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A sauts et à gambades - Page 183

  • Le manteau de Proust - Lorenza Foschini

    De fil en aiguille : le collectionneur

     

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    C’est l’histoire d’un passionné, d’un collectionneur, d’un obsédé, d’un amoureux.

    C’est à la fois un livre d’admiration envers Proust mais aussi pour l’ admirateur obsessionnel que fut Jacques Guérin

     

    Lorenza Foschini est journaliste et c’est en journaliste qu’elle va partir sur les traces de Jacques Guérin et de sa collection ahurissante d’objets et documents ayant appartenus à Marcel Proust.

     

    Le récit se focalise en partie sur le fameux manteau de l’écrivain, celui qu’il portait en permanence hiver comme été, qu’il jetait sur son lit quand il écrivait, dont tous ses amis se souviennent. Mais ce manteau mité et plus que défraichit n’est que le clou du spectacle offert par Jacques Guérin à la postérité. 

    Imaginez un collectionneur opéré d’une banale appendicite mais opéré par Robert Proust !  Quelle joie pour ce collectionneur, lors d’une visite chez le médecin d’apercevoir les manuscrits de Marcel Proust et d’être effaré par le peu d’intérêt que semble avoir le frère de l’écrivain pour l’oeuvre du grand Marcel.

     

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                                Les deux frères © Ph. Coll. Archives Larbor

     

    La suite ? une traque, une quête. Vous allez chiner avec Jacques Guérin , négocier des prix, chercher et …trouver des reliques qui permettront de reconstituer la chambre de Proust, que vous pouvez aujourd’hui voir au Musée Carnavalet.

    Vous pénétrez à sa suite auprès de Marthe Proust, la belle soeur qui ne souhaite qu’une chose c’est protéger l’honneur de la famille et pour cela n’hésite pas à brûler lettres et papiers  qui pourraientt rappeler les penchants de Marcel, ceux que la famille a toujours refusé de voir. 

     

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    Chambre au musée Carnavalet 

    L’enquête de la journaliste se lit comme un roman. On est ému par la ferveur de Jacques Guérin, et époustouflé par ses efforts et sa passion, il fut non seulement un grand parfumeur mais de plus il parvint à rassembler une fabuleuse collection de manuscrits et objets qui fut disséminée à la fin de sa vie.

     

     

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                                            Proust par Jean Cocteau © Maison de Milly la Forêt

     

    Pour info le manteau est toujours au Musée Carnavalet Lorenza Foschini l’a vu, touché, sous le regard sourcilleux et méfiant du conservateur.

     

     

    Le livre : Le Manteau de Proust - Lorenza Foschini - Edtions Quai Voltaire 

  • Chardin et Rembrandt - Marcel Proust

    De fil en aiguille : l'écrivain 

     

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                     " la fanfaronnade d'un vieillard qui ne se prend pas au sérieux "

    Proust journaliste, Proust chroniqueur d’art, des écrits qui ne furent jamais publiés de son vivant et que l’on retrouva dans ses papiers après sa mort.

    Une visite au Louvre de Marcel Proust avant la Recherche

    Il est « un jeune homme de fortune modeste » dont le regard se laisse prendre aux peintures du quotidien de Jean Baptiste Siméon Chardin.

     

    Dans l’impossibilité de partir pour l’Italie ou la Hollande, c’est dans les musées qu’il va chercher de la beauté et tout particulièrement auprès des oeuvres du peintre français.

     

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    « Le plaisir que vous donne sa peinture d’une chambre où l’on coud, d’un office, d’une cuisine, d’un buffet… »

     

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    « La femme qui prépare la table, la nappe antique et les assiettes encore intactes dont depuis tant d’années elle sent la fermeté douce résister toujours à la même place entre ses mains soigneuses, entre cette nappe et la lumière… »

     

    Proust nous prend par la main, non en critique mais en amateur de beauté, la beauté la plus simple  « Pour l’artiste véritable, comme pour le naturaliste, chaque genre est intéressant, et le plus petit muscle a son importance. »

     

    Avant d’être l’écrivain du petit pan de mur jaune  il nous guide  « comme Dante se laissa jadis guider par Virgile »

     

    Un tout petit livre illustré des tableaux des deux peintres, avec une postface qui vient heureusement compléter la lecture.

