Alves & Cie - Eça de Queiroz - Traduit par Natalia Vital - Editions de La Différence
Aujourd’hui Godofredo da Conceição est heureux, un léger contre temps car Machado son associé s’est absenté de façon impromptue mais rien de grave, Lisbonne resplendit sous le soleil et il a trouvé un ravissant bracelet (et pas cher du tout) pour Lulu sa femme chérie. Il décide de lui faire une surprise pour fêter leur anniversaire de mariage et il rentre chez lui plus tôt que prévu...pour trouver Ludovina dans les bras du jeune Machado.
Godofredo fait preuve d’une autorité sans faille, renvoie sa femme chez son père et décide de laver l’affront dans le sang.
Mais...il est peut être bon de réfléchir avant de prendre des décisions aussi risquées....Le Drame romantique tourne à la farce.
Le roman se situe à la fin du XIXe siècle dans la bourgeoisie aisée et Eça de Queiroz s’en donne à coeur joie pour fustiger la bêtise, la lâcheté, l’hypocrisie d’une bourgeoisie très attachée aux conventions.
Traitées avec un humour féroce les péripéties du roman sont drôles et les quelques pages des réflexions du pauvre Godofredo sur l’opportunité de se battre, du choix de l’arme, ou d’une solution moins risquée, sont savoureuses.
Ce roman publié après la mort de l’écrivain n’est pas le plus connu ni le plus important mais il permet d’entrer dans l’oeuvre du grand romancier portugais de façon plaisante.
Grand amoureux de la France il dit « Mes romans sont français comme moi en presque tout, sauf un fond sincère de tristesse lyrique, un goût dépravé pour le fado et le juste amour de la morue. » mais à la condamnation de Dreyfus il avouait avoir perdu son « vieil amour latin pour la France ».
Lisbonne aujourd'hui (photo armando )
L’auteur
Né en 1845, est présenté comme le Flaubert portugais, Borges le tenait comme « l’un des plus grands écrivains de tous les temps » Adversaire du romantisme, il est l'initiateur du réalisme littéraire au Portugal.
Consul à Paris à partir de 1888 il y meurt en 1900.
Ses principaux romans
Le crime de Padre Amaro, les Maia, la Tragédie de la rue des fleurs et 202, Champs Elysées
Commentaires
Je connais très peu les auteurs portugais, mais ce que tu en dis dans ton billet, me donne envie de les découvrir ! Particulièrement ce livre qui semble d'un humour féroce ... A noter, donc !
@ Nanne cette lecture pour moi date maintenant de quelques années, j'avais découvert cet auteur par hasard et depuis je me régale, très cynique, d'un humour assez noire, il est de plus violamment anticlérical ce qui est surprenant au Portugal à la fin du siècle dernier ! un monsieur bien intéressant
C'est dans ces petits détails que je vois que je n'ai pas autant de disponibilité que j'aimerais, avoir pour tout lire.
Lors de mes promenades a Lisbonne je presente la statue de ce grand écrivain portugais
http://dubleudansmesnuages.com/?p=6398
http://dubleudansmesnuages.com/?p=6763
Merci d'en parler.
Armando
@ Armando j'ai raté la statue d'Eça de Queiroz mais je me rattraperai car j'ai encore deux ou trois billets prévus sur ses livres que j'aime énormément
Bonjour, j'avoue que je n'ai jamais lu des romans de cet auteur dont j'ignorai le nom. Merci d'en parler. Bonne journée.