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Littérature française et francophone - Page 20

  • Le Pinceau de Boticelli

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    « Sur la toile intitulée La Naissance de Vénus peinte par Sandro Boticelli en 1485, on voit un couple vêtu de légers voiles et nanti d’ailes puissantes voler en direction de la déesse, tout juste surgie des flots. De la bouche de l’homme et de celle de la femme sort un souffle ténu suggérant la caresse d’une brise ou l’effleurement d’un zéphyr. »

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    « Nous sommes en présence de cet instant unique et à jamais précieux où l’Amour et la Beauté viennent d’apparaître sur la terre sous les traits d’une déesse nue au sourire sensuel. Et les premiers témoins je dirai même les premiers complices de ce moment de grâce, ce sont les Souffles, ce sont les Vents. »

     

    Le livre : Le Géographe des brindilles - Jacques Lacarrière - Editions Hozhoni

  • Ma bibliothèque lilliputienne

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    En écrivant mon billet pour le Berger de l’avent, j’ai repensé à ces livres qui m’ont apporté un bonheur simple, parfois fort et maintes fois renouvelé, sous un format plutôt restreint.

    Des livres qui sont faits pour le lecteur qui parfois refuse de lire des pavés, qui préfère le court, le vite lu MAIS qui aime les récits sensibles, profonds, graves ou déjantés, voici ma bibliothèque lilliputienne. Certains vous sont connus évidement mais peut être pas tous ceux qui sont sur mes étagères depuis des années.

    Pourquoi j’aime ces livres ? 

    Parce qu’en raison de leur taille on en mémorise presque totalement le contenu, j’ai une bonne mémoire mais ne plaisantons pas, je ne me souviens plus de tous les détails de La Montagne magique ou de Guerre et Paix. Par contre avec ces livres très courts c’est possible.

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    Il est facile de se rappeler les prénoms des deux héros d’Inconnu à cette adresse, ou bien le nom du libraire qui envoie  à Hélène Hanff les livres qui lui manquent contre parfois des oeufs et du jambon.

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    Impossible de perdre le nom du héros de l’Ami retrouvé grand collectionneur de pièces de monnaie et dont vous avez vous aussi cherché le nom sur une liste que vous voudriez oublier.

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    Ce sont de petits joyaux, qui parfois ont eu un succès retentissant alors que d’autres passent inaperçus.

    Je vais en ajouter quelques uns à votre liste en variant les genres pour qu’ils deviennent vos compagnons quand vous broyez du noir, quand vous avez envie de légèreté ou tout simplement pour passer un bon moment de lecture.

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    Un grand-père quasiment confit dans l’alcool qui hérite d’un petit fils et un volatile obèse voilà un récit totalement déjanté et loufoque mais qui me fait encore rire aux éclats après plusieurs lectures.

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    Ou alors la tendresse qui sourd du récit de la déchirure vécue par un petit garçon qui va être séparé de son grand-père, délicatesse et blessure secrète et un talent extraordinaire de l’auteur font de ce récit un moment plein de charme et de nostalgie. 

    Ou la Petite lumière qui reste éclairée pour moi à jamais.

    Ou ces mots qui disent la douleur et qui contre toute attente produisent un effet réconfortant quand cette douleur devient la votre. 

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    Enfin un livre qui vous avez certainement lu et peut être offert mais qui a pour moi encore, malgré des lectures répétées,toute la magie de la poésie et de la beauté de Yuko et de l’île d’Hokkaido, de la neige qui inspire tellement les peintres japonais. Un récit plein d’élégance et d’harmonie parce que  « Ecrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. »

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    Bon il y en a d’autres mais je vais laisser la liste ouverte pour vous, venez et ajoutez votre choix vos petits grands livres qui donnent du bonheur.

     

    Les Livres dont je parle dans l’ordre du billet 

    Inconnu à cette adresse - Kathrine Kressman Taylor - Editions Autrement

    84 Charing Cross road - Helen Hanff - Editions Autrement

    L’Ami retrouvé - Fred Uhlman - Editions folio Gallimard 

    L’Oiseau canadèche - Jim Dodge - Editions Kambourakis 

    Un été indien - Truman Capote - Editions Rivages

    La Petite Lumière - Antonio Moresco - Editions Verdier

    La Doulou - Alphonse Daudet 

    Neige - Maxence Fermine - Editions Arléa

     

  • Bribes de souvenirs de lecture

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    J’ai éprouvé de grandes passions pour des auteurs qui aujourd’hui ne m’intéressent guère. Ou bien mes préoccupations ont changé et ne sont plus celles qu’ils exprimaient. Ou bien j’ai fait le tour de ces écrivains et je n’ai plus de plaisir à les fréquenter. Ou bien trop de gens se sont mis à les aimer et cela a gâté l’amitié un peu exclusive que j’avais pour eux 

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    Monsieur le sous-préfet faisait des vers

     L’âge mûr nous fait découvrir que nous avions adoré des idoles creuses. Alphonse Daudet, que j’ai eu le malheur de relire, comme je l’avais aimé ! Le souvenir de cet attachement est si fort qu’il me suffit de reprendre un des vieux volumes à reliure brune que j’ai toujours connus à la maison. J’oublie le contenu. 

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    Et elle vous lui détacha un coup de sabot si terrible, si terrible, que de Pampérigouste même on en vit la fumée, un tourbillon de fumée blonde où voltigeait une plume d’ibis ; tout ce qui restait de l’infortuné Tistet Védène !

