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Littérature française et francophone - Page 22

  • Bribes Gionesques

    Exercice d'admiration

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    « Giono a volé le feu sacré, affronté le monde et dénoncé ses crimes, porté en pleine gloire ses passions saintes ou funestes, sordides ou magnifiques, rappelé que rien n’est donné, que tout est à conquérir, et que sans caractère il n’est point de conquête. Seules les âmes fortes ont droit au respect et au pardon. Et, parfois, à notre compassion. » 

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    « Nous l’écoutons comme s’il était là, à notre côté, le soir au coin du feu, le jour en marchant dans la forêt, la nuit en rêvant. Sa voix monte du fond des âges, raconte l’histoire trouble et magnifique des hommes en lutte contre leurs vices et leur mortel destin. »

    Le Livre : Lettres de château - Michel Déon - Editions Gallimard

  • Cosme K - Philippe Gerin

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    J’aime le thème de la quête et celui de l’errance. 
    J’aime aussi que les romans nous parlent d’hommes imparfaits.

    Cosme K le héros du roman est en fuite, vous devrez patienter pour savoir ce qu’il fuit ou ce qu’il cherche, mais vous serez immédiatement accroché par le récit que livre le narrateur, le frère de Cosme, qui tente de  retrouver sa trace et dont on suit les efforts un rien désespérés pour retrouver ce frère qui ne cesse de s’échapper. 

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    Première escale la Norvège. On est près du cercle polaire, Cosme sait se faire aimer, se faire accepter et Maïken tombe sous son charme. Elle a perdu Jonas son compagnon et lui ouvre sa maison, son coeur pour ne pas dire son corps. 
    Maïken cherche à le retenir près d’elle :
    «  Il faut que tu voies l’hiver. Ne pars pas avant d’avoir vu l’aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d’avoir ressenti sur ta peau les lumières d’un ciel strié d’aurores boréales. »
    Cosme a trouvé un travail, il accompagne les touristes voir les baleines.
    Il y a un autre personnage important qui me plait beaucoup mais je vous laisse le plaisir de la découverte.
    Maïken sait que Cosme repartira un jour c’est comme écrit d’avance.

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    Ce que sait aussi Olga quand Cosme fait sa deuxième escale au bord du lac Baïkal dans la la baie de Krestovaya, un lieu un rien magique 
    « Des nuages noirs s’étaient postés au-dessus du lac, ne laissant filtrer que des rais de lumières irréelles à la surface de l’eau, comme à travers les vitraux d’une cathédrale. »

    Olga est une vieille dame dont la famille va adopter Cosme.
    « Cosme K, je te présente Svetlana, ma petite nièce, elle est sourde mais elle lit très bien sur les lèvres. Elle est belle, n’est-ce pas ? »
    Les parents de Svletana l’accueille bien, Irina et Saymone, l’homme cherche des bras pour l’aider et Cosme est embauché. Mais ici aussi tout va rester éphémère, chacun va aimer Cosme à sa manière, Cosme qui sert parfois de révélateur à chacun.

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    La prochaine étape sera Singapour mais de celle-ci je ne vous dirai rien.

    Un récit parfaitement construit, avec un fil rouge fait de mots qui emportent à chaque escale le héros plus loin, toujours plus loin, un jeune homme toujours en mouvement vers un ailleurs ou vers lui-même.

    Il y a la beauté des paysages, les destins individuels, les ruptures brutales qui nous tiennent en haleine, les personnages souvent en proie au tourment. 

    Roman de vagabondage très attachant dont la construction tissée très serrée est parfaite, vous regardez la tapisserie en train de se faire jusqu’au moment où l’on est capable de croiser le dernier fils.

    Philippe Gerin sait nous surprendre et nous tenir pris dans ses filets, une littérature des confins comme je les aime

     

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    Philippe Gerin et Antony du Bonheur des ogres

    La lecture de ce livre s’est poursuivi par la rencontre avec l’auteur. Une soirée  sympathiquement joyeuse. 

    Antony le libraire du Bonheur des Ogres a fait une présentation du roman et Philippe Gerin a répondu avec beaucoup de simplicité et de complicité à nos questions sur son parcours, la construction de son roman et ses personnages.

    Il a des projets de nouvelles et d’un roman, je serai au rendez-vous.

