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Le Noël de Cosette

Un noël d’anthologie !

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« La porte se rouvrit, l’homme reparut, il portait dans ses deux mains la poupée fabuleuse dont nous avons parlé et que tous les marmots du village contemplaient depuis le matin, et il la posa debout devant Cosette en disant :

— Tiens, c’est pour toi.

Il faut croire que, depuis plus d’une heure qu’il était là, au milieu de sa rêverie, il avait confusément remarqué cette boutique de bimbeloterie éclairée de lampions et de chandelles si splendidement qu’on l’apercevait à travers la vitre du cabaret comme une illumination.

Cosette leva les yeux, elle avait vu venir l’homme à elle avec cette poupée comme elle eût vu venir le soleil, elle entendit ces paroles inouïes : c’est pour toi, elle le regarda, elle regarda la poupée, puis elle recula lentement, et s’alla cacher tout au fond sous la table dans le coin du mur.

Elle ne pleurait plus, elle ne criait plus, elle avait l’air de ne plus oser respirer. »

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« Cosette considérait la poupée merveilleuse avec une sorte de terreur. Son visage était encore inondé de larmes, mais ses yeux commençaient à s’emplir, comme le ciel au crépuscule du matin, des rayonnements étranges de la joie. Ce qu’elle éprouvait en ce moment-là était un peu pareil à ce qu’elle eût ressenti si on lui eût dit brusquement : Petite, vous êtes la reine de France.

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Il lui semblait que si elle touchait à cette poupée, le tonnerre en sortirait.

Ce qui était vrai jusqu’à un certain point, car elle se disait que la Thénardier gronderait, et la battrait.

Pourtant, l’attraction l’emporta. Elle finit par s’approcher, et murmura timidement en se tournant vers la Thénardier :

— Est-ce que je peux, madame ?

Aucune expression ne saurait rendre cet air à la fois désespéré, épouvanté et ravi.

— Pardi ! fit la Thénardier, c’est à toi. Puisque monsieur te la donne.

— Vrai, monsieur ? reprit Cosette, est-ce que c’est vrai ? c’est à moi, la dame ?

L’étranger paraissait avoir les yeux pleins de larmes. Il semblait être à ce point d’émotion où l’on ne parle pas pour ne pas pleurer. Il fit un signe de tête à Cosette, et mit la main de « la dame » dans sa petite main. »

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Le livre : Les Misérables - Victor Hugo

Le livre : Les Misérables -Victor Hugo

Commentaires

  • Vous n'imaginez pas ce que ce texte représente pour moi. Les Misérables est un des livres-chevaliers que j'ai autour de moi. Je pensais justement à cette Cosette hier soir en préparant un prochain billet… A quelques jours de la fête de Noël, je pense à toutes les Cosette de notre temps.

  • Pour moi aussi, j'ai fait connaissance avec Cosette très très jeune et ce fut un vrai coup de coeur, lorsque la tendresse d'une mère manque la vie est oh combien difficile et même si je l'ai lu en version très condensée pour enfant la lecture est restée de celle qui ensuite porte vers les grands textes

  • Oh là là, cette scène ! elle me retournait complètement les tripes quand je la lisais enfant. Je reconnais l'illustration du haut, elle doit correspondre à la version que j'avais à l'époque.

  • j'ai lu cela dans une version qui devait être très semblable à la tienne et au sens propre je l'ai copieusement arrosée de mes larmes

  • Ha j'avais oublié ce passage! Un jour je lirai (relirai?) les misérables

  • Comme la petite marchande d'allumettes ou le Chant de noël ce passage me revient chaque année et parfois comme cette année je le relis

  • Oh, c'est avec cet exemplaire de La bibliothèque bleue (je suis même presque sûre de pouvoir le retrouver au fond d'un cagibi) que j'ai découvert Victor Hugo (Cosette c'était déjà fait, grâce au dessin animé dont le générique était chanté par Chantal Goya, j'avais harcelé mes parents pour qu'ils m'achètent le 45 tours...). En tous cas je me souviens très bien de ce passage. Qu'est-ce que cette lecture m'a fait pleurer !

  • je suis un rien plus vieille donc pas de musique pour moi mais un exemplaire dont la couverture est encore dans ma mémoire alors que le livre a hélas disparu

  • je crois que c'est toujours aussi efficace lorsqu'il s'agit d'enfant

  • un peu incontournable comme dickens ou Andersen en la matière

  • Que de larmes! et pourtant je ne pouvais, jeune, m’empêcher de relire et relire l'émotion de cette enfant,, du monsieur aussi qui la cache sous son silence.
    Relire tout l'oeuvre peut-être...bon week-end Dominique

  • A croire que l'on aime pleurer :-)

  • Bonjour Dominique, ce passage me fait avoir les larmes aux yeux. C'est vraiment une histoire triste. Bonne journée.

  • oui mais au final Cosette sera heureuse

  • c'est drôle je me disais, ce matin encore, que je pourrais "relire" le roman en support audio… est-ce un signe ? ^^

  • le livre audio est excellent

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