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A sauts et à gambades - Page 28

  • L'Ukrainienne Joseph Winkler

    J’ai acheté ce livre bien avant la guerre en Ukraine, attirée par le titre et surtout l’auteur que j’avais déjà lu 
    Lecture et événements se sont télescopés.

    winkler

    Alors qu'il termine un manuscrit, en 1981, Joseph Winkler s’ installe dans une ferme près de sa vallée natale de Carinthie, à Mooswald. 

    Il fait la connaissance d'une femme d'origine ukrainienne, Nietotchka Vassilievna Oliachenko,  qui va lui raconté sa vie... 

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    Tableau d'Anastasia Rak 

     

    Le roman se compose de deux parties. 

    Dans la première partie on suit l’installation de l’auteur à la ferme, sa participation aux travaux agricoles, fenaison, cueillette des baies, soins des bêtes et le début de ses entretiens avec la maitresse de maison installée là depuis la guerre. 

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    Petit à petit les mots arrivent, toute la parole retenue depuis des décennies, se déverse.

    Un récit voit le jour, récit du destin d’une femme, d’une famille et au delà  d’un pays entier.

    Ne vous attendez pas à un récit romanesque, non c’est brut de décoffrage, sans fioriture aucune, les phrases s'enchaînent sans style littéraire, les souvenirs et anecdotes se pressent,  le discours est souvent répétitif, illustrant combien les souvenirs sont encore vivants dans l'esprit de Nietotchka.

    Si vous ne connaissez rien de l’histoire de l’Ukraine vous allez en même temps prendre une leçon d’histoire. 

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    La chasse et les arrestations de Koulaks

    L’enfance pauvre dynamitée par la chasse aux Koulaks du pouvoir soviétique, par l’expropriation des paysans, par l’interdiction de cultiver la terre, les réquisitions qui vident le garde manger. La fuite du père pour échapper aux arrestations, la faim qui s’intalle.

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    Holodomor en Ukraine 

    Et là Nietotchka parle de sa mère, Hapka Davidovna Iliachenko, son héroïne, son modèle. 
    Une mère qui paie le prix fort pour assurer une subsistance à ses deux filles.

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    La famine que l'on cherche à fuir 

    Mais le destin est bassement joueur car après avoir survécu à l’Holodomor, Hapka voit ses filles déportées en Autriche par les nazis. 
    Déportation dans des wagons à bestiaux pour traverser l’Europe centrale.

    L’arrivée à 15 ans dans une ferme dont Nietotchka ne connait rien, elle est la servante, la Russe avec tout le mépris sous ce nom, séparée de sa soeur qui va vivre dans une autre vallée.
    Le soir elle regarde en direction de l’Ukraine

    « J’ai tendu les bras et j’ai sangloté. Je regardais vers l’est et je me disais Maty doit être là-bas. Je n’arrivais pas à comprendre que j’étais loin de ma mère. Je la cherchais sans cesse, sans cesse, je me postais sur le balcon et je regardais vers l’est ou bien je me tenais dans ma chambre près de la fenêtre à l’est et je l’ouvrais comme si je voulais l’appeler, comme si je voulais l’entendre m’appeler. »

    La mère et les deux filles sont doublement victimes, et pourtant Nietotchka parle sans haine. 
    « Là-bas, en Russie, les gens ne sont pas plus mauvais que ceux d’ici »
    Elle parle avec un fatalisme, une humilité et un courage qui laissent le lecteur abasourdi.

    Le récit est suivi des lettres échangées entre Nietotchka et sa mère Hapka Davidovna Iliachenko. On y sent toute la douleur de cette femme, privée de ses filles, dans l’incapacité des les rejoindre, tout rapprochement étant impossible par manque d’argent et le rideau de fer.

