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Le Fil sans fin - Paolo Rumiz

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J’ai fait cet été quelques lectures plombantes pour le moral autour du réchauffement climatique, je n’en parlerai pas ici parce que les récits ne tenaient pas vraiment la route mais furent suffisants pour me rendre très très morose.

Alors j’ai décidé de me faire du bien avec le dernier livre de Paolo Rumiz. Un auteur que j’aime énormément et qui est très présent sur ce blog.
Son dernier livre est de ceux qui peuvent enclencher la polémique, et bien tant pis je me lance.

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Amatrice Aout 2016

Lors d’une randonnée, les pas de P Rumiz le portent à Amatrice, une des villes pratiquement rayée de la carte par un séisme le 24 août 2016.

Il découvre des ruines laissées à l’abandon, vidées de toute vie. Un spectacle sinistre signe manifeste de l’incurie des politiques plusieurs années après le séisme.

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Quand quelques jours plus tard il voit la statue de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe, Paolo Rumiz fait un rapprochement entre ce qui s’est passé des siècles plus tôt et ce qui se passe aujourd’hui en Italie et ailleurs en Europe. L’Europe dont Rumiz nous dit qu’elle a toujours été un espace de migrations.
Il décide de partir sur les traces de ce saint patron.

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Saint Benoît expliquant la règle (miniature du xive siècle).

Avec une formule restée célèbre Ora et labora et lege et une Règle difficile et exigeante, Benoît va lutter à sa façon face à l’anarchie qui a suivi la chute de l’Empire romain, face aux hordes barbares qui dévastent et qui n’ont rien à voir avec la migration des dépossédés d’aujourd’hui.

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Il va suivre la trace du Saint et de son oeuvre à travers les abbayes et monastères d’Europe à un moment où ils incarnaient la résistance.
L’Europe dont Rumiz nous dit qu’il a toujours été un espace de migrations.

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Sankt Ottilien près de Fribourg en Brisgau

L’Italie bien entendu, San Giorgio Maggiore ou Praglia,  mais aussi Marienberg au Tyrol, Sankt Ottilien en  l’Allemagne, Cîteaux et Saint Wandrille pour la France , la Suisse à Saint Gall ou Pannonhalma en Hongrie 

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Citeau en Bourgogne

Un réseau d'abbayes communicant entre elles, basées sur un même élan.
Monastères où  travail manuel et intellectuel se confondent, où la richesse repose sur un travail quotidien bien fait et sur l’exceptionnel comme la copie ou la restauration de manuscrits.

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Saint Wandrille 

Une vie tournée vers le collectif, cuisines, jardin des simples, ruchers, ateliers, scriptorium.
Une vie de labeur et de prières qui n’exclue pas la rigueur de la pensée, ou l’art du chant.

Une sorte d’équilibre retrouvé après les invasions et qui permet un élan vital vers la reconstruction. 
Faire reculer la peur, redonner de l’espoir. Des langues différentes mais une même culture .

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Saint Gall en Suisse 

Peut on balayer d’un revers de mains nos origines, nos racines culturelles, je ne suis pas croyante du tout mais je ne vois pas comment nier mes racines européennes de traditions chrétiennes.

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Abbaye millénaire de Pannonhalma en Hongrie

Pour P Rumiz c’est ce qui est à retrouver c’est un élan qui nous permet de lutter contre l’absolutisme, contre les fondamentalistes de tous bords, contre les pilleurs de la terre. Et tout cela en respectant nos identités culturelles, politiques, linguistiques ou juridiques.

 

Paolo Rumiz met sa prose virtuose au service d’une idée.
Il attend un  prodigieux élan de reconstruction de l'Europe, sans autres guerres, en tissant un solide réseau entre les peuples comme l’a su fait Benoît en son temps. 

Une Europe unie, solide et solidaire sans exclusion.
C’ est son voeu et c’est le mien. A voir ce qui se profile pour les élections en Italie on se dit que P Rumiz n’a pas été suffisamment lu.

