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Histoire - Page 15

  • Sapiens - Yuval Noah Harari

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    Il y va carrément Yuval Noah Harari : une histoire de l’humanité, rien de moins ! Vous ne serez pas étonné qu’avec un sujet pareil le livre fasse 500 pages en grand format, mais j’ajoute immédiatement que la lecture, elle, est on ne peut plus facile.

     

    La question qui se pose immédiatement c’est comment traiter un sujet aussi vaste et rester d’une lecture aisée ? Le talent !

    Mettez dans un même sac l’histoire de l’homo sapiens, la naissance de l’agriculture, le moment de la naissance de l’écriture, le lien entre sexe et guerre, le pourquoi des sociétés majoritairement dominées par les hommes, la place de l’argent dans l’évolution des sociétés, le capitalisme et la génétique, et j’en oublie !

     

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    Quelques exemples ?

    « Si vous fourrez 10 000 chimpanzés dans le stade de Wembley ou les Chambres du Parlement, vous aurez le chaos. Mais si vous prenez 10 000 personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant, elles peuvent coopérer et créer des choses étonnantes. » je sais pas vous mais moi ça me met en joie ...

     

    J’ai été absolument sidérée par l’idée que l’invention de l’agriculture fut un mauvais virage dans le développement de l’humanité, il nous dit que hélas hélas nos cerveaux n’étaient pas du tout adaptés à ça «  ils étaient adaptés à des tâches telles que grimper dans un arbre, cueillir des pommes, chasser un lapin ou chercher des champignons dans la forêt, Ils n’étaient pas adaptés à la pénibilité qu’implique le travail des champs, le fait de labourer, de récolter, d’apporter de l’eau, d’arracher les mauvaises herbes, ou d’autres choses de ce genre. »

     

    Il affirme parfois des choses qui font sursauter : « Pendant des millénaires, les trois principaux problèmes de l’humanité ont toujours été les mêmes : la famine, le manque de nourriture, les épidémies, les fléaux et les guerres, dit-il. Bien sûr, nous ne les avons pas complètement éliminés ces 60 dernières années, mais dans ces trois catégories nous sommes maintenant dans la meilleure position depuis des années. » 

     

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    Vous avez dit manipulations génétiques ?

     

    Comment dire j’ai été à la fois bluffée, parfois agacée mais toujours intéressée, je vous recommande le chapitre sur la religion, sur le capitalisme, et les derniers qui font froid dans le dos sur la génétique ou le développement de la biotechnologie ( si si rappelez vous un vieux feuilleton télé qui devient réalité) et qui annonceraient la fin de Homo sapiens rien de moins à moins que la recherche de l’éternité soit couronnée de succès.

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    Notez que l’auteur est à la fois un vulgarisateur magnifique et un provocateur éclatant. Qu’il manie avec habileté les grands concepts, souvent pour s’en moquer avec un humour ravageur, il vous promène dans l’espace et le temps avec brio. 

    Le plaisir de lecture est fortement augmenté par la traduction d’un maître du genre : Pierre-Emmanuel Dauzat.

     

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    Le livre : Sapiens - Yuval Noah Harari - Traduit par Pierre-Emmanuel Dauzat - Editions Albin Michel 

  • Moïse fragile - Jean-Christophe Attias

     Une bio peu orthodoxe

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    Passage de la mer rouge Enluminure arménienne

    Et voilà ça tombe longtemps après la période des prix littéraires et c’est très bien car on est bien plus attentif. Le Goncourt de la biographie a récompensé ce livre et c’est justice.

    Si on me demande ce que je sais de Moïse je vais faire une réponse courte et mes références sont très cinématographiques ou alors remonte a de très très lointains cours de catéchisme :

    l’enfant dans son couffin, l’ouverture de la mer rouge, les tables de la loi et bien sûr l’arche d’alliance ! 

    Bon après ....

     

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    L'arche d'Indiana Jones

     

    Une bio du prophète, du chef des hébreux, du législateur voilà ce que propose  Jean-Christophe Attias mais très vite il nous le montre comme un homme fragile, il tient son nom d’une étrangère, la fille de Pharaon, il n’est sans doute pas circoncis,  il est bègue « handicapé de la parole » et a besoin d’un intercesseur pour haranguer les foules, il conduit son peuple vers la Terre promise mais lui ne pourra pas y mettre les pieds. Bref on est loin de l’homme parfait.

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    Les textes bibliques ont tenté de masquer les points les plus litigieux, de gommer les anomalies, Moïse apparait décidément comme un homme qui connait des faiblesses, qui doute, qui souffre de solitude et qui comme un vrai prophète « meurt en exil ».

     

    Dans une interview l’auteur dit de Moïse qu’il est humble, que sa fragilité est notre fragilité et qu’il peut nous aider à assumer nos doutes ou à les surmonter. 