    La première impression est plus forte que la lecture d’aujourd’hui.  Qu’importe ce prétendu naturalisme qui n’est pas la reproduction de la vie, mais celle de poncifs éprouvés. 
    Qu’importe le vrai Daudet, puisque celui de mon enfance est plus vrai encore.

    Le livre : Le palais des livres - Roger Grenier - Editions Folio

  • Un temps d'hiver pour noël

    Les anges la neige et le poète 

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    Les anges les anges dans le ciel

    L’un est vêtu en officier

    L’un est vêtu en cuisinier

    Et les autres chantent

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    Bel officier couleur du ciel

    Le doux printemps longtemps après Noël

    Te médaillera d’un beau soleil

    D’un beau soleil

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    Le cuisinier plume les oies

    Ah ! tombe neige

    Tombe et que n’ai-je

    Ma bien-aimée entre mes bras

     

    Le livre : Alcools - Guillaume Appolinaire

  • Le Noël de Cosette

    Un noël d’anthologie !

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    « La porte se rouvrit, l’homme reparut, il portait dans ses deux mains la poupée fabuleuse dont nous avons parlé et que tous les marmots du village contemplaient depuis le matin, et il la posa debout devant Cosette en disant :

    — Tiens, c’est pour toi.

    Il faut croire que, depuis plus d’une heure qu’il était là, au milieu de sa rêverie, il avait confusément remarqué cette boutique de bimbeloterie éclairée de lampions et de chandelles si splendidement qu’on l’apercevait à travers la vitre du cabaret comme une illumination.

    Cosette leva les yeux, elle avait vu venir l’homme à elle avec cette poupée comme elle eût vu venir le soleil, elle entendit ces paroles inouïes : c’est pour toi, elle le regarda, elle regarda la poupée, puis elle recula lentement, et s’alla cacher tout au fond sous la table dans le coin du mur.

    Elle ne pleurait plus, elle ne criait plus, elle avait l’air de ne plus oser respirer. »

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    « Cosette considérait la poupée merveilleuse avec une sorte de terreur. Son visage était encore inondé de larmes, mais ses yeux commençaient à s’emplir, comme le ciel au crépuscule du matin, des rayonnements étranges de la joie. Ce qu’elle éprouvait en ce moment-là était un peu pareil à ce qu’elle eût ressenti si on lui eût dit brusquement : Petite, vous êtes la reine de France.

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    Il lui semblait que si elle touchait à cette poupée, le tonnerre en sortirait.

    Ce qui était vrai jusqu’à un certain point, car elle se disait que la Thénardier gronderait, et la battrait.

    Pourtant, l’attraction l’emporta. Elle finit par s’approcher, et murmura timidement en se tournant vers la Thénardier :

    — Est-ce que je peux, madame ?

    Aucune expression ne saurait rendre cet air à la fois désespéré, épouvanté et ravi.

    — Pardi ! fit la Thénardier, c’est à toi. Puisque monsieur te la donne.

    — Vrai, monsieur ? reprit Cosette, est-ce que c’est vrai ? c’est à moi, la dame ?

    L’étranger paraissait avoir les yeux pleins de larmes. Il semblait être à ce point d’émotion où l’on ne parle pas pour ne pas pleurer. Il fit un signe de tête à Cosette, et mit la main de « la dame » dans sa petite main. »

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    Le livre : Les Misérables - Victor Hugo

    Le livre : Les Misérables -Victor Hugo

  • Le noël des animaux

    Le noel des animaux 

     

    On dit qu’à Noël, dans les étables, à minuit,

    l’âne et le bœuf, dans l’ombre pieuse, causent.

    Je le crois. Pourquoi pas ? Alors, la nuit grésille :

    les étoiles font un reposoir et sont des roses.

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    Entre le boeuf et l'âne gris 

    L’âne et le bœuf ont ce secret pendant l’année.

    On ne s’en douterait pas. Mais, moi, je sais qu’ils ont

    un grand mystère sous leurs humbles fronts.

    Leurs yeux et les miens savent très bien se parler.

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    Ils sont les amis des grandes prairies luisantes

    où des lins minces, aux fleurs en ciel bleu, tremblent

    auprès des marguerites pour qui c’est dimanche

    tous les jours puisqu’elles ont des robes blanches.

     

    Ils sont les amis des grillons aux grosses têtes

    qui chantent une sorte de petite messe

    délicieuse dont les boutons d’or sont les clochettes

    et les fleurs des trèfles les admirables cierges.

     

    L’âne et le bœuf ne disent rien de tout cela

    parce qu’ils ont une grande simplicité

    et qu’ils savent bien que toutes les vérités

    ne sont pas bonnes à dire. Bien loin de là.

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    Mais moi, lorsque l’Été, les piquantes abeilles

    volent comme de petits morceaux de soleil,

    je plains le petit âne et je veux qu’on lui mette

    de petits pantalons en étoffe grossière.

     

    Et je veux que le bœuf qui, aussi, parle au Bon Dieu,

    ait, entre ses cornes, un bouquet frais de fougères

    qui préserve sa pauvre tête douloureuse

    de l’horrible chaleur qui lui donne la fièvre.

     

    Le Livre : De l’angelus à l’aube à l’angélus du soir  - Francis Jammes