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Le Livre : Le fil sans fin - Paolo Rumiz - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Arthaud 

Commentaires

  • Il faut toujours lire ce qui dérange ! Et surtout Paolo Rumiz qui, personnellement, ne m'a jamais dérangée mais toujours stimulée et en qui j'ai bien souvent retrouvé mes propres préoccupations tout autant que mes propres aspirations.
    Je lirai ce livre, bien sûr, comme les précédents.
    Bon week end.

  • j'aime cet écrivain dont j'aime la pensée car toujours ouverte vers l'autre et curieux de tout

  • Comment ne pas avoir envie de s'unir à ce prodigieux élan européen, solidaire ?
    Il ne peut être question de renier ni origines ni histoire socio-culturelle, il nous faut les connaître le mieux possible pour voir à quel point elles sont le lien qui tous nous réunit.
    Je le lirai, moi aussi, merci dame Dominique

  • ce lien est vraiment important et doit nous permettre de maintenir une Europe de la solidarité et de la culture en effet, les résultats en Italie doivent nous servir d'avertissement

  • Pourquoi pas? cet été j suis allée à Solesmes (ce sont bien des bénédictins?), la messe en grégorien est un beau moment (et on a les traductions, alors je suis!)

  • c'est un lieu un peu magique selon mon souvenir

  • Je suis tout à fait d'accord avec cet auteur, les racines chrétiennes sont très profondes, ce sont elles qui ont façonné l'Europe, mais hélas nous voilà aux prises avec Allah, qui aime par dessus tout détruire tout ce qui n'est pas lui ! Il faudra donc lutter pour essayer de les garder.
    Belle journée

  • je ne suis pas 100 % d'accord avec ton avis sur Allah qui est comme le Dieu chrétien ce qu'en font les croyants je crois mais oui nos racines sont profondes et même si elles ne peuvent nous pousser à nous replier sur nous même il est bon de ne pas les oublier

  • un écrivain qui j'aime particulièrement

  • C'est une sorte d'histoire culturelle religieuse de l'Europe, donc? Ca m'intéresse. La partie "et lege" de la formule n'est-elle pas un peu tombée dans l'oubli? Il me semble qu'on voit plus souvent "ora et labora".
    Je ne suis pas du tout d'accord avec le commentaire précédent sur un Allah supposément destructeur, d'une part parce que c'est une vision bien trop réductrice de l'Islam et d'autre part parce que le christianisme tel qu'il a évolué au fil des siècles est loin d'être sans reproches.

  • Rumiz ne présente absolument pas l'islam comme le grand satan, son propos est beaucoup plus positif et s'appuie sur nos capacités d'européens à faire vivre nos nations en harmonie par le biais de la culture en particulier

  • Saint Benoît est fêté comme le patron de 'Europe, entre autres. Ce livre doit être très intéressant ! Oui, on attend en frémissant le résultat des élections en Italie demain...

  • le résultat est vraiment navrant et vient renforcer les idées que Rumiz défend dans son livre

  • Un écrivain que j'aime lire et je le suivrai volontiers sur ce terrain-là aussi. Merci, Dominique.

  • un auteur que l'on suit une fois qu'on y a gouté

  • C'est heureux qu'un livre fasse du bien, l'actualité, sa réalité n'est pas réjouissante, «plombante» est bien le mot..
    C'est bien d'attirer notre attention sur cet écrivain voyageur qui insiste sur nos racines européennes.