     

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    Les tables de la loi - par Matfre Ermengaud  Bibliothèque de Lyon

    j’ai lu cette biographie avec grand plaisir mis à part quelques pages, non en raison d’un défaut quelconque du livre mais bien parce que ma connaissance du texte biblique était insuffisante et m’obligeait à aller relire les passages considérés attentivement.

    Jean-Christophe Attias fait évidement preuve d’érudition avec légèreté mais aussi d’un certain humour qui rend certaines formules très réjouissantes, comme celle ci « Quant à Dieu, qui n’existe pas, je suis encore assez déraisonnable pour espérer en sa miséricorde »

     

    Que vous soyez ou non juif, que vous soyez ou non croyant cette biographie mérite votre intérêt.

     

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    Le livre : Moïse fragile - Jean-Christophe Attias - Editions Alma 

  • Ostende 1936 - Volker Weidermann

    L'été de l'amitié

     

    Dommage que l’édition française de ce livre n’ait pas gardé le sous titre de l’édition allemande : l’été de l’amitié. Un sous-titre qui dit tout pour les protagonistes de cet été là.

    On pourrait aussi l’intituler : Portrait de groupe, car en exil dans la station belge d'Ostende on retrouve là des écrivains chassés d’Allemagne et d’Autriche par le régime nazi.

     

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    Ostende avant guerre

    Stefan Zweig bien sûr qui a espéré longtemps pouvoir être encore édité en Autriche, qui va devoir se résoudre au départ et au divorce, il faut dire qu’à Ostende ce n'est pas sa femme mais c’est Lotte Altmann qui est à ses côtés.

    Joseph Roth que les abus d’alcool n’empêchent pas d’être le plus lucide sur la situation de l’Allemagne. 

     

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    Mais dans cette station balnéaire ils ne sont pas seuls et viennent s’ajouter des noms comme celui d’Arthur Koestler qui ne va pas tarder à « virer sa cuti » communiste, et des artistes et écrivains qui sont aussi dans le collimateur nazi : Irmgard Keun, Hermann Kesten.

     

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    Arthur Koestler 

     

    C’est un petit livre tout à fait intéressant sur cette période, on y voit l’amitié mais aussi les heurts entre Zweig et Roth, l’atmosphère de déliquescence qui règne et qui présage d’une fin difficile pour certains d’entre eux. 

    C’est un récit empreint de tristesse bien sûr mais aussi d’éclat de rire, de fêtes au champagne, tant il est bon de lutter contre la mort à venir et l’extinction des voix qui furent celles d’une Europe cosmopolite et si riche. Il y est question de perte, de poésie, de politique et c’est tout à fait captivant. 

    Cette ville refuge est à la fois idyllique et terrible, la fin d’un monde s’inscrit déjà dans le sable de la plage.

     

    Eeguab vient de le lire aussi

     

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    Le livre : Ostende 1936 - Volker Wiedermann - traduit par Frédéric Joly - Editions Piranha 

  • Jokehnen, Chronique d'un village des confins allemands - Arno Surminski

    Heimat 

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    Lorsque Hermann Steputat voit le jour c’est le jour de la mort du Maréchal Hindenburg, un héros en Prusse Orientale.

    Le père d’Hermann est le maire de Joekehnen un village perdu entre Vistule et Niémen, il vient de troquer le drapeau rouge blanc noir contre celui du nouveau parti, et notre Hermann va grandir en même temps que s’installe le nouveau régime.

     

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    Il a une enfance heureuse, il court dans les prés, suit la charrette de Samuel le juif, voit arriver la première voiture dans la village et se trouve un nouvel ami Peter Aschmoneit.

    La guerre qui commence n’a pas beaucoup de prise sur le village, sauf pour Peter dont le père est au front. Ah et puis la vie devient même facile car arrivent des prisonniers polonais à qui on fait faire les tâches harassantes mais que l’on invite pour fêter Noël.

     

    Bref c’était un semblant de guerre jusqu’au jour où les troupes traversent le village, direction la Russie ! Et pour le village rien ne change « Le seigle mûrissait, le trèfle avait des fleurs blanc et rouge », Karl Steputat produit du miel à profusion.

    Une chose cependant Samuel Mathern le juif du village a disparu.

     

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    « Il était couché au fond des roseaux avec Peter et chantait les victoires de l’Allemagne aux canards et aux crapauds »

     

    Hermann et Peter grandissent et vivent les derniers moments d’une enfance heureuse. Brusquement tout bascule, terminées les victoires que l’on affiche sur la carte de la mairie, aucun renseignements ne parvient au village, Joekehnen et ses deux cents habitants retiennent leur souffle... Les Russes arrivent !

