Les chemins Jacquaires
Après les chemins de Normandie voici le plus classique Chemin de Compostelle.
Ma bibliothèque du chemin est déjà bien garnie et j’y ai ajouté il y a peu la version numérique du livre de Christophe Ruffin.
J’y ai pris un peu plus de plaisir qu’avec le livre de Bernard Ollivier.
Qu’est-ce qui m’a plu ? Tout d’abord le choix de l’itinéraire, aucune de mes lectures ne m’avaient fait emprunter le chemin du nord , le plus beau et le plus isolé dit l’auteur, et ce fut donc une découverte de nouveaux paysages, de nouvelles étapes.
Le chemin du nord
Plus classiques les remarques sur l’ à côté de la randonnée, tous les petits avatars qui prêtent parfois à sourire (mais pas toujours) se perdre, les gîtes surchargés, les marcheurs grognons ou donneurs de leçons, les obsessionnels des ampoules, les ronflements insupportables, brefs la vie comme elle va.
Ruffin n’est pas un mystique dans l’âme et ce qui l’a le plus fasciné c’est plutôt l’apprentissage du délestage que l’on fait en marchant, délestage des objets inutiles, délestage des soucis bien terre à terre, indifférence à l’apparence physique lorsque le marcheur se fait un peu crasseux, quand « l’immortel » devient un peu « clochard céleste » dépouillement de l’homme connu devenu simple marcheur.
devenir un marcheur anonyme
Je me suis amusée car il n’aime pas les dortoirs collectifs, la promiscuité, et préfère sa tente.
« En partant pour Saint-Jacques je ne cherchais rien et je l'ai trouvé » Il a fait une pause dans sa vie d’écrivain et d’homme public mais il manque une pointe de passion à son récit pour en faire un vrai et grand récit du chemin comme ceux de Jean-Claude Bourlès ou Edith de la Héronnière.
Le livre de Jean Christophe Ruffin est un vrai succès et vous pouvez le retrouver chez Aifelle ou Saxaoul qui sont plus enthousiastes que moi.
Le livre : Immortelle randonnée - Jean Christophe Ruffin - Editions Guérin numérique
Commentaires
Oui, ton billet manque un poil d'enthousiasme, mais je te pardonne, car tu as des éléments de comparaison. Pour moi, j'ai vraiment vraiment aimé!
@ keisha : je l'ai lu sans déplaisir mais sans passion et ça j'ai du mal
Les sentiments sont partagés sur ce Rufin, mais le chemin de Compostelle, mythique, en a vu d'autres.
@ Tania : si c'est le premier livre que l'on lit sur Compostelle je crois que l'on peut l'apprécier mais il y a quelques textes beaucoup plus passionnants dont celui de Barret et Gurgant qui date des années 80
le délestage : au départ, alourdir son sac de pierres dont chacune pèse le poids d'un échec, d'un espoir déçu, d'un doute essentiel...
en chemin, n'abandonner une pierre qu'à condition de se sentir entièrement, sincèrement libéré(e) de tel échec, de tel désespoir, du blocage entretenu par tel doute...
finalement, se sentir des "semelles de vent"
@ JEA : jolie façon de parler du délestage
Pourquoi pas... j'aime bien les récits de marche, mais point trop n'en faut. Je verrai à la bibliothèque !
@ Kathel : j'aime énormément les récits de marche et de voyages en général alors je plonge à chaque fois
Tu sais déjà que je l'ai beaucoup aimé, même si je place nettement celui d'Edith de la Héronnière dans la catégorie supérieure. C'est sa simplicité que j'ai aimé. Je note le Barret et Gurgand dont tu parles. Je crois qu'entre 1980 et aujourd'hui, l'esprit du chemin a beaucoup changé .. sa commercialisation aussi.
@ Aifelle : je suis d'accord avec toi le langage est simple, il n'a pas cherché à nous éblouir mais dit les choses très simplement
Pourtant voilà il me manque le zeste qui transforme un récit sympathique en un grand récit
l'esprit du chemin a sans nul doute évolué, plus ouvert se qui est bien, plus médiatisé ce qui l'est moins
J'ai aimé dans ce livre l'idée du marcheur solitaire qui découvre des paysages époustouflants de beauté. Les (rares) fois où cela se produit, il décrit très bien ce qui se passe "à l'intérieur", la métamorphose, , ce que l'on ressent, ce qu'on lâche, l'attirance du profane, du sacré... Après, tout le business de Compostelle est ce qu'il est... je dirai : no comment ! Bises Dominique. brigitte
@ Plumes d'Anges : j'ai lu ce livre sans déplaisir et ce que tu remarques est juste mais voilà pour moi il manque l'étincelle
Comme Aifelle j'ai une nette préférence pour celui de Edith de la Héronnière
Celui-ci ne m'a pas vraiment enthousiasmée du reste je ne l'ai pas encore terminé
J'en lis quelques pages de temps en temps
Préférer sa tente peut se comprendre .Un de mes amis dormait lui aussi sous sa tente un vrai arrêt tous les 4 à 5 jours afin de prendre une bonne douche et se raser
Le reste du temps il préférait être seul travaillant énormément il avait besoin de cette solitude
@ Aloïs : le retrait est total lorsque le marcheur dort à la belle étoile (comme les pèlerins d'autrefois) ou sous sa tente, un choix que je peux comprendre car les nuits en auberges à 12 dans la chambrées ....je ne suis pas certaine que je pourrais
la même route et H. Roque :
http://bibliobs.nouvelobs.com/la-tendance-de-jerome-garcin/20130805.OBS2214/les-ecrivains-aussi-vont-a-compostelle.html?xtor=RSS-15
@ JEA : merci pour ce lien
J'ai beaucoup aimé l'entendre parler de son périple à la radio, un jour. Passionnant n'était pas le mot, en effet, profond serait plus approprié.