    Cette histoire a profondément marqué Joseph Winkler 
    « Depuis que j'ai quitté Nietotchka Vassilievna, je ne lis presque plus que de la littérature russe. Chez Dostoïevski, chez Tchékhov, chez Gorki, chez Tourguéniev, le long du Dniepr, je cherche encore des traces de la petite Nietotchka Vassilievna Iliachenko, de sa mère Hapka Davidovna Iliachenko, de son père Bassili Grigotovitch Iliachenko. Si je déploie une carte, c'est toujours la carte de la Russie. »

    Nous lecteur nous sommes parfois perdu dans ce récit, les repères chronologiques sautent, il n’y a aucun effet littéraire, les répétitions disent toute la douleur, les souvenirs épouvantables, mais c’est ce qui confère à ce récit une force inimaginable.

    J’ai aimé l’humilité de Joseph Winkler, s’effaçant derrière l’Ukrainienne, lui rendant la grandeur de son histoire, lui conférant une vérité magnifique.

    « Nietotchka Vassilievna Iliachenko m’a extirpé de mon recoin où les araignées avaient déjà tissé leurs toiles »

    Un livre que je ne peux que vous recommander, comme un accompagnement à la terrible réalité que vit l’Ukraine en ce moment.

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    Le livre : L’Ukrainienne   Joseph Winkler  Traduit par Bernard Banous   Editions Verdier 

     

  • Bribes de Notre-Dame

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    « Notre-Dame de Paris brûle. Des langues de feu, rouge et orange vifs, s’échappent de la toiture et lèchent le ciel, comme dans un tableau de damnation de la Renaissance. La foule est immobile et silencieuse, le regard perdu, égaré. L’instant est tragique, mais aussi magnifique. Les larmes perlent sur les joues des spectateurs impuissants, les lèvres prononcent des prières silencieuses »

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    « Il est des certitudes qui nous aident à vivre. Elles sont les piliers de l’existence sans lesquels nous ne pourrions supporter les épreuves du temps. Notre-Dame est l’une d’elles depuis plus de huit cent cinquante ans. 
    Cette soirée du 15 avril 2019 a au moins eu le mérite de le rappeler à tous ceux qui l’avaient oublié. Si en un soir Notre-Dame peut disparaître sous nos yeux, alors toutes nos autres certitudes peuvent elles aussi s’effondrer : démocratie, paix, fraternité. »

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    « Notre-Dame représente l’un des exploits architecturaux de l’humanité, le visage de la civilisation et l’âme d’un pays singulier. À la fois sacrée et laïque, gothique et révolutionnaire, médiévale et romantique, elle a toujours offert un refuge à tous, croyants ou athées, chrétiens ou non. »

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    Manuscrit de V Hugo

     

    « Hugo a trouvé le titre, Notre-Dame de Paris, et se met à écrire le 25 juillet. Deux jours plus tard, les Parisiens dressent des barricades à un jet de pavé de ses fenêtres. Tout comme pour son ami Delacroix, les événements de juillet 1830 vont enfiévrer son inspiration et décupler ses forces créatrices.

    La cathédrale ne fournira pas seulement le décor du récit. Au côté du peuple de Paris, elle sera l’histoire et l’héroïne du roman. Au fur et à mesure qu’il construit l’intrigue et façonne ses personnages – la belle bohémienne Esmeralda, son soupirant secret, le gentil sonneur de cloches bossu Quasimodo, l’horrible archidiacre Claude Frollo, le poète sans le sou Gringoire, le beau capitaine de la garde Phoebus – l’écrivain est comme dépassé par le récit qu’il a imaginé. »

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    Le livre : Notre Dame  L’âme d’une nation - Agnès C Poirier  - Editions Flammarion

  • La Carte postale Anne Berest

    Un livre que je n’ai pas lâché et pour moi en ce moment cela tient de l’exploit. Foin du battage médiatique autour de ce livre, sachons reconnaitre la sagesse de la jeune génération qui a couronné ce livre du Goncourt des lycéens.

