Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Littérature française et francophone - Page 6

  • Dans les pas de Marcel Proust - William Friedkin

    proust

    Parfois l’amour des livres peut surprendre.
    Je me souviens de mon étonnement en apprenant qu’Orson Wells était un fan de…Montaigne !

    Et bien je viens d’avoir une surprise du même genre.Connaissez-vous le réalisateur de l’Exorciste, film célèbre s’il en fut, il a aussi commis French Connection ?

    proust

    Son nom est William Friedkin, aujourd’hui je vais vous le présenter, non comme un réalisateur, mais comme celui qui a mis ses pas dans les pas de Proust.

    Son petit livre est préfacé par quelqu’un que j’aime beaucoup : Jérôme Prieur.
    Il est traduit par Nicolas Ragonneau grand spécialiste de Proust.
    Un court moment j’ai cru à un canular du genre Gary et Ajar, mais non pas du tout, William Friedkin a bien écrit ce texte qui fut publié par le New York Times le 20 mai 2017.

    proust

    Sherazade des temps modernes

    Pour Friedkin, La Recherche est un livre essentiel. Il l’a découvert grâce à sa femme …Jeanne Moreau

    Comment tout ça est arrivé ?
    « Jeanne a commencé à me lire le texte et à me le traduire instantanément.
    Je l’ai trouvé extrêmement beau et profond, et… je continue à lire Proust chaque jour. » avouez que c’est mieux que des boutons de manchette comme cadeau de noce !

    Friedkin est tombé sous le charme de Proust et va lire tout ce qu’il peut trouver sur l’écrivain, il lit la biographie de Jean-Yves Tadié et dans son entretien avec Nicolas Ragonneau, (Pour retrouver l’interview complet c’est ici), il demande à celui-ci de remercier Tadié « Dites-lui s’il vous plaît combien j’admire son livre. Pour moi, qui ai lu tout ce que je pouvais trouver, c’est le livre le plus définitif sur Proust, celui que je crois le plus. Et dites-lui que ce fut une grande expérience de lecture »

    Et surtout il va partir sur les traces de l’écrivain.
    « Dès que vous avez lu Proust, cela devient une partie de votre vie. »

    Il va arpenter le Ritz, chercher à visiter le lycée Condorcet, et bien entendu il va jusqu’à Illiers-Combray, là où dit-il « on se rapproche le plus du monde de Proust ».

    proust

    Il est devenu Proustomaniac
    « Et maintenant, comme j’ai traversé tous les tomes, je lis différents passages. Parfois je lis un passage hors de son contexte, c’est comme écouter de la musique quand vous voulez écouter un de vos passages favoris. Ainsi je le lis tous les jours et c’est vraiment étrange parce que… je n’avais évidemment rien en commun avec Marcel Proust, absolument rien. Nous avons grandi à des époques différentes, nous avons des expériences et une éducation très différentes, mais j’ai trouvé une certaine… non pas similitude, mais une parenté et une humanité dans l’œuvre de Proust qui me saisissent dès la première phrase. »

    Ce petit livre est un bijou pour tout amateur de Proust et il va prendre place dans ma bibliothèque à la lettre P évidemment

    proust

    Le livre : Dans les pas de Marcel Proust – William Friedkin – Traduction Nicolas Ragonneau – Éditions La Pionnière 2019

  • Un Tableau un livre Monsieur Courbet

    « Je retrouvais un pays »

    Vue-d’Ornans.jpg

    Vue d’Ornans

     

    « En s’approchant on distingue un chemin de campagne ombragé par quelques arbres fruitiers, peut-être des cerisiers, ainsi que deux femmes, deux demoiselles de village, deux petites silhouettes sous leurs ombrelles jaunes et rouges, qui marchent sur ce chemin. »

