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A sauts et à gambades - Page 129

  • Sur les ossements des morts - Olga Tokarczuk

    A couvert !!


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    Oh que voilà un bon roman ! Il y a tout : l’intelligence, l’art du récit, des personnages improbables, un suspense, bref un livre tout à fait délectable.

    Si j’ai lu ce livre au départ c’est en raison de sa géographie : les Sudètes, vous savez ces territoires qui ont au fil du temps changé d’appartenance, des lieux que j'aime et qui m'attire.

     

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    Mais voilà je me suis retrouvée avec entre les mains un roman écologiste !

    Dans un hameau du territoire Janina Doucheyko est  ingénieur en retraite lorsqu’elle découvre un cadavre.  C’est celui de son voisin mort avec un os en travers de la gorge, voilà un début prometteur. 

    Mais les morts vont s’enchainer et avec eux des interrogations. La chasse et les chasseurs sont montrés du doigt avec leurs adeptes un rien profiteurs dans cette région de Pologne où la chasse est tout.

    Janina a tenté autrefois de s’opposer aux chasseurs mais sans succès. Les meurtres pourraient-ils avoir été commis par ....les animaux ? Une vengeance ?

     

    Ce roman est formidable, un roman dans lequel le suspense est maintenu jusqu’au bout, les personnages sont tous atypiques et quand le fantastique s’invite dans le récit on est prêt à y croire.

    C’est tout à fait prenant. J’ai aimé l’ambiance, j’ai aimé cette femme déterminée et courageuse. J’ai aimé ce roman dérangeant. 

     

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    Le livre : Sur les ossements des morts - Olga Tokarezuk - Traduit du polonais par Margot Carlier - Editions Libretto

     

    z10277562Q,Olga-Tokarczuk.jpgL'auteur : A reçu un prix équivalent au Goncourt en France 

    Elle est l'auteur le plus traduit de la Pologne

  • Fusil en option

    Oui je sais ce n’est pas la saison mais j’aime bien tout mélanger.

     

    Alors demain promis je vous emmène à la chasse en ...

     

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    Fusil et gibecière en option

  • Sylvius - Henri Bosco

    C’est une histoire de famille, les Mégremut, une belle famille qui peuple tout le village de Pontillargues et même les environs, une famille unie comme les doigts de la main.

    Il va sans dire que l’on est attaché à son coin de terre chez les Mégremut, on reste entre soi, personne n’aurait l’idée saugrenue de partir sur les routes.

     

    C’est Sylvius qui va être pris un jour par l’envie du départ.

    Curieux que Sylvius soit celui qui cède à la tentation car dans la famille il passait pour le sage mais aussi le prudent qui a toujours peur de manquer, sa maison est un vrai garde-manger

     

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    « Là s’alignaient jambons salés, saucissons drus, guirlandes d’oignons mordorés, claies rayonnantes de tomates, melons d’hiver suspendus au plafond, légumes secs, cornichons, piments, bocaux de gelées brunes ou roses, poissons fumés, coulis, conserves »

     

    et pour cela il est souvent sur les routes mais toujours il revient à Pontillargues.

    Oui mais voilà un soir de chandeleur tout neigeux il a la curiosité d’aller voir un peu plus loin et tombe sur une troupe du voyage.

     

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    Un endroit « où jamais il n’avait aventuré sa carriole, car on n’y trouve, et loin encore, qu’un petit bourg perdu, Lobiers, entre deux étangs et des bois de saules ».

     

    Surprise tout le village est à la fête donnée par les théâtreux de passage et Sylvius oubliant ses provisions, sa famille et son village, se joint à la troupe des comédiens ambulants.

    Mais la famille menée par Philomène veille au grain.

    Je vous laisse découvrir comment va s’organiser la récupération de Sylvius.

     

    C’est un roman très attachant, court comme une longue nouvelle, simple, des personnages plein de mélancolie, un roman d’une douceur tragique que j’ai beaucoup aimé.

    Henri Bosco sait parfaitement évoquer le rêve, les liens familiaux parfois étouffants, l’étrangeté du voyage, le mystère qui va s’attacher à Sylvius.

     

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    Le livre : Sylvius - Henri Bosco - Editions Gallimard folio

  • Un parfum de provence

    C’est bon le printemps en Provence aussi j’ai eu envie de vous y emmener le temps d’un roman

     

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    Les carnets d'Elea

    Rendez vous ici dès demain

  • Pause printanière

    Le printemps frappe à la porte

     

    Juste le bon moment pour s’offrir une petite pause

     

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    je vous retrouve dans quelques jours

     

  • 24 avril 2015 : commémoration du génocide arménien

    "Emportés par le vent, engloutis par les eaux"

     

     

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    1915 déportation des arméniens 

     

     

    En 1915 l’Empire Ottoman est en perdition et ses nouveaux chefs ultra nationalistes vont pousser le peuple et l’armée à se retourner contres les minorités. 

    A cette époque dans l’Anatolie orientale les arméniens sont nombreux et présents depuis des siècles. 

