Il y a les études de moeurs, les romans à intrigues, les nouvelles au parfum de politique ou de fantastique et puis et puis il y a cette nouvelle que j’ai beaucoup aimé et qui a un petit parfum romantique.
La Grenardière
Le titre tout d’abord, il s’agit du nom d’une maison que Balzac occupa avec Laure de Berny, elle existe vraiment cette maison à Saint Cyr sur Loire.
Balzac y a placé une nouvelle mélodramatique.
Voyez plutôt : Augusta Willemsens, comtesse de Brandon loue la Grenardière. Elle y vit seule avec ses deux enfants Louis-Gaston l’aîné et son frère Marie-Gaston.
C’est une très belle femme, elle s’est retirée à la campagne peut-être pour échapper à quelqu’un, peut-être pour faire face à un destin tragique.
On sent dès le début du récit que cette femme va vers une échéance inéluctable et qu’elle subit le sort des femmes abandonnées.
« Il n’existe nulle part au monde ce parfum, cette paix, cette douceur, ces superbes points de vue plongeant au plus loin du regard tant la lumière y est transparente. »
Pourtant tout pourrait être idyllique, la maison d’abord, havre de paix avec un jardin qui en fait un petit éden.
« Elle est, au cœur de la Touraine, une petite Touraine où toutes les fleurs, tous les fruits, toutes les beautés de ce pays sont complètement représentées. »
Mme Willemsens vit sans attirer l’attention
« La maison fut meublée très simplement, mais avec goût ; il n’y eut rien d’inutile, ni rien qui sentit le luxe »
Sa seule exigence est pour ses enfants et leur éducation. Elle impose une vraie discipline d’apprentissage que les enfants acceptent facilement. Elle veut les protéger et les préparer à une vie qui ne sera pas facile.
« Ils baignaient dans une vie d’ordre régulière et simple qui convient à l’éducation des enfants. »
la version aquarelle
Comme d’habitude je m’arrête pour ne pas vous priver du plaisir de voir vivre cette famille.
Balzac a très bien rendu tout ce qui tourne autour de l’éducation des enfants, et lui qui n’a jamais connu l’amour d’une mère, sait nous faire vibrer avec cette femme qui ne peut compter que sur elle même pour mener ses enfants jusqu’à la vie d’adulte. Rousseau n'est jamais loin.
Balzac est tout à fait lyrique lorsqu’il nous peint la Touraine qu’il aime tant.
Il y a de la fraîcheur et de l’émotion dans cette nouvelle,Balzac regarde la femme avec compassion et la mère avec indulgence.
Le livre : La Grenardière - Honoré de Balzac - Edition numérique Arvensa