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  • Madame Proust - Evelyne Bloch-Dano

    Longtemps je me suis couché de bonne heure.......

     

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    Des personnages se détachent de La Recherche.

    Comme dans un jeu des sept familles  je demande la mère, bonne pioche pour moi d’avoir lu le livre d’Evelyne Bloch-Dano.  

    Il était sur mon Ipad depuis quelques semaines mais je ne sentais aucune urgence, à écouter Antoine Compagnon et son été avec Proust c’est devenu une envie forte.

     

    C’est une biographie de la mère de l’écrivain qui se lit pftt comme un roman.

    Jeanne Weil nait en 1849 dans une famille juive de a haute bourgeoisie parisienne mais cette biographie nous fait découvrir une foule de personnages qui vont graviter autour d'elle.

    Une famille tenant le haut du pavé parmi les familles de la grande bourgeoisie juive, un père décoré de la Légion d’honneur, un oncle ministre. 

    Dans la famille c’est la première à se marier hors de la communauté, son père voyait là l’occasion de renforcer leur intégration à la bonne société de l’époque, Adrien Proust était déjà un médecin respecté et tenait une place enviable dans le système de santé de l’époque. 

    Epouser un catholique c’était franchir un échelon de plus vers l’assimilation sans jamais renier ses origines et par exemple sans jamais se convertir.

     

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    C’est un portrait très attachant que brode Evelyne Bloch-Dano, Jeanne Proust est une bourgeoise cultivée, soucieuse en permanence d’être une épouse irréprochable qui sert les intérêts de son mari. Elle reçoit le tout Paris à la fois artistique et scientifique.

    Voilà pour l’aspect mondain de Jeanne Proust, maintenant l’autre facette c’est cette relation unique avec un de ses fils qui ne prendra fin qu’à son décès.

    Jeanne Proust fut une mère très attentive à la grande émotivité de Marcel, elle tâcha à la fois de le réconforter et de l’aguerrir mais en vain. Plus tard elle admis ses penchants sans jamais pourtant être capable d’en parler avec lui, le carcan moral est encore bien présent.

     

    Cette amour fusionnel est largement décrit et commenté par Evelyne Bloch-Dano et elle ne cache rien des heurts qui parfois découlèrent de cette relation, heurts avec le père ou le frère.

     

     

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                                  Mère et fils

     

    Ardente dreyfusarde Jeanne eut là le courage de tenir tête à son époux qui par ailleurs ne dédaignait pas les petites demoiselles de l’Opéra.

     

     

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    Les débuts littéraires de Marcel lui doivent beaucoup. C'est une femme cultivée qui lit énormément, qui admire et sans doute se retrouve dans Mme de Sévigné. Elle a également un passion pour la musique.  Sa connaissance de l'anglais lui permit d'assurer avec son fils la traduction de Ruskin qui le fit connaître dans le monde littéraire.

     

     

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                 un montage amusant de Proust et de Ruskin

     

    L’auteur ajoute un cahier photographique pour compléter cette biographie de la Maman du petit Marcel …….

    Elle ne vit jamais la revanche éclatante que son fils pris et ne connut jamais l’hommage magnifique que son fils lui rendit à travers son oeuvre. 

    Les passages dans la Recherche du Temps Perdu concernant la mère sont parmi les plus mémorables du roman. 

     

    Une belle biographie qui obtint le Prix Renaudot de l’essai et que j’invite les amateurs de Proust à mettre dans leur bibliothèque

     

    Le livre : Madame Proust - Evelyne Bloch-Dano - Editions Grasset numérique 

  • Proust à Illiers Combray - Christophe Pradeau

     

    Quelle meilleure façon de fêter les cent ans de l'édition de la Recherche du temps perdu qu'avec des livres ? 

    J'ai sorti de ma bibliothèque quelques uns de ceux qui m'ont raconté le petit Marcel enfant, le Proust mondain, le promeneur de Combray, le jeune homme de Balbec.

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    Je vous recommande ces 4 livres qui font un joli tour d'horizon de la recherche, ses lieux, ses personnages. 

    Le dernier en date est signé Christophe Pradeau, un auteur que j'ai déjà croisé à l'occasion d'un roman de cet originaire du Périgord
    Ici c'est son amour pour Proust et de la Recherche qui lui a fait commettre ce petit livre : Proust à Illiers-Combray.

