« On dit Giono, sorcier de la langue, conteur, poète traversé de légende »
J’aime les anniversaires qui remettent en lumière un écrivain ou une oeuvre.
Le Mucem ouvre une rétrospective consacré à Jean Giono présentant ses manuscrits, les films adaptés de ses romans. Pas moins de 300 documents, archives familiales entretiens, carnets de travail, peintures, et une évocation poétique de la bibliothèque de l’auteur par l’écrivaine Clémentine Mélois.
Emmanuelle Lambert commissaire de l’exposition publie un livre que ne peuvent pas rater les amoureux de l’écrivain.
L’auteure de ce Giono furioso vagabonde dans la vie de l’écrivain, dans ses oeuvres et dieu sait qu’il y a là de la matière car Giono « Il écrit tant qu’on le croirait fou, possédé »
Depuis le jeune écrivain revenu des tranchées de la Première Guerre mondiale, au succès de sa trilogie de Pan.
De l’écrivain autodidacte au chantre du Contadour jusqu’à ses excès en matière de pacifisme.
Au Contadour
Avant tout un homme qui a absorbé comme une éponge ses maitres en littérature « Homère, Melville, Virgile, Montluc, Machiavel, Dickens »
Elle ne lui fait aucun cadeau « J’irai le chercher dans ses contradictions et ses délires »
Bureau de Giono
Emmanuelle Lambert fait entendre sa passion pour un écrivain parfois porté à l’excès mais qui « avait la passion de l’invention, cette tendresse de l’esprit qui n’est pas exactement le mensonge ».
Blanche Meyer le dernier amour de Giono
Elle traque l’ « Amant fiévreux » s’interrogeant perpétuellement sur la profondeur du mal, trouvant, surtout à ses débuts, des réponses dans l’amour de la nature.et s’évadant dans l’imaginaire.
Ce n’est pas l’homme parfait, mais il est toujours animé d’une fureur de vivre qui explique sans doute qu’aujourd’hui encore on lise Giono.
Elle fait le portrait d’un grand écrivain, disciple de Stendhal « l’une de ses idoles littéraires, dont il avait un exemplaire de la Chartreuse de Parme dans sa poche, pendant la Grande guerre et qui lui fit découvrir l’arioste et son Roland furieux »
Maison de Giono
Portrait à travers ses lectures, des témoignages et milles anecdotes, sans chronologie véritable mais toujours mettant l’accent sur les oeuvres moins connues.
Une invite à la lecture et à la relecture car « Les grands livres ont ceci que nous ne lisons jamais la même chose lorsque nous les relisons. »
Giono par Irving Penn
Giono vous pouvez le retrouver sur ce blog car j’aime à peu près tout de lui « Giono, c’est la beauté de la langue et du chant »
Même si mon affection première s'est portée sur la trilogie de Pan comme Emmanuelle Lambert « je préfère aujourd’hui les Chroniques, de cette préférence naïve, un peu hagarde, qui fait qu’on se trouve malin à établir des hiérarchies entre les merveilles. »
Le livre : Giono furioso - Emmanuelle Lambert - Editions Stock