    Gustave_Courbet-_ Paysage_à_Ornans .jpg

    Paysage à Ornans

    « Je connais ce chemin je l’ai déjà emprunté : d’Ornans, il mène à ce vallon reculé ; peut-être suffit-il d’une demi-heure à peine pour arriver jusque là ; l’ombre, la fraîcheur de l’ombre sous les cerisiers, je l’ai déjà respiré comme la chaleur – son bruit sourd – de cette après-midi d’été. »

    courbet.jpg

    « Je me souviens d’une sensation verte, formidablement verte. L’étendue verte d’un champ qui scintille au soleil. »

    « Mais, ce vert je le comprends aujourd’hui, possède encore la valeur d’un Petit pan de mur jaune.
    C’est ainsi que je devrais écrire (…) C’est ainsi toujours que le ciel devrait éclairer la terre, la vie, l’écriture. »

     

    Le Tableau : Paysage à Ornans-Musées royaux des Beaux-arts de Bruxelles.
    Le Livre : Bonjour Monsieur Courbet – Jean-Pierre Ferrini – Éditions L’un et l’autre Gallimard

  • Bribes d'hiver

    grains rouges.jpg

    Je m’en retourne à mes jardins d’hiver.

    « L’hiver est une maison de verre. On ne voit plus briller dans les arbres ce vieil or, cet oranger et ces bruns chauds, ce jaune vif et ce rouge d’automne qui accrochaient encore aux branches un peu du soleil et des désirs de l’été, quelque chose comme la lumière tardive de l’amour »

    rouge-gorge-sous-la-neige-51102797-7d59-43d2-8db8-e321bb254288.jpg

    « À présent, le grand tilleul est d’un noir nu : un tronc et quelques branches, de pauvres raisons d’être. Mais il y a encore, jusqu’au cœur de l’hiver, dans les nids déserts des oiseaux, les brindilles de leur chant et la mémoire de leurs envols. Désormais, il faut s’obstiner à chercher dans les mots un peu de chaleur, puisque c’est par là que passent les choses humaines, les joies et nos affaires de cœur »

    Le livre : Le Jardin sous la neige – Jean-Michel Maulpoix- Éditions Mercure de France

  • Bribes autour des livres

    bibliothèque.jpg

    « S’asseoir dans une vénérable bibliothèque, à une place qu’on souhaite toujours la même, tant lire est une activité cérémonielle qui exige le respect d’un rituel. Savourer la paix, le silence et la clôture qui, l’espace de quelques heures, vous soustraient au vacarme d’un monde agité, attendre les ombres bienveillantes qui déposent devant vous, comme la promesse du jour, les livres en pile. On peut y voir une image assez ressemblante du bonheur. »

    Painting_of_David_Hume.jpg

    Heinrich_Heine.PNG

    Henry_James_by_John_Singer_Sargent_cleaned.jpg

    Hume     Heine    James

    « La France est une civilisation de la volupté. Elle est une langue et une littérature, le pays où tout, selon Mallarmé, doit aboutir à un livre, et elle est un sexe. Michel Del Castillo s’inscrit dans la longue cohorte de ces écrivains venus d’ailleurs, de Hume à Henry James, en passant par Heinrich Heine, pour lesquels la France est femme, une terre que le long commerce entre les sexes a façonnée et polie. » (Mona Ozouf à propos du livre de Michel Del Castillo : Colette une certaine France)

    henri-mauel-colette-1600.jpg

    Le Livre : La Cause des livres – Mona Ozouf – Editions Folio Gallimard

     

     

     

     

  • Des voyages extraordinaires

     

    jules verne.jpg

    J’ai relu cet été un peu de Jules Verne et un essai de Julien Gracq sur l’auteur.

    IMG-0467.jpg


    Cela m’a donné envie de modifier ma chronique écrite il y a 4 ans sur un livre de Jean-Yves Tadié que j’avais beaucoup aimé.

