Deux livres qui vous emmèneront du côté de Port Royal ou du moins de ce qu’il en reste.
Un lieu mythique fréquenté par Mme de La Fayette, Mme de Sévigné...
Vous êtes prêts ? silice et missel en option
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Deux livres qui vous emmèneront du côté de Port Royal ou du moins de ce qu’il en reste.
Un lieu mythique fréquenté par Mme de La Fayette, Mme de Sévigné...
Vous êtes prêts ? silice et missel en option
J’ai fait connaissance avec Simon Leys en 1971, passionnée par la Chine je voulais en savoir plus et j’avais lu Les habits neufs du Président Mao.
Je me souviens dans les années 80 de son passage à Apostrophe et de son empoignade légendaire avec Maria Antonietta Macciocchi qui défendait le maoïsme bec et ongles.
j’ai continué au fil des années à lire Simon Leys.
Il vit en Australie d’où le titre de ces lettres envoyées à Pierre Boncenne qui travailla avec Bernard Pivot à Lire, Apostrophe et Bouillon de culture. Elles sont la preuve d’une longue amitié et prennent parfois la forme d’un dialogue sur la vie intellectuelle, politique, artistique, dialogue qui mêle aussi bien les compte rendus de lecture, les anecdotes rigolardes, les coups de gueule, les hommages à des amis disparus, les inquiétudes pour la vieillesse qui arrive.
Simon Leys © AFP
Ce que j’ai aimé c’est le côté fourre-tout, j’aime sauter ainsi du coq à l’âne, de Cioran à la peinture de Vuillard, des traductions de Zhuang Zi « l’un des livres les plus sublimes qu’ait produit le genre humain » à Confucius ou à la pêche en mer.
Simon Leys à l’admiration fébrile et la détestation explosive. C’est un curieux compulsif, érudit sinologue, lecteur passionné et critique parfois acerbe.
On retrouve dans ces lettres sa colère devant des intellectuels français qui encensèrent le régime chinois, de BHL « pour la douce rigolade que suscite infailliblement l’exhibition de son ego », à Giscard qui avait qualifié Mao de phare de la pensée mondiale ! Ne vous étonnez donc pas que Simon Leys soit un admirateur d’Orwell à qui il a consacré un livre.
Il a traduit Les Propos du moine Citrouille amère de Shitao
Question littérature c’est un feu d’artifice, je suis ressortie de là avec une grande liste de livres à lire et une pluie de citations.
Il aime Balzac malgré ses imperfections « je lis ou relis Balzac. Le Colonel Chabert et le Curé de campagne, lus il y a quarante ans, demeurent mes favoris », il lit Cioran dont il a « découvert avec délice et passion les Cahiers ». Et mille autre réflexions sur Proust, Conrad, Cervantès ou Stendhal.
Ce livre est un joli hommage à un ami disparu en 2014 rendu par le destinataire des lettres.
Un livre qui a été en lice pour le Goncourt de la biographie et qui a pris la deuxième place.
Le livre : Quand vous viendrez me voir aux antipodes Lettres à Pierre Boncenne - Simon Leys -Editions Philippe Rey
Une bio peu orthodoxe
Passage de la mer rouge Enluminure arménienne
Et voilà ça tombe longtemps après la période des prix littéraires et c’est très bien car on est bien plus attentif. Le Goncourt de la biographie a récompensé ce livre et c’est justice.
Si on me demande ce que je sais de Moïse je vais faire une réponse courte et mes références sont très cinématographiques ou alors remonte a de très très lointains cours de catéchisme :
l’enfant dans son couffin, l’ouverture de la mer rouge, les tables de la loi et bien sûr l’arche d’alliance !
Bon après ....
L'arche d'Indiana Jones
Une bio du prophète, du chef des hébreux, du législateur voilà ce que propose Jean-Christophe Attias mais très vite il nous le montre comme un homme fragile, il tient son nom d’une étrangère, la fille de Pharaon, il n’est sans doute pas circoncis, il est bègue « handicapé de la parole » et a besoin d’un intercesseur pour haranguer les foules, il conduit son peuple vers la Terre promise mais lui ne pourra pas y mettre les pieds. Bref on est loin de l’homme parfait.
Les textes bibliques ont tenté de masquer les points les plus litigieux, de gommer les anomalies, Moïse apparait décidément comme un homme qui connait des faiblesses, qui doute, qui souffre de solitude et qui comme un vrai prophète « meurt en exil ».
Dans une interview l’auteur dit de Moïse qu’il est humble, que sa fragilité est notre fragilité et qu’il peut nous aider à assumer nos doutes ou à les surmonter.
Les tables de la loi - par Matfre Ermengaud Bibliothèque de Lyon
j’ai lu cette biographie avec grand plaisir mis à part quelques pages, non en raison d’un défaut quelconque du livre mais bien parce que ma connaissance du texte biblique était insuffisante et m’obligeait à aller relire les passages considérés attentivement.
Jean-Christophe Attias fait évidement preuve d’érudition avec légèreté mais aussi d’un certain humour qui rend certaines formules très réjouissantes, comme celle ci « Quant à Dieu, qui n’existe pas, je suis encore assez déraisonnable pour espérer en sa miséricorde »
Que vous soyez ou non juif, que vous soyez ou non croyant cette biographie mérite votre intérêt.
Le livre : Moïse fragile - Jean-Christophe Attias - Editions Alma
Non non il ne s’agit pas des soldes mais bien des prix qui sont décernés tardivement.
