Vladimir Nabokov en consacra un cours de littérature à Dickens. On sait qu'il avait la dent dure quand il n'aimait pas un auteur, Dostoïevski en fit les frais.
Mais Dickens était un de ses auteurs favoris, voici ce qu'il disait alors à ses étudiants en ouverture de son cours.
« Nous voici maintenant prêts à attaquer Dickens. Nous voici maintenant prêts à embrasser Dickens. Nous voici maintenant prêts à baigner dans Dickens. »
Avec Dickens nous prenons notre essor (...) j’aimerai consacrer les cinquante minutes de chaque cours à méditer en silence, à se concentrer sur Dickens, à admirer Dickens. »
« L’enchanteur m’intéresse plus que le conteur ou le pédagogue. Dans le cas de Dickens, cette attitude me semble la seule apte à maintenir Dickens vivant, de toute sa hauteur dominant l’historiette à trois sous, dominant la camelote sentimentale, dominant les absurdités théâtrales. Là brille pour toujours sur des sommets dont nous connaissons l’altitude, les contours et la formation exacte, et le sentier de montagne pour y grimper à travers le brouillard. C’est dans ses images que se révèle toute sa grandeur. »
« La façon dont il contrôle une énorme constellation de personnages et de thèmes, la technique qui lui permet de tenir groupés gens et évènements, ou d’évoquer les personnages absents à travers le dialogue, autrement dit l’art non seulement de créer des personnages, mais ces personnages une fois créés, de les conserver vivants dans l’esprit du lecteur tout au long du roman. »