    Un auteur que Jean-Yves Tadié a lu « en entier entre dix et treize ans » Julien Gracq, lui, a lu Jules Verne enfant mais en bibliothèque et il attend l’âge adulte et la parution en poche de l’œuvre pour tout racheter et tout relire.

    voyages.jpg


    Un auteur qui aimait et admirait Edgar Poe ou Hoffman mais aussi Chateaubriand et Stendhal. 
    Les romans de Jules Verne sont épiques, humoristiques, techniques mais par-dessus tout c’est « une merveilleuse invitation à regarder le monde ».
    Un titre ou deux ou trois ... Cinq semaines en ballon, Voyage au centre de la terre, le Château des Carpates ou Vingt mille lieues sous les mers.

    verne.jpg

    Jules Verne a dit « Je crois vraiment que c’est ma passion des cartes et des grands explorateurs du monde entier qui m’a amené à rédiger le premier d’une longue série de romans géographiques. » Il trouvait ses sources chez Elisée Reclus, les noms de ses personnages en imitant Dickens.

    Vingt-Mille-Lieues-sous-les-mers-1089146.jpg

    En plusieurs courts chapitres J-Y Tadié inventorie les romans avec des thèmes comme le train, la mer, les navires, le volcan d’or ou la ville flottante.
    Il nous montre un Jules Verne toujours tourné vers l’avenir, ses personnages ne ruminent jamais, ils regardent droit devant eux.
    Saviez-vous qu’il imagina une ville flottante, du genre de celles que les urbanistes prévoient aujourd’hui pour faire face à la montée des océans ! Sacré bonhomme ! 
    Les voyages et les découvertes furent ses sujets de prédilection ainsi que l’affrontement de l’homme à la nature : le pôle, les volcans, la lune, les fonds sous-marins...

    Julien Gracq lui nous livre ses souvenirs de lecture
    « Je voudrais vous dire pourquoi ces retrouvailles m’ont tellement frappé. La lecture de Jules Verne avait donné naissance pour moi à deux objets véritablement fétiches qui m’ont fasciné très longtemps. Il y a le boomerang (titre d’un roman) et puis l’autre c’est dans Mathias Sandorf et la grille qui permet de crypter un message. »

    14158781_unnamed-1.jpg

    Le petit livre de Tadié est tout à fait passionnant pour qui a lu dans son enfance ou plus tard les romans de Jules Verne. Loin de la biographie il nous dit surtout son émerveillement, sa passion pour ces aventures, sa peur parfois et voilà ce qu’il confie :
    « Je suis atteint d’une étrange maladie, qui remonte à une enfance où je crains d’avoir fait une considérable provision de tristesse : je coïncide avec l’histoire que je lis au point de m’y transporter, d’éprouver les sentiments des personnages, d’être gai ou triste avec eux. C’est pourquoi je souhaite que leur histoire finisse bien. Comme les producteurs américains d’autrefois, j’exige un happy end. Quand on vieillit, ce n’est pas raisonnable. »

    maxresdefault.jpg

    Julien Gracq lui évoque l'émerveillement de sa découverte, enfant, des Voyages extraordinaires, analyse les vertus littéraires et montre l'aspect géographique de l'œuvre.
    Gracq atteste bien de sa fidélité à l’émotion ressentie la « première fois » 

    L’essai sur Jules Verne aujourd’hui contient aussi les textes de Michel Serres et Régis Debray mais j’avoue que je n’ai pas trouvé plaisir ou intérêt à les lire hélas.

    IMG-0490.jpg

    Les livres :
    Regarde de tous tes yeux, regarde ! - Jean-Yves Tadié - Éditions Gallimard l’un et l’autre
    Jules Verne aujourd’hui – Julien Gracq - Michel Serres -Régis Debray
    Éditions Le Pommier

     

  • Un Tableau un livre Poussin au paradis

    paradis terrestre.jpg

    « Pour peindre le Paradis terrestre, Poussin a figuré des arbres touffus. C’est une toile qui ne se révèle que d’assez près : alors on y pénètre et on est ravi – et dans ce dernier sentiment il y a celui d’une réalité essentielle dévoilée par le peintre. »

    Le Livre : Au jour le jour - Paul de Roux - Editions le Bruit du temps
    Le Tableau : Le Paradis terrestre – Nicolas Poussin - Musée du Louvre