n’est pas qu’une collection de bouquins écrits tout petit, et en particulier Du Bellay que j’aime énormément.

    Un livre plein de charme pour entamer l’automne qui vient.

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    Le livre : Avec Pierre Ronsard – Franck Maubert – Éditions Mercure de France

  • Un Tableau un livre Poussin et la peste

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    « Toute la composition semble conçue pour que l’œil y découvre des détails, des perspectives apparemment secondaires : les deux personnages sur l’escalier à droite, les bâtiments et l’arbre formant paysage dans l’angle supérieur droit.

    Les figures du premier plan sont pour ainsi dire figées : l’œil passe instinctivement au-delà vers les fonds, les détails latéraux. »

     

    Le Livre : Au jour le jour - Paul de Roux - Editions Le Temps qu’il fait
    Le Tableau : La peste d’Astod – Nicolas Poussin – Musée du Louvre