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A sauts et à gambades - Page 24

  • Reprise des hostilités

    Bon j’ai bien compris, il est temps que je réveille ce blog qui a dormi un peu trop longtemps. 

    Vous êtes nombreux et nombreuses à me mettre de virtuels coups de pied aux fesses alors …..J'ai plongé !

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    Quoi dire ? Que j’ai beaucoup lu cet été, oui, non ?  Oui pas mal lu en fait.

    J’ai même déjà lu un roman de la rentrée littéraire, vous le croyez ça ? Et il était sympa, on en reparle très vite.

     

    J’ai lu quoi ?  Des polars, oui je sais ça ne m’était pas arrivé depuis des lustres.

    Je vous la fait courte, j’ai lu un vieux de la vieille : Bernard Minier, j’étais restée sur Glacé et ça datait pas mal, j’ai lu la suite sans aucun déplaisir, il s’y connait en suspens et j’ai trouvé son polar Le Cercle nettement plus crédible que le précédent, donc voilà un bon point distribué.

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    J’ai une amie de lectures, Marie, qui m’avait orienté vers une auteure de polars italienne, et je n’ai pas résisté à cette commissaire  un peu à part il faut le dire, mais très efficace,  Ilaria Tuti, j’ai lu la série de trois disponibles en français, efficace même si de temps à autre la crédibilité en prend un coup, peu importe on se laisse avoir.

     

    Enfin j’ai écouté et lu Olivier Norek, oui je sais vous êtes nombreuses et nombreux à l’avoir lu. 

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    J’ai écouté Surface, efficacité redoutable, et j’ai aimé le personnage de Noémie, flic aux stups  défigurée à la suite d’une intervention risquée. Un rien abandonnée par son petit  ami et sa hiérarchie la voila mutée dans le trou du cul du monde.  J’ai tout aimé : le personnage, sa douleur, sa quête d’une réhabilitation, l’histoire locale   bref une réussite, c’est parfaitement bien lu donc plaisir maximum.

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    ça se passe là : où ? Là !!!!

    Du coup je me suis intéressée à Norek et j’ai enchainé avec Les brumes de Capelans avec le héros récurrent de Norek : Victor Coste. C’est invraisemblable mais addictif, c’est incroyable mais réussi bref je vous le recommande. Et puis j’ai appris quelque chose en terme de géographie maritime donc je mourrai un brin plus intelligente.

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    Bon je m’étais promis de lire Ulysse de Joyce plus quelques classiques en plus et bien là rien, pas un !! Je crois que c’est le premier été depuis des lustres que je lis aussi léger.  Un effet de l’air du temps sans doute. 

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    Voilà je suis prête à replonger car bien entendu je ne vous ai pas tout dit de mes lectures, il faut préserver un peu le suspens. 

    Les livres

    Glacé  Bernard Minier XO Editions 
    Le Cercle  Bernard Minier XO Editions 
    Sur les toits de l’enfer Ilaria Tuti  Editions Robert Laffont
    La Nymphe endormie  Ilaria Tuti  Editions Pocket 
    A la lumière de la nuit Ilaria Tuti Editions Robert Laffont 
    Surface Olivier Norek  Lu par Leovanie Raud Editions Lizzie 
    Les brumes de Capelans  Olivier Norek  Editions Michel Lafon 

  • Petite pause estivale

    Il est l'heure de la pause estivale.

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    Je pars quelques jours au bord d'un lac magnifique 

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    je vais aller manger une glace chez Le Glacier des Alpes un haut lieu de la gourmandise Annécienne 

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    Et puis le premier samedi d'août il y aura la fête du lac qui n'a pas eu lieu ces deux dernières années, croisez les doigts pour que l'orage nous épargne 

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    Bonne été à tous et rendez vous fin août 

  • Ce que je n'ai pas encore dit à mon jardin - Pia Pera

    Je n’ai eu un jardin que très brièvement dans ma vie et c’est un grand regret. 
    Du coup j’aime les livres qui en parlent surtout quand ce livre est l’histoire d’une femme qui a réalisé un magnifique jardin mais que celui ci peu à peu va lui échapper lorsqu’elle voit son corps l’abandonner. 

