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Bribes de souvenirs de lecture

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J’ai éprouvé de grandes passions pour des auteurs qui aujourd’hui ne m’intéressent guère. Ou bien mes préoccupations ont changé et ne sont plus celles qu’ils exprimaient. Ou bien j’ai fait le tour de ces écrivains et je n’ai plus de plaisir à les fréquenter. Ou bien trop de gens se sont mis à les aimer et cela a gâté l’amitié un peu exclusive que j’avais pour eux 

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Monsieur le sous-préfet faisait des vers

 L’âge mûr nous fait découvrir que nous avions adoré des idoles creuses. Alphonse Daudet, que j’ai eu le malheur de relire, comme je l’avais aimé ! Le souvenir de cet attachement est si fort qu’il me suffit de reprendre un des vieux volumes à reliure brune que j’ai toujours connus à la maison. J’oublie le contenu. 

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Et elle vous lui détacha un coup de sabot si terrible, si terrible, que de Pampérigouste même on en vit la fumée, un tourbillon de fumée blonde où voltigeait une plume d’ibis ; tout ce qui restait de l’infortuné Tistet Védène !

La première impression est plus forte que la lecture d’aujourd’hui.  Qu’importe ce prétendu naturalisme qui n’est pas la reproduction de la vie, mais celle de poncifs éprouvés. 
Qu’importe le vrai Daudet, puisque celui de mon enfance est plus vrai encore.

Le livre : Le palais des livres - Roger Grenier - Editions Folio

Commentaires

  • Nous changeons au fil des années c'est inévitable. Nous n'aimons plus les mêmes choses, n'avons plus forcément les mêmes centres d'intérêt, devenons plus exigeantes. Il y a des livres que je préfère ne pas toucher, pour les laisser intacts dans mon souvenir.

  • c'est toujours un risque et je suis comme toi : parfois très méfiante en relisant un livre très aimé

  • Bien sûr tout change et souvent nous avec. Même chose au cinéma. Plus personne ne lit Bernard Clavel par exemple. Et pourtant cet auteur m'a souvent touché. Et Aifelle parle d'or. Et toi aussi quand tu écris que le souvenir d'un livre, surtout d'enfadolescence, est plus fort que tout.

  • le souvenir de la première lecture ne s'efface jamais pour les livres qui nous restent à jamais dans la mémoire, le lieu, le contexte, ce ne s'oublie pas d'où le risque à la relecture outre que les années ont passé

  • Mais c'est parce que certains livres sont venus à nous quand on en avait besoin, quand on était jeune peut-être et là, ils nous ont tout donné. Je repense à Alain-Fournier et au Grand Meaulnes...
    Bonne journée.

  • oui j'ai lu et relu certains livres sans jamais que le plaisir ne s'évapore mais je crois que cela est le signe des très grands livres, de ceux dont on a pratiquement mémorisé certains passages au point de savoir exactement où les retrouver

  • Hé oui, le lecteur (la lectrice) change... Au point de ne pas oser relire, parfois

  • on a tous comme grands lecteurs ou lectrices la même appréhension

  • Nous changeons parce que nous avons lu et vécu entre-temps, parce que le monde autour de nous change et que notre regard évolue. J'aime la plume de Roger Grenier, merci pour ces extraits.

  • c'est une jolie façon de parler de ces livres qui nous sont si chers et qui ne sont pas tous des chefs d'oeuvre

  • Comme Aifelle, je préfère ne pas relire certains livres qui m'ont marquée. Ce sont des livres fétiches mais ils sont inscrits dans un temps, une histoire. Finalement, la lecture, nos lectures, jalonne notre chemin, comme des repères.

  • Les livres appartiennent à notre petite échelle du temps personnel comme les rencontres, comme certains lieux

  • Je ne relis pas les livres que j'ai déjà lus ! Ils sont là, tout prêt et cela me contente ! Bien sûr ceux que j'ai aimés... Les autres, je les ai oubliés !

  • je ne peux pas m'empêcher de relire, c'est ce qui fait que ma bibliothèque m'est précieuse et c'est aussi ce qui fait que certains livres ont été éliminés

  • Oh oui, rester sur les impressions des moments passés. J’aimais beaucoup Daudet moi aussi, et tant d'autres qui sont encore sur les étagères: souvenirs heureux.

  • Daudet c'est un souvenir d'enfant, j'ai passé des vacances en Provence et une tante m'a fait lire Daudet in situ si j'ose dire, c'est un souvenir émouvant et magnifique que je n'ai jamais oublié et il fait partie de ce que je peux relire, quand je m'y met j'ai de nouveau 7 ans

  • Relire des livres, 20, 30 ans après s'avère parfois décevant. Ils ne nous font plus vibrer de la même façon, nous avons changé, muri, la vie nous a modelés.

  • parfois ce n'est pas le livre qui nous fait vibrer mais le souvenir de la lecture cela est un bonheur pour moi au delà des mots

  • Je viens de vivre une expérience amusante. Dans un hôtel il y avait une grande bibliothèque de livres assez anciens ayant visiblement appartenu à la même personne (son nom était sur la première page) . Je suis restée une heure à attendre des,amis. Le nombre de livres complètement tombés dans l'oubli total m 'a étonnée. Et pour ce que j'ai pu en lire , heureusement !

  • tous les vieux livres ne sont pas des chefs d'oeuvre je suis bien d'accord et certains me tombent aussi des mains, je parle de ceux qui déclenche encore du bonheur aujourd'hui par delà les années

  • L'auteur qui me vient personnellement de suite à l'esprit en lisant cela, c'est Hervé Bazin... que je ne relirai pas, de criante en effet de le trouver maintenant un peu daté.
    En revanche, j'ai relu il y a quelque temps plusieurs titres de Mauriac, avec un plaisir intact !

  • je crois en effet que cet effet est très personnel et dépend beaucoup du contexte dans lequel on a lu un livre, vipère au poing par exemple reste très réel pour moi car il fait écho à ma vie personnelle et par contre Mauriac en est loin, cela n'a rien à voir avec la qualité du livre mais tout à voir avec notre mémoire et notre vie à chacune

  • Bonjour Dominique, comme c'est vrai tout ça !!!!
    Je me suis souvent demandée si c'était du snobisme de ma part, mais j'ai tendance à penser que lorsqu'un livre est trop lu (par trop de personnes) il n'est pas pour moi...! et bien souvent c'est très vrai, heureusement il y a quelques exceptions. J'aime relire mes livres, parce qu'un bon livre peut être lu plusieurs fois, et un livre lu jeune, n'a plus la même saveur que maintenant, c'est un nouveau livre, car la "Claude" qui le lit est bien différente ;o)

    à bientôt, Claude

  • Ces mots sont tellement justes !
    Lorsque j'ai relu Emily Brontë il y a deux ans, j'avais une forte appréhension. Heureusement, ma lecture a été aussi belle qu'à l'adolescence. Mais il est vrai que je ne relirai pas forcément certains livres, ou alors uniquement pour retrouver la lectrice que j'étais.

  • Il y a des romans que je refuse de relire... Des choses lues ado qui ne plairaient plus (ou beaucoup moins) à la Karine-adulte... je préfère rester sur mon impression exaltée! Contrairement à Lilly, je n'ose pas relire Wuthering Heights, par exemple!

  • L'important est peut-être simplement d'avoir grandi grâce à ces lectures tant aimées, nous changeons inévitablement au fil du temps mais sommes riches de toutes ces nourritures offertes... Belle journée Dominique. brigitte

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