Un classique Russe
©Darkiya Mortuusmalus.
« Comme il fait lourd et triste ! La calèche se hâte, et Iégorouchka voit toujours la même chose: le ciel, la plaine, les collines,... Dans l'herbe, la musique s'est calmée. Les pluviers sont partis, on ne voit plus les perdreaux. Faute d'occupation, les freux tournoient au-dessus de l'herbe fanée, ils se ressemblent tous et ils rendent la steppe encore plus uniforme. Un milan vole en rase-mottes, battant harmonieusement des ailes, et s'arrête soudain en l'air, comme pour réfléchir à l'ennui de vivre, puis il les secoue et file au-dessus de la steppe comme une flèche »
La steppe qui est plus une longue nouvelle qu’un roman et qui va à sa parution asseoir la notoriété de Tchekhov.
c’est à la fois un récit de voyage et un récit autobiographique. Tchekhov disait de ce récit « c’est mon chef d’oeuvre »
Un enfant de 9 ans Iégorouchka quitte sa famille « un matin de juillet » pour aller au lycée. Un long voyage de plusieurs jours dans une brika au cours duquel il va traverser la steppe russe. C’est l’été, le soleil est brûlant, il y a des orages violents mais parfois les nuits sont froides
La plus grande partie du voyage il la fait assis sur un tas de foin où parfois il s’ennuie un peu.
L'enfant va tout observer le travail des moujiks dans les champs, les bergers et leurs troupeaux, les oiseaux, les convois de marchands.
C’est un voyage d’est en ouest de quatre jours à travers les herbes verdoyantes de la steppe qui ondulent sous le vent et provoque l’émerveillement de l’enfant.
Un chant qui s’échappe d’une isba, une baignade, les petits pains aux pavots à l’auberge, « les repas à même le chaudron » tout est nouveau.
La peur aussi quand la calèche roule de nuit, c’est à la fois excitant et inquiétant et l’enfant devine des « images brumeuses et inquiétantes ».
C’est un poème en prose que Tchekhov voulait qu’on lise « comme un gourmet mange les bécasses »
Mais vous pouvez aussi vous régaler en images
Trésors naturels de Russie - Les dernières Steppes par ICTV-Solferino
Voici ce qu’en dit Vladimir Volkoff le traducteur :
« On ne pourrait ajouter ou soustraire une phrase sans rompre l’équilibre miraculeux de l’ensemble »
Si vous ne l’avez jamais fait je vous invite à essayer de traverser la Steppe avec ce livre audio.
Le livre audio MP3 : La Steppe - Anton Tchekhov - Lu par Pierre François Garel - Editions Thélème
Commentaires
Hors sujet : ça y est j'ai acheté la fin de l'homme rouge!!!!!
@ Clara : très bonne lecture j'espère que tu seras intéressée autant que moi
Pourquoi pas ce voyage en Russie? (perché sur le foin...)
De Tchékov, rien lu, juste rencontré Trois soeurs...
@ Keisha : samovar et télègue c'est un joli programme pour un week end non ?
Quel merveilleux souvenir de lecture, quelle chance pour celles qui vont découvrir cette steppe... c'est comme le "Premier amour" de Tourgueniev ou "Djamilia" de Aïtmatov... des bijoux !
@ Pascale : Premier amour est magnifique que ce soit papier ou en livre audio que j'ai écouté et réécouté plusieurs fois
Par contre je n'ai pas lu Djamilia et je l'inscrit à mon programme avec un livre de l'auteur qui est assez récent sur un cheval, celui là aussi me tente
Thékhov
quel plaisir de lecture et en livre lu! je pense qu'on part en rêve sans aucun problème
peux tu me raconter sur quel appareil tu écoutes ces livres lus des appareils que tu transportes?
moi je ne peux qu'en voiture ça limite beaucoup! et sur mon ordi mais à l'ordi j'ai besoin d'être concentré au moins un peu
Luocine
@ Luocine : j'écoute les livres audio sur deux supports selon mon activité
je les transfert sur mon ipod pour une écoute au gré de mes activités, j'écoute avec écouteurs ou en mettant l'ipod sur un support avec ampli, et je les télécharge parfois sur ipad pour en profiter lorsque je pars ce qui me permet de tout mettre sur un seul support : livres numériques, livres audio, musique et photos outre internet évidemment
je dois dire que je suis plutôt une technophile si l'on peut dire et je suis de près les nouveautés techniques
En audio, c'est une bonne idée... en voiture, au rythme d'une charrette de foin !
