Bonjour à toutes et tous
Je suis en panne d’internet et vu la réactivité d’ orange ça promet d’être long
Gerer le blog avec un téléphone c’est galère vraiment
je vous lis même si je ne mets pas de commentaires
À très bientôt
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À très bientôt
J’ai lu avec bonheur Une année dans la vie d’une forêt, alors La Vie d’une prairie était faite pour moi.
Nos voisins britanniques ont l’art et la manière de parler de la nature, de s’y promener, de l’explorer en tous sens.
Nous voilà en route pour passer une année dans la vie d'un champ dans le Herefordshire ( vite une carte !)
Notre hôte est un homme aux dons multiples, agriculteur, naturaliste mais aussi historien ET vous le constaterez écrivain.
Sa connaissance de la nature n’est donc pas usurpée, il arpente sa prairie tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il vente et dieu sait que dans le Herefordshire il pleut et il vente souvent.
Sa balade est une jolie marche dans la nature, vous irez de surprise en éblouissement, vous visiterez le monde des insectes, ah le papillon bleu adonis, des myriades de plantes, de fleurs, vous pourrez vous faire de belles listes sauvages.
Vous croiserez des spectacles horrifiques comme quand le sabot de la vache écrase un nid de bébés souris !!
Il se fait observateur zélé : tout est bon pour lui, insectes, fleurs ou oiseaux, vers de terre ou araignée.
Même si les prairies de nos voisins ont perdu en diversité comme les nôtres, il reste encore de quoi observer de saison en saison à travers un paysage toujours renouvelé.
Centaurée
Une petite liste pour le plaisir : primevère, centaurée, vesce des prés, scabieuse, ou fritillaires des marais.
Mais vous croiserez aussi les campagnols et les blaireaux organisateurs de funérailles, si si , les renards et comme nobody ’s perfect vous pourrez aussi l’accompagner à la chasse, là je fais l’impasse si vous le permettez.
Cet homme est parfait (à part la chasse !) il vous abreuve aussi de petits morceaux de poésie, peut disserter sur la prairie médiévale, sur les traditions agricoles, et les noms de fleurs ou d’oiseaux
Il nous amène progressivement à ce qu’il considère comme le point d’orgue de l’année : la fenaison.
La fenaison Peter Brueghel Musée de Prague
Il invite les écrivains « coupeurs de foin » on retrouve là Tolstoï bien entendu, mais aussi les poètes comme Robert Frost ou John Clare l’anglais un peu fou.
Comme le dit l’auteur « Rien de tel que de travailler la terre pour cultiver et récolter des lignes de prose ».
Un vrai bol d’air et de nature et moi qui hélas ne peut plus gambader à loisir j’ai trouvé là le livre parfait, élégant, plein d’humour, riche en détails, très vivant, invitant à musarder dans les prés.
Le livre : La Prairie Vie privée d’un champ anglais - John Lewis-Stempel- Traduit par Patrick Reumaux - Editions Clincksieck
« Petits jardins clos, je vous aime, jardins mystiques, tranquilles, silencieux, clos comme l’âme qui cherche à éclore »
« Un traité de la connaissance des choses, commence avec la main qui touche, le regard qui erre, l’odeur d’une absinthe qui nous étourdit, un caillou que l’on serre dans le creux de sa paume, une étoile qui file avec un lait de nébuleuse, ou un frisson bleu sur l’eau des reflets et des rêves »
« Je lis et les pages des livres bruissent de la rumeur du vent dans les arbres, des craquements secs dans les genets, d’une abeille qui bourdonne au bord d’une corolle. Je lis, je relis, et, relevant les yeux, j’ajoute aux pages des parcelles de l’été »
Le livre : Présence au monde Plaisir d’exister - Jean-Pierre Otte - Editions Le Temps qu’il fait
J’ai fait cet été quelques lectures plombantes pour le moral autour du réchauffement climatique, je n’en parlerai pas ici parce que les récits ne tenaient pas vraiment la route mais furent suffisants pour me rendre très très morose.
