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A sauts et à gambades - Page 4

  • Monsieur Steinbeck en Pléiade

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    Amies, amis c’est un très bon jour.
    J’ai reçu ce matin mon exemplaire des œuvres de Steinbeck en pléiade.

    Mais me direz-vous tu n’as jamais lu Steinbeck ? 
    Si bien entendu, comme parfois certains auteurs, il n’a jamais quitté ma bibliothèque, mes poches lus et relus puis largement utilisés par mes filles ont rendu l’âme.

    Je les ai remplacé par de vieilles éditions mais sans charme et un papier qui vieilli très mal.

    Alors alors c’était le bon moment pour rendre hommage à cet auteur que j’aime tant et La Pléiade malgré son prix, malgré les petits caractères malgré je ne sais quoi encore …et bien cela reste un livre qui va se transmettre aux prochaines générations et cela c’est bien.

    Je ne vais pas vous abreuver des quatre romans du volume en cascade, non je vais prendre mon temps, relire en profitant du texte au maximum puisque la trame elle, je ne l’ai jamais oublié.

    Donc attendez-vous dans les mois qui viennent à retrouver John Steinbeck sur ce blog.

    Le volume contient
    En un combat douteux – Des souris et des hommes – Les raisins de la colère – A l’est d’eden

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    Ma première lecture remonte à 1965, j’avais presque 15 ans, ma mère était hospitalisée pour un examen et devait restée trois jours à la clinique, je voulais lui tenir compagnie mais pas sans un livre, c’était le printemps et je me souviens que dans le parc de la clinique les arbres de Judée étaient en fleurs.

    J’ai ouvert mon livre de poche, A l’est d’eden, la référence biblique m’échappait un peu mais j’ai plongé et mes trois jours de garde-malade devinrent un de mes plus beaux souvenirs de lecture.

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    Vous pouvez déjà retrouver Steinbeck sur ce blog ici

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    « La vallée de la Salinas est en Californie du Nord. C’est un long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes. La rivière y déroule ses méandres jusqu’à la baie de Monterey.

    Je me rappelle mes noms d’enfance pour les plantes et les fleurs secrètes de la Vallée, la cachette de chacun de ses crapauds et l’heure estivale où 

    s’éveillent ses oiseaux. Je me rappelle ses saisons et ses arbres, ses gens et leur démarche ; je me rappelle même ses odeurs. La mémoire olfactive est très riche.

    Je me rappelle les monts du Gabilan qui dominaient la Vallée à l’Est, monts clairs et gais, pleins de soleil et de joliesse, monts fascinants dont on avait envie de gravir les sentiers tièdes comme on désire escalader les genoux d’une mère chérie. »

     

  • Zao Wou ki et les poètes - Dominique de Villepin

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    Zao Wou Ki. Water Music

    J’ai vécu quelques mois à Montpellier et j’ai eu la chance d’y voir une expo du peintre Zao Wou Ki.
    Lorsque j’ai vu ce livre cela a immédiatement fait tilt : un peintre et un amoureux de poésie c’était fait pour moi.

    Né en Chine en 1920, Zao Wou-Ki arriva à Paris en 1948.
    « Lorsque je suis arrivé en France, je ne voulais pas de l’étiquette peintre chinois. Cette tradition ne me permettait pas de m’exprimer. »
    Il s’est rapidement tourné vers l’abstraction.

    Son œuvre est importante, il s’est notamment tourné vers les estampes, les lithographies qu’il a mis au service de ses amis poètes.

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    Pour Lecture III de Henri Michaux

    Zao Wou Ki a été l’ami de René Char, Henri Michaux, Roger Caillois, Philippe Jaccottet, François Cheng.
    Jouant avec le vide et le plein, ses estampes sont très colorées.
    C’est un travail important qu’il entreprend pour les poètes, pas moins de trente-sept livres illustrés furent exécutés.

    zao wou ki

    Pour Compagnon dans le jardin de René Char

    Il eût le bonheur et le privilège d’illustrer de nombreux poètes de son temps dans des livres devenus des raretés faisant le bonheur des bibliophiles.


    Livres qui sont des œuvres d’art à part entière.
    Les estampes subliment les poèmes, reflètent l’amitié et l’admiration du peintre au poèt

    Zao Wou-Ki avait comme le disait René Char, le don de « L’amitié admirative ».

    zao wou ki

     

    René Char illustration de Compagnons dans le jardin


    Philippe Jaccottet lui propose d’illustrer ses poèmes, René Char lui confie les illustrations du recueil « Compagnons dans le jardin » ce sera le début d’une amitié indéfectible.

