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A sauts et à gambades - Page 53

  • Giono furioso - Emmanuelle Lambert

    « On dit Giono, sorcier de la langue, conteur, poète traversé de légende »

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    J’aime les anniversaires qui remettent en lumière un écrivain ou une oeuvre.
    Le Mucem ouvre une rétrospective consacré à Jean Giono présentant ses manuscrits, les films adaptés de ses romans. Pas moins de 300 documents, archives familiales entretiens, carnets de travail, peintures, et une évocation poétique de la bibliothèque de l’auteur par l’écrivaine Clémentine Mélois.
    Emmanuelle Lambert commissaire de l’exposition publie un livre que ne peuvent pas rater les amoureux de l’écrivain. 

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    L’auteure de ce Giono furioso vagabonde dans la vie de l’écrivain, dans ses oeuvres et dieu sait qu’il y a là de la matière car Giono « Il écrit tant qu’on le croirait fou, possédé »
    Depuis le jeune écrivain revenu des tranchées de la Première Guerre mondiale, au succès de sa trilogie de Pan. 
    De l’écrivain autodidacte au chantre du Contadour jusqu’à ses excès en matière de pacifisme. 

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    Au Contadour

    Avant tout un homme qui a absorbé comme une éponge ses maitres en littérature « Homère, Melville, Virgile, Montluc, Machiavel, Dickens »
    Elle ne lui fait aucun cadeau « J’irai le chercher dans ses contradictions et ses délires »

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    Bureau de Giono 

    Emmanuelle Lambert fait entendre sa passion pour un écrivain parfois porté à l’excès mais qui « avait la passion de l’invention, cette tendresse de l’esprit qui n’est pas exactement le mensonge ».

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    Blanche Meyer le dernier amour de Giono

    Elle traque l’ « Amant fiévreux » s’interrogeant perpétuellement sur la profondeur du mal, trouvant, surtout à ses débuts, des réponses dans l’amour de la nature.et s’évadant dans l’imaginaire.
    Ce n’est pas l’homme parfait, mais il est toujours animé d’une fureur de vivre qui explique sans doute qu’aujourd’hui encore on lise Giono.

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    Elle fait le portrait d’un grand écrivain, disciple de Stendhal « l’une de ses idoles littéraires, dont il avait un exemplaire de la Chartreuse de Parme dans sa poche, pendant la Grande guerre et qui lui fit découvrir l’arioste et son Roland furieux » 

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    Maison de Giono

    Portrait à travers ses lectures, des témoignages et milles anecdotes, sans chronologie véritable mais toujours mettant l’accent sur les oeuvres moins connues.
    Une invite à la lecture et à la relecture car « Les grands livres ont ceci que nous ne lisons jamais la même chose lorsque nous les relisons. »

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    Giono par Irving Penn

    Giono vous pouvez le retrouver sur ce blog car j’aime à peu près tout de lui  « Giono, c’est la beauté de la langue et du chant »

    Même si mon affection première s'est portée sur la trilogie de Pan comme Emmanuelle Lambert « je préfère aujourd’hui les Chroniques, de cette préférence naïve, un peu hagarde, qui fait qu’on se trouve malin à établir des hiérarchies entre les merveilles. » 

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    Le livre : Giono furioso - Emmanuelle Lambert - Editions Stock

     

     

  • Bribes Gionesques

    Exercice d'admiration

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    « Giono a volé le feu sacré, affronté le monde et dénoncé ses crimes, porté en pleine gloire ses passions saintes ou funestes, sordides ou magnifiques, rappelé que rien n’est donné, que tout est à conquérir, et que sans caractère il n’est point de conquête. Seules les âmes fortes ont droit au respect et au pardon. Et, parfois, à notre compassion. » 

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    « Nous l’écoutons comme s’il était là, à notre côté, le soir au coin du feu, le jour en marchant dans la forêt, la nuit en rêvant. Sa voix monte du fond des âges, raconte l’histoire trouble et magnifique des hommes en lutte contre leurs vices et leur mortel destin. »

    Le Livre : Lettres de château - Michel Déon - Editions Gallimard

  • La maison allemande - Annette Hess

    1963 à Francfort.

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    Eva Bruhns va présenter Jürgen schoormann, son futur mari, à ses parents. 
    Jürgen est l’héritier d’une riche société de vente par correspondance, ce qui est curieux car son père a été interné en camps de concentration pour son appartenance …au parti communiste aujourd’hui le père est doucement atteint de démence sénile.

