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A sauts et à gambades - Page 28

  • Bribes de poèmes

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    Chaucer 

    Il passa au-dessus des clochers, traversa des rivières, des jardins maraîchers, les cuisines d’autrui sur plus de 7000 miles pour chasser la pluie hors ses yeux 

     

    Jean Jacques Rousseau

    Je suis tombé aujourd’hui en marchant   je me parlais à moi-même   une chose que j’ai dite a brisé l’air  et à continuée à la briser    en morceaux de plus en plus petits 

     

    Dickens 

    Il voyait la marche dans le noir  ambiant par les rues mal éclairées   presque incandescent au coin de l’oeil  l’espace de la nuit  s’affine avec le temps  un quartier de nuit disait Dickens est gris anthracite et drapé 

     

    George Sand

    L’insecte comme perle, l’insecte comme carillon, l’insecte comme améthyste plaqué de mica 
    Voilà ce que c’est que de se promener avec entomologiste. Un vol de criquets.

     

    Robert Walser

    Pour Walser se promener commençait d’habitude par mettre un chapeau.
    Pour Walser se promener c’était déplier un oiseau origami comme une porte déplie le monde.

     

    A propos du livre 
    Ce qui réunit ces auteurs et poètes c’est avant toute chose la philosophie intime qui les occupe, l’état d’esprit qui anime chacun et qui lie étroitement les deux activités : marche et écriture. Écrire et marcher. Marcher et écrire.   

    Angèle Paoli  dans la revue de Poésie critique de mai 2022 

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    Le livre : Poèmes à pied Cole Swensen Traduit par Maïtreyi et Nicolas Pesquès  Editions José Corti

  • Clara lit Proust - Stéphane Carlier

    Il est rare que je me précipite sur un livre de la Rentrée littéraire, ce roman fait un peu exception, mais bon y avait Proust dans le titre !!

    Je me suis dit soit c’est un canular, soit c’est ridicule, on verra.
    Rien de tout ça, un petit roman court, je vois d’ici l’auteur faire un pied de nez à Proust qui dit il dans un interview, aujourd’hui, couperait des passages de son oeuvre.

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    Clara est une petit coiffeuse, elle travaille dans le salon de Mme Habib, dans une bourgade de Saône et Loire. 
    Pas l’intellectuelle du coin, non, elle vit dans un univers un peu étriqué, simple, elle écoute Radio Nostalgie, son copain est pompier, les clients défilent, elle travaille avec Patrick et Nolwenn, et il ne se passe pas grand chose dans sa vie.

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    Jusqu’au jour où ….un client oublie un livre, au milieu des peignes, brosses et shampooing.
    Clara le met de coté pour le rendre éventuellement et un jour elle l’ouvre et se met à lire.

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    On assiste à la surprise de Clara devant les premières pages, elle ne comprend pas tout, elle est dubitative mais elle poursuit parce qu’il se passe quelque chose.

    Le plaisir vient lentement, graduellement, je suis certaine que vous avez connu ça, le plaisir de la lecture qui ne vient qu’au fil des pages, une lecture qu’il faut mériter en somme. 
    Petit à petit Clara savoure les mots, revient en arrière, le texte lui fait voir sa vie autrement, le pouvoir du livre s’insinue en elle. Elle saute des pages mais elle n’arrête pas, elle poursuit, puis achète la suite, puis …..

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    Stéphane Carlier parle lui d’éblouissement, d’émerveillement à la lecture de la Recherche, Clara elle est plus méfiante dans les débuts mais petit à petit Marcel va l’envoûter et elle va apprivoiser les mots.

    Je vous laisse découvrir la métamorphose de Clara, c’est léger, drôle, sympathique.
    Une petite bouffée de littérature très rafraichissante. Une lecture qui met de bonne humeur.

    Si vous n’avez jamais dépassé les premières pages de Proust, allez y, découvrez ce qui plait à Clara, peut être cela vous plaire t- il aussi ?
    Si vous êtes déjà fan comme moi, vous rirez, vous vous souviendrez de vos premières impressions de lecture, et puis et puis vous irez chercher votre exemplaire et vous entamerez la lecture à nouveau. 
    «  Longtemps …… »

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    Le livre : Clara lit Proust - Stéphane Carlier - Editions Gallimard

  • Reprise des hostilités

    Bon j’ai bien compris, il est temps que je réveille ce blog qui a dormi un peu trop longtemps. 

