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Littérature américaine

  • L'Amérique éclatée - Romuald Sciora

    sciora

    Vous êtes-vous déjà demandé si vous ne vous laissez pas influencer par l’ensemble des médias, par le buzz fait autour d’un événement ?

    Je me suis dit « arrête de taper sur Trump » lis plutôt sur le sujet.

    sciora

    Romuald Sciora

    J’ai lu L’Amérique éclatée,Un livre écrit par un essayiste franco-américain directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis Politologue et documentariste franco-américain spécialiste de l’ONU, des relations internationales et des Etats-Unis.

    Je le dis tout de suite le livre se lit très facilement, je l’ai lu d’une traite seul le chapitre 3 est un peu long mais il peut tout à fait se lire par tranche ou on peut le lire rapidement et revenir sur les points particuliers abordés en fonction de vos intérêts personnels.

    Par exemple : l’éducation, la défense, la pauvreté, l’environnement etc…

    sciora

    Jamestown

    Le livre remonte loin en arrière, à la création des USA et à la naissance de sa Constitution. C’est un résumé rapide certes mais qui permet de de faire immédiatement des liens avec l’état actuel des USA.

    sciora

    Romuald Sciora déroule l’histoire américaine, les débuts, la guerre de Sécession dont on voit qu’elle a laissé des traces jusqu'à nos jours, le New Deal, la Seconde Guerre,la guerre froide et l’explosion économique des années 50 à 70 ,les dérives de la société vers un état qui crée à la fois la richesse pour un petit nombre et la pauvreté pour beaucoup.

    sciora

    Pour les débuts on est vite rappelé à une réalité un peu trop souvent oubliée : la plupart des hommes politiques de l’époque étaient de fervents esclavagistes !!

    A ses débuts l’État américain a fait « ce qu’il faut bien appeler la plus grande spoliation de terres de l’histoire des temps modernes » en  privant les nations indiennes de leurs terres.

    sciora

    Les nouveaux arrivés sur la terre américaine vont ériger une statue au dieu Dollar et s’éloigner petit à petit des notions écrites dans la constitution : « la dignité essentielle de l’individu, l’égalité fondamentale de tous les hommes » mais en privilégié certaines comme « le droit à la propriété. »

    sciora

    L’auteur s’interroge : « comment la société américaine qui dans les années 1950 faisait rêver (…) avec son Américan way of life a-t-elle put devenir la société la plus inégalitaire qui soit » ?

    sciora

    Comment accepter les dérives de la vie politique avec des fraudes, des manipulations des électeurs, la démission d’un Président, des campagnes électorales qui frisent l’indécence. ?

    sciora

     

    Comment les articles de la Constitution interprétés de la façon la plus aberrante qui soit aboutissent au fait que « les habitants des Etats-Unis possèdent près de la moitié des armes à feux détenues par des civils dans le monde » ?

    sciora

    Une Amérique ébranlée par la crise de 2008 et celle de Covid-19
    Une nation qui a perdu son unité et qui fait apparaître des fractures profondes au sein de sa population, fractures qui menace l’avenir.

    Un essai qui peut effrayer si les scénarios les plus inquiétants que Romuald Sciora décrit venaient à se concrétiser.

    Je vous recommande ce livre, à plus forte raison si comme moi vous ne reconnaissez plus ce pays.

    sciora

    Le livre : l’Amérique éclatée – Romuald Sciora – Éditions Armand Colin

     

  • Comment définir le livre

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    « L’écrivain en train de relire ce qui est sorti de sa plume est toujours pris d’étonnement comme si le papier en exerçant son charme, l’avait entrainé là où il ne voulait, ou ne pensait pas aller. »

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    « Réceptacle, clé du monde du savoir et des rêves, fenêtre ouverte sur toutes les aventures issues de la fabuleuse imagination humaine, le livre démultiplie l’espace dans lequel nous vivons et respirons. »

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    Le livre « est le plus court chemin d’un homme jusqu’à un autre » dit Paul Valéry.

