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Les Patriotes

Florence Fein en 1934 est une jeune juive américaine, elle parle russe et travaille comme interprète, elle admire la Russie et son idéal la pousse vers cette terre promise. 

Elle part vers la Russie rejoindre un jeune russe rencontré par son travail, destination Magnitogorsk une ville minière du bout du monde.

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Florence va rester en Union Soviétique, cherchant à s’intégrer le mieux possible 
« Elle se découvrit un talent pour collectionner clichés, expressions locales, platitudes et banalités en tout genre, puis pour les enchaîner avec tant d’adresse qu’une oreille inexpérimentée l’aurait presque prise pour une Moscovite. »

Malgré les signes manifestes d’un régime politique répressif, elle ne veut rien voir de la réalité, son rêve lui tient lieu de vérité. Elle se marie, donne naissance à un enfant et ... là la répression va s’abattre sur elle de la façon la pire qui soit puisqu’elle perd sa nationalité américaine et se retrouve au Goulag.
Elle émigrera plus tard avec son fils vers les Etats-Unis.

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l'arctique russe et le pétrole

En 2008 son fils Julian, qui n’a connu sa mère que très tard à sa sortie des camps, travaille avec la Russie concevant des navires brise-glaces pour extraire le pétrole de l'Arctique russe, nageant dans les eaux troubles de l’économie des oligarques.
Julian se promène entre des demeures de luxe et des datchas en rondins, jonglant avec la corruption, les promesses non tenues et un semblant de moralité. 

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Il s’est toujours posé des questions sur le passé de sa mère, l’ouverture des dossiers du KGB va peut être lui permettre d’y répondre plongeant dans  les « entrailles encore chaudes de l'Union soviétique »

Lenny le petit fils un rien rebelle est la troisième génération qui a fait le voyage et qui tente aussi sa chance dans la nouvelle Russie

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Un roman fait d’aller et retour entre les Etats Unis et la Russie. Petit à petit tout converge et le tissage des liens familiaux apparait

Un récit choral mettant en scène le destin d’une jeune femme romanesque qui ne cesse jamais de défendre ses idéaux mais qui devra en subir les répercussions.
Une femme qui a construit un «écran à l'épreuve des faits» elle agit comme un croyant « Il ne peut pas être effrayé par le danger, ni découragé par un obstacle, ni dérouté par des contradictions, car il nie leur existence »

Le récit ne suit pas la chronologie et les petites reproductions de visas en début de chapitre aident à suivre le fil rouge du récit.
J’ai découvert l’histoire de ces américains pris au piège en Union Soviétique et que leur pays a laissé croupir dans les geôles de Staline.
Un livre est paru sur le sujet : Les Abandonnés. Le destin des Américains qui ont cru au rêve soviétique de Tim Tzouliadis 

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L'auteur dont c'est le premier roman

C’est un roman très rythmé qui m’a rappelé Une Saga moscovite et qui fait un large place à l’influence insidieuse du totalitarisme sur les êtres et fait entendre la voix de la Russie de la Fin de l’homme rouge. 

L'avis de Kathel de Lettres exprès 

Un roman très ambitieux et qui tient ses promesses. 

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Le livre : Les Patriotes - Sana Krasikov - Traduit par Sarah Gurcel - Editions Albin Michel

 

Commentaires

  • Quelle famille! Je lirai ce livre qui me tente. Face à cette remarque des personnes que les États-Unis ont laissé au Goulag. Je me dis que lorsque ces gens avaient adhéré au communisme cela ressemble un peu aux dhihadistes qui sont en prison en Syrie ou en Irak. J'avoue faire partie de ceux qui pensent qu'ils sont responsables de leur sort.

  • je crois qu'il y a une différence fondamentale entre les deux, les américains qui partirent en Russie n'étaient pas tous communistes, simplement parfois attirés par un idéal, à l'époque le gouvernement américain commerçait avec la Russie soviétique ! ce n'était pas l'heure de la guerre froide
    d'autre part ces personnes ne sont pas partie avec l'intention de détruire leur pays d'origine ! ni d'y poser des bombes ce qui fait une vraie différence, ils ne sont coupables de rien si ce n'est de s'être tromper, à l'époque peu nombreux étaient ceux qui voyaient vraiment ce qu'était le pouvoir soviétique
    Pour les djihadistes je pense à peu près comme toi sauf ....pour les enfants qui ne méritent pas d'être oubliés, ils sont totalement innocents eux
    Vaste débat :-)

  • Ce roman m'a bien embarquée aussi ! Merci pour le lien, Dominique. ;-)
    Et je note qu'il faut vraiment que je lise Svetlana Alexievitch...

  • ah oui lis la Fin de l'homme rouge c'est un livre magistral et d'une telle sincérité qu'il émeut et effraie

  • bonne lecture

  • Tiens, j'étais passée à côté du billet de Kathel (ça devait être pendant mes vacances..). L'argument qui me convainc n'est pas le rapprochement avec le roman de Nathan Hill, que je n'ai pas lu (mais il est sur ma PAL) mais celui avec La fin de l'homme rouge, qui fût un immense coup de cœur...

  • je pense que tu retrouveras là des points développés dans les entretiens de S Alexievitch, comment les gens se font dupés et comment ils se révèlent parfois incapables de l'accepter

  • Bonjour Dominique, je note ce roman que j'ai déjà repéré par ailleurs. Pour un emprunt en biblio. Merci. Bonne journée.

  • bonne lecture

  • les abandonnés est ma prochaine lecture sur le sujet

  • un premier roman ambitieux et réussi même si comme toujours il y a quelques défauts mais qui ne valent pas la peine d'être relevés

  • Encore un destin où l'idéalisme se heurte au totalitarisme, je le note, bien sûr. Bon week-end, Dominique.

  • l'idéalisme a fait des ravages en son temps

  • Histoires personnelles dans l'Histoire, cela a tout pour me plaire. De surcroît l''aspect de l'intégration des gens dans un pays étranger m'intéresse toujours énormément. C'est noté dame Dominique.

  • un gros pavé qui vaut la lecture

  • un bon roman

  • Quelle constance familiale (acharnement ?) à rester ainsi dans ce rêve de Russie !
    "La fin de l'homme rouge" m'a marquée profondément. Je trouve que c'est un livre aussi terrible que nécessaire. Je serais donc plutôt tentée par ce roman. Bon week-end Dominique !

  • un roman qui illustre en quelque sorte le livre de Svetlana Aleksievitch

  • Je suis tout à fait d'accord avec ta réponse à Luocine. Cette jeune femme part pour rejoindre ses rêves, non pour tuer et détruire, pas par haine mais par amour. Rien à voir avec celles qui partent en Syrie. Elle a fait une erreur dont elle est victime mais elle n'est pas coupable. D'accord aussi sur l'innocence des enfants.

  • oui elle est la première victime même si elle ne veut pas l'admettre

  • Un roman, avec les deux déjà chroniqués que vous citez à la fin, qui complète largement l'intérêt que vous portez à la Russie et L'URSS.
    Sur cette matière j'ai peu lu, sinon un très intéressant "Dans la tête de Vladimir Poutine" (Michel Eltchaninoff) chez Actes Sud qui en dit long sur la politique étrangère russe.

  • je lis peu sur la politique russe actuelle mais à écouter les chroniqueurs spécialistes on voit que peu de choses changent

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