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Poésie - Page 8

  • Le Noël du poète

    Noël du poète

     

    Le ciel est noir, la terre est blanche ;

    – Cloches, carillonnez gaîment ! –

    Jésus est né  – la Vierge penche

    Sur lui son visage charmant.

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    Pas de courtines festonnées

    Pour préserver l’enfant du froid ;

    Rien que les toiles d’araignées

    Qui pendent des poutres du toit.

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    Il tremble sur la paille fraîche,

    Ce cher petit enfant Jésus,

    Et pour l’échauffer dans sa crèche

    L’âne et le bœuf soufflent dessus.

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    La neige au chaume coud ses franges,

    Mais sur le toit s’ouvre le ciel

    Et, tout en blanc, le chœur des anges

    Chante aux bergers : « Noël ! Noël ! »

     

    Le livre : Emaux et Camées - Théophile Gautier

  • Le Silence des vaincues - Pat Barker

    « Chante, divine muse, la colère désastreuse d’Achille…»

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    L'Iliade tout le monde connait même ceux qui ne l’ont jamais lu !
    L
    ’Iliade chante la colère d’Achille, le héros dont les décisions vont touchées les deux camps de la guerre. 
    C'est un poème sur la guerre, la lutte pour le pouvoir, la vengeance, la haine, l’envie, tout est là.

    Si vous l’avez lu vous avez certainement remarqué que les voix sont toutes masculines, rois, guerriers, vainqueurs et vaincus, combattants courageux ou lâches, père ou mari, des hommes rien que des hommes. Seule au loin la silhouette d’Andromaque qui fait ses adieux à Hector avec « un rire en pleurs »

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    Pat Barker casse le mythe et déplace le coeur du roman vers l’expérience des femmes. Elle écrit l’Illiade du point de vue des femmes capturées vivantes dans le camp grec.
    Les femmes livrées comme butin aux mains des hommes, devenues esclaves par la loi de la guerre. Pour les femmes c’est le début de l’horreur.

    Le roman est à la première personne, c’est Briséis qui s’exprime
    Elle est l’archétype de ces femmes à qui la parole n’est jamais donnée.
    Elle a déjà enduré le sac de sa ville natale par Achille, et a vu le massacre de son père et de ses sept frères et l'esclavage de sa mère. 

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    Briséis rendue à Achille  Pierre Paul Rubens

    Gagnée par Achille le vainqueur, elle est d’abord son trophée puis est finalement attribuée comme un lot de consolation à Agamemnon le roi tout puissant . On lui a enlevé Chriséis, il va réclamé réparation et s’empare de Briséis.

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    Achille et Briséis   Fresques de Pompéi

    On s’éloigne à grands pas du récit homérique. Il n’est pas question du Divin Achille « nous l’appelions « le boucher » un mixte de brutalité et de courtoisie, voilà qui est clair.

    Briséis va se trouver prise entre deux feux, le roi tout puissant Agamemnon et la juste demande d’Achille qui refuse de combattre si on ne lui rend pas son « butin » 

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    Achille réclamant son dû     Tableau d'Antoine Coypel

     

    Pat Barker fait entendre la voix des femmes réduites au silence, femmes violées et asservies, veuves ou orphelines, voyant périr père, frère époux dans des scènes déchirantes qui devraient inspirer pitié et compassion.

    Elle manie bien l’art des métaphores  « ce moment brillant, quand le vacarme de la bataille s'estompe et que votre corps est une tige reliant la terre et le ciel »
    Elle évoque très bien la vie quotidienne : la nourriture et le vin, les bruits, les cris, la douleur des plaies, le sang qui coule.

     

    Elle nous renvoie l’image du  vieux roi Priam qui se fraye un chemin, seul et non armé, à travers le camp ennemi, pour implorer Achille de lui rendre le corps mutilé d’ Hector., passage qui rappelle le magnifique roman de David Malouf : la Rançon
    Homère fait dire à Priam « Je fais ce qu'aucun homme avant moi n'a jamais fait, j'embrasse les mains de l'homme qui a tué mon fils. »

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    Priam devant Achille  Alexandre Ivanov  Galerie Tretyakov 

     

    Ce passage grandiose est battu en brèche par Briséis pour qui il n’y a que perte et chagrin. 
    Elle riposte aux paroles de Priam, comparant cette rencontre  entre hommes à la myriade d’horreurs insoupçonnées subies par les femmes pendant la guerre. 

    « Je fais ce que d'innombrables femmes avant moi ont été forcées de faire. J'ai écarté les jambes pour l'homme qui a tué mon mari et mes frères ».

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    Le roman de Pat Barker est un message féministe très clair sur la lutte des femmes pour s’extirper des récits dominés par les hommes. Elle offre des portraits de personnages nuancés et complexes 

    C'est un roman fort et poignant, un livre passionnant et qui nous impose de réfléchir à notre façon de raconter des histoires

    « Les vaincus entrent dans l'histoire et disparaissent, et leurs histoires meurent avec eux »
    L’auteur nous invite à écouter ces voix silencieuses, ces voix oubliées.