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    « Combray n’est pas seulement un nom de lieu, c’est le nom d’un âge de la vie, celui de l’enfance, des verts paradis, l’île ensoleillée de souvenirs »

     

    On pourrait croire que Marcel Proust a passé un temps fort long à Illiers puisque l’on a rebaptisé la petite ville Illiers-Combray afin de l’attacher définitivement à l’oeuvre et à l’écrivain.

    Pourtant ce ne sont guère que quelques été et courtes vacances que le petit Marcel passa ici. Mais la force de l’évocation dans son roman est telle que pour tout lecteur de la Recherche Illiers et Combray ne font qu’un.

     

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                            La maison des souvenirs

     

    J’ai appris avec intérêt (et à ma grande honte cela ne m’avait pas frappé à la lecture de la recherche) que Proust changea la localisation de Combray et transporta la ville en Champagne afin de la voir détruite au moment de la guerre !! Si cela doit prouver quelque chose c’est que « la vérité d’un roman est moins dans la lettre du texte que dans le souvenir qu’il laisse en nous ».

    Je ne me sens pas trop honteuse quand j’ai découvert que Giono plaçait Combray en Normandie….

     

     

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                      Le père peu présent dans le roman

     

    Christophe Pradeau arpente les rues d’Illiers et c’est l’occasion pour lui de nous rappeler que cette ville est sous le signe des Proust mais surtout sous celui d’Adrien Proust, le père, le médecin, l’ennemi juré du choléra et de la peste. Il est certain que pour cette ville endormie en début du XXème siècle c’était un souvenir moins sulfureux que celui de Marcel Proust trainant derrière lui des relents de scandale.

    A sa suite on pénètre dans la maison de Tante Léonie, tante qui n’a jamais existé, on fait un « tour de jardin »derrière la grand-mère du narrateur « par tous les temps, même quand la pluie faisait rage et que Françoise avait précipitamment rentré les précieux fauteuils d’osier »

     

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                                         Le pré Catelan 

     

    C’est un pèlerinage littéraire que l’on fait, il y a peu de lieu qui font autant corps avec un auteur au point de se confondre avec lui et faire qu’un lieu imaginaire s’incarne aussi fortement dans le réel. Je ne vois par comparaison que le Château d’If où les visiteurs tiennent à voir le trou creuser par Edmond Dantès dans sa cellule.

     

     

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               Les nymphéas de la Vivonne

     

    Si vous êtes un amoureux de Proust alors ajoutez ce livre à votre bibliothèque et prenez le temps d’aller flâner au Pré Catelan et tremper vos mains dans la Vivonne.

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    Le livre : Proust à Illiers-Combray - Christophe Pradeau - Editions Belin

  • Lettres à Théo - Vincent Van Gogh

     

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    Ma dernière visite au musée Van Gogh d’Amsterdam remonte à une quinzaine d’année. 

    Depuis longtemps je voulais lire une biographie du peintre en parallèle avec sa correspondance.

    C’est chose faite et j’en suis ressortie plus amoureuse que jamais de cette peinture et de ce peintre.

     

     

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                              © Luuk Kramer/Van Gogh Museum

     

    Jusqu’ici j’avais picoré ces Lettres à Théo mais cette fois en parallèle de la biographie j’ai fait une lecture suivie et cela s’est révélé passionnant.

     

    Dès les premières lettres on est accroché, une famille qui n’est pas riche mais vit dans une certaine aisance, un père pasteur qui va à la fois servir de modèle permanent et d’objet de haine à la façon d’un Kafka. Vincent pourrait comme Kafka écrire sa lettre au père.

     

    Des études pas vraiment glorieuses et pas vraiment terminées, et un début de la vie d’adulte difficile.

    Un départ pour l’Angleterre où il va connaitre ses premières amours et se révéler doué pour les langues, plus tard il ajoutera le français à la panoplie au point d’écrire une partie des ses lettres en français.

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                    Les premières oeuvres  1882 

     

    D’échec en échec le voilà quasi missionnaire auprès des mineurs du Borinage, c’est pour lui une période mystique pendant laquelle il découvre le travail sordide, la faim, ses dessins en portent la trace, ils ont la noirceur de la mine et la dureté du travail. Plus tard lisant Zola il se reconnaitra dans Germinal.