    « Il nous donne mille vies en une seule. »

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    « Le livre est une piste d’envol pour ceux qui aiment voler, un champ de course pour ceux qui aiment courir, il est une chambre d’amour pour ceux qui aiment aimer ; il est un puits de science pour ceux qui aiment apprendre, il contient toutes les émotions et toutes les passions possibles et imaginables et mêmes les inimaginables ; il contient la vie pour ceux qui ne savent pas trop comment vivre. »

     

    Le Livre :

    En Vivant en écrivant – Annie Dillard – Traduit par Brice Mattthieussent – Éditions Christian Bourgois

     

  • Un tableau un livre Léonard de Vinci

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    « La plupart des prédécesseurs de Léonard ajoutent des pigments à leurs couleurs pour distinguer les zones fortement éclairées des zones sombres. Lui comprend que la lumière n’intensifie pas seulement les couleurs, elle révèle aussi leurs tons profonds et véritables. »

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    « Regardez l’endroit où la lumière du soleil frappe la cape rouge de l’ange, la robe bleue de la Vierge et la doublure dorée du tissu : les couleurs sont saturées, les tons riches. Dans ses notes pour un traité sur la peinture, Léonard explique : « La qualité de la couleur étant révélée par le moyen de la lumière, là où il y aura plus de lumière, on verra mieux la vraie qualité de la couleur illuminée »

    Le Livre : Leonard de Vinci - Walter Isaacson - Editions Quanto
    Le Tableau : La Vierge au rocher  Léonard de Vinci  Musée du Louvre

  • Lieux d'enfance

    Où s’est déroulée votre enfance ? ce lieu, cette région ou même ce pays vous a sans doute marqué.

     

    Parfois ce lieu change comme le pays de Barry Lopez qu’il ne reconnaît plus et il s’interroge

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    « Que restera-t-il à mes enfants ? »

    « Enfant j’ai grandi dans la vallée de San Fernando en Californie. »

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    « A Chaque fois que je marche avec un enfant je pense à tout ce que j’ai vu disparaître au cours de ma propre vie. »

    « Le chant aigu du troglodyte des forêts, le parfum entêtant de la propolis sous le vent des saules, la brillance des copeaux éparpillés par les castors »

     

    Vous êtes peut-être une ou un exilé comme l’enfant caché tentant d’échapper à un destin presque écrit. Que serait-il advenu si aucun pays ne vous avait accueilli ? s’il jamais personne n’avait accueilli G.A Goldschmidt fuyant le nazisme.

     

    « La mémoire ainsi se fait de coups de vents soudains qui font onduler l’herbe haute et se froisser les feuillages des grands hêtres qui semblent étirer les branchages, les faire se heurter. On dirait alors la grande rumeur de ces vents de mer qui passent sur le jardin. »

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    « Plus les lieux se faisaient familiers, plus nombreux se faisaient ceux où nous n’allions plus, la piscine de plein air avec ses planchers gris, le jardin municipal où on n’avait plus le droit de s’asseoir. »

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    « Ce jour-là le charbonnier qui portait un béret distribuait sur le pas de sa porte de grandes cartes de l’Allemagne cartonnées (...) Il en donnait une à chacun, je m’approchais un des derniers et il me dit :
    « Du bekommst keine du bist keine Deutscher » « Toi tu n’en auras pas tu n’es pas un allemand.»

     

    Les livres :

    A ciel ouvert – Barry Lopez – Traduit par Jacques Mailhos – Éditions Gallmeister

    Une langue pour abri - Georges-Arthur Goldschmidt – Éditions Créaphis

     

     

     

  • Les Lettres d'A l'est d'Eden - John Steinbeck

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    J’ai lu il y a trois ans Jours de travail qui était le journal d’écriture des Raisins de la colère. J’avais beaucoup aimé ce livre j’ai donc tout naturellement lu le journal d’écriture d’A l’est d’Eden.

    Il faut malgré tout que je vous prévienne, si vous n’avez jamais lu les romans je vous déconseille de lire ces journaux. Non que ce ne serait pas intéressant mais c’est tellement plus prégnant après la lecture du roman.
    Outre que Steinbeck donne des détails qui casseraient un peu les surprises de lecture.

