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A sauts et à gambades - Page 54

  • Un monde sans rivage - Hélène Gaudy

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    Svalbard plus connu sous le nom de Spitzberg

    Trois jeunes gens très très peu expérimentés décident d’atteindre le pôle nord en le survolant en Montgolfière, en 1897 !!

    Salomon August Andrée paré du titre d’aéronaute, l'ingénieur Knut Frænkel et le photographe Nils Strindberg, s’envolent de  l'archipel de Svalbard direction le Pôle.

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    La Montgolfière de l'expédition

    Ils ont fait des préparatifs qu’aujourd’hui on qualifierait de ridiculement insuffisants, ils ont une méconnaissance totale des risques. Hélène Gaudy dit que les trois hommes avaient un côté Pieds Nickelés. Cela me semble juste.

    L’envol  se fait par beau temps, et très vite c’est la catastrophe. Le 14 juillet 1897 les rêves de gloire sont brisés, place aux efforts de survie, aux doutes et à l’incertitude du devenir.

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    La chute du ballon

    Ils marcheront plusieurs mois sur la banquise dans un monde uniformément blanc, blanc comme un linceul « drap posé sur les yeux d’un mort »

    Trente ans plus tard, Sur l’île de Kvitøya, on va retrouver leurs restes mais surtout les photos prisent par Nils Strindberg; vestiges du destin de ces trois hommes.

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    Hélène Gaudy écrit le roman de cette expédition, les photos sont les souvenirs de l’expédition et sur elles Hélène Gaudy bâtit son récit ainsi que sur le journal tenu par le chef d'expédition. Journal souvent laconique, ils font des prélèvements inutiles mais aussi plein d'observations naturalistes pour faire un peu briller leurs noms et leur aventure, tout en  masquant la souffrance, la peur des ours, la marche, le froid, la solitude, les privations. 
    A la fois magnifique et dérisoire.

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    L'Odyssée de l'endurance

    Ce que j’ai beaucoup aimé c’est le mélange savamment orchestré entre le récit de l’expédition et les évocations autour de lui.
    Les lettres d’Anna Chartier la fiancée délaissée par Nils Strindberg, les découvreurs, les aventuriers, les poètes de la glace. 

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    L'expédition de Léonie d'aunes d'après le peintre François Biard

    Le Palais de glace de l’auteur norvégien Tarjei Vesaas, le récit de l’expédition d’Ernest Shackleton ou le voyage au Spitzberg de Léonie d’Aunet que vous connaissez peut être plus pour avoir été l'amour de Victor Hugo avant son exil.
    J’ai été sensible pour y être allée à l’évocation de Pyramiden la ville fantôme de Svalbard. 

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    L’auteure redonne vie aux héros de l’épopée, elle comble les blancs avec finesse et dextérité.
    Un récit très abouti, très visuel, tout en noir et blanc.
    Un beau roman sur le désert glacé du Grand Nord qui aujourd’hui tend à disparaitre. Ma bibliothèque nordique est déjà riche mais je vais y ajouter ce livre.

    Une rencontre était prévue avec Hélène Gaudy dans ma librairie ce mardi mais les intempéries et la mini tornade qui s'est abattue sur Lyon a dérangé tous les plans !! grrrrrr

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    Le livre : Un monde sans rivage - Hélène Gaudy - Editions Actes Sud 

  • Bribes arctiques

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    « Des saisons, il n’y en a que deux, au pays du froid : l’hiver, et celle qui commence maintenant. Elle dure deux semaines. Cette brièveté fait qu’à la fonte des neiges, on a l’impression d’assister à la projection d’un film en avance rapide. La toundra vire du brun au vert en vingt-quatre heures. Sous la lumière qui ne s’éteint jamais, il suffit de rester immobile et de fixer son attention sur un point précis pour voir l’herbe pousser et la végétation s’épanouir ! Et ce n’est pas une façon de parler. 