    shoah

    Anne Berest lit un extrait de son livre 

    Une carte postale jetée dans une boite aux lettres sans âge chez Lelia la mère de l’auteure.
    Nous sommes en janvier 2003 et sur la carte quatre prénoms Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques
    Le père, la mère et leurs deux enfants, tous morts en déportation à Auschwitz.

    shoah

    Comprendre la provenance de cette carte, la relier au passé, reconstruire petit à petit l’histoire de la famille Rabinovitch, c’est ce que vont faire Anne la fille, aidée de Lelia Picabia la mère afin de suivre le fil rouge vers les grands parents Rabinovitch, les oncles et tantes disparus mais aussi ceux qui ont survécu comme Myriam celle dont le prénom n’est pas sur la carte postale et qui sont passés entre les mailles du filet.

    shoah

    Aujourd’hui tout lecteur intéressé par la Shoah sait que longtemps le silence s’est fait autour de la déportation, autour du retour des camps, autour de la responsabilité des autorités. 
    Mais en voir l’implication directe, non pas pour une entité floue « les juifs » mais pour des personnes nommées, décrites jusque dans leurs défauts, leur beauté, leur maladresse c’est tout autre chose.

    Anne Berest à travers sa quête fait entendre la voix des exilés, des oubliés, des disparus, des victimes mais aussi la voix de ceux et celles qui ont tendus la main.
    Si vous avez lu Les Disparus de Daniel Mendelsohn, vous reconnaitrez ici la même quête, le même souci et la même interrogation face à l’identité juive.

    shoah

    J’ai aimé ce livre pour sa richesse, il m’a rappelé un livre lu il y a longtemps mais qui est aujourd’hui encore dans ma bibliothèque : Adieu Volodia de Simone Signoret qui décrivait si bien ces immigrés fuyant les pogroms et tentant vaille que vaille de « s’assimiler » persuadés que la France était leur salut.

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    le rêve sioniste 

    Le lecteur traverse le temps des années 20 à aujourd’hui mais aussi toute l’Europe malmenée de la Russie à la Pologne, de la Lettonie à la France, le lecteur rencontre le rêve sioniste en Palestine qui n’a pas toujours des couleurs joyeuses.

    Collaborateurs et résistants se mêlent, bêtise et malhonnêteté administrative des autorités d’après guerre qui refusent le terme de déporté, qui nie les faits et leurs conséquences et chape de plomb qui recouvre les crimes pendant des années.

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    Les Rafles

    J’ai aimé la façon qu’a l’auteur de dire le plus difficile en peu de mots. Elle sait nous transmettre cette inquitétude qui se transforme en peur puis en panique devant la montée de l’horreur. 
    Elle sait parfaitement nous transmettre la colère, l’incrédulité, la sidération, puis après, le mutisme de ceux qui sont revenus.

    J’ai aimé la construction et l’apparition de personnages comme Irène Némirovski ou Grabrielle Buffet et Vicente Picabia ou même André Gide.

    J’ai aimé la démarche d’Anne Berest qui dit « Je me reconnais enfin : je suis fille et petite fille de survivants » 

    shoah

    Le Film Les Guichets du Louvre 

    J’ai aimé la façon qu’à l’auteur de rythmer son récit par des dates qui touchent la famille Rabinovitch mais aussi tout citoyen de l’époque : 30 janvier 1933,  juillet 1942 et la rafle du Vel d’hiv qui pour moi est illustré par le film  Les Guichets du Louvre  le film de Michel Mitrani où l’on voit à la fois le zèle d’une police aux ordres et le courage de ceux qui surent désobéir.

     

    Une remarque :  parfois il y a confusion entre qui parle et de qui on parle. Mais est ce un petit défaut ou une volonté de l’auteure car c’est bien le propre de ce genre de quête d’être en permanence dans le flou, l’incertain, le rêve mêlé au cauchemar. 

