« Une équipe de chercheurs a fait écouter à des personnes des morceaux de musique dans lesquels ils avaient remplacé quelques mesures de musique par des plages de silence – des interruptions silencieuses de deux à cinq secondes.
Les personnes qui ne connaissent pas le morceau de musique le remarquent immédiatement.
Mais les personnes qui connaissent et aiment ce morceau ne remarquent pas ces plages de silence.
Leur conscience remplace la musique qui manque par la séquence qui est présente dans leur souvenir.
Elles n’ont pas entendu qu’il y avait eu une interruption. Elles ont entendu le morceau de musique dont leur mémoire et leur anticipation du plaisir à venir ont reconstruit en elles les passages effacés »
« Les mélodies entendues sont douces », dit John Keats. Mais celles qui ne sont pas entendues sont plus douces encore. »
Le livres : Sur les épaules de Darwin - Jean Claude Ameisen - Editions Les liens qui libèrent
Commentaires
Intéressant, dis donc!
Cela me renvoie aussi à "Valse avec Bachir" et le peu de confiance que l'on peut faire à sa mémoire...
Un homme que j'écoute avec passion sur France Inter.
Comme dit Keisha, c'est vraiment intéressant...je vais essayer!
Il ne cesse de nous étonner cet homme ! il a des connaissances abyssales.
C'est tout à fait vrai ! J'avais entendu Rubinstein dire cela : il racontait que, par exemple, pendant le petit déjeuner, il écoutait dans sa tête une symphonie. Puis, il s'interrompait pour une raison ou une autre. Puis quand il reprenait son écoute intérieure, il reprenait non pas là où il s'était arrêté, mais juste au bon moment, comme si la symphonie s'était poursuivie sans interruption, elle. Très intéressant.
Je ne sais pas si j'ai été assez claire....
je ne connaissais pas cette anecdote de Rubinstein mais effectivement elle va dans le même sens qu'Ameisen
Merveilleuse observation, j'ai lu ce billet en entendant la voix magnifique de J-C. Ameisen... Bises. brigitte
une voix si particulière
L'expérience est riche de sens. Il en va de même pour la vue où nous voyons parfois des choses "qui coulent de source", espérées, alors que nous avons eu la vue bouchée un moment ou alors que'autre chose s'est passé sous nos yeux.
D'ailleurs on finit voir ce que l'on croit...
Bonne continuation estivale !
les sens sont parfois trompeurs
Une remarquable expérience.C'est souvent cela pour la lecture; on corrige les fautes ou les manques sans même s'en rendre compte et on anticipe le mot.
cela m'arrive souvent en lisant effectivement