     

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                  Les mangeurs de pommes de terre 1885

     

    Les lettres sont pleines de ses doutes, de ses souffrances mais aussi de ses lectures, c’est un lecteur passionné et attentif. ll admire Hugo, Balzac et par dessus tout Zola. Rien à voir avec les lettres d’un fou, même si de temps à autre le ton change, l’exaltation le tient, que ce soit pour une femme, pour la Bible ou pour la peinture.

     

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                          Arles 1888 

     

    Nous n’avons pas les réponses de son frère mais l’on sent très bien son rôle modérateur, complice.

    Le départ pour Arles apparait comme une chance mais très vite les démons reviennent. Alcool, hallucinations, la misère matérielle détruit sa santé, son corps le lâche et son esprit va suivre ce qui le conduit vers l’hôpital psychiatrique où il trouve un certain repos.

     

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                  A Saint Rémy de Provence  la nuit étoilée 1889

     

    Théo a essayé de le faire connaitre, d’organiser des expositions de ses oeuvres mais Vincent s’y oppose le plus souvent. On le suit à travers ses lettres jusqu’à la cassure finale.

     

     

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                      A Auvers sur Oise 1890

     

    Ces lettres sont profondément touchantes et désespérantes car on le voit s’enfoncer dans la folie tout en essayant de tenir la tête hors de l’eau grâce à la peinture. ll cultive les ruptures, régulièrement avec Théo quand celui ci renâcle à le soutenir, ruptures avec des femmes, rupture avec Gauguin

    Pourtant c’est à Théo qu’il envoie tout, ses dessins, ses premiers tableaux, les toiles qu’il peint frénétiquement à Arles, cette frénésie se poursuit lorsqu’il est interné à Saint Rémy de Provence : imaginez il peint en un temps très court 200 toiles et parmi elles ses toiles les plus célèbres.

     

     

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                Hôpital Saint Paul de Mausole © Ivredelivres

     

    J’ai vraiment été accroché par ces lettres, Van Gogh y apparait dans toute sa nudité et sa faiblesse mais aussi dans toute sa passion pour la peinture, exutoire à la folie qu’il sent poindre. 

     

    Vous pouvez aussi écouter ces lettres lues par Denis Lavant.

    Un site existe mais en VO

     

    La biographie permet de replacer ces lettres dans leur contexte.

    Mon seul regret c’est de n’avoir pas en parallèle les oeuvres pour en suivre l’évolution.

    Une édition existe aujourd’hui chez Actes Sud en six volumes qui permet cela mais son prix est carrément prohibitif (380€)

     

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    Les livres : 

    Lettres à Théo - Vincent Van Gogh - Editions Gallimard

    Van Gogh - David Haziot - Editions Gallimard Folio

     

  • Voyages - William Bartram

    Le père de Franklinia Alatamaha

     

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    Une partie de ma famille est allée vivre en Caroline du Sud, cela rend immédiatement curieux d’un territoire.

    Coïncidence : Je croise dans un livre récent le nom d’un naturaliste qui a arpenté ces terres là et double coïncidence une nouvelle collection chez Corti nous offre la traduction des voyages de ce naturaliste !!!

    Ma curiosité bien réveillée j’ouvre le livre de William Bartram.

     

    Plus jeune qu’Audubon, William Bartram vit en Amérique avant que ce soient les Etats-Unis. 

    Fils de quaker, son père botaniste du roi l’initie à la botanique, à l’entomologie, à la zoologie alors qu’il est encore en culottes courtes.

    Mais le père n’a pas le talent du fils pour conter ses voyages et il va falloir attendre 1791 pour que William publie ses pérégrinations en Caroline, Géorgie, en Alabama, Mississipi, Louisiane jusqu’en Floride.

     

    Il a fait un périple qui l’a emmené des Appalaches à la Floride juste avant la Guerre d'indépendance et son livre devint très vite non seulement un classique américain mais inspira aussi les européens, en particulier le Vicomte de Chateaubriand qui l’a beaucoup lu (Les Natchez lui doivent beaucoup) et a fortement influencé les romantiques anglais comme Wordworth et Coleridge.

     

    Il s’embarque en 1773 pour un voyage qui va duré 4 ans pendant lesquels il va observer, décrire, dessiner des plantes.