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    Monte Pisano 

    Nous sommes en Italie dans les environs de Lucques près du Monte Pisano 
    Pia Pera pratique le jardinage de façon assidue depuis de nombreuses années.
    Elle a fait vivre ce jardin avec l’aide d’un maitre du jardin, le botaniste japonais Masanobu Fukuoka dont elle applique les principes en créant un jardin « ébouriffé » un jardin où l’on trouve des mauvaises herbes.

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    Lucques et sa place extraordinaire 

    Atteinte de SLA maladie neuro dégénérative qui rend les gestes quotidiens comme un Himalaya à franchir, elle va devoir composer avec la maladie.

    C’est une confession feutrée, courageuse, elle ne peut plus bêcher, tailler, cueillir fleurs et fruits. Elle dit subir les mêmes dommages que les plantes sous l’orage 

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    Jardin de Pia Pera 

    Son jardin est son refuge, son havre de paix. Un lieu où célébrer la nature.
    Continuer à l’entretenir est une façon de résister à la maladie, à la mort.

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    Jardin de Pia Pera

    L’ombre d’Emily Dickinson se répand sur le jardin, il y a échange entre la poétesse et la jardinière. Son poème donnera son titre au livre de Pia 

    « I haven't told my garden yet—

    Lest that should conquer me.

    I haven't quite the strength now

    To break it to the Bee »

     

    « Je ne l’ai pas encore dit à mon jardin –

    Tant je redoute ma défaillance

    Pour le moment, je n’ai pas tout à fait la force

    De mettre l’abeille dans la confidence. »

     

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    Jardin de Pia Pera

    Le jardin devient un personnage auquel elle parle, elle s’épanche à mesure que la maladie la rattrape. Comment accepter ce resserrement des ressources physiques ? Cette sensation que la vie rétrécit ? 

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    « Si, au départ, j’ai pris soin du jardin, accomplissant toutes les tâches en parfaite autonomie, maintenant je dois m’occuper de moi-même. Le temps naguère consacré à tailler, creuser des trous, brûler des branches, piocher, faucher l’herbe m’est dorénavant volé par les soins nécessaires à ma survie. » 

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    Contrainte peu à peu à l'immobilité d'une plante, elle nous dit  qu'au-delà de la vie, de la beauté de son jardin toscan, il s'agit « d'accepter calmement d'être quelque chose de petit et d'indéfini, un tout petit point dans le paysage »

    Et parfois le découragement est là 
    « Je peux me dessécher, me flétrir, partir en morceaux, et surtout, je ne peux plus bouger à ma guise » 

    Certains amis disparaissent, l’abandonnent « D’autres au contraire sont devenus plus assidus, plus affectueux
    Il y a de la pudeur devant la perte « Appuyée sur ma canne – d’abord une, puis deux »
    Il y a une simplicité dans l’aveu des défaillances.

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    La littérature est un soutien : le Guide des égarés de Maïmonide, les écrits du père Pavel Florenski, la Bible et le Livre de Samuel ou Stevenson.
    Se souvenir, écrire cet agenda jardinier est source de réconfort.
    « la mémoire et l’écriture savent faire revivre un monde

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    L’auteur est bien consciente que ce sont ses derniers écrits; son écriture est empreinte de délicatesse, de grâce.
    « Je fais enfin partie de mon jardin, de ce monde fluctuant en perpétuelle transformation. »
    La promenade botanique devient essai philosophique.

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    Cette lecture est une merveille de vérité une belle leçon de courage et de vie car la nature lui offre encore des présents 

    « Voici les averses puissantes et joyeuses de novembre. Ces trombes d’eaux qui se déversent du haut du ciel me mettent en joie; elles s’accompagnent d’un petit brouillard diffus, emplissant tout l’espace du jardin »

    Pia Pera entame son dernier dialogue avec le jardin et invite le lecteur à le partager avec elle.

