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Littérature française et francophone - Page 3

  • Sur la lune

    Où étiez-vous le 20 juillet 1969 ?

    Moi je me souviens. J’étais infirmière et de garde en chirurgie à l’hôpital de l’Antiquaille à Lyon.

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    Je me souviens de façon précise avoir fait une pause pour écouter l’annonce à la radio, un homme avait marché sur la lune.

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    « Une nuit, celle du 20 juillet 1969, sur la terrasse de la maison, en observant à la jumelle une pleine lune si proche de la Terre qu’on en voyait tous les reliefs, nous écoutions sur le transistor le récit des premiers pas de l’homme sur la lune.

    On pouvait cette nuit-là, en y glissant un brin d’imagination, presque distinguer le vaisseau spatial et l’homme en blanc.

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    (…) Comme ce souvenir est vif ! Et combien sont présents en moi ceux en compagnie desquels je me trouvais cette nuit-là. »

     

    Et par ricochet je vous propose la version espagnole de l’évènement :

     

    « Je suis couché sur le lit (…) avec entre les mains un livre ouvert Voyage au centre de la terre, lu de si nombreuses fois que j’en sais par cœur des passages entiers. (…)

    Apollo XI a décollé il y a exactement deux heures et dans 45 minutes rompra avec son orbite circulaire autour de la terre. (…)

    A la cent deuxième heure, exactement, le module lunaire se posera dans cette plaine que l’on appelle mer de la tranquillité »

     

    Les livres :

    Chemins de Traverse – Edith de La Héronnière – Éditions Klincksieck
    Le vent de la lune - Antonio Muñoz Molina – Traduit par Philippe Bataillon - Éditions du Seuil

  • Lieux d'enfance

    Où s’est déroulée votre enfance ? ce lieu, cette région ou même ce pays vous a sans doute marqué.

     

    Parfois ce lieu change comme le pays de Barry Lopez qu’il ne reconnaît plus et il s’interroge

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    « Que restera-t-il à mes enfants ? »

    « Enfant j’ai grandi dans la vallée de San Fernando en Californie. »

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    « A Chaque fois que je marche avec un enfant je pense à tout ce que j’ai vu disparaître au cours de ma propre vie. »

    « Le chant aigu du troglodyte des forêts, le parfum entêtant de la propolis sous le vent des saules, la brillance des copeaux éparpillés par les castors »

     

    Vous êtes peut-être une ou un exilé comme l’enfant caché tentant d’échapper à un destin presque écrit. Que serait-il advenu si aucun pays ne vous avait accueilli ? s’il jamais personne n’avait accueilli G.A Goldschmidt fuyant le nazisme.

     

    « La mémoire ainsi se fait de coups de vents soudains qui font onduler l’herbe haute et se froisser les feuillages des grands hêtres qui semblent étirer les branchages, les faire se heurter. On dirait alors la grande rumeur de ces vents de mer qui passent sur le jardin. »

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    « Plus les lieux se faisaient familiers, plus nombreux se faisaient ceux où nous n’allions plus, la piscine de plein air avec ses planchers gris, le jardin municipal où on n’avait plus le droit de s’asseoir. »

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    « Ce jour-là le charbonnier qui portait un béret distribuait sur le pas de sa porte de grandes cartes de l’Allemagne cartonnées (...) Il en donnait une à chacun, je m’approchais un des derniers et il me dit :
    « Du bekommst keine du bist keine Deutscher » « Toi tu n’en auras pas tu n’es pas un allemand.»

     

    Les livres :

    A ciel ouvert – Barry Lopez – Traduit par Jacques Mailhos – Éditions Gallmeister

    Une langue pour abri - Georges-Arthur Goldschmidt – Éditions Créaphis

     

     

     

  • Bribes flaubertiennes

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    Croisset

    « Voilà un lieu dont le nom ne serait connu de personne s’il n’avait constitué trente-cinq années durant le nid du maître.

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    Contrairement à l’expression inventée post mortem par un cuistre, Gustave ne fut jamais l’ermite de Croisset car il partait souvent en villégiature, en voyage, et, à partir des années 1850, il passa chaque hiver plusieurs mois à Paris »

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    Croisset Le Gueuloir

    « Quand les Prussiens envahirent Croisset en novembre 1870, Gustave s’enfuit à Rouen avec sa mère, non sans avoir auparavant enfoui dans le jardin des manuscrits et des lettres qu’il déterra intacts à son retour. Pendant son absence, quarante soldats prussiens s’entassèrent dans la maison. Quand après leur départ il réintégra les lieux, il fut surpris qu’ils n’eussent pas dérangé l’ordre du cabinet ni de la maison tout entière »

    Le Livre : Dictionnaire amoureux de Flaubert – Régis Jauffret- Éditions Plon

  • bribes de soleil couchant bribes de soleil levant

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    Coucher de soleil sur la Canche à Etaples. Eugène Boudin

     

    Gloire des ports dans le soleil couchant..