@ Kathel : oui j'écoute en voiture également mais depuis que je ne travaille plus j'y passe nettement moins de temps
Tchekhov, un classique absolu ! Je rouvre "La Steppe - Histoire d'un voyage" : j'y reconnais une écriture amie, j'y vois une date d'il y a 40 ans ! Je lis au hasard :
"Par les soirs et les nuits de juillet, les cailles et les râles ne courcaillent plus, les rossignols ne chantent plus dans les ravines boisées, les fleurs n'embaument plus, mais la steppe est encore belle et vivante. A peine le soleil s'est-il couché et la brume a-t-elle enveloppé la terre que la tristesse du jour est oubliée, que tout est pardonné et que la steppe respire allègrement, à pleins poumons."
Merci, Dominique, cette journée commence bien.
@ Tania : le bonheur du voyage, de l'enfance, d'une écriture magnifique
je l'ai lu plus tardivement que toi mais depuis je ne l'ai plus oublié et je relis ce petit texte (petit par la taille ...) régulièrement
En fait, c'est un livre reçu d'une amie, qui m'a offert tous ses Tchekhov en poche après s'être offert La Pléiade - elle notait toujours une date de lecture dans ses livres, j'ai adopté cette habitude : le mois et l'année, au crayon.
Un billet complet, le texte, l'image et le son pour donner envie de s'y balader... Merci et bon week-end !
@ Chritsw : et c'est plein d'oiseaux !!
Photos et tableaux donnent autant envie quel le texte (merci Tania d'en ajouter encore une couche ..), mais je crois que je vais privilégier la version papier.
@ Aifelle : je te recommande la traduction de Michel Volkoff
La video et les extraits que tu cites donne en vie de ce précipiter pour écouter le texte de Tchékhov et se perdre rêveusement dans cette steppe sans limite
@ nadejda : il suffit de fermer les yeux et d'écouter
Il faut s'attacher à de petits détails et les grouper de telle façon qu'une fois le livre fermé, devant les yeux, se forme un tableau.
Anton Tchékhov
@ Aloïs : à la condition de ne pas s'endormir, c'est le risque avec le livre audio :-)
Pas lu ce livre avec le cheval, tu me diras ?
Me fait penser à un autre livre que j'adore et se passe en Mongolie : "Dojnaa" de Galsan Tschinag.
@ Pascale : voici le titre exact du livre : Adieu Goulsary. Le viel homme et le vieux cheval aux éditions du Rocher
et toc je note aussi Dojnaa
Je ne l'ai jamais lu, tu me donnes fichtrement envie...un long poème, quelles belles images aussi.
Bon dimanche Dominique.
@ Colo : c'est une jolie découverte à faire
Son chef d'oeuvre? et je ne l'ai pas lu! Bien sûr, il me faut le découvrir. Bon dimanche Dominique.
@ Claudialucia : ce n'est pas moi qui le dit c'est l'auteur lui même mais je suis à peu près d'accord
Et sur la liseuse, il ne doit plus y avoir de copyright?
@ Miriam : hélas non on ne le trouve pas en numérique en raison de la traduction qui est je pense trop récentes et donc est toujours couverte par des droits d'auteur
Les grands espaces sont fascinants, je me précipite et un chef-d’œuvre ne se refuse pas, merci Dominique. Bises, très belle journée. brigitte
@ Plumes d'Anges : la Steppe doit être un milieu fascinant
Tu me donnes bien envie de continuer à lire Tchékhov. Voilà un bon moment que je ne l'ai pas fait.
@ Mango : le retour aux classiques c'est bon de temps en temps
A nouveau tu me donnes envie de lire ce livre ou peut-être de l'écouter ! Merci Dominique pour tous ces conseils de lecture si précieux !
je ne connaissais pas l'existence de ce livre audio, merci pour l'idée, vu ton engouement, je note!
En poésie, le mot juste s'impose d'autant plus. Qu'il manque, qu'il soit remplacé par un autre et l'ensemble s'effondre.
@ Armelle : tout à fait juste en effet