    Lisez et faites lire ce livre, offrez le aux plus jeunes, une jolie façon de tisser le lien entre un passé douloureux et un futur que l’on voudrait meilleur.

    shoah

    shoah

    Pour poursuivre cette lecture vous pouvez aussi lire Les Disparus de Daniel Mendelsohn, La Rafle du Vel d’Hiv  de Claude Levy et Paul Tillard

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    Le livre : La Carte Postale  - Anne Berest  -  Editions Grasset

     

  • Vive la technologie

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    21 jours, bonté divine ma colère n’est pas encore calmée.

    21 jours et à peu près autant de coups de téléphone 

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    Je me suis mis en prière 

    21 jours à batailler avec l’application dédiée sur mon téléphone qui heureusement pour moi dépend d’un autre opérateur

    21 jours sans internet par la grâce de mon opérateur préféré !!! 

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    Et depuis hier soir le miracle c’est accompli, le wifi est de nouveau opérationnel.

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    Vous pensez que je crie victoire, euh presque parce que mystérieusement la télé elle ne fonctionne pas, là ça me gêne moins je ne la regarde plus depuis 2 ans !

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    Moi qui avais repris mon blog un peu cahin-caha, cette panne prolongée m’a redonné l’envie furieuse de faire des billets, allez comprendre quelque chose 
    Bref je suis heureuse de vous retrouver après quelques visites chez vous je serai opérationnelle.

    Vive internet 

  • Sidérations - Richard Powers

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    Depuis ma lecture de Le temps où nous chantions de Richard Powers je n’ai plus lu l’auteur car ses récits ne m’attiraient pas vraiment mais je crois que j’ai eu manifestement tort.
    Je viens de lire le dernier de ses romans et là je suis prête à lui accorder cinq étoiles sans aucune restriction.

    Voici l’histoire de Robin et Théo Byrne.  
    Robin est un petit garçon autiste à l’intelligence étincelante, Théo lui est astrobiologiste.

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    Des exoplanètes 

    Théo est créateur d’exoplanètes !! bon un peu d'explications : il crée des mondes imaginaires peuplés de planètes où il invite son petit garçon. C’est l’évasion qui aide celui - ci  à tolérer la vie comme elle est.

    Ils sont seuls et vivent un peu en autarcie, Alyssa la mère de Robin est morte récemment, Robin fréquente l’école mais la vie est dure pour un enfant comme lui. La tolérance des enseignants et enfants est très précaire hélas.

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    Le père tente de faire oublier à l’enfant les difficultés de l’école : 
    « Un soir de la mi-août, il demanda une planète avant de se coucher. Je lui offris Chromat. Elle avait neuf lunes et deux soleils, l'un petit et rouge, l'autre grand et bleu. Ce qui produisait trois types de jour de longueur différente, quatre types d'aube et de couchant, des dizaines d'éclipses possibles, et d'innombrables saveurs de crépuscule et de nuit. La poussière dans l'atmosphère transformait les deux types de lumière solaire en aquarelles tourbillonnantes. Les langues de ce monde avaient pas moins de deux cents mots pour désigner la tristesse et trois cents pour la joie ».

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    Ecologistes dans l’âme père et fils sont en veille permanente pour surveiller l’extinction des espèces, les ravages du climat, la souffrance animale. 
    Robin hypersensible tolère mal ces destructions annoncées et fort des convictions de sa mère il dessine sur le sujet en permanence.

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    Les ravages du climat ? 

    Bientôt c’est le parcours du combattant pour Théo qui risque de voir son fils contraint de prendre des traitements miracle pour freiner son émotivité et son instabilité émotionnelle. 

    Ne voulant pas que l'on administre un traitement à base de psychotropes à son fils il fait appel à une de ses connaissances , un neurologue qui travaille sur la cartographie des émotions, neurologue qui m’a rappelé  Antonio Damasio dont les livres m’ont passionné. 

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    la cartographie de nos émotions 

    Le neurologue lui  propose un traitement expérimental, exempt de toute chimie et basé sur le feedback neurologique permettant de rééduquer les perceptions et les émotions à l’aide d'enregistrements faits autrefois sur la mère de Robin.