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    Du jour au lendemain, la toundra est pleine de nids, la vie pousse partout. Les petits doivent être amenés très vite à l’âge de la mue pour que leurs plumes leur permettent de voler vers le sud, quand le froid reviendra. 
    L’apprentissage de la survie se fait en accéléré : les renards sont de sortie et les guettent déjà. Les souris de la toundra pointent le bout de leur museau ; les canards et les cygnes patrouillent sur les rivières ; les oies sauvages quadrillent le ciel…

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    La végétation n’est pas en reste. Je peux désormais m’asseoir n’importe où et faire provision de champignons, me gaver de mûres… rien qu’en allongeant le bras. »

     

    Le livre : Conquérant de l’impossible - Mike Horn - Editions XO

  • Un été à l'Islette - Géraldine Jeoffroy

    Camille Claudel c’est pour moi assez définitivement La petite robe bleue de Michèle Desbordes. 

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    Il y a bien sûr les biographies mais ce petit livre m’avait touché de façon forte. Cette rentrée m’a offert de nouveau un livre au ton moins noir mais tout aussi émouvant. 

    Par la grâce de la correspondance qu’ Eugénie entretient avec un soldat au front en 1915 (ne vous inquiétez pas vous le retrouverez) nous sommes emportés vers l’été 1862 au Château de l’Islette en Touraine, lieu enchanteur proche d'Azay-le-Rideau  au bord de l'Indre. 

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    Eugénie est une jeune fille en mal d’avenir, sa famille lui a réservé le rôle d’institutrice un peu pour se débarrasser d’elle. Elle arrive au château pour être la préceptrice de Marguerite la petite fille qui vit au château avec sa grand-mère, la châtelaine , Mme Courcelle qui accueille chez elle des artistes. 
    Et pas n’importe quels artistes : Camille Claudel et Rodin, Debussy avec Mallarmé en filigrane.

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    Camille vient à l’Islette pour travailler sur son oeuvre en cours : La Valse, une oeuvre qu’elle façonne, modifie, corrige car la direction des Beaux-Arts trouve la première version de sa Valse trop dénudée.

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    « Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement. »

    Camille et le compositeur Claude Debussy échangent des lettres courtes,  Claude ne semble pas un admirateur de Rodin et pousse Camille à échapper un peu à son emprise, mais celle -ci attend son amant. Elle lui écrit «  Nous sommes, vous et moi, des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude. » 

    Debussy aussi est dans le désarroi, il en est aux premiers balbutiements de Prélude à l’après-midi d’un faune.
    Rodin arrive tout à son projet d’un Balzac, il cherche l’inspiration. Marguerite a un peu peur de lui, pour elle il est à la fois l’ours et l’ogre des contes.

    Eugénie est témoin de la tension dans le couple, mais les chemins de la création se recoupent.

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    Eugénie devient pour quelques jours la secrétaire de Rodin et nous permet de partager leurs doutes, les affres de la création, la violence des sentiments.

    L’auteur parvient à mêler très habilement un romanesque purement imaginaire et une réalité de la création.

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    Marguerite le modèle de la Petite châtelaine

    Un roman qui effleure les trois grands destins avec une extrême sensibilité, beaucoup de délicatesse mais aussi avec une profonde vérité dans ce qu’elle peut avoir de dure, de noire et de désespérée.

    Un petit régal que ce roman. Les éditions Arléa savent parfois dénicher des trésors, c’est eux qui avaient déniché Neige de M Fermine. J’ai retrouvé ici un roman qui m’a procuré un même plaisir 

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    Le livre : Un été à L’Islette - Géraldine Jeoffroy - Editions Arléa

     

  • Bribes de génies

    Rencontre des génies

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    Camille et Paul

    « Camille sonne à la porte de Mallarmé, c’est au quatrième étage, étrange timbre pour une sonnette. Quelques fidèles sont déjà là, Oscar Wilde, Jules Laforgue, Henri de Régnier, Gustave Kahn. Ils fument, bavardent, boivent du café, feuillettent des livres autour de la table centrale, certains sont installés dans des fauteuils, d’autres debout près du Maître, pipe à la bouche, devant la cheminée de faïence blanche, on reconnaît le visage de Claude Debussy. »

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    Mallarmé et Saint Saëns

    « Camille Saint-Saëns est au piano, il joue pour les amis « La Marche royale du lion », le début du Carnaval des animaux qu’il vient de composer, il a cinquante et un ans. Mallarmé, quarante-quatre ans, Laforgue vingt-six, Debussy vingt-quatre, Paul Claudel dix-huit. »

    Le livre : Camille Claudel - Colette Fellous - Editions Fayard

  • Les Patriotes

    Florence Fein en 1934 est une jeune juive américaine, elle parle russe et travaille comme interprète, elle admire la Russie et son idéal la pousse vers cette terre promise. 

