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Art Peinture Musique

  • Un Tableau Un livre Claude Gellée dit Le Lorrain

    « Et s’il n’était que le peintre de la lumière, serait-il moins fascinant ? »

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    « Est-il conscient de cela, Claude Gellée, que la lumière est le personnage principal de ses tableaux ? »

    « Elle se penche sur eux et pour être diffuse dans l’espace, ce n’en est pas moins à la façon d’une personne, qu’elle se penche ainsi, qu’elle se révèle. »

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    « C’est un ailleurs que découvre la lumière du Lorrain, et un ailleurs dont nous sommes partie prenante, quand bien même nous ne parviendrions qu’à en avoir une intuition fugitive – devant ses tableaux. »

     

    Le Tableau : Port de mer effet de brume – Claude Gellée dit Le Lorrain

    Le livre : Au jour le jour Carnets – Paul de Roux – Editions le Bruit du temps

     

     

  • Voyage d'hiver

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    « Maintenant le monde est si sombre,
    Le chemin enseveli sous la neige.
    Impossible pour mon voyage
    De choisir le moment
    Je dois moi-même trouver mon chemin
    Dans cette obscurité.
    Une ombre lunaire
    M’accompagne,
    Et sur les prairies blanches
    Je cherche la trace des bêtes sauvages.»

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    Le Voyageur contemplant une mer de nuages
    Caspar David Friedrich
    Dresden State Art Collections

    « Une musique rythme en sourdine ma marche et je songe à un autre voyage d’hiver, au périple musical d’un jeune homme désespéré.»

    Celle qu’il aimait a renoncé à lui, trop pauvre, trop poète, trop sensible peut-être à la beauté du monde et à sa violence, pour faire un parti convenable.»

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    Dolmen
    New Masters Gallery, Dresden State Art Collections

    Ce Wanderer qu’un tableau de Caspar David Friedrich donne à voir, ce frêle marcheur s’en allant doucement et sûrement à la rencontre de sa propre mort, c’est le jeune Schubert. Il a trente ans et d’ici quelques mois il reposera dans la tombe. »

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    Les Livres :
    Le voyage d’hiver de Schubert – Ian Bostridge -traduit par Denis-Armand Canal – Éditions Actes Sud
    Chemins de Traverse – Edith de La Héronnière – Editions Klincksieck

  • Un Tableau un livre et Van Goyen

     

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    Paysage avec deux chênes –  Rijksmuseum Amsterdam

    « C’est l’année (1645) ou Jan van Goyen peint avec la palette la plus retenue et la plus inspirée Vue d’une ville et d’une rivière.
    Le même artiste peignait en 1641 le rayonnant Paysage avec deux chênes traversé par un rayon de soleil.

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    Vue d’une ville et d’une rivière – Musée de Quimper


    L’homme qui a su faire ces deux tableaux où la lumière retenue ou délivrée est si présente est né en 1596. »

     

    Le Livre : Au jour le jour 2000/2005 – Paul de Roux – Editions le Bruit du temps
    Les Tableaux :
    Paysage avec deux chênes – Jan van Goyen - Rijksmuseum Amsterdam
    Vue d’une ville et d’une rivière – Jan van Goyen – Musée de Quimper

  • Un Tableau un livre Poussin et la peste

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    « Toute la composition semble conçue pour que l’œil y découvre des détails, des perspectives apparemment secondaires : les deux personnages sur l’escalier à droite, les bâtiments et l’arbre formant paysage dans l’angle supérieur droit.

    Les figures du premier plan sont pour ainsi dire figées : l’œil passe instinctivement au-delà vers les fonds, les détails latéraux. »

     

    Le Livre : Au jour le jour - Paul de Roux - Editions Le Temps qu’il fait
    Le Tableau : La peste d’Astod – Nicolas Poussin – Musée du Louvre

  • Les Nuits étoilées de Vincent Van Gogh - Jean-Pierre Luminet

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    Autoportrait

    Jean-Pierre Luminet est astrophysicien ET amateur inconditionnel de Van Gogh.
    Quand vous mettez en parallèle une passion et un savoir scientifique il peut en naitre un livre qui devrait faire la joie des fans d’astronomie ET de peinture.

    JP Luminet est fidèle à Van Gogh depuis près de trente ans. Pas question pour lui de produire une énième biographie, non, il va croiser tout simplement (enfin simplement est un doux euphémisme) les tableaux de l’artiste et son savoir du ciel.

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    Si vous n’avez pas en tête les nuits étoilées de Van Gogh je vous invite à aller les voir de plus près.

    Vous aurez des visions du ciel, des reproductions des tableaux nocturnes de Van Gogh. C’est splendide.
    Le ciel est envisagé sous toutes ses formes, l’immensité, la noirceur, la profondeur.

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    Ces tableaux ont été faits à Saint Rémy de Provence ou plutôt dans l’établissement de Saint-Paul-de-Mausole où le peintre était soigné.

    En Provence Van Gogh peint intensément, il dit « Souvent il me semble que la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour »

    Les autres tableaux ont été réalisés à Auvers-sur-Oise où s’écoulèrent ses derniers jours.
    Toutes ces toiles furent peintes entre février 1888 et mai 1890.

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    Van Gogh voulait découvrir la lumière et les couleurs du Sud, se furent des mois de création intense mais aussi de souffrance et d’épuisement.