  • j'apprécie la façon qu'à l'auteur de défendre ses valeurs qui n'ont rien à voir avec un repli sur soi et une fermeture à l'autre mais bien plutôt une réflexion plus large et donc plus intéressante

  • Les romans et autres livres sur l'avenir de la planète commencent à être légion, et tout ne doit pas être de bon niveau. J'aurais été curieuse de savoir lesquels ne tenaient pas la route pour les éviter...
    Sinon, j'ai un Paolo Rumiz sur mes étagères depuis une éternité (et en suis toute honteuse)

  • j'ai lu par exemple 42 degrés d'un auteur allemand Wolf Harlander, le thème et le début m'ont plu mais ensuite le scénario s'enlise un peu et perd en crédibilité il est un peu trop didactique à mon gout

  • Je n'ai jamais lu Rumiz mais je lirai bien certains de ses livres sur l'Italie. Ma soeur a lu Appia, je crois qu'elle a beaucoup aimé.

  • je te recommande le premier traduit en français Aux frontières de l'Europe

  • Grâce à toi j'ai lu deux livres de cet auteur je sens que je vais en ajouter un troisième.

  • celui là est surement le plus personnel de l'auteur du moins à mon avis

  • Quel joli fil tu nous offres là, un fil de réflexion, un fil d'espérance ? Nous vivons des choses très difficiles depuis presque trois ans, il nous faut rester vigilants et en comprendre les dessous, vaste programme ! Je n'ai pas encore regardé les résultats des élections italiennes, souhaitons le meilleur aux italiens. Douce soirée Dominique, ce titre est bien sûr noté. brigitte

  • Depuis ton commentaire les résultats sont tombés et c'est d'une tristesse infinie qui vient donner raison à Paolo Rumiz pour nous dire à tous ne nous endormons pas !!

  • Je suis en pleine lecture et bravo pour ton billet, ce n'est pas facile d'en parler. Je vois ce que tu veux dire avec l'aspect polémique. C'est ma première lecture de l'auteur et j'aime énormément, j'apprends beaucoup de choses, j'aime son emportement, son côté excessif parfois. Je suis bluffée par ses connaissances et son expérience. Peu importe que je sois d'accord avec lui ou pas, c'est stimulant. Bref, j'en ai déjà un autre sur ma PAL.

  • j'ai lu a peu près tous ses livres et j 'ai toujours été emporté, il est bluffant c'est vrai, ici c'est certainement son livre le plus personnel et comme toi j'aime le coté enthousiaste même si parfois il en rajoute un peu

  • Je ne connais pas cet auteur. Merci Dominique !
    "un solide réseau entre les peuples comme l'a fait Benoit", c'est à quoi l'on rêverait pour les années à venir.

  • nous avons a gagné à de temps à autre regarder le passé et s'en inspirer

  • Voilà un très beau voyage que nous propose Paolo Rumiz ainsi qu'un message qui reste toujours d'actualité. Je note l'abbaye de Saint Gall en Suisse dont je ne me doutais pas de l'existence et qui sera sûrement l'objet d'une visite de notre part prochainement !
    Je ne comprends pas trop les polémiques qu'il y a toujours sur les racines chrétiennes de l'Europe. Je ne suis plus croyant, mais dire que l'Europe a des racines chrétiennes très forte est tout simplement une vérité, et ça ne veut surtout pas dire qu'elle n'est pas ouverte aujourd'hui à d'autres religions. Jacques Chirac, si je me souviens, avait refusé que cela fût inscrit dans la Constitution Européenne, et ça m'avait laissé dubitatif.
    Sinon, sur le premier thème que tu mentionnes (réchauffement climatique), mon épouse avait lu "Triple Zéro" de l'écrivaine australienne Madeleine Watts, qui lui avait beaucoup plu (https://etsionbouquinait.com/2022/07/11/madeleine-watts-triple-zero/)

  • Je suis d'accord avec toi, bien qu'athée, renier nos origines chrétiennes, reviendrait à nous priver de toute compréhension de l'art et de la littérature européenne ! Quand on voit la montée des extrêmes partout, on peut être pessimiste, en effet !

  • Il me le faut. Rumiz ne m'a jamais déçue et m'a emportée pour des voyages érudits et aventureux.

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