     

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     « L’élégant palmier de Floride, le superbe Magnolia, empreint de magnificence et de dignité »  

     

     

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    Le Turdus migratorius qui  « se lance d’une tourelle avec la célérité d’une flèche, comme s’il tentait de rattraper son âme qu’il aurait rendu à la dernière note d’un chant aigu »

     

    Véritable scientifique qui a lu Linné, il va répertorié et nommé tout ce qu’il voit. La liste en fin de volume est impressionnante.

    C’est le défenseur des beautés de la nature, « Infinie variété de scènes animées, indiciblement belle et agréable » , il rapporta de ses voyages multiples spécimens tous exceptionnels

     

    Au passage il donnera son nom à quantité de plante et en particulier au Franklinia Alatamaha une plante magnifique qui ne survécut que grâce à la collecte des graines que fit le naturaliste.

     

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                                 Franklinia Alatamaha

     

    Il est l’ancêtre des protecteurs de la nature mais bien avant cela de la protection et du respect des indiens Creek, Choctaws, Cherokees ou Séminoles car en fervent Quaker il est respectueux de toutes les créatures rappelant par là Montaigne 

    « Ayant beaucoup dans mes voyages fréquenté les Indiens de l’Amérique, j’ai pu juger pour moi-même s’ils méritaient les critiques sévères que leur adressent les blancs. »

     

    Il a le savoir écrire des hommes instruits de son temps et c’est un plaisir que de lire ses pages. Il nous gratifie parfois d’envolées lyriques qui ont du plaire à Chateaubriand, mais qui ont la haute tenue scientifique des écrits d’un Buffon.

    Le naturaliste a exploré le Sud avant la guerre d’indépendance et ainsi laissé son voyage en héritage à la toute jeune nation américaine.

     

    Aujourd’hui encore on peut suivre ses traces sur le Bartram Trail 

     

     

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    Le livre : Voyages - William Bartram - Editions José Corti

  • Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe

    Pour amateurs de nature writing

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                                      ©Chatree Maknual

     

    Si vous avez lu et aimé Walden, si vous avez lu et aimé Solitudes australes, si vous êtes fan du journal de Rick Bass alors le livre de Thomas Rain Crowe est fait pour vous.

     

    1980 Thomas Rain Crowe prend la décision de vivre loin des villes, au coeur des Appalaches de son enfance en Caroline du Nord

     

    Seconde décision : vivre en autarcie, être capable de cultiver, pêcher, chasser ce dont il a besoin pour vivre.

    Première étape : construire une cabane rudimentaire « en bordure du champ de Zoro » son ami,  pas d’eau courante, pas d’électricité mais un pays où « le cerf et la colombe vivent leur vie au même rythme »

    Sa décision le classe immédiatement dans la case « émule de Thoreau » , il apprend à couper et à stocker son bois, planter ses légumes, faire son pain, élever des abeilles et aussi, car il faut bien vivre joyeusement, fabriquer sa bière. 

     

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                     Les appalaches en Caroline du nord

     

    Les objets quotidiens prennent une énorme place, la faux, la scie deviennent des compagnes dont il faut prendre soin, créer et soigner un « potager de montagne » est un art difficile qui demande réflexion, la pêche vous incite à « penser comme le poisson que l’on pêche » bref on est pas loin du paradis.

    Echapper à la société de consommation oui mais sans couper les ponts avec la civilisation et les amis. Lorsque la solitude se fait pesante 

     

     

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    Ce retour aux sources se lit avec bonheur, les mots coulent, la poésie est présente mais aussi le réalisme lié à une vie parfois dure. 

    Dans un chapitre qui m’a beaucoup intéressé il parle des « nouveaux naturalistes » des écrivains, des scientifiques qui ont oeuvré pour la protection environnementale. L’un deux a attiré mon attention et je vous en parlerai prochainement. 

    Mes deux chapitres préférés Sous la neige et Une marche en forêt.