    Il rencontre Henri Michaux dans un atelier le lithographie ainsi nait leur collaboration.
    À deux reprises également Zao WouKi illustra les Illuminations d’Arthur Rimbaud.

     

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    Illustration des Illuminations d’Arthur Rimbaud

      « La poésie est comme la peinture il n’y a rien à comprendre mais tout à ressentir. »

    Sa rencontre avec André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles du Général de Gaulle, marqua la vie de Zao Wou-Ki, ceci lui permit d’obtenir la nationalité française alors que son dossier n’avançait pas depuis des année

    Jusqu’à sa mort, en 2013, ce rapport intime avec les poètes ne se démentira pas.

    Dominique de Villepin, est un fan de poésie et son intérêt le porte tout autant vers les poètes que vers le peintre.
    Grâce à lui ces recueils sont rassemblés dans un bel ouvrage qui reproduit sur double page, poèmes et estampes, couvertures, dédicaces.

    Ce sont des hymnes à la couleur, les reproductions sont très soignées et nous offrent une exposition à domicile sans être obligé d’arpenter les musées du monde entier.
    Ce livre est un « vestige d’un monde disparu » car aujourd’hui rares sont les éditeurs qui osent franchir le pas.

    La présentation de Dominique de Villepin, intitulée « Dans le labyrinthe des lumières » remplit bien sa mission et nous ouvre un monde magnifique.

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    Le Livre : Zao Wou ki et les poétes – Présentation Dominique de Villepin –  Editions  Albin Michel

  • Un Tableau et un livre Raphaël

    « Le 30 mai 1955, par un petit matin froid (…) Je suis entré dans le musée Pouchkine. Je suis monté au premier étage, et je me suis approché de la Madone Sixtine. »

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    « J’ai compris que, parmi toutes les créations dues au pinceau, au burin ou à la plume qui avaient émerveillé mon coeur et mon esprit, seul ce tableau de Raphaël ne mourrait pas tant que des hommes vivraient. »

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    « La Madone avec son enfant dans les bras, c’est ce qu’il y a d’humain en l’homme, et c’est là son immortalité »

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    « La force miraculeuse et sereine de ce tableau tient aussi à ce qu’il nous parle de la joie d’être une créature vivante sur cette terre. »

    La Madone mise à l'abri par les russes à la fin de la guerre, fut exposée en Russie puis rendue au musée de Dresde.


    Le Livre : La Madone Sixtine - Vassili Grossman - Editions La Pochothèque
    Le Tableau : La Madone Sixtine - Raphaël -Gemäldegalerie Alte Meister  Dresde 

     

  • L'Oeil de cuivre - Panagiotis Agapitos

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    J’ai déjà lu un livre de l’auteur et il m’avait beaucoup plu.
    J’avais aimé cette incursion dans le monde byzantin par le biais d’un polar très bien ficelé.

    Faisons un vrai voyage dans le temps : 833, oui c’était y a longtemps.
    Tout se passe au cœur de l’Empire byzantin à Thessalonique.

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    Thessalonique

    Voilà l’enquêteur Léon, attention son titre arrache un peu, il est protospathaire, ben oui faut ce qu’il faut, disons que c’est un haut dignitaire de la cour de l’Empereur.

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    Il est pas beau Théophile ?

    Notre héros a été mandaté par l’empereur Théophile pour enquêter sur les affaires de l’archevêque du lieu, au nom d’une confiance bien comprise. Il doit enquêter sur la situation religieuse locale car dans certains couvents on admire les icônes alors qu’officiellement c’est interdit.

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    Pendant presque cent ans les empereurs interdirent icônes, mosaïques représentant le Christ, ils interdirent aussi les livres enluminés.

    Ces couvents servent aussi de refuge à des femmes malmenées mais fortement décidées à se défendre.

    On est en janvier et il fait un froid de gueux ce qui n’empêche pas les rumeurs de circuler, elles ne sont pas sensibles au froid.Dans les rues enneigées circule un fou de Dieu qui récite des psaumes et prophétise une vengeance terrible.

    Mais bang à peine Léon est-il arrivé que le gouverneur est assassiné.
    Je ne peux m’empêcher de vous livrer son nom : Manouïl Philomatios. Sa femme s’accuse du crime mais Léon ne la croit pas.

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    J’ai aimé le mixte entre les moines anachorètes, le stylite perché sur une colonne et l’enquête en cours.
    Vous découvrirez la société des notaires, des commerçants, la culture byzantine que nous connaissons très peu même si l’on a lu Paul Veyne.( je vous recommande Quand notre monde est devenu chrétien )

     

    J’ai aimé l’ambiance de ce polar comme j’avais aimé le précédent. Un mixte entre le polar et l’érudition qui nous fait entrevoir une culture que l’auteur Panagiotis Agapitos possède sur le bout des doigts.