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    Pascal covici

    C’est parti
    Ces lettres sont destinées à son éditeur et ami Pascal Covici. Steinbeck joue franc jeu avec lui, ne lui épargne pas ses difficultés, mais l’associe à ses joies.
    Au fil des pages on voit naitre le roman et l’on en suit la génèse.

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    Ce livre lui a été inspiré par ses fils, il a muri le roman durant 3 ans avant de se lancer. Il est prêt :
    « La forme en sera étonnante, l’écriture maigre et décharnée, les concepts rugueux, la philosophie antique et en même temps à peine née »

    Le thème ? « L’histoire du bien et du mal, de la force et de la faiblesse, de l’amour et de la haine, de la beauté et de la laideur. »

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    John Steinbeck est quelqu’un qui doute, sera-t-il à la hauteur ?
    « Que je sois assez bon ou assez doué pour le faire reste encore une interrogation »
    Il tente donc de se rassurer « J’ai de l’expérience, je connais l’amour et j’ai connu la douleur »

    Il est à la fois optimiste et méfiant, son expérience des Raisins de la colère reste comme une épine plantée dans le cœur.
    Il a une forte ambition pour ce livre « Je veux faire celui-là comme si c’était le dernier »

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    Il s’installe, achète une nouvelle pipe, fait provision de crayons à papier d’une marque particulière, et il ne lésine pas les achetant pas dizaine !!

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    Il est temps de démarrer « Il faut que je me rende dans la vallée de Salinas »

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    Les Hamiltons entrent en scène : « je peux raconter ce que je veux à leur sujet parce qu’ils sont tous morts et qu’ils ne s’offusquent pas de la vérité »

    La famille Trask c’est autre chose « J’ai plongé dans l’histoire de leurs ancêtres. Je connais leur humeur et leurs pulsions peut-être mieux que les miennes »

    Je suis touchée et un peu dans l’incompréhension, comment un écrivain peut à ce point s’approprier des personnages ?

    L’auteur a une idée bien arrêtée de ce que sera son roman
    « C’est un roman à l’ancienne, Pat. Il atteindra l’effet qu’il recherche grâce à une accumulation et non grâce à de rapides épisodes à l’éclat fugitif »

    Qu’on se le dise ce roman va prendre son temps, et donc évidemment ce sera un pavé.
    Steinbeck explique le rythme de ses journées, ses jours de doute, ses jours de joie.
    Plus question de se jeter tête la première dans le récit.
    Il ne veut pas revivre la tension des Raisins de la colère « Je souhaite que ce soit un livre très lent et pas qu’il se mette à courir loin devant moi.»

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    Je suis toujours étonnée quand un auteur parle de son livre comme d’une chose qui lui échappe ! Pourtant Steinbeck parle de ses personnages comme s’ils n’émergeaient de rien grâce à l’histoire.
    Lorsqu’il reçoit l’état des lieux de la vente de ses livres, il est rassuré.

    Il redoute l’échec mais en fait il n’est obnubilé que par le livre en gestation « Je me fiche éperdument d’un livre une fois qu’il est terminé. L’argent et la célébrité qui en découlent n’ont aucun lien avec le sentiment qu’il m’inspire. »

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    Je vous laisse découvrir comment le titre passera du Signe de Caïn au titre véritable. Comment le dernier chapitre du livre va lui donner du fil à retordre, le voir se plonger dans la Bible, chercher le sens des mots en hébreu.

    Le roman est dense et long et Steinbeck avoue « J’ai l’impression d’écrire depuis une éternité »

    Ce livre sera automatiquement à côté des romans de Steinbeck, comme une leçon, comme un mystère résolu, comme un exemple.

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    Le livre : Les lettres d’A l’est d’Eden journal d’un roman – John Steinbeck – traduit par Pierre Guglielmina – Éditions Seghers

  • A l'Est d'Eden - John Steinbeck

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    Avez-vous lu A l’Est d’Eden ? avant ou après avoir vu le film d’Elia Kasan ?

    Pour moi pas de problème, j’ai lu le livre longtemps longtemps avant d’avoir vu le film et heureusement car si le film n’est pas mauvais, il est très réducteur par rapport au livre dont il est un pâle reflet.