     

    Le livre : Chardin et Rembrandt - Marcel Proust - Editions Le Bruit du temps 

  • Chardin la petite table de laque rouge - Alice Dekker

    De fil en aiguille : le peintre 

     

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    Quand on est provinciale une visite au Louvre se prépare pour en profiter au maximum. Je connais à peu près par coeur le parcours à faire pour aller rejoindre les tableaux que j’aime, ceux que je vais revoir à chaque visite. 

    Les tableaux de Chardin en font partie, portraits ou natures mortes.

    Le choix de ce livre était donc tout à fait évident. 

     

    C'est une lettre, une lettre au fils, l’âge venu Chardin, le peintre des petites choses, se livre. Il fait retour sur sa vie de peintre, ses espérances déçues, ses réussites, ses remords.

     

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                                     Le Gobelet d'argent

     

    « Toucher, émouvoir, attendrir, révéler à chacun, l’ignorant comme le connaisseur, la poésie qui frémit dans les choses les plus humbles, dans les scènes les plus banales »

     

    Joli programme pour un peintre qui longtemps est jugé comme mineur par ses pairs, il vit à une époque où les tableaux d’inspiration religieuse ou historique sont les seuls vraiment admirés. 

    Il lui manque la culture et le talent pour les grands tableaux, il va alors peindre à sa mesure mais sans beaucoup de chance de se faire remarquer avec ses « carrés de viande » et « ustensiles de cuisine »

     

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                                       La Fontaine de cuivre

     

    Acharné et à la recherche des honneurs, Chardin parvient à être élu à l’Académie en tant que « peintre dans le talent des animaux et des fruits » et même à y occuper une place importante. 

    Artisan solitaire et soigneux il va se faire une place et bientôt il s’attaque aux portraits ou comme l’on dit à l’époque à la peinture de « figures ». Sa femme, son frère lui servent de modèles. 

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                   « Le profil de ta mère était des plus gracieux »

     

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    «  Dans une Dame qui prend du thé son cher visage était plus lumineux » 

     

    Après la mort de sa femme il vit des jours difficiles mais qui nous donnerons des chefs d’oeuvres. 

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    « J’ai peint l’intime chaleur d’une maison, la candeur de l’enfance, la paisible simplicité du quotidien »

     

    Dans ce livre l’homme Chardin apparait avec ses failles, ses incertitudes, ses efforts, ses pudeurs. 

    Une belle biographie romancée, subtile et attachante qui invite à s’offrir une petit visite au Louvre ! 

     

    Le livre : La petite table de Chardin -  Alice Dekker - Editions Arléa

     

    L'avis de Claudialucia 

     

    Et si vous cherchez un livre sur les oeuvres de Chardin simple et peu coûteux je vous recommande celui là , les reproductions sont de bonne qualité.

     

    Le livre : Chardin - Etienne Jollet - Editions Herscher 

     

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  • Une petit île heureuse - Lars Sund

    Chez nos voisins du nord

     

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    Après deux étapes polonaises, un peu de légèreté et de cocasserie à la condition que vous acceptiez de monter dans mon bateau et plein gaz en direction d’un petit archipel caché au sud-ouest de la Finlande.

    Une flotille d’îles : Busö, Aspskär, Hemsö, Kokär.....