    On est loin de l’héroïsme du champ de bataille, c'est un chant intemporel où l’emporte le chagrin, la douleur, le silence des vaincues, assez loin de la légende d’Homère. 

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    Le livre : Le Silence des vaincues - Pat Barker - Traduit par Laurent Bury - Editions Charleston

     

  • Shitao ou la saveur du monde - François Cheng

    Toujours en panne de lecture je me suis tournée vers mes amours de toujours.

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    François Cheng nous invite dans le monde de la peinture chinoise et de la poésie.

    C’est un bonheur total que ses livres, j’ai pris grand soin de mes exemplaires et bien m’en a pris car ils sont aujourd’hui vendus d’occasion à des prix prohibitifs et Phébus ne les a jamais réédités. 

    Le volume sur Shitao a ma préférence, une façon magnifique d’entrer dans le monde de la peinture de paysage ou comme les chinois aiment l’appeler Shanshui peinture de montagne et d'eau.

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    Shitao Autoportrait

    Classiquement dans ce livre François Cheng tisse une petite biographie du peintre 

    De naissance royale 1642 il a une enfance difficile et il se réfugie dans un monastère bouddhique. Initié à l’art il va connaitre le succès qui lui tournera un peu la tête, il signe ses oeuvres de différents pseudonymes dont le plus célèbre est  « Citrouille-amère »

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    Il est l’auteur d’un traité de la peinture que François Cheng considère comme un sommet de la pensée esthétique chinoise. Il finira sa vie d’artiste retiré dans un ermitage .

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    François Cheng nous introduit dans le monde de cette peinture toute en atmosphère.

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    Conversation au bord du vide 

    Shitao est un paysagistes qui va vous faire rêver. Vous irez d’un ermitage à l’autre parfois à pied, parfois en barque parmi un royaume de montagnes et de brumes de cette chine hors du temps. Un monde chanté par les poètes chinois depuis des siècles.

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    Vous aurez du mal à quitter les lieux.

     « ses coups de pinceau sont célèbres par leur vivacité, leur audace, mais surtout leur stupéfiante variété. Son esprit d’invention, sa hardiesse toujours en alerte ont littéralement brisé le moule de la composition classique »

    François Cheng souligne l’importance du Vide dans la peinture de Shitao  le Vide assure la circulation des souffles vitaux.
    Il y a la volonté chez le peintre de solliciter tous nos sens et ainsi d’approcher le mystère des choses, de goûter « la saveur du monde »

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    Shitao Dernière randonnée

    Mélant commentaires, reproductions et poésie François Cheng comble le lecteur dont l’oeil va du rouleau chinois, à la plume de l’auteur à la poésie classique qui illustre si bien les paysages. 

    Ce sont plus que des beaux livres c’est un monde offert, allez y sautez dedans vous ne le regretterez pas.

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    Le Livre : Shitao la saveur du monde - François Cheng - Editions Phébus 1998 

     

     

  • Bribes d'enfance

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    Bien souvent je revois sous mes paupières closes,

    La nuit, mon vieux Moulin bâti de briques roses,

    Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,

    Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,

    Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,

    Le ciel de mon enfance où volent des colombes,

    Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené

    Tout petit, la maison riante où je suis né

    Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,

    Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,

    À qui mes souvenirs les plus doux sont liés.

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    Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,

    Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,

    En nous baisant au front tu nous appelais fous,

    Après avoir maudit nos courses vagabondes.

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    Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes

    De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,

    Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,

    Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.

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    Le doux parfum de l'enfance vu par Théodore de Banville ami de Baudelaire

     

     

     

  • En dormant sur un cheval - John E. Jackson

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    © Le Temps 

    John E Jackson est un poète qui a passé les meilleures années de sa vie à traduire et faire connaitre des poètes.

    Je dois dire que je lui envie sa connaissance des langues qui lui permet non seulement de traduire mais surtout de vivre avec des poètes allemands, anglais, italiens, ou français, quelle richesse et quelle chance.

    Ce livre m’a transporté, je crois que je ne peux pas trouver de meilleur mot, bon certes j’aime la poésie mais il m’est arrivé de lire des préfaces, des postfaces qui m’ont, allez disons le, ennuyé au possible, m’ont fait douter de mon penchant pour la poésie.
    Ici c’est tout l’inverse, rien que pour le premier chapitre je vous invite à lire ce livre. 

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    Je l’ai lu pendant le confinement, dieu sait que la période ne prêtait pas vraiment à l’euphorie et pourtant je suis sortie de ce livre, enthousiaste, heureuse, plus riche d’un livre qui a su pour moi « faire résonner le sens de l’existence »

    Je vais vous livrer un peu du secret de l’auteur. A quinze ans il a été saisi, transporté, marqué par un sonnet de Baudelaire.
    Pas n’importe quel sonnet, un de mes préférés, Recueillement
    Son avenir s’est dessiné ce jour là.

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    Edouard Munch  Amour et douleur

     

    Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
    Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
    Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
    Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

    Pendant que des mortels la multitude vile,
    Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
    Va cueillir des remords dans la fête servile,
    Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

    Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
    Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
    Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

    Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
    Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
    Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

     

    Rien que pour le premier et le dernier vers je donnerai le soleil la lune et les étoiles.