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    Le livre : Ce que je n’ai pas encore dit à mon jardin- Pia Sera - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Arthaud 

     

  • Bribes de mésanges

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    « Une année un couple de mésanges avait fait son nid dans une grosse amphore en terre sur la terrasse, tout près de la porte d’entrée.
    Le père et la mère à tour de rôle, se perchaient sur le mur, une chenille verte en moustache au bord du bec. »

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    « Les parents se relayaient sans interruption, se donnant le mot pour aller quérir cette provende de chenilles vertes apparement inépuisable. »

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    « Un jour sans crier gare, les mésangeaux se sont envolés, l’un après l’autre. Le chat en goba deux, coup sur coup, comme au tir au pigeon, sûr de son bon droit, avant que je réagisse et l’intercepte. »

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    « Les années suivantes l’amphore resta vide »

    Le livre : Carnets d’un jardin - Anne-Marie Koenig - Editions Grasset

  • Chateaubriand l'Enchanteur

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    J’ai commencé depuis quelques jours les Mémoires d’Outre-Tombe que je prévois de lire de bout en bout.
    J’en ai lu de longs morceaux au fil des années mais j’avais envie de faire cette lecture complète.

    Chateaubriand m’intéresse depuis très longtemps et j’ai accumulé des livres à son propos. 
    Des biographies bien entendu, on peut en trouver de très valables par des spécialistes comme celle de Ghislain de Diesbach ou celle de Jean-Claude Berchet chez Gallimard.

    Elles sont complètes, sérieuses, mais comment vous dire, elles ne m’ont pas passionné. 
    Celle qui a emporté mon adhésion c’est une bio ancienne mais qu’importe, celle d’André Maurois je ferai un billet à son propos dans quelques temps.

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    Il y a quelques essais sur l’homme de lettres, l’homme politique, le grand amoureux qui sont une bonne façon de mieux le connaitre.

    L’essai de Michel Crépu grand admirateur de l’écrivain, du catholique, de l’homme politique, du visionnaire. 
    Il est un lecteur assidu de Chateaubriand et j’ai beaucoup aimé son essai même si certains passages ne sont pas simples du tout. 
    Le souvenir du monde  est d’une grande élégance. Il nous invite à cerner Chateaubriand, sa sensibilité digne d’un mouvement qui n’existe pas encore : le romantisme.
    Il place la Révolution comme l’évènement qui formera la personnalité de l’écrivain.
    Il évoque les années anglaises mais surtout la deuxième partie de sa vie et ses rapports tumultueux avec Napoléon mais aussi avec tout ce qui compte pour la Restauration. 

    Michel Crépu le fait apparaitre comme celui qui a rêvé la royauté à l’anglaise et qui va de déception en déception.

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    Le deuxième essai est celui de Michel Onfray La Stricte observance 
    J’ai été très surprise par cet essai en raison des convictions fortes de Michel Onfray. Ecrire un essai sur l’abbé de Rancé et la Trappe c’est plus que surprenant.
    Le philosophe après un deuil se réfugie à la Trappe comme l’a fait l’abbé de Rancé en son temps. 
    Michel Onfray lit Chateaubriand et son livre sur la vie de Rancé, le dernier de l’écrivain.

    M Onfray veut comprendre comment Rancé, adepte de tous les plaisirs, libertin, comment cet homme choisit d’entrer à la Trappe, de se soumettre à l’ascèse la plus grande, au silence. 
    Comment il peut après la perte de sa maitresse se dépouiller de sa fortune, et imposer une réforme de la vie monastique.
    C’est un mélange du portrait de Rancé, de Chateaubriand et …de Michel Onfray
    J’ai été étonné par certains de ses propos assez loin de ses imprécations contre la foi catholique. Il y a des pages splendides sur la vie monastique, la fidélité au passé, le deuil et l’âme.
    A lire avec le livre de Chateaubriand à côté de soi. Vous pouvez en profiter pour acheter en poche la version avec la préface parfaite de Roland Barthes.

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    Philippe Berthier est un éminent spécialiste de Chateaubriand et de  stendhal.
    Vous pouvez le retrouver sur ce blog.