     

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    Mais attachons nous à Fagerö, une Petite île heureuse, on vit de la pêche depuis la nuit des temps. L’été « il y faisait bon vivre durant cette saison si diaphane. »

    Tout le monde connaît tout le monde. On peut cancaner et colporter les nouvelles, parler de Judit que personne n’appelle par son prénom mais que tous désignent comme «  la reine d’Aspskär  » , tout le monde parle de Mattsson l’homme politique le plus influent de l’archipel. Et puis il y a Pettersson qui va bientôt faire faillite ( si si c’est le facteur qui le dit), les Kangarn les voyous locaux.

    Et si les nouvelles circulent si bien c’est un peu grâce à Janne le facteur, quand on arrive chez lui on entend un sifflement « Nous frappons, ouvrons, entrons. Le sifflement s’intensifie » Janne est occupé à ouvrir consciencieusement tout le courrier de Fagerö « C’est un véritable expert que nous observons à l’action. » C’est comme ça qu’il est au courant du cancer d’Abrahamsson, le pauvre !! 

     

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    " Les funérailles furent célébrées à l'extérieur, c'est toujours la coutume à Fagerö "

     

    La saison touristique bat son plein quand l’île se met à recevoir quelques invités un peu ...spéciaux.

    Jour après jour, nuit après nuit, des corps viennent s’échouer sur les côtes de Fagerö, un ça irait mais dix, vingt, cent, là ça devient une habitude et ce n’est pas tenable. Surtout que ....tous ces morts y sont même pas d’ici !! et que ça va gâcher la saison touristique. Alors les renvoyer d’où ils viennent ? leur faire une place dans le cimetière

    L’idéal serait de trouver un bouc émissaire .........Le pauvre policier local Riggert von Haartman ne sait plus quoi en penser et ça n’arrange pas sa déprime ! Peut être que Ghita Saarinen la journaliste du coin sera d’un quelconque secours.

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    " Dépéchez vous êtres humains de profiter de la lumière du début de l'été ! Les ténèbres seront de retour bien trop vite "

     

    Ah que voilà un bon roman, exubérant, goûteux, acidulé au point d’en avoir les dents agacées. La littérature nordique au mieux de sa forme.

    Vous avez bien compris que se cache là dessous une critique à peine voilée de nos travers, de nos penchants xénophobes, de notre amour pour notre pays mais pas de ces immigrants qui se présentent en masse à nos portes. 

    Une île métaphorique et un récit à la forme parfaite, nous sommes invités dans les maisons, on pourrait presque goûter les plats, nous nous penchons sur les tombes encore fraîches. Les personnages sont cocasses et très bien croqués. C’est un feu d’artifice d’images, de rires grinçants, d’espièglerie parce que "créer un monde fictif à partir de rien, à l'aide d'outils que la langue met à notre disposition, est véritablement une entreprise noble et exigeante "

    On pense aux meilleurs romans de Paasilina ou de Laxness.

     

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    Je ne l’ai pas lâché une fois que je me suis un peu accoutumée à la cuisine (ah la confiture d’airelles ) et aux noms finlandais. 

     

     

    Le livre : Une petite île heureuse - Lars Sund - Traduit du suédois par Carine Bruy - Editions Mercure de France

     


    609449f7ec37d9acb_1.jpgL’auteur
    : Lars Sund, né en Finlande, il fait partie d’une minorité qui s’exprime en Suédois. Il est l’auteur d’une trilogie, Siklax, dont chaque volume a été un best-seller en scandinavie.

  • En mémoire de la forêt - Charles T Powers

    Chers Voisins : le retour du passé

     

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    « Il sera question d’un village polonais, de péripéties locales, de corruptions mineurs en vue de profits douteux, de châtiment et de pardon, d’un passé que l’on respecte ou que l’on redoute »

    Attention on est chez Sonatine donc tout commence par un meurtre, celui de Tomek Powierza, eh oui autant vous habituer tout de suite aux noms car nous sommes en Pologne « vieux pays de la vieille Europe »

    Leszek est son ami, ils habitent un village, un gros bourg du nom de Jadowia, le corps de Tomek est retrouvé dans la forêt, le crâne enfoncé. Il n’était pas clair Tomek mais de là à le tuer ! Leszek veut en avoir le coeur net et va mener sa petite enquête.