    Elle part vers la Russie rejoindre un jeune russe rencontré par son travail, destination Magnitogorsk une ville minière du bout du monde.

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    Florence va rester en Union Soviétique, cherchant à s’intégrer le mieux possible 
    « Elle se découvrit un talent pour collectionner clichés, expressions locales, platitudes et banalités en tout genre, puis pour les enchaîner avec tant d’adresse qu’une oreille inexpérimentée l’aurait presque prise pour une Moscovite. »

    Malgré les signes manifestes d’un régime politique répressif, elle ne veut rien voir de la réalité, son rêve lui tient lieu de vérité. Elle se marie, donne naissance à un enfant et ... là la répression va s’abattre sur elle de la façon la pire qui soit puisqu’elle perd sa nationalité américaine et se retrouve au Goulag.
    Elle émigrera plus tard avec son fils vers les Etats-Unis.

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    l'arctique russe et le pétrole

    En 2008 son fils Julian, qui n’a connu sa mère que très tard à sa sortie des camps, travaille avec la Russie concevant des navires brise-glaces pour extraire le pétrole de l'Arctique russe, nageant dans les eaux troubles de l’économie des oligarques.
    Julian se promène entre des demeures de luxe et des datchas en rondins, jonglant avec la corruption, les promesses non tenues et un semblant de moralité. 

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    Il s’est toujours posé des questions sur le passé de sa mère, l’ouverture des dossiers du KGB va peut être lui permettre d’y répondre plongeant dans  les « entrailles encore chaudes de l'Union soviétique »

    Lenny le petit fils un rien rebelle est la troisième génération qui a fait le voyage et qui tente aussi sa chance dans la nouvelle Russie

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    Un roman fait d’aller et retour entre les Etats Unis et la Russie. Petit à petit tout converge et le tissage des liens familiaux apparait

    Un récit choral mettant en scène le destin d’une jeune femme romanesque qui ne cesse jamais de défendre ses idéaux mais qui devra en subir les répercussions.
    Une femme qui a construit un «écran à l'épreuve des faits» elle agit comme un croyant « Il ne peut pas être effrayé par le danger, ni découragé par un obstacle, ni dérouté par des contradictions, car il nie leur existence »

    Le récit ne suit pas la chronologie et les petites reproductions de visas en début de chapitre aident à suivre le fil rouge du récit.
    J’ai découvert l’histoire de ces américains pris au piège en Union Soviétique et que leur pays a laissé croupir dans les geôles de Staline.
    Un livre est paru sur le sujet : Les Abandonnés. Le destin des Américains qui ont cru au rêve soviétique de Tim Tzouliadis 

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    L'auteur dont c'est le premier roman

    C’est un roman très rythmé qui m’a rappelé Une Saga moscovite et qui fait un large place à l’influence insidieuse du totalitarisme sur les êtres et fait entendre la voix de la Russie de la Fin de l’homme rouge. 

    L'avis de Kathel de Lettres exprès 

    Un roman très ambitieux et qui tient ses promesses. 

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    Le livre : Les Patriotes - Sana Krasikov - Traduit par Sarah Gurcel - Editions Albin Michel

     

  • Bribes russes

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    « Il arrive qu’on se sente chez soi ailleurs. Dans quelques rares endroits lointains, tout semble plus authentique. »

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    La Russie de Custine

    « Je viens d’une génération qui honnit la Russie et pense, comme le marquis de Custine, que c’est  le pays de la terre où les hommes sont le plus malheureux  car il est régi par le mensonge et la barbarie ; nul homme ne peut y être vraiment libre. »

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    «  En Russie, tout problème trouve sa solution, même si cela implique parfois de sortir son portefeuille. Moyennant quelques billets, on peut s’entendre avec n’importe qui, le milicien, le médecin, le juge ou le quidam. »

     

    Le Livre : L’Oural en plein coeur - Astrid Wenlandt  Editions Albin Michel