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    Robin nous rappelle combien passons à coté des beautés du monde, des choses importantes. 
    « Les choses les plus banales ralentissaient son pas. Une fourmilière. Un écureuil gris. Une feuille de chêne sur le trottoir, aux nervures rouges comme de la réglisse ».

    Il est fort d’un espoir fort « T'inquiète pas, papa. Nous, on trouvera peut-être pas la solution. Mais la Terre, si »
    L’empathie de Robin pour le monde se développe.

    Ce père qui enveloppe son enfant de tendresse et fait preuve d’une complicité poétique, est émouvant, leurs échanges sont magnifiques, parfois drôles, la relation est fusionnelle entre le père et le fils. Théo est paniqué par l’impossibilité qu’il a d’aider son fils.

    L’auteur sait à merveille enrichir son propos d’images magnifiques, de poésie, de philosophie et de littérature 
    Les résultats du traitement dépassent vite toutes les espérances, mais… car il y a forcément un mais ! 

    J’ai tout aimé dans ce livre : les personnages, la relation père-fils d’une profondeur et d’une émotion rares. 
    J’ai aimé la façon d’aborder l’autisme, la rage de l’homme de science, l’érudition scientifique omniprésente.

    Ne vous laissez pas repousser par le coté scientifique ou par l’extravagance de l’imaginaire de Théo, ses constructions, ses hypothèses. Laissez-vous envoûter.

    Ses allusions à l’univers comme à un être vivant et à notre moi comme un tout et un rien à la fois m’a fait rouvrir un livre puissant et qui m’occupe toujours l’esprit après bien des lectures : L'advaita  Vedanta.

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    Dans le premier roman de Richard Powers je me souviens que déjà le père était un fan de mécanique quantique. L’auteur rend la science omniprésente et sait éveiller la curiosité du lecteur, alertant celui ci  sur la disparition programmée de notre monde actuel même s’il nous laisse une petite lueur d’espoir. On devine la proximité avec l’inoubliable Des fleurs pour Algernon  de David Keyes.

    Un livre splendide, magnifique, fort, émouvant, profond. 

    L'avis de Sibylline 

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    Les livres :

    Sidérations  - Richard Powers  - Traduit par Serge Chauvin  - Editions Actes Sud 
    L'Advaita Vedanta  - Dennis Waite  - Editions Almora 2015
    Des fleurs pour Algernon - Daniel Keyes  - Editions J'ai lu 

  • Bribes et brindilles de la cabane

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    « Cette plantation d’épinettes poussées en orgueil et fières comme des montagnes est un temple du silence où se dresse ma cabane. Refuge rêvé depuis les tipis de branches de mon enfance. »

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    « Je reste ici à manger du riz épicé près du feu, à chauffer la pièce du mieux que je peux et à appréhender le moment où je devrai braver le froid pour remplir la boîte à bois. »

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    « Le thé noir à la cardamome bout sur le poêle. J’ai la langue brûlée à force d’espérer que le baume des Indes coulant dans ma gorge saura réchauffer mes os. Ou redonner à mon squelette une posture moins accablée. »

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    « Moi aussi, je mènerai un combat, mais sans armes, sans vandalisme, sans sensationnalisme. Dans les limites légales de la désobéissance civile et dans la sagesse de Thoreau. Je planterai des arbres par milliers, je sèmerai des fleurs pour nourrir les rares abeilles, je vivrai de ma terre en métamorphosant la plantation d’épinettes en espace où la faune et la flore seront foisonnantes. Avec chaque sou économisé, j’achèterai toutes les forêts privées et les champs avoisinants en monoculture, et je les laisserai en friche, fleurir sans coupes, pousser en paix. Ma vie reprend du sens dans ma forêt. »

    Le livre : Encabanée - Gabrielle Filteau Chiba - Editions Le Mot et le Reste