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A sauts et à gambades - Page 15

  • Les Annales de Brekkukot Halldor Laxness

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    Le temps en ce moment ressemble à celui de l’Islande, alors autant aller y faire un tour.
    Je vous emmène à Brekkukot une vieille ferme au sud du pays. Le héros et narrateur Alfgrimur est un enfant abandonné, recueilli par un couple qu’il considère comme ses grands-parents.
    Il mène une vie libre et pleine de fantaisie, la ferme abrite tous les laissés pour compte de la région, et Alfgrimur partage un grenier avec un philosophe pour le moins excentrique.

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    Les grands-parents, qui ne sont d’ailleurs pas mari et femme, accueillent toute personne de passage y compris ceux qui cherchent un coin pour mourir.
    Ils enseignent à Alfgrimur l’amour du prochain et le respect de l’autre et les coutumes du temps. Alfgrimur apprend à lire dans la bible et un jour bien triste il lui faut partir à l’école apprendre le latin.

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    Quand il pense à l’avenir Alfgrimur se voit pêcheur comme son grand-père, un noble métier selon lui, d’ailleurs « on pouvait entendre les gens affirmer que le poisson de Björn de Brekkukot avait meilleur goût que tout autre. »

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    Le deuxième personnage de ce roman c’est Gardar Hólm un chanteur d’opéra de notoriété mondiale, il fait forte impression à Alfgrimur qui aime lui aussi le chant, en particulier le chant des enterrements. Gardar c’est l’inconnu, celui qui est parti à l’étranger, il représente à la fois le rêve et le danger.
    Quel choix fera Alfgrimur, la pêche ou le chant ?

    C’est un roman superbe où se côtoient le merveilleux des légendes islandaises, la tragédie et le comique de toute existence.
    L’auteur parsème le roman d’ anecdotes de la vie islandaise au début du siècle parfois pour en rire et parfois pour les regretter.
    J'ai particulièrement aimé la coutume de passer les annonces publicitaires en vers dans les journaux et les lois sur les fils barbelés.

    Il y a une grande finesse dans ce récit et beaucoup d’humour. La traduction de Régis Boyer est pour beaucoup dans le plaisir de lecture car il sait rendre le style particulier de Halldor Laxness.
    Halldor Laxness Prix Nobel en 1955 a écrit plusieurs cycles romanesques mais de tous ses livres celui ci est mon préféré.

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    Le Livre : Les Annales de Brekkukot - Halldor Laxness - Traduit de l’islandais par Régis Boyer - Editions Fayard

  • Un Tableau et un livre Rembrandt

    « Elle s’est usé les yeux au déchiffrement de la Parole, et sa main prend le relais; main qui écoute, main qui caresse.»

    Rembrandt

    Vielle femme lisant - Rembrandt  Rijksmuseum Amsterdam 

     

    « C’est sa mère que Rembrandt a peinte sous les traits de la Prophétesse Anne lisant la Bible »

    Le Livre : Rembrandt L’évangile intérieur - Paul Baudiquey- editions Mame
    Le Tableau :  Vielle femme lisant - Rembrandt -  Rijksmuseum Amsterdam 

  • 202 Champs Elysées - Eça de Queiroz

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    Vallée du Douro

    Après les neiges russes pourquoi pas un voyage au soleil, au Portugal avec  un de ses plus grands écrivains.
    Faites connaissance avec Jacinto, grand propriétaire terrien, riche, oisif, il vit à Paris au 202 Champs Elysées.
    « Sous l’or pesant des lambris, au creux des soieries à ramages »  il vit dans un palais extraordinaire, haut lieu de la technologie de l’époque car il croit que le bonheur « Se réalise par l’intermédiaire du développement illimité de la mécanique »

    Jacinto retrouve un vieil ami, poète Ze Fernandes qui découvre  ébahi le palais et ses richesses.