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    Le Livre : Cosme K - Philippe Gerin - Editions Gaïa 

  • Un monde sans rivage - Hélène Gaudy

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    Svalbard plus connu sous le nom de Spitzberg

    Trois jeunes gens très très peu expérimentés décident d’atteindre le pôle nord en le survolant en Montgolfière, en 1897 !!

    Salomon August Andrée paré du titre d’aéronaute, l'ingénieur Knut Frænkel et le photographe Nils Strindberg, s’envolent de  l'archipel de Svalbard direction le Pôle.

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    La Montgolfière de l'expédition

    Ils ont fait des préparatifs qu’aujourd’hui on qualifierait de ridiculement insuffisants, ils ont une méconnaissance totale des risques. Hélène Gaudy dit que les trois hommes avaient un côté Pieds Nickelés. Cela me semble juste.

    L’envol  se fait par beau temps, et très vite c’est la catastrophe. Le 14 juillet 1897 les rêves de gloire sont brisés, place aux efforts de survie, aux doutes et à l’incertitude du devenir.

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    La chute du ballon

    Ils marcheront plusieurs mois sur la banquise dans un monde uniformément blanc, blanc comme un linceul « drap posé sur les yeux d’un mort »

    Trente ans plus tard, Sur l’île de Kvitøya, on va retrouver leurs restes mais surtout les photos prisent par Nils Strindberg; vestiges du destin de ces trois hommes.

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    Hélène Gaudy écrit le roman de cette expédition, les photos sont les souvenirs de l’expédition et sur elles Hélène Gaudy bâtit son récit ainsi que sur le journal tenu par le chef d'expédition. Journal souvent laconique, ils font des prélèvements inutiles mais aussi plein d'observations naturalistes pour faire un peu briller leurs noms et leur aventure, tout en  masquant la souffrance, la peur des ours, la marche, le froid, la solitude, les privations. 
    A la fois magnifique et dérisoire.

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    L'Odyssée de l'endurance

    Ce que j’ai beaucoup aimé c’est le mélange savamment orchestré entre le récit de l’expédition et les évocations autour de lui.
    Les lettres d’Anna Chartier la fiancée délaissée par Nils Strindberg, les découvreurs, les aventuriers, les poètes de la glace. 

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    L'expédition de Léonie d'aunes d'après le peintre François Biard

    Le Palais de glace de l’auteur norvégien Tarjei Vesaas, le récit de l’expédition d’Ernest Shackleton ou le voyage au Spitzberg de Léonie d’Aunet que vous connaissez peut être plus pour avoir été l'amour de Victor Hugo avant son exil.
    J’ai été sensible pour y être allée à l’évocation de Pyramiden la ville fantôme de Svalbard. 

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    L’auteure redonne vie aux héros de l’épopée, elle comble les blancs avec finesse et dextérité.
    Un récit très abouti, très visuel, tout en noir et blanc.
    Un beau roman sur le désert glacé du Grand Nord qui aujourd’hui tend à disparaitre. Ma bibliothèque nordique est déjà riche mais je vais y ajouter ce livre.

    Une rencontre était prévue avec Hélène Gaudy dans ma librairie ce mardi mais les intempéries et la mini tornade qui s'est abattue sur Lyon a dérangé tous les plans !! grrrrrr

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    Le livre : Un monde sans rivage - Hélène Gaudy - Editions Actes Sud 

  • Un été à l'Islette - Géraldine Jeoffroy

    Camille Claudel c’est pour moi assez définitivement La petite robe bleue de Michèle Desbordes. 

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    Il y a bien sûr les biographies mais ce petit livre m’avait touché de façon forte. Cette rentrée m’a offert de nouveau un livre au ton moins noir mais tout aussi émouvant. 

    Par la grâce de la correspondance qu’ Eugénie entretient avec un soldat au front en 1915 (ne vous inquiétez pas vous le retrouverez) nous sommes emportés vers l’été 1862 au Château de l’Islette en Touraine, lieu enchanteur proche d'Azay-le-Rideau  au bord de l'Indre. 

