Margaret et Alec ont une belle ferme dans l’Iowa, quand la jeune soeur de Margaret se retrouve seule au monde il leur semble normal de l’accueillir.
Il y a un temps béni, Elspeth arrivée tout droit de son Ecosse natale est fascinée par la vie américaine, la ferme, les animaux, et Alec toujours facétieux la fait rire.
Comment passe t-on d’une vie douce et bonne au malheur absolu ? Peut-être parce que parfois on ne veut rien voir des désirs de l’autre, Margaret est une femme raide et guindée qui est très soucieuse des convenances mais tellement responsable et attentionnée, Alec c’est le clown mais parfois les clowns dérapent ils aiment le cabaret et l’alcool, un peu trop parfois et alors l’humour ne suffit pas.
Le malheur va leur tomber dessus, dru et implacable un peu comme une inondation.
Honte et culpabilité, jalousie impossible à oublier que l’auteur nous fait sentir avec émotion et finesse, la force d’un calvinisme noir qui est comme une prison, le poids des non dits tellement insidieux et qui détruit tout. Il n’y aura pas d’apaisement, pas de consolation
Wallace Stegner sait s’emparer d’un détail pour nous faire sentir la vie dans les champs, le calme des cours d’eau, les arbres et la forêt, le parfum d’une tarte. Il a l’art et la manière de vous prendre sous le charme de son écriture et ne plus vous laisser en sortir.
Il a un style simple comme cette histoire, mille fois racontée, mille fois rebattue, mais on s’y accroche sentant venir le drame.
Dans une postface la femme de l’auteur révèle que l’histoire est inspirée par la famille de l’auteur. (Ne la lisez pas avant ce serait dommage de déflorer l’histoire)
J’aime beaucoup le titre d’origine « Remenber laughter » Si vous avez aimé le style âpre au couteau d’Ethan From vous allez apprécier ce roman.
Si vous ne connaissez pas l'auteur vous pouvez le retrouver ici et là
Le livre : Une journée d’automne - Wallace Stegner - Editions Gallmeister poche