    La famille Bruhns est une famille simple, aimante, les trois frères et soeurs se chamaillent mais s’adorent. Leur restaurant marche bien mais il est situé dans la partie la moins sélecte de la ville ce qui donne des complexes à Eva. La fille ainée Annegret est infirmière et travaille auprès des nourrissons à l’hôpital, Eva, elle, est interprète.

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    Le Procès 1963

    Quelques jours avant noël Eva est convoquée pour traduire du polonais, il s’agit du témoignage d’un survivant du camp d’Auschwitz. En l’absence de tout autre interprète disponible on lui demande de participer au procès qui va se tenir à Francfort sous la responsabilité du procureur Fritz Bauer. 

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    Le Procureur Fritz Bauer

    Tout son entourage se ligue pour la pousser à refuser de participer à ce procès.
    Les arguments sont simples : il faut laisser le passé où il est, cela n’est pas convenable pour une jeune fille, Jürgen tente même de lui interdire de participer au procès en tant que futur époux. Vous avez dit droits de la femme ? Refus de se confronter au passé ?

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    Un film qui raconte la préparation du procès

    Eva va, après quelques hésitations, suivre son instinct et défier famille et fiancé. 
    C’est un choc pour la jeune fille qui ignore tout des atrocités nazis, ce procès va changer sa vie et changer aussi irrévocablement le pays tout entier en particulier la génération née après la guerre.

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    Roman basée sur le procès réel qui fut le premier initié et mené par les allemands eux-mêmes.
    Le procureur général de Hesse, Fritz Bauer avait voulu confronter le public allemand avec son passé, dénoncer les crimes et permettre aux victimes de faire entendre leur voix.

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    Moments de détente des officiers à Auschwitz 

    L’auteur propose des personnages qui personnifient parfaitement les réactions de la population lors de la tenue de ce procès. Colère, incompréhension, effarement et volonté farouche de laisser le passé loin derrière. 
    Une sensation d’oppression, d’étouffement poursuit le lecteur.
    Les personnages sont eux pleins de contradictions et d’impuissance.

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    A Francfort, en Allemagne, une performance artistique en hommage aux victimes du camp nazi de Katzbach,
    mortes lors d'une marche forcée vers les camps de Dachau et de Buchenwald.
    Photo Kai Pfaffenbach. Reuters
       

    C’est très réussi, Annette Hess est scénariste et ça se sent ( la série Berlin 56 par exemple) 
    L’alternance entre le déroulement du procès et la vie quotidienne est très bien rendue. 
    Eva stupéfaite par l’absence de remords et de honte des prévenus, par l’horreur des faits rapportés, va peu à peu s’émanciper, s’éloigner des opinions de son entourage et faire preuve d’indépendance. 

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    L'auteure et scénariste Annette Hess

    Un roman que j’ai beaucoup aimé où j’ai retrouvé l’émotion ressentie avec le film Le labyrinthe du silence, film que je vous recommande absolument et qui est centré sur la préparation de ce procès avec toutes les difficultés auxquelles le Procureur fut confronté.Un roman parfait pour que la jeune génération chez nous n’oublie pas le passé.

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    Le livre : La maison allemande  Annette Hess - Traduit par Stéphanie Lux - Editions Actes sud 

     

  • Une belle reconnaissance

    Avant de publier le billet prévu aujourd’hui je ne peux pas m’empêcher de dire c’est avec joie que j’ai appris que le Nobel d’économie était décerné à Esther Duflo et aux américains Abhijit Banerjee et Michael Kremer 

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    Son livre repenser la pauvreté  m’avait passionné en 2012 quand il avait été publié, tout était intéressant dans ce livre : les exemples donnés, les erreurs que commettent en général les pays riches ou les organismes qui tentent d’éradiquer la misère, les solutions possibles.