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    Eugénie est une jeune fille en mal d’avenir, sa famille lui a réservé le rôle d’institutrice un peu pour se débarrasser d’elle. Elle arrive au château pour être la préceptrice de Marguerite la petite fille qui vit au château avec sa grand-mère, la châtelaine , Mme Courcelle qui accueille chez elle des artistes. 
    Et pas n’importe quels artistes : Camille Claudel et Rodin, Debussy avec Mallarmé en filigrane.

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    Camille vient à l’Islette pour travailler sur son oeuvre en cours : La Valse, une oeuvre qu’elle façonne, modifie, corrige car la direction des Beaux-Arts trouve la première version de sa Valse trop dénudée.

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    « Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement. »

    Camille et le compositeur Claude Debussy échangent des lettres courtes,  Claude ne semble pas un admirateur de Rodin et pousse Camille à échapper un peu à son emprise, mais celle -ci attend son amant. Elle lui écrit «  Nous sommes, vous et moi, des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude. » 

    Debussy aussi est dans le désarroi, il en est aux premiers balbutiements de Prélude à l’après-midi d’un faune.
    Rodin arrive tout à son projet d’un Balzac, il cherche l’inspiration. Marguerite a un peu peur de lui, pour elle il est à la fois l’ours et l’ogre des contes.

    Eugénie est témoin de la tension dans le couple, mais les chemins de la création se recoupent.

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    Eugénie devient pour quelques jours la secrétaire de Rodin et nous permet de partager leurs doutes, les affres de la création, la violence des sentiments.

    L’auteur parvient à mêler très habilement un romanesque purement imaginaire et une réalité de la création.

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    Marguerite le modèle de la Petite châtelaine

    Un roman qui effleure les trois grands destins avec une extrême sensibilité, beaucoup de délicatesse mais aussi avec une profonde vérité dans ce qu’elle peut avoir de dure, de noire et de désespérée.

    Un petit régal que ce roman. Les éditions Arléa savent parfois dénicher des trésors, c’est eux qui avaient déniché Neige de M Fermine. J’ai retrouvé ici un roman qui m’a procuré un même plaisir 

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    Le livre : Un été à L’Islette - Géraldine Jeoffroy - Editions Arléa

     

  • Je reste roi de mes chagrins - Philippe Forest

    « La vie est un conte raconté par un idiot, plein de bruit et de fureur et qui ne signifie rien » 

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    Le Macbeth de Polanski 

    Churchill est un personnage qui m’a toujours fasciné, j’ai lu ses mémoires, sa biographie. Cet homme a marqué son siècle.

    Philippe Forest l’a choisi pour prendre place dans son roman, non comme un héros mais comme un miroir qu’il tend au lecteur, on y lit en filigrane la question « Qu’est-ce qu’une vie, sa vie ? »

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    Le Hamlet de Delacroix

    Le récit ou plutôt devrais-je dire la scène, tant les rapprochement avec le théâtre sont nombreux, se déroule en 1954; le grand homme pose pour le peintre Graham Sutherland qui a été choisi pour faire le portrait de Winston Churchill, comme un hommage et surtout le signe que la classe politique tout entière souhaiterait bien se débarrasser du personnage un rien encombrant.
    La réaction de Churchill à la vue du tableau va rester dans la mémoire de l’Angleterre et le scandale va secouer le Parlement.

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    Portrait qui fit scandale

    Philippe Forest transforme ce moment particulier en drame tout entier empreint de Shakespeare.
    Nous sommes les spectateurs, les acteurs sont sur la scène, le peintre, son modèle et le narrateur offrent toutes les facettes du théâtre.

    Prologue, intermèdes, choeur antique, spectres et épilogue. Le rideau prêt à se lever, les dialogues entre un Churchill inconsolable de la mort d’une de ses enfants, partageant avec le peintre la douleur du deuil d’un récit qui « reste pourtant éternellement à raconter ».

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    Ne soyez pas dérouté par les premiers chapitres, nous assistons à la mise en place du drame qui va se jouer et la représentation est parfaitement réussie. On retrouve le vieux lion aux griffes toujours acérées, un Churchill toujours en quête de l’amour de son père, un Churchill mélancolique qui pourtant su mener son peuple à la victoire et l’Europe à la paix.

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    J’ai dit que Shakespeare est là toujours en arrière fond avec en exergue à chaque chapitre une citation de son oeuvre. Le titre même du roman est tiré de Richard II.