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                              Dans la forêt profond

     

    Nous sommes quelques années après la chute du communisme, plus personne n’a peur de rien et  les magouilles vont bon train. 

    Mais il est toujours difficile de faire table rase du passé, et à l’occasion de ce meurtre et de l’enquête qui va suivre, les secrets enfouis vont ressortir au grand jour. Vous savez il y a toujours un voisin qui s’en ait mis plein les poches grâce au Parti, l’autre s’est enrichi avec des marchés publics truqués.....Vous avez l’impression d’être en pays de connaissance ? on se demande pourquoi !

     

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                       attention au charme trompeur

     

    Charles T Powers prend son temps pour installer son intrigue, pas question de nous livrer un polar clé en main, il y va à l’économie. Cette lenteur fait monter doucement la tension, les personnages se dessinent peu à peu : petits truands, paysans matois, élus prévaricateurs, bref une commune comme les autres, sauf que.....nous sommes en Pologne et pendant la dernière guerre des événements ont eu lieu ici dont personne n’a très envie de souvenir. 

    Leszek est obstiné et va gratter là où ça fait mal et il va aller de surprise en surprise. 

     

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                      Que sont ces voisin devenus ?

     

    Rien de tel qu’un village pour garder un secret, on dénoncerait bien le voisin mais ce serait se dénoncer soi-même alors ...

    C’est un polar qui n’entre pas dans la catégorie des romans haletants, le récit est sombre, c’est la mémoire qui domine, la mémoire d’un pays où il ne fut pas toujours facile d’être un bon voisin !!!

     

    L'avis d'Aifelle : Un excellent roman, à la fois distrayant, instructif et très bien écrit.

     

    Le Livre : En mémoire de la forêt - Charles T Powers - Traduit par Clément Baude - Editions Sonatine

     

  • La Peur -L'antisémitisme en Pologne après Auschwitz - Jan T Gross

    Chers voisins : quand ils se font bourreaux

     

    Un sujet grave et diffcile, celui de l’antisémitisme en Pologne après la Seconde Guerre mondiale. La Pologne a perdu 90% de sa population juive et rares sont les survivants qui sont revenus se réinstaller dans leur pays d’origine. Quand ils reviennent ils sont accueillis non seulement froidement mais avec une réelle animosité. 

    Ces personnes qui viennent de passer des mois en camps de concentration ou en exil en URSS, qui ont pour la plupart perdu toute leur famille, sont à nouveau victime d’antisémitisme.

     

    Et l’incroyable se produit, alors que chaque famille polonaise eût à souffrir de l’occupation nazie, une hostilité se manifeste à l’égard des juifs survivants. 

    Il va y avoir plus de juifs tués après la fin de la guerre qu’avant celle-ci. Des pogroms eurent lieu dans plusieurs villes, presque en toute impunité. Ce qui paraît impossible et impensable a pourtant lieu. Il y eut sans doute plus d’un millier de victimes dans tout le pays.

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               La ville de Kielce aujourd'hui

     

    Lorsque l’on cherche les causes de ce déferlement de violence la première raison invoquée est un soi-disant soutien apporté par les juifs au communistes lors de l’invasion d’une partie de la Pologne par l’URSS en 1939.

    Cette explication est largement insuffisante  « Il est surprenant que les tenants de cette explication, prompts à dénoncer l’accueil chaleureux que les Juifs réservèrent prétendument aux Soviétiques en 1939, n’évoquent jamais la joie que manifesta une frange de la population lors de l’arrivée des nazis, dans l’est du pays, en 1941… »

     

    Jan Gross pense qu’une « des racines fondamentales du conflit entre les Polonais et les Juifs après la guerre, était l’appropriation illégale de biens appartenant à des Juifs pendant la guerre. »

    Un peu partout des pillages avaient eu lieu lors de la déportation des familles juives, vols et pillages souvent perpétrés par ....leurs voisins. Des polonais occupèrent les appartements et des maisons des Juifs Polonais déportés, certains même passèrent de spectateur à délateur auprès des autorités nazies.