    Les arméniens sont intégrés et sont présents dans l’administration mais aussi sont artisans dans les villages mais stigmatisés par les musulmans ils deviennent des ennemis.

     

    Le 24 avril il a s’agit de faire taire les voix qui pourraient s’élever contre le massacre qui se prépare : avocats, journalistes, écrivains, hommes d’affaires et bien sûr les élus au parlement Turc sont arrêtés.

    Ces hommes seront exécutés, on peut rapprocher le 24 avril de la rafle du Vel d’Hiv.

    Dans les semaines et les mois qui vont venir sous la direction d’un triumvirat à la tête du pays c’est pratiquement tout  le peuple arménien qui va être détruit.

     

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    Dans les villages et les petites villes les hommes sont rassemblés et exécutés de façon féroce, les rivières charrient du sang, les ravins sont pleins de corps, les femmes et les enfants partent en convoi pour « un voyage de la mort ».

    Ce que les Turcs appellent pudiquement : déplacement de population, une déportation de masse en fait.

    Les soldats arméniens combattant dans l’armée turque sont exécutés.

     

    Le voyage est terrible : pillage, viols, enlèvements d’enfant ont lieu tout au long du voyage vers la Syrie. Les historiens dénombrent 317 convois. 80% des personnes déportées périront de faim, de soif et de maladie. Le génocide fit 1 million et demi de morts. 

    Les arméniens de Constantinople furent un peu plus épargnés.

     

    Aujourd’hui encore les arméniens ne sont que tolérés en Turquie et l’appellation « rebus de l’épée » s’attache encore aux descendants de ceux qui ont échappé aux massacres.

    Mais des Turcs osent prendre la parole pour relayer la voix des arméniens même si le gouvernement nie toujours ce génocide. 

     

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    Musée du Génocide à Erevan 

     

    Je vous propose trois livres aujourd’hui qui retracent chacun à leur façon cette histoire effroyable.  

     

    Un roman d’abord, un classique qui fut le premier écrit sur le drame et que j’ai lu il y a très longtemps

    Il m’avait fait découvrir l’histoire des massacres arméniens. 

    Ce livre indisponible depuis longtemps vient d’être réédité. 

     

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    En 1915, dans un climat alourdi par leurs revers dans le Caucase, les autorités turques procèdent à la liquidation des populations arméniennes. Dans l’ensemble de l’empire, les déportations de masse et les massacres s’organisent. C’est le début du premier génocide de l’histoire du XXe siècle. Au nord-ouest de la Syrie ottomane, des villageois arméniens refusent de se rendre et gagnent les hauteurs du Musa Dagh, la "montagne de Moïse", bien décidés à opposer aux Turcs une résistance farouche, jusqu’à la mort. 

    Ils sont menés par Gabriel Bagradian, cet enfant du pays, expatrié, naguère vilipendé pour ses moeurs occidentales, mais qui, contre toute attente, refuse de fuir et choisit de lier son destin à celui du peuple de la montagne. Ecrit pendant la montée du nazisme, le roman, inspiré par un fait réel, connut un immense retentissement. Il ouvrait les yeux du monde sur le génocide arménien et établissait un lien entre ce dernier et l’idéologie nazie. 

    Interdit par Hitler (à la demande des Turcs), détruit au cours d’autodafés, le livre continua de circuler sous le manteau dans tous les ghettos où les juifs s’identifiaient aux résistants arméniens.

     

     

    Les mémoires de Zabel Essayan sur les événements qui à Adana furent les prémices du génocide 

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    Avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile ne sont plus que champs de ruines. Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et journaliste Zabel Essayan conte par le menu ce que ses yeux distinguent, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours plus de trente mille Arméniens en Cilicie.

    Empreint de la violence qui l’entoure, le récit de la journaliste décrit avec une puissance rare l’atrocité des massacres et l’impuissance d’une civilisation aux abois face au nationalisme délirant des Jeunes-Turcs. Livre halluciné, Dans les ruines est un témoignage à résonance universelle, il parle pour tous les génocides d’hier et d’aujourd’hui.

     

    Enfin un tout petit livre d’une journaliste turque Pinar Selek qui après bien des méandres découvre que tout ce qu’on lui a enseigné sur les arméniens était faux, qu'ils n'avaient pas été emportés par le vent et engloutis par les eaux. L'histoire était manipulée.

    Elle reconnait aujourd’hui ce déni de l’histoire et la réalité du génocide et fait entendre sa voix.

    Ce petit livre autocritique illustre bien le travail de négation du gouvernement turc mais aussi la prise de conscience d’une partie de la population.

     

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    Pour en savoir plus vous pouvez aussi écouter les 4 émissions de la Fabrique de l'histoire sur le sujet

     

    Les livres

    Les quarante jours de Musa Dagh - traduit par Paule Mofer-Bury- Franz Werfel - Albin Michel

    Dans les ruines - Zabel Essayan - Traduit par Léon Ketcheyan - Phébus Libretto

    Parce qu'ils étaient arméniens - Pinar Selek - Liana Levi