     

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    Arno Surminski est un écrivain célèbre et reconnu en Allemagne, Joekehnen est son livre le plus célèbre et comme le roman de Siegfried Lenz La Leçon d’allemand , il se situe en Prusse Orientale, région dévastée par la guerre, soumis au pillage de l’armée Russe et éclatée entre deux nations : la Pologne et la Russie après la guerre.

    Ce livre montre bien à la fois la naïveté d’une partie des habitants, la rouerie d’une autre partie et bien sûr les quelques virulents adeptes du National Socialisme.

    Un récit plein de nostalgie pour le temps de l’enfance. L’auteur ne cherche pas à déclencher la pitié, n’occultant rien des comportements, la dérision et un certain humour sont présents mais par dessus tout un profond amour pour un coin de terre balayé par l’histoire. 

     

    Si le sujet vous intéresse je vous rappelle le livre de Marion Dönhoff sur le même sujet 

     

     

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    Aujourd’hui ce livre est à chercher en bibliothèque ou d’occasion.

      

    Le livre : Jokehnen Chronique d’un village des confins allemands - Traduit par Evelyne Schmitt - Editions Noir sur blanc 2002

     

    L'auteur : 

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    Il a passé son enfance en Prusse orientale. Ses parents furent déportés en Union soviétique
    Devenu journaliste Arno Surminski publia son livre en 1978, il a remporté de nombreux prix pour son oeuvre.

    Son souhait :  « concilier les deux générations, pour les amener à mieux se comprendre »

     

  • 24 avril 2015 : commémoration du génocide arménien

    "Emportés par le vent, engloutis par les eaux"

     

     

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    1915 déportation des arméniens 

     

     

    En 1915 l’Empire Ottoman est en perdition et ses nouveaux chefs ultra nationalistes vont pousser le peuple et l’armée à se retourner contres les minorités. 

    A cette époque dans l’Anatolie orientale les arméniens sont nombreux et présents depuis des siècles. 

    Les arméniens sont intégrés et sont présents dans l’administration mais aussi sont artisans dans les villages mais stigmatisés par les musulmans ils deviennent des ennemis.

     

    Le 24 avril il a s’agit de faire taire les voix qui pourraient s’élever contre le massacre qui se prépare : avocats, journalistes, écrivains, hommes d’affaires et bien sûr les élus au parlement Turc sont arrêtés.

    Ces hommes seront exécutés, on peut rapprocher le 24 avril de la rafle du Vel d’Hiv.

    Dans les semaines et les mois qui vont venir sous la direction d’un triumvirat à la tête du pays c’est pratiquement tout  le peuple arménien qui va être détruit.

     

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    Dans les villages et les petites villes les hommes sont rassemblés et exécutés de façon féroce, les rivières charrient du sang, les ravins sont pleins de corps, les femmes et les enfants partent en convoi pour « un voyage de la mort ».

    Ce que les Turcs appellent pudiquement : déplacement de population, une déportation de masse en fait.

    Les soldats arméniens combattant dans l’armée turque sont exécutés.

     

    Le voyage est terrible : pillage, viols, enlèvements d’enfant ont lieu tout au long du voyage vers la Syrie. Les historiens dénombrent 317 convois. 80% des personnes déportées périront de faim, de soif et de maladie. Le génocide fit 1 million et demi de morts. 

    Les arméniens de Constantinople furent un peu plus épargnés.

     

    Aujourd’hui encore les arméniens ne sont que tolérés en Turquie et l’appellation « rebus de l’épée » s’attache encore aux descendants de ceux qui ont échappé aux massacres.

    Mais des Turcs osent prendre la parole pour relayer la voix des arméniens même si le gouvernement nie toujours ce génocide. 

     

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    Musée du Génocide à Erevan 

     

    Je vous propose trois livres aujourd’hui qui retracent chacun à leur façon cette histoire effroyable.  

     

    Un roman d’abord, un classique qui fut le premier écrit sur le drame et que j’ai lu il y a très longtemps

    Il m’avait fait découvrir l’histoire des massacres arméniens. 

    Ce livre indisponible depuis longtemps vient d’être réédité. 

     

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    En 1915, dans un climat alourdi par leurs revers dans le Caucase, les autorités turques procèdent à la liquidation des populations arméniennes. Dans l’ensemble de l’empire, les déportations de masse et les massacres s’organisent. C’est le début du premier génocide de l’histoire du XXe siècle. Au nord-ouest de la Syrie ottomane, des villageois arméniens refusent de se rendre et gagnent les hauteurs du Musa Dagh, la "montagne de Moïse", bien décidés à opposer aux Turcs une résistance farouche, jusqu’à la mort. 