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    Bibliothèque d'Eça de Queiroz

    Une bibliothèque avec quelques trente mille volumes dont « Huit mètres d’économie politique » (brrr) que personne bien sûr ne lit jamais.
    Des appareils de toutes sortes sensés faciliter la vie : un phonographe, le téléphone et même un théâtrophone !!
    Mais la technologie parfois fait défaut il suffit d’un ressort qui ne se comporte pas comme on l’attend ! Et tout ça finit par déplaire à Jacinto.
    « Planté comme un piquet, les mains au fond de ses poches en signe de défaite, et exprimant sur son visage, avec un bâillement mou et indécis, le triste embarras de vivre »

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    Casa de Tormes  Fondation Eça de Queiroz

    Lassé de tout il va profiter d’un prétexte pour fuir la ville, obligé de se rendre sur ses terres au Portugal, voilà notre citadin transformé en campagnard.
    Sauf que la propriété est dans un état lamentable et qu’il va devoir en rabattre beaucoup sur ses habitudes de luxe et de confort.
    Ce retour à la terre va le combler, les retrouvailles avec une vie rythmée par les travaux, les plaisirs simples de la campagne, la beauté de la nature, tout le comble. Pour la première fois il se sent utile, il ne s’ennuie plus.

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    L'auteur

    Fi des 30 000 volumes de sa bibliothèque parisienne, il revient à l’important, sur ses rayons désormais les livres essentiels : Plutarque, Homère, Epictète, Virgile, Cervantès......Fi aussi de la modernité à tous crins et vive la simplicité !
    Le héros est transformé et son ami Ze le découvre attaché à sa montagne  « Jacinto avait enfoncé de solides racines, toutes d’amour, dans sa rude montagne (...) le transformant insensiblement en un Jacinto rural »
    Il a des projets pour sa propriété, il rêve potager, fromagerie, jardins, bonheur.........

    Ma première lecture d'Eça de Queiroz remonte maintenant à pas mal d'années et j'avais envie de vous le faire découvrir un peu mieux. Plongez dans l'univers de cet auteur qui aime la satire et par dessus tout la France.
    Eça de Queiroz hérita d’une propriété dans le Douro où il prit grand plaisir à vivre, sans doute servit-elle de modèle à ce roman. 
    Il fut l’un des premiers écrivains à faire une critique radicale du culte de la technologie et à s’inquiéter des risques encourus par la planète et vous conviendrez que le terme de simplicité volontaire pourrait s’appliquer à Jacinto.

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    Ce roman est une bonne façon de faire connaissance avec un auteur détenteur d’une verve satirique féroce mais qui dans ce roman nous berce des beautés de la nature et se fait le chantre du retour aux sources.

    C’est le grand romancier portugais du XXe  siècle, Borges le tenait  pour « l'un des plus grands écrivains de tous les temps ».

    Un autre livre de l'auteur sur ce blog

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    Le livre : 202 Champs Elysées - Eça de Queiroz - Traduit du portugais par Marie-Hélène Piwnik - Editions Gallimard Folio

     

  • Belle année 2023

    ouh j'ai déjà un rien de retard alors il est plus que temps de vous souhaiter une belle année 2023

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    Beaucoup de joie et de sérénité dans votre vie, beaucoup de belles lectures à toutes et tous

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    Je n'ai pas vraiment lu ces derniers jours mais bon j'ai quelques billets à vous offrir

  • Paquets cadeaux et recettes

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    pourquoi pas un sapin minimaliste ?

    Encore quelques heures pour que petits et grands se réjouissent ensemble.

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    Il est temps de faire une pause et de rejoindre sapin, cadeaux, crèche et tutti quanti.

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    Je vous souhaite à toutes et tous de belles fêtes et de bons moments joyeux en famille. 
    Je vous laisse à vos paquets et recettes en tous genres.

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    Rendez vous l’année prochaine.

  • Ma bibliothèque Dickinsonienne

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    J’aime la poésie depuis l’enfance. 
    J’avais environ 7 ans, les premiers poèmes qui m’ont touché furent ceux qui me furent inculqués par la force et pourtant ils me sont restés en mémoire au point qu’aujourd’hui encore je peux les réciter par coeur.
    Et puis il y a les poètes qui se sont révélés au fil du temps. Parmi eux il y a une poétesse qui n’a plus jamais quitté ma mémoire dès le premier poème lu.