    Philippe Forest est tout entier imprégné de pensée japonaise et des notions d’impermanence, de vacuité, d’incertitude. C’est le roman de l’illusion et de la perte. 

    L’écriture est tout simplement somptueuse, tout en élégante subtilité. Un livre magnifique magistralement construit.

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    Le livre : Je reste roi de mes chagrins - Philippe Forest - Editions Gallimard

  • Les Forêts de Ravel - Michel Bernard

    Tout d’abord un grand merci à Anne  et à Luocine qui m’ont donné envie de lire ce livre vers lequel jamais je ne serais allée.
    Il faut vous dire que si j’aime beaucoup Michel Bernard, je n'aime pas la musique de Ravel, ben oui désolée ! 
    Donc il a fallu toute leur force de conviction pour me faire lire ce roman et croyez moi je ne le regrette pas du tout.

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    Transportons nous en 1916, le compositeur a 41 ans, bien que réformé pour « une constitution jugée trop fragile » veut aller se battre. Il espère l’aviation ce seront les convois d’ambulances.
    « Il lui répugnait de poursuivre son existence comme avant alors que des millions d'autres hommes, riches ou humbles, humbles surtout, avaient été mobilisés pour défendre le pays ». 

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    Au gré des affectations il parcourt les zones de combat.C’est le temps où Verdun est sous les obus. 
    Son passage dans un château réveille en lui l’envie de la musique. 
    « Il attira à lui le tabouret, en régla le siège à sa taille et s’assit. Cela faisait des mois qu’il ne s’était pas trouvé dans cette posture autrefois quotidienne. Jamais, depuis la petite enfance, il n’avait été si longtemps séparé du piano. Ses mains se posèrent sur le couvercle et, les paumes épousant la courbe du bois ciré, l’ouvrirent doucement. Le clavier luisait sous la fenêtre. Du bout des doigts de la main gauche, il le caressa, sans appuyer, sur toute sa longueur. »

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    Alors il joue pour ses camarades, pour les gradés, pour les blessés 
    « Ces hommes, réunis au cœur du château, sur le bord de la Meuse où la bataille rejetait ses épaves, qui avaient vu d’autres hommes, jeunes et forts comme eux, mourir à leurs côtés, dans les draps et le silence de cet hôpital ou au milieu des vagues de terre ignobles et hurlantes dont ils étaient réchappés, qui avaient entendu leurs cris, leurs appels, leurs gémissements, leurs derniers mots, le souffle ultime de leurs agonies avant la paix et la mort, écoutaient le petit soldat pianiste de toute leur attention. »

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    Mais la guerre gagne du terrain et les moments de calme sont rares, Michel Bernard a de belles pages sur les oiseaux des forêts qui apaisent et inspirent Ravel « Assis dans l’herbe, le dos contre un gros tronc d’arbre, un carnet sur les genoux, comme il le faisait déjà aux Bois Bourrus, le compositeur notait au crayon le chant des oiseaux. »

    Un homme que la guerre a changé 
    « Il l’avait faite, cette guerre, comme tout le monde, mieux que beaucoup. Il l’avait vue de près, et la mort en même temps. Il s’était exposé et elle l’avait brûlé lui aussi. Elle avait décuplé son énergie. Les lignes sur le papier bougeaient et commençaient de trouver les chemins de son âme. »

    Les lieux ont une grande importance et il trouvera un havre de paix qui « s’ouvre sur la forêt et le ciel » Il recommencera à composer.

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    Maison musée de Maurice Ravel

    J’ai retrouvé dans ce roman la sensibilité de Michel Bernard, son écriture que j’avais tellement apprécié avec son roman sur Jeanne d’Arc. 
    On y voit un homme mélancolique, rêveur, un musicien qui compose un Concerto pour la main gauche pour honorer ceux que la guerre a atteint.

    Michel Bernard connait son sujet, il a lu tout Genevoix, et la guerre de 14 n’a pas de secret pour lui.
    Un roman où la musique est toujours présente, un récit d’émotions et de poésie.L’auteur a des phrases splendides sur l'inspiration musicale ou pour nous faire découvrir cet homme habité par la musique qui cherche la sérénité au milieu du chaos pour qui la forêt est un recours permanent.

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    Le livre : Les Forêts de Ravel - Michel Bernard - Editions de la Table ronde