    Il est fasciné par la nuit « Souvent il me semble que la nuit est beaucoup plus vivante et richement colorée que le jour »

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    Ces toiles nocturnes extraordinaires étaient-elles dues à un goût particulier du peintre pour l’astronomie ? une sorte de folie créatrice ? un état mental malmené ?

    Dans ses lettres Vincent Van Gogh exprime son envie de « peindre d'après nature une nuit étoilée »

    C’est presque une obsession :

    « J'ai un besoin terrible – dirai-je le mot – de religion, alors je vais la nuit dehors pour peindre les étoiles. »

    « Mais quand donc ferai-je le ciel étoilé, ce tableau qui toujours me préoccupe ? »

    Dans ce livre JP Luminet a sélectionné une dizaine d’œuvres de Van Gogh.
    Intrigué par le travail d’un américain sur le sujet, il fait des recherches pour trouver une concordance entre le ciel provençal au temps de Van Gogh et les tableaux.
    Recherche rendant alors possible une datation précise des oeuvres.

    Le scientifique se met au travail, sort ses instruments miraculeux, fait des calculs, examine les ciels aux dates supposées.
    En bon provençal, JP Luminet se rend sur les lieux mêmes.

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    Devant le café La Terrasse à Arles, sur les berges du Rhône en pensant à la première grande nuit peinte Nuit étoilée, Arles 1888.

    Il replace « l'étoile du matin » où il faut « Ainsi je me plais souvent à imaginer Vincent parcourant la campagne provençale aux heures magiques de l'aube ou du crépuscule, entre chien et loup, chevalet sur le dos, la tête emplie de tourbillons célestes. »

    En septembre 1888, Vincent réalise une première toile de nuit étoilée servant de fond au portrait de son ami Eugène Boch.

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    « Je voudrais dire quelque chose de consolant comme une musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je-ne-sais quoi d'éternel ».

     « Je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense, que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tête blonde éclairée sur ce fond obtient un effet mystérieux comme l'étoile dans l'azur profond ».

    Le tableau Nuit étoilée sur le Rhône représente un ciel ample
    « La ville est bleue et violette, le gaz est jaune et ses reflets sont or roux et descendent jusqu'au bronze vert. Sur le champ bleu vert du ciel, la Grande Ourse a un scintillement vert et rose, dont la pâleur discrète contraste avec l'or brutal du gaz ».

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    Le scientifique parvient à reconstituer le ciel vu par Vincent dans cette nuit du 20 septembre 1888 et surprise : la correspondance entre la position des étoiles du tableau et la reconstitution est stupéfiante.

    Pour l’œuvre la plus célèbre la  Nuit étoilée  peinte de sa chambre à l'hospice Saint-Paul-de Mausole en 1889 où l'artiste est interné, il s'agit d'un paysage nocturne avec un ciel tourbillonnant, ce ciel est éclairé pour la lune et les étoiles.

    En 1995 JP Luminet dispose du logiciel astronomique Voyager qui lui permet de découvrir la date exacte où la nuit a eu une configuration très proche de celle peinte par Van Gogh.

    Ce fut le 25 mai 1889 à 4h 40 heure locale. La superposition entre la toile et le vrai ciel est frappante, ce n’est pas un hasard.
    Pour enrichir sa recherche JP Luminet relit la correspondance du peintre et se rend à Saint-Paul-de-Mausole, pour voir le paysage que Vincent voyait de sa chambre.

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    La conclusion est époustouflante : « La Nuit étoilée » de Vincent est composée d'éléments réels comme le positionnement des astres présents ce 25 mai au matin mais aussi de plusieurs composants qui sont imaginaires et qui s’inspirent sans doute des maîtres du paysage hollandais admirés par Vincent :  Ruysdael ou Van Goyen.

    Ainsi il dresse la carte d’un ciel qui fut sans doute celui de Vincent.

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    J’ai beaucoup aimé ce livre, un texte d’une grande sobriété, j’ai aimé voir le scientifique dialoguer avec l’artiste, faire des comparaisons, le voir hésiter ou frétiller à la pensée d’avoir résolu un mystère.

    L’auteur se transforme en enquêteur, mêlant son savoir d’observateur astronomique à sa passion pour la peinture de Van Gogh.
    C’est un dialogue entre la science et l'art et un voyage entre terre et ciel.

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    Le livre : Les Nuits étoilées de Vincent Van Gogh – Jean-Pierre Luminet – Éditions Seghers

  • Un tableau un livre Chagall

    Du violon de Chagall à sa palette | Le Devoir

    « Je me retourne, et Le Violoniste, avec sa face toute verte couleur absinthe, sa silhouette imposante, me surprend. J’ai envie de le rejoindre sur le toit, de braver le froid, la neige, de danser sur sa musique, je voudrais le serrer dans mes bras, lui dire combien je suis émue. J’ai l’impression de retrouver un frère, un ami. Son violon joue un air familier, je fredonne avec lui, les notes s’élèvent d’elles-mêmes dans cette scène poétique vibrante. Je partage son bonheur. Je peux le ressentir avec tous mes sens. »
     
    Le Livre : Ma double vie avec Chagall - Caroline Grimm - Editions Héloïse d’Ormesson
    Le Tableau : Le violoniste - Marc Chagall - Musée de Montréal