Alors j’ai décidé de me faire du bien avec le dernier livre de Paolo Rumiz. Un auteur que j’aime énormément et qui est très présent sur ce blog.
Son dernier livre est de ceux qui peuvent enclencher la polémique, et bien tant pis je me lance.
Amatrice Aout 2016
Lors d’une randonnée, les pas de P Rumiz le portent à Amatrice, une des villes pratiquement rayée de la carte par un séisme le 24 août 2016.
Il découvre des ruines laissées à l’abandon, vidées de toute vie. Un spectacle sinistre signe manifeste de l’incurie des politiques plusieurs années après le séisme.
Quand quelques jours plus tard il voit la statue de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe, Paolo Rumiz fait un rapprochement entre ce qui s’est passé des siècles plus tôt et ce qui se passe aujourd’hui en Italie et ailleurs en Europe. L’Europe dont Rumiz nous dit qu’elle a toujours été un espace de migrations.
Il décide de partir sur les traces de ce saint patron.
Saint Benoît expliquant la règle (miniature du xive siècle).
Avec une formule restée célèbre Ora et labora et lege et une Règle difficile et exigeante, Benoît va lutter à sa façon face à l’anarchie qui a suivi la chute de l’Empire romain, face aux hordes barbares qui dévastent et qui n’ont rien à voir avec la migration des dépossédés d’aujourd’hui.
Il va suivre la trace du Saint et de son oeuvre à travers les abbayes et monastères d’Europe à un moment où ils incarnaient la résistance.
L’Europe dont Rumiz nous dit qu’il a toujours été un espace de migrations.
Sankt Ottilien près de Fribourg en Brisgau
L’Italie bien entendu, San Giorgio Maggiore ou Praglia, mais aussi Marienberg au Tyrol, Sankt Ottilien en l’Allemagne, Cîteaux et Saint Wandrille pour la France , la Suisse à Saint Gall ou Pannonhalma en Hongrie
Citeau en Bourgogne
Un réseau d'abbayes communicant entre elles, basées sur un même élan.
Monastères où travail manuel et intellectuel se confondent, où la richesse repose sur un travail quotidien bien fait et sur l’exceptionnel comme la copie ou la restauration de manuscrits.
Saint Wandrille
Une vie tournée vers le collectif, cuisines, jardin des simples, ruchers, ateliers, scriptorium.
Une vie de labeur et de prières qui n’exclue pas la rigueur de la pensée, ou l’art du chant.
Une sorte d’équilibre retrouvé après les invasions et qui permet un élan vital vers la reconstruction.
Faire reculer la peur, redonner de l’espoir. Des langues différentes mais une même culture .
Saint Gall en Suisse
Peut on balayer d’un revers de mains nos origines, nos racines culturelles, je ne suis pas croyante du tout mais je ne vois pas comment nier mes racines européennes de traditions chrétiennes.
Abbaye millénaire de Pannonhalma en Hongrie
Pour P Rumiz c’est ce qui est à retrouver c’est un élan qui nous permet de lutter contre l’absolutisme, contre les fondamentalistes de tous bords, contre les pilleurs de la terre. Et tout cela en respectant nos identités culturelles, politiques, linguistiques ou juridiques.
Paolo Rumiz met sa prose virtuose au service d’une idée.
Il attend un prodigieux élan de reconstruction de l'Europe, sans autres guerres, en tissant un solide réseau entre les peuples comme l’a su fait Benoît en son temps.
Une Europe unie, solide et solidaire sans exclusion.
C’ est son voeu et c’est le mien. A voir ce qui se profile pour les élections en Italie on se dit que P Rumiz n’a pas été suffisamment lu.