Je vous propose le gagnant et le second de la compète
Préparez la couronne de laurier
Gps et cartes en main voici un petit récapitulatif si vous avez envie de lire sur Compostelle
Le plus ancien de ma bibliothèque
Priez pour nous à Compostelle de Barret et Gurgand chez Hachette, souvenir d’une émission d’Apostrophe 1978 un mixte en histoire du pèlerinage et récit de marche -
Les deux meilleurs
Les deux récits de Jean-Claude Bourlès datant de 93 et 95 : Retour à Conques et Le grand chemin de Compostelle chez Payot et on les trouve en poche
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Un récit un peu hors norme
La Ballade des Pèlerins d’Edith de la Héronnière, une randonnée presque mystique en compagnie de deux américains et un canadien, le chemin dans sa version minimaliste. A chercher d'occasion. Voyez le billet d’Aifelle
Une rédemption
Fortement secouée par l’affaire Grégory, la journaliste Laurence Lacour eu besoin de tout planter là après la fureur médiatique.
A trouver d'occasion Jendia, Jendé chez Bayard
Vous connaissez le Rufin vous pouvez désormais l'écouter et dernier sortie cette jolie compilation des textes du chemin que vient de faire paraitre Omnibus sous la direction d’Antoine de Baecque l'écrivain randonneur
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Je ne serai pas complète si je ne vous signalais pas chez un éditeur que j'aime beaucoup, Transboréal, le récit d'Antoine Bertrandy, je n'ai pas fait de billet car si l'auteur très gentiment me proposait l'envoi du livre, fidèle à mon habitude j'ai refusé.
Je ne l'ai donc pas lu mais il fera certainement partie de mon prochain chemin car Philippe Meyer en dit du bien et ça c'est bon signe.
Enfin un livre de Cees Nooteboom qui ne traite pas du voyage à pied mais qui est un classique et qui vous embarque dans les petits villages de l’Espagne d’il y a une vingtaine d’années et que devrait lire tous les amateurs avant de prendre la route
Et il est bon de finir avec l’aide de Colo par un poème
Pèlerin.
Te voilà debout, pèlerin, prêt à te mettre en route, mais il faut que tu saches, pèlerin, où tu vas !
Te voilà debout, pèlerin, prêt pour ta recherche, mais il faut que tu saches ce que tu pars chercher ! `
Souviens-toi de ce pèlerin qui un jour également partit, mais en suivant une ombre, perdit le bon chemin.
Et quand il se retourna l'ombre s'évanouit, il se retrouva seul, seul en face à face avec lui.
Ne crois pas qu'il suffise de prendre l'habit et le bourdon, ni que puissent te rassasier la gourde d'eau, le pain ou la prière.
Il convient de cheminer ensemble, confondus en un seul amour, et de briser tous ces miroirs qui emprisonnent ton cœur
Antonio Machado
Ma bibliothèque Compostellane compte déjà pas mal de livres mais je suis toujours à l’affût. Aussi ai-je embarqué avec un pèlerin géographe.
Le point de départ : Ossen village de la Batsurguère
Il m’a été immédiatement sympathique cet homme : Il admire Elisée Reclus et décide pour ne pas être présent à la rentrée 2011 pour cause de retraite, de prendre son bâton (ferré par le beau-père) et de réaliser son rêve d’enfant.
Il a en effet rêvé des sources du Nil, de Valparaiso et de Compostelle, il avait réalisé les deux premières destinations alors ...Ultreïa
J’ai aimé ce carnet de route, l’oeil de l’observateur est bien grand ouvert, les pleins et les déliés du paysage lui parlent, parfois ils lui parlent en langue de géographe mais le petit lexique ajouté rend les choses tout à fait claires et j’ai même eu beaucoup de plaisir à retrouver des mots oubliés qui dataient de mes lointains cours de géographie : ager, bachère, éteule ou talweg.
C’est tout à fait intéressant de s’attarder sur l’aspect économique ou même sociologique des terres traversées. Découvrir les paysages naturels sous l’angle géologique. L’auteur déchiffre les changements, le recul de l’agriculture traditionnelle, l'abandon complet de certains lieux, des zones industrielles empiétant sur les campagnes.
Ruesta " El Camino laisse la route par une brusque montée et, sur les trois ou quatre kilomètres qui le séparent de Ruesta, suit une ancienne cañada bordée de buis"
Les petits croquis sont là pour nous éclairer, les villages, les ponts, les pentes verdoyantes, les vergers et les vignes ou la meseta pelée sous le soleil, sont autant de jalons pour ce parcours si particulier.
Mansilla de las mulas " la modernité à transformé un bourg de tierra de barro en décor pour opérette touristique"
Mais n’oublions pas les rencontres car ici comme dans beaucoup de récit du chemin, les rencontres sont importantes même si pudiquement l’auteur ne s’appesantit pas sur cet aspect.
Au fil du temps et des quelques 1000 kilomètres, une évolution se fait. Comme tous les pèlerins il va connaitre certains changements et entamer une réflexion sur sa « croyance au progrès matériel et moral de l'humanité. », faire fi du confort, s’alléger de beaucoup de contraintes.
Le bout du chemin
" le soleil descend et descend, caché derrière les nuages. Je ne sais pas combien de temps, je reste ainsi à noyer mon regard dans l'océan qui s'agite. La nuit tombe doucement et s'installe en catimini."
C’est un récit que l’on lit avec un réel plaisir, j’ai aimé le ton très libre, j’ai aimé la multitude de petits croquis, la liberté prise avec les chemins tout tracés. Une jolie façon de renouveler ce type de récit.
Le livre : Voyage vers Compostelle d’un pèlerin géographe - Alain Cazenave-Piarrot - Editions du Cerf