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A sauts et à gambades - Page 126

  • Fusil en option

    Oui je sais ce n’est pas la saison mais j’aime bien tout mélanger.

     

    Alors demain promis je vous emmène à la chasse en ...

     

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    Fusil et gibecière en option

  • Sylvius - Henri Bosco

    C’est une histoire de famille, les Mégremut, une belle famille qui peuple tout le village de Pontillargues et même les environs, une famille unie comme les doigts de la main.

    Il va sans dire que l’on est attaché à son coin de terre chez les Mégremut, on reste entre soi, personne n’aurait l’idée saugrenue de partir sur les routes.

     

    C’est Sylvius qui va être pris un jour par l’envie du départ.

    Curieux que Sylvius soit celui qui cède à la tentation car dans la famille il passait pour le sage mais aussi le prudent qui a toujours peur de manquer, sa maison est un vrai garde-manger

     

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    « Là s’alignaient jambons salés, saucissons drus, guirlandes d’oignons mordorés, claies rayonnantes de tomates, melons d’hiver suspendus au plafond, légumes secs, cornichons, piments, bocaux de gelées brunes ou roses, poissons fumés, coulis, conserves »

     

    et pour cela il est souvent sur les routes mais toujours il revient à Pontillargues.

    Oui mais voilà un soir de chandeleur tout neigeux il a la curiosité d’aller voir un peu plus loin et tombe sur une troupe du voyage.

     

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    Un endroit « où jamais il n’avait aventuré sa carriole, car on n’y trouve, et loin encore, qu’un petit bourg perdu, Lobiers, entre deux étangs et des bois de saules ».

     

    Surprise tout le village est à la fête donnée par les théâtreux de passage et Sylvius oubliant ses provisions, sa famille et son village, se joint à la troupe des comédiens ambulants.

    Mais la famille menée par Philomène veille au grain.

    Je vous laisse découvrir comment va s’organiser la récupération de Sylvius.

     

    C’est un roman très attachant, court comme une longue nouvelle, simple, des personnages plein de mélancolie, un roman d’une douceur tragique que j’ai beaucoup aimé.

    Henri Bosco sait parfaitement évoquer le rêve, les liens familiaux parfois étouffants, l’étrangeté du voyage, le mystère qui va s’attacher à Sylvius.

     

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    Le livre : Sylvius - Henri Bosco - Editions Gallimard folio

  • Un parfum de provence

    C’est bon le printemps en Provence aussi j’ai eu envie de vous y emmener le temps d’un roman

     

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    Les carnets d'Elea

    Rendez vous ici dès demain

  • Pause printanière

    Le printemps frappe à la porte

     

    Juste le bon moment pour s’offrir une petite pause

     

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    je vous retrouve dans quelques jours

     

  • 24 avril 2015 : commémoration du génocide arménien

    "Emportés par le vent, engloutis par les eaux"

     

     

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    1915 déportation des arméniens 

     

     

    En 1915 l’Empire Ottoman est en perdition et ses nouveaux chefs ultra nationalistes vont pousser le peuple et l’armée à se retourner contres les minorités. 

    A cette époque dans l’Anatolie orientale les arméniens sont nombreux et présents depuis des siècles. 

    Les arméniens sont intégrés et sont présents dans l’administration mais aussi sont artisans dans les villages mais stigmatisés par les musulmans ils deviennent des ennemis.

     

    Le 24 avril il a s’agit de faire taire les voix qui pourraient s’élever contre le massacre qui se prépare : avocats, journalistes, écrivains, hommes d’affaires et bien sûr les élus au parlement Turc sont arrêtés.

    Ces hommes seront exécutés, on peut rapprocher le 24 avril de la rafle du Vel d’Hiv.

    Dans les semaines et les mois qui vont venir sous la direction d’un triumvirat à la tête du pays c’est pratiquement tout  le peuple arménien qui va être détruit.