    Sur votre étagère le livre est à classer dans Polar byzantin, vous conviendrez que c’est sympa.
    Petit clin d'œil à celle qui me l'a offert.

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    Le Livre : L'Œil de cuivre - Panagiotis Agapitos - Traduction Constantin Kaïtéris

  • Bribe Florentines

    «  Le 4 novembre 1966, après des jours de pluie, l’Arno sortait  de son lit dans la nuit et, chassant devant lui des brassées de boue, entrait dans la cité sans s’essuyer les pieds au paillasson»

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    « En quelques heures, l’eau monta par endroits à six mètres au dessus du sol. Elle avait entendu le glas des campaniles et voulait aller décrocher leurs cloches. Elle bouillonnait aux carrefours, broyant des carcasses d’autos. »

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    «  Elle visitait le Dôme, le Baptistère, les musées tant vantés, et déposait des croûtes de mazout sur le marbre et la marqueterie. »

    Le Livre : Florentiana - Thierry Laget - Editions Gallimard L’un et l’autre

  • L'Autre vie d'Orwell - Jean-Pierre Martin

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    Si un auteur peut être considéré comme un grand témoin d’un siècle tourmenté c’est bien George Orwell. 
    L’essai de Jean-Pierre Martin n’est pas une biographie, c'est le récit de quelques mois de la vie d'un homme.

    C’est un écrivain en marge, ses prises de position antifascistes, sa participation et ses écrits sur la Guerre d’Espagne l’on rendu à la fois connu mais aussi impopulaire car à contre-courant. 

    Les journaux lui refusent ses articles, il a pris position pour l’indépendance de l’Inde, il affiche un anti-stalinisme très peu orthodoxe pour l’époque. 

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    C’est un homme fatigué, il vient de perdre sa femme, il est marqué par la tuberculose qui finira par l’emporter.

    En 1946 il éprouve le besoin de vivre à l’écart du monde pour pouvoir se consacrer à l’écriture. 

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    Il choisit pour sa retraite lîle de Jura en Écosse, une île sauvage des Hébrides, une île loin de tout, très peu peuplée.
    Le voyage prend plusieurs jours, de bateau en bateau, de petites routes en chemins. 

    Il va vivre environ deux ans dans la ferme de Barnhill sur une  île envahie par les cerfs, les fougères où l’on fabrique un Single Malt très prisé des connaisseurs.

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    Chose plus étrange encore Orwell s’installe sur l’île avec un très jeune enfant, son fils adoptif alors que la maison est tout juste habitable : pas de chauffage, pas d’électricité ...

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    L'écrivain devient fermier

    Il va réinventer sa vie, se transformer en agriculteur, il sème, il plante, il retourne la terre, il crée un poulailler, achète une vache, crée un potager, se fait menuiser, plombier, bref en quelques semaines il peut vivre en autarcie. 

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    Orwell et son fils adoptif

    Je ne sais si le bruit de la machine à écrire se mêle aux cris des goélands mais il écrira là son plus grand roman. 

     

    Un très bel essai qui révèle une facette surprenante de cet écrivain et qui interroge sur les raisons de ce retrait.

    JP Martin a tenté de comprendre cette volonté de vivre loin de tout, coupé du monde, il s’est rendu à Jura et il dit :

    « maintenant que je peux imaginer l'homme oscillant entre la main à plume et la main à charrue, entre la chambre où s'invente Big Brother et cette vie du dehors livrée aux éléments, à l'écart de l'Histoire, je ne vois pas davantage de raison majeure, de raison tout court qui l'emporterait, qui puisse justifier cette fugue, mis à part ce qui dépasse la raison, une pulsion profonde, une intériorité exigeante, radicale »

     

    L’auteur nous permet de voir vivre Orwell, échapper ainsi à la pression de Londres, aux polémiques, aux demandes en tous genres. Il nous le montre heureux de s’occuper de son fils Richard et peu gêné par la rudesse des conditions de vie, s’adonnant à la chasse et à la pêche pour améliorer l’ordinaire. 

    Un temps de pause où il redevient Eric Blair avant que la maladie ne le rattrape.

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    Lisez cet essai qui donne fortement envie de lire une biographique de George Orwell et de le retrouver sur le Quai de Wigan ou pour comme moi d’écouter 1984 ou la Ferme des animaux

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    Le livre : L’Autre vie d’Orwell - Jean-Pierre Martin - Editions Gallimard L’un et l’autre