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L'Auberge rouge - Honoré de Balzac

Je poursuis ma lecture de Balzac avec l’Auberge rouge que j’ai apprécié.

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l'auteur au travail

Un banquier, Monsieur Hermann un « bon gros allemand » dîne en compagnie d’amis et relations.

En fin de repas l’hôte annonce

« Avant de nous quitter, monsieur Hermann va nous raconter encore, je l’espère, une histoire allemande qui nous fasse bien peur. »

Hermann choisit une histoire qui se déroula alors qu’il était prisonnier des français :

En 1799 deux chirurgiens militaires en route pour leur garnison traversent  le pays Souabe et passent la nuit dans une auberge entièrement peinte en rouge.

 

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L’auberge est bondée et l’aubergiste les avertit

« Si vous tenez à coucher dans un bon lit, je n’ai plus que ma propre chambre à vous offrir. » 

Chambre qu’ils vont partager avec un homme de passage qui fuit les hostilités et qui dit imprudemment

« J’ai cent mille francs en or et en diamants dans ma valise ! ». 

Prosper Magnan l’un des chirurgiens est troublé par la présence de cette fortune. Il s’imagine riche.

« Ses pensées prirent insensiblement une mauvaise pente. Il songea très exclusivement aux cent mille francs sur lesquels dormait le négociant. Pour lui, cent mille francs étaient une immense fortune tout venue. Il commença par les employer de mille manières différentes, en faisant des châteaux en Espagne » 

Au réveil son compagnon a disparu et le spectacle est épouvantable 

« La tête du pauvre Allemand gisait à terre, le corps était resté dans le lit.Tout le sang avait jailli par le cou. »

Il a été tué à l’aide d’un instrument chirurgical or

« L’instrument de chirurgie dont s’était servi l’assassin se trouvait sur la table avec la trousse, le portefeuille et les papiers de Prosper. » 

Arrestation de Magnan, procès et condamnation à mort.

Le récit terminé le banquier glisse qu’il pense avoir démasqué l’assassin, qu’il connait l’identité du meurtrier car Prosper Magnan était innocent le banquier en est certain.

Le narrateur présent à ce diner est lui aussi d’une certaine façon impliqué dans cette histoire (je ne vous dirai pas comment)  il va petit à petit deviner la vérité et s’apercevoir que cela va le contraindre à prendre une décision importante.

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« Les vallées, les sentiers, les arbres exhalaient cette senteur automnale qui porte à la rêverie ; les cimes des bois commençaient à se dorer, à prendre des tons chauds et bruns, signes de vieillesse ; les feuilles tombaient, mais le ciel était encore d’un bel azur, et les chemins, secs, se dessinaient comme des lignes jeunes dans le paysage, alors éclairé par les obliques rayons du soleil couchant. »

Balzac aime bien les récits à emboîtements, procédé dont il use régulièrement. Dans cette nouvelle il peint avec habileté la société et les moeurs de l’époque. Il avance très habilement les thèmes de la culpabilité, du remord qui taraude, de la responsabilité. En sous-main on peut aussi penser que Balzac nous alerte sur l’origine de l’argent dans une certaine société.

L'Auberge Rouge est une nouvelle philosophique, très courte et très efficace. Elle n'a rien à voir avec le film du même titre.

 

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Le livre : L’auberge rouge - Honoré de Balzac - Edition numérique Arvensa ou en Folio à 2 €

Commentaires

  • plus je le lis plus je le trouve tout à fait moderne

  • J'AIME beaucoup ! Et cette écriture, ce sens de la description... Merci Dominique, en plus un folio à 2 euros, c'est vraiment épatant. Bises. brigitte

  • un petit cadeau à faire à un amateur

  • Il faut que je me plonge dans Balzac que j'ai finalement assez peu lu comme beaucoup de classiques. De plus il y a si longtemps. Et tu sais m'en donner envie.

  • je n'avais pas envie de me plonger dans les longs romans pour le moment et mon choix de lire ses nouvelles m'a vraiment comblé
    je trouve un auteur vif, percutant, loin des défauts qu'on lui prête souvent : longueur des descriptions ...etc, au contraire dans les nouvelles c'est ramassé, et la construction est franchement réussie
    De plus les sujets de ses nouvelles n'ont rien à envier à bien des auteurs beaucoup plus proche de nous

  • Super, j'adore lire et relire Balzac! Voilà qui se lira à l'ombre...et vite!
    Bonne journée, moins chaude?

  • une nouvelle très réussie et que l'on trouve sans problème en numérique

  • Bonsoir Dominique, j'ai lu sur wikipedia que certe entre la nouvelle et le film, il n'y a aucun rapport mais le projet original du film devait bien s'inspirer de cette œuvre. C'était pour commémorer le centenaire de la mort de Balzac en 1950. En tout cas, je ne connais pas la nouvelle. Une prochaine lecture assurément, d'autant plus que c'est court. Bonne soirée.

  • ah voilà un détail que j'ignorais
    j'ai ajouté cela car plusieurs personnes m'ont demandé lors de mon club lecture si cela avait à voir avec le film alors que l'histoire n'est pas du tout la même et son traitement loin du film

  • Je me dis depuis quelque temps dejà que je vais relire Balzac et je ne l'ai toujours pas fait. Cette nouvelle pourrait bien être le début de cette redécouverte.

  • si tu es tentée je te conseille de faire le parcours en commençant pas ses nouvelles, plusieurs sont d'une modernité tout à fait sidérantes

  • euh on peut enlever le s de sidérantes sans problème

  • Une petite nouvelle terrifiante bien fichue et qui colore d'une façon très intéressante le roman du Père Goriot... car on retrouve les mêmes. C'est souvent le cas chez Balzac, où des nouvelles prennent des allures gothico-fantastico-romantique pour venir se coller aux romans en apparence les plus réalistes (comme la Grande Bretêche, qui vient coloniser La Muse du département, un roman qui serait assez plat sans cette histoire).

  • j'aime bien l'utilisation qu'il fait d'un personnage ou d'une histoire dans plusieurs romans ou nouvelles, sa comédie humaine mérite bien son nom

  • c'est très vite lu et c'est une excellente histoire

  • Vous voilà lancée sur Balzac !
    Quel plaisir il y a de goûter ces petits livres à 2€.... Je vous l'ai déjà signalé, j'ai tout Balzac en numérique et je me ferai un plaisir, à l'occasion, de (re)lire "L'auberge rouge". Certains de ces contes courts sont percutants.

  • je le lis également en numérique c'est tellement pratique à emporter avec soi
    j'ai ajouté cette version à 2 euros car je trouve bien que ces textes soient très accessibles en dehors de version très complète
    et je vous rejoins c'est un vrai plaisir

  • n'hésite pas un petit récit qui vaut la peine

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