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    Emily  Austin et Lavinia

    Emily Dickinson habite chez moi depuis maintenant quelques décennies. Et bien entendu au fil du temps je me suis constituée une petite bibliothèque autour d’elle. 
    Il y a des films pour la faire revivre, oui mais le plus important ce sont ses poèmes et donc les traductions de sa poésie, ce qui n’est pas chose facile. 

    Un des traits de la poésie d’Emily Dickinson est sa forme propre, toute de concision, les toujours étonnants tirets sont un marqueur indéniable reliant et séparant en même temps, ils imposent au poème un rythme unique dont tout pathos est absent.

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    Il y a une amplitude dans ses poèmes, des sonorités qui sont très difficiles à rendre en traduction. 
    Certains poèmes sont facétieux ou moqueurs, elle balaie tout le vivant : les plantes, les animaux, la pluie et le vent.
    Curieusement la guerre est absente alors qu’elle connut la Guerre de Sécession, une volonté de se préserver ? 

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    Maison devenue musée

    Dans ma bibliothèque il y a les livres de Françoise Delphy, qui fit la première traduction complète d’Emily Dickinson, elle ajouta une biographie : Dans la poche du Kangourou 

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    Et puis il y a ma préférée : Claire Malroux et son magnifique livre : Chambre avec vue sur l’éternité.
    Claire Malroux a traduit elle aussi Emily Dickinson mais hélas hélas mon livre s’est perdu, envoyé à une amie chère il ne lui ait jamais parvenu et n’a jamais fait retour chez moi, je suppose qu’il erre toujours dans l’éther.

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    Son Herbier

    Si vous vous intéressez à sa correspondance il faut savoir qu’elle utilise celle-ci  pour tester ses poèmes, elle les adresse à plusieurs correspondants. Ses lettres sont une sorte de laboratoire poétique.

    J'ai lu également :
    Jérome Charyn  : La vie secrète d’Emily Dickinson, livre auquel je n’ai pas vraiment accroché.
    Il y a Christian Bobin et sa Dame blanche mais là j’ai trouvé qu’il transforme l’auteure d’une façon qui me gêne : un rien trop Sainte Emily.
    J’ai préféré Les villes de papier de Dominique Fortier ou Susan Howe Mon Emily Dickinson.

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    A l'écran

    J’ai aimé la biographie de Françoise Delphy, avec de nombreux extraits des poèmes.
    Elle reste malgré tout une poétesse un rien insaisissable 

    Je vous invite à la retrouver dans sa bourgade, auprès de sa famille, s’abreuvant de Shakespeare ou Keats, cousant les liasses de ses écrits, écrivant sans fin ce qui fut sans doute sa raison de vivre.

    « L’Eau, s’apprend par la soif. / La Terre – par les Mers franchies. / L’Extase – par les affres – / La Paix, par le récit de ses combats – / L’Amour, par l’effigie – / L’Oiseau, par la neige. »

    Une poésie parfois violente
    « L’âme par moments s’échappe – / Quand brisant toutes les portes – / Elle danse au large comme une Bombe, / Et se balance sur les Heures, // Comme fait l’Abeille – portée par son délire – / Longtemps Emprisonnée loin de sa Rose – » 

    Imprégnez vous de sa poésie, tenez jusqu'à Noël lisez un poème par jour et vous ne la quitterez plus.

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    Les Livres
    Chambre avec vue sur l’éternité - Claire Malroux -  Editions Gallimard 
    Une âme en incandescence - Emily Dickinson - Traduit par Claire Malroux - Editions José Corti 
    Poésies complètes Bilingue  Emily Dickinson - Traduit par Françoise Delphy - Editions Flammarion
    Emily Dickinson poète  Dans la poche du kangourou - Françoise Delphy - Editions Orizons 
    La Dame blanche - Christian Bobin - Editions Gallimard folio 
    Les villes de papier - Dominique Fortier - Edtions Grasset 
    Mon Emily Dickinson - Susan Howe - Editions Ypsilon