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    Pour une fois les jurés du Nobel ont fait un choix qui sort un peu de l’habituel débat économique en disant que les recherches des trois lauréats ont 

    « considérablement amélioré notre capacité à lutter contre la pauvreté globale. En deux décennies, leur approche basée sur les expérimentations a transformé l’économie du développement »

    Le livre est en poche aujourd'hui profitez-en et allez lire l'article d'Annie sur ce livre qu'elle a beaucoup aimé 

  • Bribes de Shoah

    « Comment des policiers réservistes d’âge moyen ont-ils été amenés à tuer par balle quelque mille cinq cents Juifs dans le village polonais de Jozefow, un jour de juillet 1942 ? »

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    « La question des crimes commis pendant cette période, posa d’ailleurs à son tour de nombreux problèmes. Autant de crimes et de criminels, comment faire ? On établit à la hâte des tribunaux, on nomma des juges qui pour certains n’avaient jamais jugé, on dressa d’immenses camps de prisonniers et des listes interminables de criminels et de suspects par ordre alphabétique, soixante-six mille à la suite, mais qui allait s’en occuper et quel nom donner à leurs crimes ? De nouvelles catégories apparurent, au nombre de trois à nouveau : crime de guerre, de génocide, et crime contre l’humanité, dont on feignit de croire qu’il n’avait jamais existé »

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    Les livres
    Des hommes ordinaires - Christopher Browning - Editions Les Belles lettres 
    Frantz Stangl et moi - Dominique Sigaud - Editions Stock

  • Cosme K - Philippe Gerin

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    J’aime le thème de la quête et celui de l’errance. 
    J’aime aussi que les romans nous parlent d’hommes imparfaits.

    Cosme K le héros du roman est en fuite, vous devrez patienter pour savoir ce qu’il fuit ou ce qu’il cherche, mais vous serez immédiatement accroché par le récit que livre le narrateur, le frère de Cosme, qui tente de  retrouver sa trace et dont on suit les efforts un rien désespérés pour retrouver ce frère qui ne cesse de s’échapper. 

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    Première escale la Norvège. On est près du cercle polaire, Cosme sait se faire aimer, se faire accepter et Maïken tombe sous son charme. Elle a perdu Jonas son compagnon et lui ouvre sa maison, son coeur pour ne pas dire son corps. 
    Maïken cherche à le retenir près d’elle :
    «  Il faut que tu voies l’hiver. Ne pars pas avant d’avoir vu l’aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d’avoir ressenti sur ta peau les lumières d’un ciel strié d’aurores boréales. »
    Cosme a trouvé un travail, il accompagne les touristes voir les baleines.
    Il y a un autre personnage important qui me plait beaucoup mais je vous laisse le plaisir de la découverte.
    Maïken sait que Cosme repartira un jour c’est comme écrit d’avance.

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    Ce que sait aussi Olga quand Cosme fait sa deuxième escale au bord du lac Baïkal dans la la baie de Krestovaya, un lieu un rien magique 
    « Des nuages noirs s’étaient postés au-dessus du lac, ne laissant filtrer que des rais de lumières irréelles à la surface de l’eau, comme à travers les vitraux d’une cathédrale. »

    Olga est une vieille dame dont la famille va adopter Cosme.
    « Cosme K, je te présente Svetlana, ma petite nièce, elle est sourde mais elle lit très bien sur les lèvres. Elle est belle, n’est-ce pas ? »
    Les parents de Svletana l’accueille bien, Irina et Saymone, l’homme cherche des bras pour l’aider et Cosme est embauché. Mais ici aussi tout va rester éphémère, chacun va aimer Cosme à sa manière, Cosme qui sert parfois de révélateur à chacun.

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    La prochaine étape sera Singapour mais de celle-ci je ne vous dirai rien.

    Un récit parfaitement construit, avec un fil rouge fait de mots qui emportent à chaque escale le héros plus loin, toujours plus loin, un jeune homme toujours en mouvement vers un ailleurs ou vers lui-même.

    Il y a la beauté des paysages, les destins individuels, les ruptures brutales qui nous tiennent en haleine, les personnages souvent en proie au tourment. 

    Roman de vagabondage très attachant dont la construction tissée très serrée est parfaite, vous regardez la tapisserie en train de se faire jusqu’au moment où l’on est capable de croiser le dernier fils.

    Philippe Gerin sait nous surprendre et nous tenir pris dans ses filets, une littérature des confins comme je les aime

     

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    Philippe Gerin et Antony du Bonheur des ogres

    La lecture de ce livre s’est poursuivi par la rencontre avec l’auteur. Une soirée  sympathiquement joyeuse. 

    Antony le libraire du Bonheur des Ogres a fait une présentation du roman et Philippe Gerin a répondu avec beaucoup de simplicité et de complicité à nos questions sur son parcours, la construction de son roman et ses personnages.

    Il a des projets de nouvelles et d’un roman, je serai au rendez-vous.

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    Le Livre : Cosme K - Philippe Gerin - Editions Gaïa