Ma mère, en fin de vie, vivait seule dans un mini village belge. Un jour un couple de hollandais âgés, à vélo, lui demanda s'il pouvait passer la nuit chez elle....ils étaient fatigués et sur le chemin de Compostelle disaient-ils. ..hum.
@ Colo : c'est peut être ça pour moi le chemin de Compostelle, des rencontres de hasard
Merci pour ton avis Dominique, je note les références plus anciennes, j'habite sur l'un des nombreux trajets de St Jacques et je croise des jacquets chaque matin, c'est devenu une véritable autoroute ce chemin.
@ nathalia : oui c'est un peu devenu une randonnée "à faire"
C'est un des mérites de Ruffin : avoir choisi un itinéraire plus secret, moins couru
Je vais voir, après le chemin d'Alix de St André... Je ne suis pas pressée...
C'est sûr, c'est à la mode mais...
A la bibliothèque je chercherai aussi celui de Barret et ...
Bonne soirée !
@ Enitram : des livres qu'il faut lire à petite dose et aussi parfois à contre saison
Bonjour Dominique, pour l'anecdote, je suis au Puy en Velay pour 2 jours. Sinon, j'admire les randonneurs (pour Saint-Jacques ou autre) mais quant à lire un livre sur ce sujet, pas trop tentée même si je sais que cet ouvrage rencontre un grand succès. Bonne journée.
@ dasola : tu es juste sur la case "départ"
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais des récits de marche, de voyage (plus à l'écran que dans les livres, j'en lis peu à l'exception des guides utiles) me font immédiatement consulter les possibilités de les faire, d'aller dans la région, de marcher sur les pas de l'auteur.
J'éprouve l'insatisfaction souvent de rester avec la seule idée du voyage, si vous me comprenez, comme un rêve qui pourrait voir le jour dans la réalité. Vous imaginez ce que c'est lorsque je regarde Ushuaïa tv...
@ christw : oh oui je comprends, j'ai tout à fait la même sensation, l'envie de consulter des cartes, de ressortir mon sac et c'est là que je fais la différence entre un récit qui me porte déjà sur le chemin et un autre où je n'ai aucun mal à resté dans mon fauteuil
Le rêve c'est déjà le voyage non ?
Tout comme Aifelle et Saxaoul, j'ai aimé ce livre !
@ Clara : moi aussi mais avec un bémol
Le rêve c'est déjà le voyage et parfois, souvent, c'est mieux il faut en convenir. L'idée qu'on se fait d'une expédition prend rarement en compte les petits détails désagréables, inconvénients et imprévus qui peuvent ruiner les projets: l'état d'esprit à adopter, selon mon expérience, est de ne pas s'attendre à ce qu'on a imaginé, à s'ouvrir à la découverte, sans attente, béant. Si bien que le rêve du voyage et celui-ci sont deux choses distinctes qui peuvent s'ajouter comme deux réussites.
Voilà pour la théorie, en pratique...
Bonne journée !
Peut-être manque-t-il un peu de passion mais cela me plairait certainement plus que les mystico-élucubrations de Coelho sur le même sujet! Tu as lu Cees Noteboom : le labyrinthe du Pèlerin : mes chemins de Compostelle? Si non, je suis sûre que ce bouquin te plairait, une spiritualité laïque.
@ claudialucia : je te suis totalement sur Coelho mais il y a d'autres écrivains qui ont fait le chemin et qui en parlent bien et avec plus de fougue que Rufin
Oui oui j'ai lu Cees Nooteboom, j'ai la première édition de ce livre chez actes sud sous le titre Désir d'Espagne, ensuite ils l'ont ressorti sous le titre actuel du Labyrinthe, c'est un formidable livre pour qui aime l'Espagne
Merci pour cette critique. J'ai adoré "Rouge Brésil". Je suis allée à Saint-Jacques de Compostelle il y a un peu plus d'un mois (en voiture), cette destination est mythique, alors je me tâte encore, pourquoi ne pas découvrir ce dernier Rufin?
@ araucaria : cela vaut la peine
je te signale que le lien sur ton nom ne mène à rien, dommage si l'on veut découvrir ton blog
Il me tente beaucoup, j'adore marcher et je pensais m'y retrouver... mais je découvre dans la foulée deux auteurs que je ne connaissais pas...
@ sous les galets : il te reste quelques jours d'été pour en profiter
Je n'ai pas lu les deux autres récits que tu mentionnes mais j'ai bien aimé celui là. Peu après, j'ai eu un vrai coup de coeur pour "La vie commence à 60 ans" de Bernard Ollivier. Je ne l'ai pas encore chroniqué mais j'ai bien l'intention de le faire.
@ Saxaoul : oups je trouve ton commentaire avec beaucoup de retard
Je n'ai pas lu ce livre là de Bernard olivier mais je serai attentive à ton billet
j ai adoré ce livre , je savais ben que je l'avais vu chez des blogs amis , je t'aurais imaginée encore plus enthousiaste
Luocine
@ Luocine : je l'ai trouvé bon mais j'en ai lu d'encore meilleur du moins à mon goût du coup mon enthousiasme était un peu tempéré