     

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    Dans les villages et les petites villes les hommes sont rassemblés et exécutés de façon féroce, les rivières charrient du sang, les ravins sont pleins de corps, les femmes et les enfants partent en convoi pour « un voyage de la mort ».

    Ce que les Turcs appellent pudiquement : déplacement de population, une déportation de masse en fait.

    Les soldats arméniens combattant dans l’armée turque sont exécutés.

     

    Le voyage est terrible : pillage, viols, enlèvements d’enfant ont lieu tout au long du voyage vers la Syrie. Les historiens dénombrent 317 convois. 80% des personnes déportées périront de faim, de soif et de maladie. Le génocide fit 1 million et demi de morts. 

    Les arméniens de Constantinople furent un peu plus épargnés.

     

    Aujourd’hui encore les arméniens ne sont que tolérés en Turquie et l’appellation « rebus de l’épée » s’attache encore aux descendants de ceux qui ont échappé aux massacres.

    Mais des Turcs osent prendre la parole pour relayer la voix des arméniens même si le gouvernement nie toujours ce génocide. 

     

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    Musée du Génocide à Erevan 

     

    Je vous propose trois livres aujourd’hui qui retracent chacun à leur façon cette histoire effroyable.  

     

    Un roman d’abord, un classique qui fut le premier écrit sur le drame et que j’ai lu il y a très longtemps

    Il m’avait fait découvrir l’histoire des massacres arméniens. 

    Ce livre indisponible depuis longtemps vient d’être réédité. 

     

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    En 1915, dans un climat alourdi par leurs revers dans le Caucase, les autorités turques procèdent à la liquidation des populations arméniennes. Dans l’ensemble de l’empire, les déportations de masse et les massacres s’organisent. C’est le début du premier génocide de l’histoire du XXe siècle. Au nord-ouest de la Syrie ottomane, des villageois arméniens refusent de se rendre et gagnent les hauteurs du Musa Dagh, la "montagne de Moïse", bien décidés à opposer aux Turcs une résistance farouche, jusqu’à la mort. 

    Ils sont menés par Gabriel Bagradian, cet enfant du pays, expatrié, naguère vilipendé pour ses moeurs occidentales, mais qui, contre toute attente, refuse de fuir et choisit de lier son destin à celui du peuple de la montagne. Ecrit pendant la montée du nazisme, le roman, inspiré par un fait réel, connut un immense retentissement. Il ouvrait les yeux du monde sur le génocide arménien et établissait un lien entre ce dernier et l’idéologie nazie. 

    Interdit par Hitler (à la demande des Turcs), détruit au cours d’autodafés, le livre continua de circuler sous le manteau dans tous les ghettos où les juifs s’identifiaient aux résistants arméniens.

     

     

    Les mémoires de Zabel Essayan sur les événements qui à Adana furent les prémices du génocide 

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    Avril 1909. La ville d’Adana et sa plaine si fertile ne sont plus que champs de ruines. Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et journaliste Zabel Essayan conte par le menu ce que ses yeux distinguent, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d’Adana par une population turque fanatisée. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours plus de trente mille Arméniens en Cilicie.

    Empreint de la violence qui l’entoure, le récit de la journaliste décrit avec une puissance rare l’atrocité des massacres et l’impuissance d’une civilisation aux abois face au nationalisme délirant des Jeunes-Turcs. Livre halluciné, Dans les ruines est un témoignage à résonance universelle, il parle pour tous les génocides d’hier et d’aujourd’hui.

     

    Enfin un tout petit livre d’une journaliste turque Pinar Selek qui après bien des méandres découvre que tout ce qu’on lui a enseigné sur les arméniens était faux, qu'ils n'avaient pas été emportés par le vent et engloutis par les eaux. L'histoire était manipulée.

    Elle reconnait aujourd’hui ce déni de l’histoire et la réalité du génocide et fait entendre sa voix.