    « Mélancolie tragique des rades au crépuscule, quand le globe de feu et de sang, pareil au destin que rien n’arrête, rapide glisse vers le lit des vagues vertes, et descend.
    Gloire et deuil somptueux des jetées envahies par l’ombre, et des phares lointains qui s’allument, à l’heure muette où tout frissonne de quelque songe.. »

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    Claude Monet-Impression soleil levant-Musée Marmottan

    « Celui qui est né dans les villes puissantes, où la mer clapote doucement contre les quais, tandis qu’au loin on l’entend qui gronde, et bat les blocs ; celui qui a ouvert les yeux dans les maisons qui font face au port, où les grands bateaux dorment, pour une nuit à l’ancre, et sentent déjà l’odeur de houille du départ (…) celui-là, jamais, ne voit venir le soir sans rêve ; et, pour lui, à tous les flots des hommes et des choses se mêlent, en murmurant, les ondes de la brume et les vagues de la mer »

    Le Livre : Ports et rivages anthologie – André Suarès - Gallimard

  • Bribes et conseils aux réfractaires de Proust

    Elles sont trois à s’être lancées depuis quelques semaines: Myriam, Keisha et Claudialucia

    Vous hésitez ? Je vous conseille ce livre réjouissant pour vous mettre en jambes.

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    Conseils aux réfractaires

    « À force d’être décortiquée par de savants proustologues caparaçonnés de diplômes universitaires, À la recherche du temps perdu a fini par apparaître à beaucoup comme un monument de culture mortifiante et d’ennui obligatoire, qu'il faut attaquer au piolet par la face Nord et gravir pas à pas dans la douleur, comme un chemin de croix, pour accéder enfin à l’ivresse des sommets et à la rédemption littéraire. »

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    Salon des Verdurin

    « Prenez la liberté de butiner au gré de vos envies : vous n'êtes pas obligés de commencer par le premier chapitre.
    Un seul mot d’ordre : « Amusez-vous »

     « Une phrase vous rebute par sa longueur ? Rien de plus normal. Ne vous découragez pas, ne vous crispez pas sur votre appréhension. Revenez-y sans porter de jugement négatif ni sur vous – « Je suis nul, je n'y arriverai jamais… » – ni sur l’auteur – « Son style est illisible… ». Laissez-vous porter par les mots : plus l’eau est profonde, mieux le nageur flotte. »

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    « Vous ne regretterez pas cet effort, car vous allez pénétrer dans une inoubliable galerie de portraits.
    Vous verrez l’inénarrable Mme Verdurin sangloter d’amabilité et déguster son croissant, Françoise s’activer à ses fourneaux comme Michel-Ange dans son atelier, Charlus s’extasier sur la Mèche de Morel. »

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    « Vous ferez la connaissance de la belle, futile et cruelle Oriane de Guermantes, avec sa langue bien pendue et son cœur sec, de la maladive tante Léonie, tapie dans l’ombre de sa chambre de province comme une araignée au centre de sa toile, de la vieille marquise de Cambremer, revêtue de tous les ornements de son sacerdoce mondain – et de tant d’autres… »

    « Je vous envie… »

    Le Livre : Proust pour rire – Laure Hillerin – Éditions Flammarion

     

  • Se construire une bibliothèque

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    Se construire une bibliothèque

    Voilà la deuxième chronique consacrée au livre de Marie Gillet comme promis.

    Quel amateur de livres n’a pas rêvé d’avoir une bibliothèque, mais attention, une vraie, une grande.
    « J’ai vécu dans des appartements ou des maisons dont les murs étaient recouverts de livres, ce qui me semblait le comble de la réussite. »

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    « Je vais me faire une bibliothèque, une vraie, avec des étagères jusqu’au plafond et j’aurai une échelle pour atteindre ceux qui seront tout en haut. »

    Ah comme les lectrices, lecteurs fanatiques se ressemblent. J’ai rêvé aussi de cette bibliothèque, vous savez un peu comme celle d’Alberto Manguel.

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    Mais avec ou sans bibliothèque, les livres ont joué leur rôle, « ils sont toujours restés tout près, me retenant quand je trébuchais. »
    « Ils furent tous là près de moi, disponibles et ardents. »

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    Marie nous parle de tous les livres « Il n’y a pas eu autour de moi de petits livres, de grands livres, de mauvais livres, de bons livres mais tous les livres. »

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    Dans la prochaine chronique il sera temps des les ouvrir ces livres-chevaliers si précieux.

    Le livre : Ma vie est un fusil chargé - Marie Gillet –Les Impliqués Éditeurs