Le Livre : Le fil sans fin - Paolo Rumiz - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Arthaud
Chaucer
Il passa au-dessus des clochers, traversa des rivières, des jardins maraîchers, les cuisines d’autrui sur plus de 7000 miles pour chasser la pluie hors ses yeux
Jean Jacques Rousseau
Je suis tombé aujourd’hui en marchant je me parlais à moi-même une chose que j’ai dite a brisé l’air et à continuée à la briser en morceaux de plus en plus petits
Dickens
Il voyait la marche dans le noir ambiant par les rues mal éclairées presque incandescent au coin de l’oeil l’espace de la nuit s’affine avec le temps un quartier de nuit disait Dickens est gris anthracite et drapé
George Sand
L’insecte comme perle, l’insecte comme carillon, l’insecte comme améthyste plaqué de mica
Voilà ce que c’est que de se promener avec entomologiste. Un vol de criquets.
Robert Walser
Pour Walser se promener commençait d’habitude par mettre un chapeau.
Pour Walser se promener c’était déplier un oiseau origami comme une porte déplie le monde.
A propos du livre
Ce qui réunit ces auteurs et poètes c’est avant toute chose la philosophie intime qui les occupe, l’état d’esprit qui anime chacun et qui lie étroitement les deux activités : marche et écriture. Écrire et marcher. Marcher et écrire.
Angèle Paoli dans la revue de Poésie critique de mai 2022
Le livre : Poèmes à pied Cole Swensen Traduit par Maïtreyi et Nicolas Pesquès Editions José Corti
Il est rare que je me précipite sur un livre de la Rentrée littéraire, ce roman fait un peu exception, mais bon y avait Proust dans le titre !!
Je me suis dit soit c’est un canular, soit c’est ridicule, on verra.
Rien de tout ça, un petit roman court, je vois d’ici l’auteur faire un pied de nez à Proust qui dit il dans un interview, aujourd’hui, couperait des passages de son oeuvre.
Clara est une petit coiffeuse, elle travaille dans le salon de Mme Habib, dans une bourgade de Saône et Loire.
Pas l’intellectuelle du coin, non, elle vit dans un univers un peu étriqué, simple, elle écoute Radio Nostalgie, son copain est pompier, les clients défilent, elle travaille avec Patrick et Nolwenn, et il ne se passe pas grand chose dans sa vie.
Jusqu’au jour où ….un client oublie un livre, au milieu des peignes, brosses et shampooing.
Clara le met de coté pour le rendre éventuellement et un jour elle l’ouvre et se met à lire.
On assiste à la surprise de Clara devant les premières pages, elle ne comprend pas tout, elle est dubitative mais elle poursuit parce qu’il se passe quelque chose.
Le plaisir vient lentement, graduellement, je suis certaine que vous avez connu ça, le plaisir de la lecture qui ne vient qu’au fil des pages, une lecture qu’il faut mériter en somme.
Petit à petit Clara savoure les mots, revient en arrière, le texte lui fait voir sa vie autrement, le pouvoir du livre s’insinue en elle. Elle saute des pages mais elle n’arrête pas, elle poursuit, puis achète la suite, puis …..
Stéphane Carlier parle lui d’éblouissement, d’émerveillement à la lecture de la Recherche, Clara elle est plus méfiante dans les débuts mais petit à petit Marcel va l’envoûter et elle va apprivoiser les mots.
Je vous laisse découvrir la métamorphose de Clara, c’est léger, drôle, sympathique.
Une petite bouffée de littérature très rafraichissante. Une lecture qui met de bonne humeur.
Si vous n’avez jamais dépassé les premières pages de Proust, allez y, découvrez ce qui plait à Clara, peut être cela vous plaire t- il aussi ?
Si vous êtes déjà fan comme moi, vous rirez, vous vous souviendrez de vos premières impressions de lecture, et puis et puis vous irez chercher votre exemplaire et vous entamerez la lecture à nouveau.
« Longtemps …… »
Le livre : Clara lit Proust - Stéphane Carlier - Editions Gallimard