    Ce petit livre autocritique illustre bien le travail de négation du gouvernement turc mais aussi la prise de conscience d’une partie de la population.

     

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    Pour en savoir plus vous pouvez aussi écouter les 4 émissions de la Fabrique de l'histoire sur le sujet

     

    Les livres

    Les quarante jours de Musa Dagh - traduit par Paule Mofer-Bury- Franz Werfel - Albin Michel

    Dans les ruines - Zabel Essayan - Traduit par Léon Ketcheyan - Phébus Libretto

    Parce qu'ils étaient arméniens - Pinar Selek - Liana Levi

     

  • Miniaturiste - Jessie Burton

    Un livre phénomène outre-manche cela éveille la curiosité, alors en route pour les canaux et les riches maisons d’Amsterdam au XVII ème siècle.

     

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    Pieter De Hooch

     

    1686 Petronella Oortman vient de se marier, elle a juste 18 ans et son mari est le beau et riche marchand Johannes Brandt, un homme important de la communauté marchande et qui a deux fois son âge.

    Elle arrive seule dans sa nouvelle demeure et l’accueil de Marin la soeur de son époux est pour le moins froide et compassée. Marin est une vieille fille prude, rigide et qui n’a aucunement  l’intention de laisser le gouvernement de la maison à Nella.

    Deux domestiques seulement dans la maison ce qui est pour le moins surprenant pour un homme de la qualité de Johanne. Cordelia la servante délurée et Otto un homme à la peau sombre comme jamais Nella n’en a vu.

    La jeune épouse s’ennuie vite, solitaire, inoccupée et ignorée par son mari sauf lorsque celui-ci lui offre un extraordinaire jouet : une maison miniature stricte reproduction de la demeure cossue des bords du Herengracht.

     

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    La maison de poupée qui a inspiré l'auteur

    D’abord vexée par la cadeau Nella commande à un miniaturiste quelques petits objets pour meubler la maison, ils sont de parfaites reproductions mais bientôt les objets arrivent sans qu’elle ne les ait commandés et leur précision semble montrer que celui qui les fabrique connait la maison et même les secrets de ses occupants. Le miniaturiste finit par obséder Nella.

    Les liens entre Marin, Nella et les deux serviteurs vont se resserrer, les femmes vont devoir faire face avec courage aux événements qui vont s’abattre sur la maisonnée. Et chacun va se montrer sous un jour plus digne, plus riche que prévu.

     

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    la courbure d’or de la herengracht

     

    C’est vraiment un grand plaisir de se plonger dans ce monde plein de paradoxes que ce siècle d’or à Amsterdam. La prospérité de la ville et de la Compagnie des Indes Orientales, l’enrichissement sans limites des marchands se paient d’un rigorisme religieux qui porte chacun à espionner son voisin, qui oblige chacun à masquer sentiments et à se garder de tout écart de conduite. La liberté n’est qu’apparente. Les entrepôts regorgent de biens odorants, parfumés et savoureux mais le puritanisme condamne les personnes à une vie grise et sans charme et à se nourrir de hareng plutôt que des délices en provenances d’orient.

     

    Les personnages de Jessie Burton sont très bien mis en scène, sa puissance d’évocation est grande et l’on a aucune peine à imaginer dans cette maison tout droite sortie d’un tableau de Vermeer.

    Nella et Marin sont deux très beaux personnages féminins, l’une par son ouverture d’esprit et son imagination, l’autre par son caractère passionné bien caché derrière un autoritarisme calculé. 

    Les rebondissements tiennent le lecteur en laisse et même s’il y a parfois une ou deux longueurs la lecture est très prenante.

    Il semble que l’auteur a été comparée à Tracy Chevalier, il y a certes quelques ressemblances mais Jessie Burton me semble un écrivain plus ambitieux.

     

     

     

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    Le livre : Jessie Burton - Miniaturiste - Traduit de l’anglais par Dominique Letellier - Editions Gallimard 2015