    Vous êtes nombreux et nombreuses à me mettre de virtuels coups de pied aux fesses alors …..J'ai plongé !

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    Quoi dire ? Que j’ai beaucoup lu cet été, oui, non ?  Oui pas mal lu en fait.

    J’ai même déjà lu un roman de la rentrée littéraire, vous le croyez ça ? Et il était sympa, on en reparle très vite.

     

    J’ai lu quoi ?  Des polars, oui je sais ça ne m’était pas arrivé depuis des lustres.

    Je vous la fait courte, j’ai lu un vieux de la vieille : Bernard Minier, j’étais restée sur Glacé et ça datait pas mal, j’ai lu la suite sans aucun déplaisir, il s’y connait en suspens et j’ai trouvé son polar Le Cercle nettement plus crédible que le précédent, donc voilà un bon point distribué.

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    J’ai une amie de lectures, Marie, qui m’avait orienté vers une auteure de polars italienne, et je n’ai pas résisté à cette commissaire  un peu à part il faut le dire, mais très efficace,  Ilaria Tuti, j’ai lu la série de trois disponibles en français, efficace même si de temps à autre la crédibilité en prend un coup, peu importe on se laisse avoir.

     

    Enfin j’ai écouté et lu Olivier Norek, oui je sais vous êtes nombreuses et nombreux à l’avoir lu. 

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    J’ai écouté Surface, efficacité redoutable, et j’ai aimé le personnage de Noémie, flic aux stups  défigurée à la suite d’une intervention risquée. Un rien abandonnée par son petit  ami et sa hiérarchie la voila mutée dans le trou du cul du monde.  J’ai tout aimé : le personnage, sa douleur, sa quête d’une réhabilitation, l’histoire locale   bref une réussite, c’est parfaitement bien lu donc plaisir maximum.

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    ça se passe là : où ? Là !!!!

    Du coup je me suis intéressée à Norek et j’ai enchainé avec Les brumes de Capelans avec le héros récurrent de Norek : Victor Coste. C’est invraisemblable mais addictif, c’est incroyable mais réussi bref je vous le recommande. Et puis j’ai appris quelque chose en terme de géographie maritime donc je mourrai un brin plus intelligente.

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    Bon je m’étais promis de lire Ulysse de Joyce plus quelques classiques en plus et bien là rien, pas un !! Je crois que c’est le premier été depuis des lustres que je lis aussi léger.  Un effet de l’air du temps sans doute. 

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    Voilà je suis prête à replonger car bien entendu je ne vous ai pas tout dit de mes lectures, il faut préserver un peu le suspens. 

    Les livres

    Glacé  Bernard Minier XO Editions 
    Le Cercle  Bernard Minier XO Editions 
    Sur les toits de l’enfer Ilaria Tuti  Editions Robert Laffont
    La Nymphe endormie  Ilaria Tuti  Editions Pocket 
    A la lumière de la nuit Ilaria Tuti Editions Robert Laffont 
    Surface Olivier Norek  Lu par Leovanie Raud Editions Lizzie 
    Les brumes de Capelans  Olivier Norek  Editions Michel Lafon 

  • Petite pause estivale

    Il est l'heure de la pause estivale.

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    Je pars quelques jours au bord d'un lac magnifique 

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    je vais aller manger une glace chez Le Glacier des Alpes un haut lieu de la gourmandise Annécienne 

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    Et puis le premier samedi d'août il y aura la fête du lac qui n'a pas eu lieu ces deux dernières années, croisez les doigts pour que l'orage nous épargne 

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    Bonne été à tous et rendez vous fin août 

  • Ce que je n'ai pas encore dit à mon jardin - Pia Pera

    Je n’ai eu un jardin que très brièvement dans ma vie et c’est un grand regret. 
    Du coup j’aime les livres qui en parlent surtout quand ce livre est l’histoire d’une femme qui a réalisé un magnifique jardin mais que celui ci peu à peu va lui échapper lorsqu’elle voit son corps l’abandonner. 

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    Monte Pisano 

    Nous sommes en Italie dans les environs de Lucques près du Monte Pisano 
    Pia Pera pratique le jardinage de façon assidue depuis de nombreuses années.
    Elle a fait vivre ce jardin avec l’aide d’un maitre du jardin, le botaniste japonais Masanobu Fukuoka dont elle applique les principes en créant un jardin « ébouriffé » un jardin où l’on trouve des mauvaises herbes.