     

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    Vallée de la Salinas

    Si, comme moi, vous êtes inconditionnel de Steinbeck, il est bon de savoir que ce livre est en partie autobiographique, John Steinbeck a grandi à Salinas en Californie, Sam Hamilton qui s’épuisait à cultiver des terres arides et qui jamais ne gagna un sou, était le grand-père de Steinbeck.

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    Le grand-père de Steinbeck

    Bon à savoir aussi : le titre et le thème du livre sont empruntés à la Bible.

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    Apprêtez-vous à suivre  le destin d'Adam et Charles Trask, fils de Cyrus.
    Cyrus est un père qui impose à ses fils des exercices militaires quotidiens, des brimades, qui les malmène au-delà du possible.
    Adam qui a besoin de se sentir aimé va s’attacher à la seconde femme de son père, elle est pour lui l’image maternelle.

    Deux frères totalement différents, Adam est rêveur, Charles a les deux pieds sur terre. Charles, bien que plus jeune d’un an, protège son frère mais ne supporte pas les rares moments où Adam lui est supérieur.
    Cyrus envoie Adam à l’armée alors qu’il n’est pas fait pour ça mais peu importe. Charles lui rêve d’un destin glorieux et se voit cantonner au destin de fermier.

    Les deux frères deviennent progressivement des ennemis.
    Au retour de l’armée, Adam vit à la ferme avec Charles.

    Un jour, ils trouvent sur le pas de leur porte, une jeune femme battue à mort mais vivante. Elle séduit Adam qui l'épouse.

    Mais Cathy Ames est une manipulatrice, elle met en œuvre le lent parcours qui va lui permettre de reprendre pied dans l’existence après un passé effroyable.
    Je vous laisse découvrir Cathy mais on peut dire que l’empathie ne fait pas partie de sa panoplie.

     

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    Ma vieille version

    Adam Trask achète une ferme du côté de Salinas en Californie où il part s’installer avec sa femme et où Cathy donne le jour à des jumeaux.

    Deux semaines après elle quitte Adam lui laissant ses deux fils.
    Adam traverse une longue période d'hébétude.
    Il déambule toute la journée, le regard perdu et ne s’occupe de rien.

    C’est là qu’interviennent Samuel Hamilton et Lee le serviteur chinois 
    avec qui je vous laisse faire connaissance

    Samuel Hamilton c’est l'homme que l'on voudrait tous avoir comme père, comme frère, comme ami, comme mari ou comme fils.
    Il est jovial, franc, habile de ses mains, rêveur, avec un puissant sens de l’amitié.
    Il est l’appui d’Adam qui avec un grand retard finit par donner un nom aux jumeaux : Aaron et Caleb.

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    Richard Davalos et James Dean

    J’arrête là le récit, John Steinbeck possède une force de narration puissante et profonde, il sait comment rendre cette saga familiale passionnante du début jusqu'à la fin.

    Comme dans la plupart de ses romans, il entreprend un immense travail d'écriture qui lui permet de posséder ses personnages corps et âme, il sait distiller les émotions les plus intenses.

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    Steinbeck à l’époque du Nobel

    Une grande fresque familiale, un roman d’une beauté absolue.
    Un condensé d’humanité, une lutte acharnée entre le bien et le mal, le vice et la vertu.

    Sont présents le désir, l’amitié, la violence et la haine, la fraternité, le péché, la rédemption, le pardon, le mensonge, la jalousie, bref notre humanité.

    Le livre se clos sur un chapitre magnifique.
    À l’est d’Éden est un roman qui a une résonance biblique très forte. Il est imprégné de références religieuses.
    Le péché, la rédemption, le pardon, le mal, le bien, le mensonge, la jalousie, sont les sujets du roman.
    « Caïn s’éloigna de la présence du Seigneur et partit habiter dans le pays de Node, à l’est d’Eden. »  Genèse. 4,16

     Pour moi c’est le meilleur roman de Steinbeck
    Je crois qu’à sa relecture mon admiration pour Steinbeck s’en trouve accrue.

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    Les Livres :

    A l’Est d’Eden – John Steinbeck – Traduit par JC Bonnardot et Marc Amfreville - Gallimard Pléiade