    Les chapitres suivants s’ils n’ont pas la même force, ont par contre l’avantage de vous introduire auprès de poètes dont vous connaissez le nom mais que peut-être vous n’avez jamais lu

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    Paul Celan

    Je vais vous parler de mes préférés
    En langue allemande j’ai beaucoup aimé le chapitre sur Paul Celan, un poète que j’aime depuis que j’ai lu Personne, un poème qui évoque les camps et les morts, et ce Personne devient nous dit John E Jackson, un accusé, « il est le « nous » des morts d’Auschwitz ou de Treblinka.»

    J’ai aimé le poème de John McCrae qui évoque les morts de la Première Guerre, dans les champs de Flandre. 

    De nos mais défaillantes nous vous passons
    Le flambeau, tenez le haut,
    Si vous manquez de foi 
    Nous qui sommes en train de mourir,
    Nous ne pourrons dormir, malgré les coquelicots
    Dans les champs de Flandre.

    Ce poète m’a vraiment ému et j’ai repensé à un poète que j’ai chroniqué dans ce blog Albert Paul Granier 

    Il vous fait vous interroger sur ce qu’est la poésie et vous propose de demander aux poètes de vous aider à mieux saisir les faits les plus simples de la vie, qui sont aussi les plus fondamentaux : l’amour, l’amitié, la tristesse, le sentiment du vide ou de l’absence comme aussi celui de la joie.

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    John E Jackson nous propose de faire mieux connaissance avec T.S Eliot car dit-il «  Je sus tout de suite, dès la première fois où j’ouvris la petite anthologie des Selected poèmes de T.S Eliot, aux alentours de ma vingtième année, que ces vers et d’autres semblables disaient une vérité qui non seulement m’importait, mais qui était aussi mienne » 

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    Shakespeare le poète, car de lui « chaque poème adresse en silence une sorte d’offrande au lecteur ».
    Shakespeare « qui en savait sans doute plus long sur la poésie qu’aucun autre écrivain des Temps modernes » le suggère admirablement dans ses 154 sonnets.

    Mais aussi : Goethe, Hölderlin, Nerval et Rimbaud bien sur, mais aussi l’Enéide de Virgile qui « a été ma mère et ma nourrice en poésie » ou la Divine comédie de Dante

    Le pouvoir et la puissance des mots des poèmes sont là 
    « les mots agissaient en lui par leur musique et donnaient à sa vie une profondeur nouvelle, celle des émotions et de la beauté. »

    Si vous aimez la poésie, que vous êtes prêts à élargir votre champ d’investigation ce livre est fait pour vous.

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    Et si vous vous interrogez sur le titre du livre sachez qu'il vient d'un poème de Guillaume d'Aquitaine 

    Ferai un vers de pur néant :
    Non point sur moi ni d’autres gens,
    Non plus d’amour, ni de serment,
    Ni dicts féaux ;
    je l’ai composé en dormant
    Sur un cheval.

    Sous quelle étoile suis-je né :
    Je ne suis gai ni attristé
    Ni revêche ni familier,
    je n’en puis au ;
    Une fée de nuit m’a doué,
    Sur un puy haut.

    Ne sais si je suis endormi
    Ou si je veille et où je suis.
    Peu s’en faut mon cœur soit parti :
    Dolent étau,
    Ne le prise plus que souris
    Par Saint-Marceau.

    Malade suis et crois mourir,
    Mais ne puis que le pressentir :
    Un médecin j’irai quérir,
    Par monts et vaux ;
    Bon certes s’il me peut guérir,
    Mauvais s’il fault.

    J’ai une amie qui je ne sais
    Car ne la vis ma foi jamais ;
    D’elle je n’eus bien ni méfait,
    Il ne m’en chaut ;
    Oncques n’eus normand ou français
    Dans mon ostau.

    Jamais ne la vis, l’aime fort,
    Jamais ne m’a fait droit ni tort ;
    Quand ne la vois, bien m’en déport,
    Ne vaut moineau.
    Je sais minois bien plus accor,
    Et qui mieux vaut.

    Mon vers est fait de tout ceci ;
    Je vais le donner à celui
    Qui le transmettra par autrui
    Là vers l’Anjou,
    Et m’enverra de son étui
    La Contraclau.

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    Le livre : En dormant sur un cheval - John E Jackson - Editions Les Belles Lettres

  • Bribe de Nobel

    Quel éditeur va se mettre le premier sur les rangs pour traduire les oeuvres de  Louise Glück ? 

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    J’attends avec impatience car les bribes que j’ai trouvé traduites sur internet m’ont mis l’eau à la bouche. 

    Un minuscule avant goût ?

     

    Le coquelicot rouge 

     

    Le grand avantage

    est de ne pas avoir 

    d’esprit. Des sentiments ?

    Oh, ça, j’en ai ; ce sont eux 

    qui me gouvernent. J’ai

    un seigneur au paradis

    appelé le soleil, et je m’ouvre 

    à lui, lui montrant

    le feu de mon propre cœur, feu

    semblable à sa présence.

    Que pourrait être une telle gloire

    si ce n’est un cœur ?