    Il offre avec ce livre Chateaubriand Chemin faisant : un vaste panorama de la vie, de la pensée de l'écrivain, c’est plein d’enthousiasme mais aussi de critiques, plein d’admiration mais aussi de condamnation bref c’est la plume oh combien attrayante de Philippe Berthier 
    Même si le livre est annoncé comme un joyeux désordre, il n’en est rien
    Philippe Berthier traite des voyages de Chateaubriand, de son écriture et de son inspiration mais aussi des rencontres marquantes en particulier celle de Mme Récamier 
    J’ai vraiment aimé ces essais tous tout à fait lisibles pour le profane à condition d’avoir lu une biographie comme référence.

    J’ai particulièrement aimé un long chapitre sur la route du temps, ce sont les textes les plus forts et magnifiques de Chateaubriand, son séjour en Bohème, une Venise inoubliable, et surtout les adieux à la politique et à la vie mondaine.
    J’ai aimé aussi le chapitre sur Juliette Récamier plein de tendresse.

     

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    Le dernier essai mais sans doute la somme la plus importante est celle de Marc Fumaroli, j’avais tellement aimé sa biographie de La Fontaine que je m’étais précipité sur Poésie et Terreur quand  le livre paru.

    Ce n’est pas par là qu’il faut commencer car je dois dire que j’ai eu du mal avec ce livre, mais au final c’est une somme un peu incontournable si l’on aime l’Enchanteur. 

    Chaque chapitre peut être lu indépendamment du reste, comme une oeuvre en soi.  Chaque chapitre se fait l’écho des liens, des parallèles, des sources entre Chateaubriand et les autres auteurs classiques comme Milton que Chateaubriand traduisit, Rousseau bien sur l’inspira, Byron ou Mme de Staël 

    M Fumaroli s’attache à nous faire découvrir cet écrivain « entre deux rives »  Un homme qui découvre la force de sa parole à travers ses succès littéraires. Si vous pensez Chateaubriand un rien ringard ce livre va vous réveiller et vous le faire voir autrement.
    Mais Marc Fumaroli interroge aussi les effets de Chateaubriand sur des auteurs comme Joseph Conrad, Marcel Proust bien entendu 

    Ce qui donne l’unité du livre c’est la genèse des Mémoires d’outre-tombe et la tragédie de la Révolution. 
    Un grand livre qui demande concentration et lecture attentive « L’itinéraire d’un esprit libre »

     

    Les livres

    René ou la vie de Chateaubriand - André Maurois - Editions Grasset

    Le souvenir du monde, essai sur Chateaubriand - Michel Crépu - Editions Grasset

    La stricte observance - Michel Onfray - Editions Gallimard 

    Chateaubriand Chemin faisant - Philippe Berthier - Editions Classiques Garnier 

    Chateaubriand Poésie et Terreur - Marc Fumaroli - Editions de Fallois ou Tel Gallimard 

    Vie de Rancé  - François René de Chateaubriand - Livre de poche 

     

     

  • Bribes de l'art d'écrire

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    En somme la lecture, je l’ai toujours associée à l’écriture. La pratique de la lecture m’est toujours apparue comme un accompagnement indispensable de l’écriture. C’est parce que j’ai commencé à écrire que je me suis mis à lire. 

    C’est parce que j’ai compris très vite  ( et qu’on me l’a dit et répété à juste titre ) que pour écrire il fallait avoir lu, que j’ai commencé à lire.

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    D’ailleurs toutes les premières grandes lectures fondatrices de ma vie - Kafka, Beckett, Proust - je ne les ai pas faite dans l’adolescence, je les ai faites alors que j’écrivais déjà.

    J’ai toujours lu avec une perspective d’écrivain.

    Il est bien sûr très rare qu’on ouvre un dictionnaire et qu’on se mette à le lire, pages après pages, dans la continuité. Non on ne lit pas le dictionnaire, on le feuillette, on le parcourt, on le fatigue, selon la très jolie expression de Borgès.

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    Une chose me frappe, mais ce n’est peut être qu’une illusion d’optique, c’est qu’il y a plus de mots dans l’oeuvre de Proust que dans tous les dictionnaires du monde.

     

    Le livre : C’est vous l’écrivain - Jean-Philippe Toussaint - Editions Le Robert