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Que ma joie demeure - Jean Giono

Enchanter le monde

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                  Plateau du Contadour

 

Après les épisodes biographiques il est temps de revenir à l’important.

Revenir à un livre que l’on avait pas eu l'envie de lire jusqu'à aujourd'hui, mais là c'est le bon moment.

Je me suis vraiment sentie en phase avec Bobi l’homme qui va tout changer sur le plateau de Grémone.

 

Giono s’énervait énormément quand ses lecteurs bêtifiaient sur la Provence du soleil, lui voyait plutôt une terre dure, ingrate souvent où l’homme s’accroche désespérément dans une solitude parfois profonde. 

Imaginez un plateau soumis aux éléments où Jourdan et Marthe s’échinent jour après jour sans espoir d’un avenir meilleur, ils s’usent dans une solitude totale, mais un jour Jourdan est pris d’une certitude : quelqu’un va venir.

 

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                 Nuit étoilée  Vincent Van Gogh

 

« C’était une nuit extraordinaire. Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. Elles étaient en touffes avec des racines d’or, épanouies, enfoncées dans les ténèbres et qui soulevaient des mottes luisantes de nuit. »

 

La nuit était trop belle « On y voyait comme en plein jour. Alors lui prit l'envie d'aller labourer une pièce de terre derrière la ferme, nullement de nécessité, d'envie seulement. » mais « il s'était dit que s'il doit venir ce sera par une nuit pareille. »

 

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Et Bobi l’homme libre, le vagabond qui a soigné les lépreux arrive. 

Il charme hommes et bêtes. Il vient pour apporter la joie, le partage, la solidarité. Un vent de folie se met à souffler sur le plateau. On peut repousser l’adversité, partager le bon et le moins bon, mettre en commun les ressources et les efforts.

On peut même apporter un peu de beauté en semant des fleurs sur le plateau, en plantant des haies pour faire revenir les oiseaux et du coup on entendait « autour du plateau l’élargissement de la vie du monde »

On pourrait même organiser un grand banquet pour fêter la nouvelle communion avec la nature.

 

 

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                       © edith Berger peintre du Trièves

 

Et la vie change, se fait plus douce, plus joyeuse alors Jourdan dit à Bobi « Reste avec nous » et les femmes sensibles à ses paroles se font plus tendres, Zulma, Joséphine et Honorine, Hélène et Aurore et même Fabre celui qui lit des livres s’est laissé convaincre.

Mais la joie n’est pas toujours paisible, elle peut aussi être « batailleuse et passionnée. »

 

Je ne peux que vous invitez à lire ces pages superbes et à vous laissez prendre par la parole de Bobi jusqu’à ce que tout change quand « Le vent bleu monta de la mer. »

Giono a des accents Virgiliens dans ce roman, Giono aimait l’oeuvre de Virgile et elle déteint sur ce roman.

Il parvient à donner à son récit une belle ampleur, son conte prend des allures de tragédie antique. La dernière page du livre est tout à fait magique et l’on garde les mots en soi, sachant qu’on ne les oubliera pas.

 

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Le livre : Que ma joie demeure - Jean Giono - Editions Grasset Les cahiers rouges

Commentaires

  • @ Hélène : une lecture tout à fait enchanteresse

  • Très beau rapprochement entre le texte de Giono et le tableau de Van Gogh
    et je partage son point de vue sur l'âpreté de la terre provençale. Que ma joie demeure est une lecture bien lointaine mais je me souviens qu'elle m'avait marquée même si le souvenir s'est estompé.

  • @ nadejda : le livre déclenche automatiquement des images fortes et celle là c'est imposée tout naturellement

  • @ keisha : ou la Pastorale

  • Super ton billet !!! Il me donne vraiment envie de relire cet opus même si le temps me manque pour relire les livres que j'ai aimés et qui ont forgé ma vie, mon esprit, ma sensibilité...
    Bonne journée !

  • @ Enitram : je n'arrive pas à m'empêcher de relire mais celui là est une première fois et cela reste toujours le souvenir le plus fort

  • @ Tania : je n'ai pas tout lu de Giono aussi je vais continuer un peu sur ma lancée dans quelques semaines

  • @ miriam : une belle alliance

  • Bonjour Dominique, voilà un écrivain que je n'ai malheureusement jamais lu. Pas eu l'occasion, l'envie, que sais-je? En revanche, tes billets me donnent envie au moins de le découvrir. Merci. Bonne soirée.

  • @ dasola : c'est un auteur à lire et à relire je crois

  • @ Aifelle : en gardes tu un bon souvenir ?

  • Ah mais tu va réussir à me convaincre...de l'aimer!
    Quel beau billet, merci, aujourd'hui même je le mets sur ma liseuse et t'en reparlerai très bientôt!

  • @ Colo : on en reparle prochainement :-)

  • Quelle belle idée de revenir sur ce magnifique roman aux accents virgiliens comme vous le dites bien.
    Belle illustration à l'aquarelle de Isabelle Martino, créatrice de bijoux et artiste peintre, découverte en suivant le lien attaché à l'image (la 3è).

  • @ christw : fini les vacances ?
    j'ai beaucoup aimé cette aquarelle et le travail de cette artiste
    Je suis partie pour un périple chez Giono dans les mois qui viennent mais je vais faire aussi une petite place à Ramuz car grâce à vous ma première incursion m'a beaucoup plu

  • Je suis vraiment heureux que vous reveniez sur Ramuz, j'en ai lu un second (Derborence)après "La grande peur sur la montagne" et je suis sûr que les récits que vous évoquerez seront d'autres lectures de cet auteur particulier.
    Vacances finies oui, jusqu'aux prochaines...outre-quiévrain certainement comme on dit ici.

  • @ christw : contente de vous retrouver

  • Tu es en train de me convaincre moi qui ne suis pas très Giono
    Je dois bien avoir cela dans mes réserves
    Bonne soirée
    L'aquarelle est magnifique

  • @ Aloïs : je suis une fervente pourquoi ? je ne sais pas si ça s'explique mais il vaut la peine d'être lu

  • « Le vent bleu monta de la mer. »... que c'est bon, Giono ! Envie de le relire, tiens...
    Peut-être connais-tu les livres d'André de Richaud (auquel je pense souvent en lisant Giono) ? Je pense qu'ils te plairaient.

  • @ Pascale : André Richaud que j'ai du croisé chez toi je pense, je l'ai noté dans mon panier de biblio et je vais y venir un jour ou l'autre

  • Oui, j'en garde un bon souvenir ; je devais avoir dans les 17 ans, je découvrais la littérature pas à pas, toute seule, j'étais comme enivrée par tout ce qui m'était offert. Impression qui ne s'effacera jamais je crois.

  • @ Aifelle : pour moi qui suis depuis toujours ivre de livres cela me parle tout à fait

  • Celui là, je ne l'ai pas lu mais je ne vais pas tarder à le faire... C'est amusant, hier, le vent s'étant calmé, nous étions en balade sur un plateau du Var qui s'appelle le plateau de Siou-blanc, magnifique,nous avons communié avec cette paix profonde que seule la nature inspire, perchés sur des rochers improbables tout en buvant du thé russe et en mangeant des petits Financiers... Oh, JOIE !!! Bises et douce journée Dominique. brigitte

  • Tu n'avais pas eu envie de le lire... et pourtant les livres de Giono qui parlent de la terre et de la nature me paraissent avoir été écrits pour toi. Mais comme tu le dis, pour un livre, il faut le bon moment.

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