    Ils sont menés par Gabriel Bagradian, cet enfant du pays, expatrié, naguère vilipendé pour ses moeurs occidentales, mais qui, contre toute attente, refuse de fuir et choisit de lier son destin à celui du peuple de la montagne. Ecrit pendant la montée du nazisme, le roman, inspiré par un fait réel, connut un immense retentissement. Il ouvrait les yeux du monde sur le génocide arménien et établissait un lien entre ce dernier et l’idéologie nazie. 

    Interdit par Hitler (à la demande des Turcs), détruit au cours d’autodafés, le livre continua de circuler sous le manteau dans tous les ghettos où les juifs s’identifiaient aux résistants arméniens.

     

     

    Les mémoires de Zabel Essayan sur les événements qui à Adana furent les prémices du génocide 

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    Avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile ne sont plus que champs de ruines. Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et journaliste Zabel Essayan conte par le menu ce que ses yeux distinguent, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours plus de trente mille Arméniens en Cilicie.

    Empreint de la violence qui l’entoure, le récit de la journaliste décrit avec une puissance rare l’atrocité des massacres et l’impuissance d’une civilisation aux abois face au nationalisme délirant des Jeunes-Turcs. Livre halluciné, Dans les ruines est un témoignage à résonance universelle, il parle pour tous les génocides d’hier et d’aujourd’hui.

     

    Enfin un tout petit livre d’une journaliste turque Pinar Selek qui après bien des méandres découvre que tout ce qu’on lui a enseigné sur les arméniens était faux, qu'ils n'avaient pas été emportés par le vent et engloutis par les eaux. L'histoire était manipulée.

    Elle reconnait aujourd’hui ce déni de l’histoire et la réalité du génocide et fait entendre sa voix.

    Ce petit livre autocritique illustre bien le travail de négation du gouvernement turc mais aussi la prise de conscience d’une partie de la population.

     

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    Pour en savoir plus vous pouvez aussi écouter les 4 émissions de la Fabrique de l'histoire sur le sujet

     

    Les livres

    Les quarante jours de Musa Dagh - traduit par Paule Mofer-Bury- Franz Werfel - Albin Michel

    Dans les ruines - Zabel Essayan - Traduit par Léon Ketcheyan - Phébus Libretto

    Parce qu'ils étaient arméniens - Pinar Selek - Liana Levi

     

  • Un fond de vérité - Zygmunt Miloszewski

    Après un petit tour poétique il est temps de revenir aux polars.

    Si vous avez un intérêt certain pour la Pologne, si En mémoire de la forêt vous a plu, alors ce polar là est fait pour vous. 

     

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    Deuxième roman de Zygmunt Miloszewski traduit chez Mirobole, le premier était bon, celui là est excellent. 

    Il fait totalement écho aux livres de Jan Gross et nous montre une Pologne en pleine mutation qui s’éloigne d’un passé douloureux et encombrant parfois.

     

    Teodore Szacki, procureur de son état, a fait le choix de se faire muter dans la petite ville médiévale de Sandomierz loin de Varsovie, une petite et charmante ville au bord de la Vistule.

    Il s’ennuie un rien jusqu’à ce meurtre terrible, une femme bien connue dans la ville, Ela Budnik, presque une sainte, est égorgée et tous les indices font penser à un rituel juif, du moins ces rituels dont les juifs étaient accusés et qui déclenchaient autrefois des pogroms.

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    Une image montrant des assassinats rituels présumés
    Cathédrale de Sandomierz (XVIIIe)

    Ici comme ailleurs en Pologne la communauté juive a disparu, mais un vieux fond de superstition et de haine est vite remué par le meurtre. Les investigations s’orientent vers le conjoint naturellement mais aussi vers une bande de nationalistes genre FN qui affiche une façade de bon ton mais façade qui se lézarde assez vite.

    Et la presse s’en donne à coeur joie.

    Notre procureur est un ambitieux malmené par le sort, divorce, amours ratées, célibat forcé, en plus il n’est pas vraiment sympathique mais on se prend au jeu et on finit par l’appuyer dans sa recherche, on voudrait pouvoir lui souffler la solution.

     

    Le procureur est aidé par Barbara Sobieraj qui a été écartée de la direction de l’enquête en raison de ses liens privilégiés avec la victime. Il peut aussi s’appuyer sur Leon Wilczur mais avec qui les relations sont difficiles.

    Lorsque les meurtres s’accumulent et font de plus en plus penser à des actes commis par un juif, l’enquête tourne à l’obsession pour Theodore Szacki.

     

    Un polar très habile qui met en perspective à la fois le passé polonais, son antisémitisme mais aussi les efforts d’une communauté pour tourner la page. 

    C’est sans compter avec le côté très très noir de l’âme humaine, avec un vieux fond de superstition et avec la culpabilité qui hante les consciences. 

     

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    Le livre : Un fond de vérité - Zygmunt Miloszewski - Traduit par Kamil Barbarski - Editions Mirobole