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    Lucques et sa place extraordinaire 

    Atteinte de SLA maladie neuro dégénérative qui rend les gestes quotidiens comme un Himalaya à franchir, elle va devoir composer avec la maladie.

    C’est une confession feutrée, courageuse, elle ne peut plus bêcher, tailler, cueillir fleurs et fruits. Elle dit subir les mêmes dommages que les plantes sous l’orage 

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    Jardin de Pia Pera 

    Son jardin est son refuge, son havre de paix. Un lieu où célébrer la nature.
    Continuer à l’entretenir est une façon de résister à la maladie, à la mort.

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    Jardin de Pia Pera

    L’ombre d’Emily Dickinson se répand sur le jardin, il y a échange entre la poétesse et la jardinière. Son poème donnera son titre au livre de Pia 

    « I haven't told my garden yet—

    Lest that should conquer me.

    I haven't quite the strength now

    To break it to the Bee »

     

    « Je ne l’ai pas encore dit à mon jardin –

    Tant je redoute ma défaillance

    Pour le moment, je n’ai pas tout à fait la force

    De mettre l’abeille dans la confidence. »

     

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    Jardin de Pia Pera

    Le jardin devient un personnage auquel elle parle, elle s’épanche à mesure que la maladie la rattrape. Comment accepter ce resserrement des ressources physiques ? Cette sensation que la vie rétrécit ? 

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    « Si, au départ, j’ai pris soin du jardin, accomplissant toutes les tâches en parfaite autonomie, maintenant je dois m’occuper de moi-même. Le temps naguère consacré à tailler, creuser des trous, brûler des branches, piocher, faucher l’herbe m’est dorénavant volé par les soins nécessaires à ma survie. » 

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    Contrainte peu à peu à l'immobilité d'une plante, elle nous dit  qu'au-delà de la vie, de la beauté de son jardin toscan, il s'agit « d'accepter calmement d'être quelque chose de petit et d'indéfini, un tout petit point dans le paysage »

    Et parfois le découragement est là 
    « Je peux me dessécher, me flétrir, partir en morceaux, et surtout, je ne peux plus bouger à ma guise » 

    Certains amis disparaissent, l’abandonnent « D’autres au contraire sont devenus plus assidus, plus affectueux
    Il y a de la pudeur devant la perte « Appuyée sur ma canne – d’abord une, puis deux »
    Il y a une simplicité dans l’aveu des défaillances.

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    La littérature est un soutien : le Guide des égarés de Maïmonide, les écrits du père Pavel Florenski, la Bible et le Livre de Samuel ou Stevenson.
    Se souvenir, écrire cet agenda jardinier est source de réconfort.
    « la mémoire et l’écriture savent faire revivre un monde

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    L’auteur est bien consciente que ce sont ses derniers écrits; son écriture est empreinte de délicatesse, de grâce.
    « Je fais enfin partie de mon jardin, de ce monde fluctuant en perpétuelle transformation. »
    La promenade botanique devient essai philosophique.

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    Cette lecture est une merveille de vérité une belle leçon de courage et de vie car la nature lui offre encore des présents 

    « Voici les averses puissantes et joyeuses de novembre. Ces trombes d’eaux qui se déversent du haut du ciel me mettent en joie; elles s’accompagnent d’un petit brouillard diffus, emplissant tout l’espace du jardin »

    Pia Pera entame son dernier dialogue avec le jardin et invite le lecteur à le partager avec elle.

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    Le livre : Ce que je n’ai pas encore dit à mon jardin- Pia Sera - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Arthaud 

     

  • Bribes de mésanges

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    « Une année un couple de mésanges avait fait son nid dans une grosse amphore en terre sur la terrasse, tout près de la porte d’entrée.
    Le père et la mère à tour de rôle, se perchaient sur le mur, une chenille verte en moustache au bord du bec. »

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    « Les parents se relayaient sans interruption, se donnant le mot pour aller quérir cette provende de chenilles vertes apparement inépuisable. »

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    « Un jour sans crier gare, les mésangeaux se sont envolés, l’un après l’autre. Le chat en goba deux, coup sur coup, comme au tir au pigeon, sûr de son bon droit, avant que je réagisse et l’intercepte. »

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    « Les années suivantes l’amphore resta vide »

    Le livre : Carnets d’un jardin - Anne-Marie Koenig - Editions Grasset