    Après guerre des questions se posaient « qui s’était enrichi au dépens des juifs et dans quelles proportions ? » d’ailleurs l’administration n’avait pas été en reste dans cette main mise sur des biens juifs.

     

    En juillet 1946 à Kielce un jeune garçon de 8 ans fugue pour aller rejoindre des amis à quelques kilomètres, il rentre le soir même à son domicile mais le lendemain le père porte plainte accusant les juifs d’être à l’origine de l’enlèvement de son fils.

    La foule se rassemble, un homme juif est suspecté, des immeubles sont perquisitionnés sans rien trouver et tout dégénère.

    La foule s’arme de barre de fer, de pierres, des juifs sont défenestrés, des coups de feu sont tirés.

     

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               Les victimes

     

    Les personnes hospitalisées ont peur de représailles et craignent une attaque de l’hôpital par la foule.

    « Tout au long de la journée, dans toute la ville, des hommes en uniforme, des soldats, des policiers, des scouts des cheminots, poursuivirent, agressèrent, frappèrent et tuèrent des Juifs »

    Le Parti communiste avait tout à gagner aux dissensions entres les communautés, le PC local suggéra après le pogrom que « l’on crée une institution pour faciliter le départ des Juifs de Pologne »

     

     

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                     Les blessés 

     

    L’Eglise catholique quant à elle ne trouva pas nécessaire de s’adresser à ses fidèles par une lettre pastorale et en réponse à 9 journalistes étrangers qui l’interrogeait, le Cardinal Hlond précisa « J’ai enquêté sur les faits et je n’ai pas découvert d’éléments justifiant la publication d’une lettre ». Plus tard il y eu une condamnation vague pour les « violences » commises, sans pour autant parler de pogrom ou de juifs.L’Eglise ferma les yeux une nouvelle fois.

    Pas d’éléments ?  43 personnes furent tués ce jour là à Kielce.

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                      La population juive après le pogrom

     

    Jan Gross livre une étude extrêmement précise et détaillée du pogrom de Kielce qui eût lieu le 4 juillet 1946 et d’une façon générale de la vague de violence qui se produisit, des réactions officielles, des mesures prises ou plutôt l’absences de mesures. 

    C’est un livre d’historien, tout est passé au crible, les documents policiers de l’époque, les enregistrements des témoignages, les interrogatoires des polonais spectateurs ou acteurs. Il montre les réactions de toutes les instances. : administration, Parti Communiste Eglise catholique, justice.  « Là où il devrait y avoir une culpabilité et une honte absolues il n’y a qu’un silence gêné »

     

    115926.jpgJan Gross est américano-polonais ce qui lui donne une crédibilité certaine. Il fut la cible de procès en Pologne pour diffamation et incitation à la violence ! Les charges furent finalement abandonnées.

    Il a publié un livre qui porte pour titre Les Voisins, porte sur les réactions du village Jedwabne dans lequel en 1941, les Polonais, inspirés par les Allemands, ont brûlé des centaines de juifs. 

     

    Pour moi un livre utile « Un livre écrit avec passion par un auteur engagé » qui a le mérite d’informer sur des faits passés sous silence. Comme dans de nombreux pays occupés, comme en France, comme dans les Pays Baltes, il est bon que des livres comme celui-ci paraissent. Ce n’est pas en niant le passé que l’on peut en éviter le retour. Ce n’est pas en niant l’antisémitisme qu’on le fera disparaître.

     

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    Le livre : La peur - L’antisémitisme en Pologne après Auschwitz - Jan T Gross - Editions Calmann-Lévy