« Le Caballero est un homme d’âge mûr. Son buste se découpe sur une sombre flaque, épaisse comme du mercure. Son manteau noir se détache de ce gris teinté de rose. Une lueur comme une auréole court tout autour de sa silhouette ».
« Le Greco a fait venir des musiciens. Il aime travailler sur les notes d’un orchestre de chambre. Il peint avec rapidité, fixe les traits avec une véracité confondante.
Là, il a en face de lui un mortel, un gentilhomme issu d’une vieille et grande famille tolédane, un familier de la Cour qui aspire à de hautes fonctions, un estropié dont il connaît l’histoire. »
Le Livre : La main sur le coeur - Yves Harté - Editions La Table Ronde
Le Tableau : Le Gentilhomme à la main sur la poitrine - Le Gréco-Musée du Prado
Art Peinture Musique - Page 5
-
Un Tableau un livre : le Gréco
-
Un tableau un livre - Music
A Propos de l’œuvre de Zoran Music
Nous ne sommes pas les derniers. – zoran Music - Dachau
« Ce paysage n’est assurément pas celui d’un paradis, mais peut-être celui d’un paradis perdu et retrouvé. Ces ruines ont un langage : vestiges d’une terre florissante et cultivée. »
Renaissance. ZMusic
« Il faut que l’artiste ou le narrateur aient été des témoins. Alors, et comme malgré eux, apparaît une vision qui s’impose et bouleverse »
Le Livre : Les Intermittences du jour – Paul de Roux - Le Temps qu’il fait
-
Un tableau un livre Georges de la Tour
« La Tour peint une orante. Madeleine ne craint pas la nuit, elle s’en drape. Elle n’est pas débraillée, à demi nue, elle s’est dépouillée de sa coquetterie ».
Georges de la Tour, Metropolitan of Art, New-York, 1645
« Peignant Madeleine, l’artiste, proclamait sans doute la foi de La Tour ».
« La flamme d’une chandelle, qui éclaire sa rêverie et joue sur le crâne qu’elle contemple, c’est, métaphoriquement, « le Feu de Dieu ».
Le livre : Madeleine ou l’incandescence - Barbara Lecompte - Editions Arléa
Le Tableau : Madeleine au miroir -
Léonard et Machiavel - Patrick Boucheron
L’un c’est Léonard de Vinci bien sûr mais vous aviez deviné, l’autre c’est Machiavel celui qui a permis de créer un nouveau mot dans notre petit Larousse.
Nous voilà transporté à la Renaissance, époque de foisonnement intellectuel et artistique mais aussi de danger, de sang et de poisons.Un constat : pendant environ 15 ans Machiavel et Léonard de Vinci se sont côtoyés, rencontrés, ont été liés aux mêmes personnes, aux mêmes protecteurs, ont travaillé sur les mêmes projets et ...rien pas d’écrits, aucun document, rien de rien.
Machiavel secrétaire de chancellerie, un peu ambassadeur un peu espion, occupe une fonction risquée à l’époque où les princes se succèdent le plus souvent dans le sang et la fureur.
Léonard lui a déjà 50 ans, il peint, dessine depuis plus de 30 ans, il a depuis toujours une passion pour les techniques, les phénomènes naturels et l'eau en particulier, sans doute l’esprit le plus curieux de son temps. Patrick Boucheron est persuadé que les deux hommes se sont rencontrés mais voilà... nulles traces de ces rencontres.Plus agaçant encore : ils ont travaillé sur le projet fou du détournement du cours de l’Arno, pas un noble projet humaniste pour protéger les paysans des inondations, non un projet guerrier pour détruire Pise l’éternelle rivale de Florence. D’autres rencontres ont eu lieu lorsque Léonard de Vinci reçoit en commande la réalisation d’une fresque pour la salle du Palazzo Vecchio à Florence, la fresque de la bataille d’Anghiari ne sera jamais terminée par Léonard et le destin va séparer les deux hommes.
Ces deux figures de la Renaissance rapprochées par la soumission obligatoire aux condottieri de l’époque, il fallait bien vivre ! Ces deux hommes ont dialogué, conversé, peut être échangé des lettres mais il n'en reste rien, ni dans les fameux carnets de Léonard, ni dans la correspondance de Machiavel. Très contrariant pour un historien de n’avoir aucun écrit à se mettre sous la dent, plus que contrariant, carrément frustrant, alors me direz-vous , il invente ? il fait dans le romanesque ...et bien pas du tout, il digresse, tourne autour de son sujet, « il interroge le silence » dit-il lui même et tout cela pour notre plus grand plaisir. Ni traité de peinture ni traité politique, ni biographie, ni fiction, ce texte à la fois érudit sans être pédant, limpide mais exigeant et qui se lit avec délices.
« Léonard et Machiavel n'étaient pas de ces éclaireurs à l'avant-garde, mais au coeur de la bataille, dans la mêlée confuse, où rien ne se discerne nettement sinon la vérité du combat. Ils n'ont pas fait leur temps ; parce qu'ils furent si intensément du leur, ils sont toujours du nôtre. Il y eut entre eux un temps commun, qui les fit contemporains ».
Patrick Boucheron depuis ce livre a fait son chemin et aujourd’hui vous pouvez le retrouver dans des cours au Collège de France
Le livre : Léonard et Machiavel - Patrick Boucheron - Editions Verdier
-
bribes d'un bouquineur
« En 1723, la bibliothèque d’Harvard possédait 3340 livres dont 58% étaient des ouvrages de théologie protestante, et 56% étaient écrits en latin. »
« Dans le temple de Motsu-Ji, un célèbre poème de Basho est inscrit sur une dalle, qui commence par « Herbes de l’été … ».
Quand un traducteur commença à lire ce premier vers à Marguerite Yourcenar, elle récita aussitôt les deux autres « Des valeureux guerriers / Traces d’un songe. »« La bibliothèque personnelle de Monet à Giverny, est restée presque intacte, dans un atelier annexe à la maison principale, éclairé par une grande verrière. Elle montre un goût marqué du peintre pour la littérature (Aristophane, Balzac, Hugo, Flaubert, Dostoïevski…) »
« La première coquille repérée dans un livre, par transposition de lettres, se trouve à la dernière page du célèbre Psautier de Mayence, imprimé en trois couleurs dans l’atelier de Gutenberg en 1457.
On y lit : « spalmorum » au lieu de « psalmorum » (des psaumes) »« A la question « si vous ne deviez garder qu’un seul livre de votre bibliothèque lequel serait-ce ? Le philosophe Michel Onfray répond : « Un livre qui m’emballe toujours, qui ne me déçoit jamais, que je n’ai jamais lu mais que je lis tout le temps : le dictionnaire.
Et il ajoute « Dès que j’entre dans le Littré, le voyage est assuré.»Le livre : Les Miscellanées d’un bouquineur – Virgile Stark- Editions les Belles Lettres
-
Un tableau un livre Canaletto
« Les gondoliers rament debout en se penchant sur leur aviron. Il est étonnant qu’ils ne tombent pas à chaque instant dans l’eau, car tout le poids de leur corps porte en avant. Ce n’est que la grande habitude qui leur donne l’aplomb nécessaire pour se tenir ainsi toujours en suspens ; l’apprentissage doit coûter plus d’un plongeon. »
Le livreItalia voyage en Italie - Théophile Gautier - Editions La Boîte à documents
Le TableauL’Entrée du grand canal à Venise – Canaletto - Museum of Fine Arts, Houston.