    Pour vous convaincre :

    « Presque trente centimètres de neige sont tombés pendant la nuit. Une fois que le feu a repris et réchauffé la maison, j’entrouvre les fenêtres et je peux ainsi entendre, en stéréo, les bruits des oiseaux en train de manger dans la neige - un choeur animé de pépiements, de trilles et de cris perçants. Une symphonie, en fait, au vu de leur état d’anxiété, plus proche d’un combat que d’un cocktail mondain. Quand les montagnes sont couvertes de neige et de glace, les oiseaux doivent toujours manger, par jour, l’équivalent de leur poids en nourriture, mais comme leurs aliments habituels ont disparu, se nourrir prend un tour bien plus sérieux. »

     

     

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    Chaque chapitre nous fournit une citation de ses auteurs préférés : Snyder, Emerson, Thoreau bien sûr et Whitman et chaque chapitre se termine par un poème, certains m’ont infiniment plu.

     

    En un temps secret une fleur

    de velours lisse peut devenir côtelée

    Pleurer ou s’accrocher

    à la lumière pour s’assécher

    Etre du nectar brillant sur la peau

    Un ciel où pêcher le miel

    Dans un breuvage d’étoiles

     

    L’auteur est un ami d’Allen Ginsberg et de Gary Snyder et des poètes de la Beat Génération. Publié aux Etats-Unis en 2005 c’est une excellent idée des éditions Phébus de nous offrir cette traduction.

    Aujourd’hui Thomas Rain Crowe a quitté sa cabane des Appalaches, il continue à travailler pour des revues écologiques, le poète c’est fait traducteur.

     

    L'avis de Pierre Assouline

     

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    Le livre :  Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe - Traduit par Mathias de Breyne - Editions Phébus 

     

     

  • Ecrivains Randonneurs - Antoine de Baecque

    Promenade ou randonnée

     

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    Après deux récits qui vous ont emmené aux pays des Miquelots et des Jacquaires voila un livre qui donne une furieuse envie de marcher ET de Lire

    Disons le tout de suite, pour les fanatiques de livres sur la marche, qu'il peut être parfois un peu redondant, mais pas tant que ça.

    On y trouve des pointures comme N Bouvier, JC Bourlès, ou Jim Harrison, des amateurs plus récents dont j’ai eu l’occasion de vous parler ici : JL Hue ou F Gros sans oublier nos classiques de Thoreau à Emerson en passant par Jean Jacques.

     

     

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                    Annie vous emmène dans les forêts du Maine avec Thoreau

     

    Mais surprise j’ai trouvé là des noms inconnus, des références oubliées et des extraits de livres aujourd’hui introuvables hors des archives des bibliothèques.

    Ce sont ces textes là qui ont fait mon bonheur et je vais tout faire pour vous allécher.

    Pétrarque par exemple qui n’a pas fait que gravir le Mont Ventoux, ou allez Hazlitt, ce nom ne vous dit rien ? alors c’est que vous n’avez pas lu Helen Hanff et ce sera votre premier oubli à rattraper.

    Ou alors Agricol Perdiguier, rien que le nom donne envie d’en savoir plus, cet avignonnais va faire son Tour de compagnon du Devoir et son tour de France a une sacrée saveur.

    Rimbaud, oui oui le marcheur du désert, oui mais pas que….le voilà faisant la traversée du Gothard où il trouve la neige qui l’oblige à trouver refuge à l’hospice du lieu. 

     

     

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                   Avec Rimbaud

     

    Et ces récits du Pèlerin Russe tout empreints de mystique, lui qui n’a dans son sac qu’ « une Bible, du pain et c’est tout »

    Piquons parmi les romantiques, il n’y a pas que Chateaubriand ou Lamartine, Goethe est aussi un grand marcheur, mais aussi bien moins connu Etienne Pivert de Sénancour qui « n’imagine rien hors de la nature ».

    Plus près de nous Julien Gracq et ses Carnets du grand chemin

    Et ça c’est sans compter sur les montagneux et leurs multiples voyages dans les Alpes qui sont parfois d’une « sublime horreur » pour le dire comme Victor Hugo.

     

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                             avec Walser © Pierre Assouline

     

    Là je vous sens accrochés et prêts à me suivre sur ces chemins et sentiers, en promenade avec Walser ou à la découverte du monde.

    « A travers ces textes, la marche apparaît comme la meilleure façon d'appréhender le monde, à vitesse humaine, au rythme de sa propre introspection... » 

    Il parait qu’il y a six millions de français qui partage cette façon là d’appréhender le monde ! Vous en faites peut être partie ?

     

     

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    Le livre : Ecrivains Randonneurs - Présenté par Antoine de Baecque - Editions Omnibus