Hirondelles rassemblées dans le ciel d’équinoxe
dire que l’on aime à vous saluer
est paraître benêt dans l’âge où nous sommes ;
et vous, nuages qui poussez du sud
pour attiédir septembre et porter sur nos terres
le sable du désert et le sel de la mer,
pour combien de temps encore
aimera-t-on, sur la terre et sous le ciel,
suivre, au pas des yeux,
vos courses et vos déroutes ?
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Je regarde le brouillard qui va,
poussé par l’est
sur les ressauts et les combes,
chênes et pins disparaissent, renaissent,
surgissent à demi sous l’eau légère.
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Certains soirs de juin, si tombe la fraîcheur,
je voudrais ne laisser de ma venue
que du seringa le seul parfum
Toute forme est vacuité, dit une sagesse,
et la vacuité une forme ; puis une autre :
l’esprit souffle où il veut, ne voyez-vous
l’herbe et les fleurs des champs ?
Salut à vous pétales si légers,
parfaits sous la frêle couronne.
Le livre : Sur la terre - Pascal Riou - Editions de la revue Conférence
Commentaires
Merci, je pars pour ma journée, l'âme sautillante et souriante !
Merci Dominique pour toutes ces bribes qui, lues le matin donnent une allure poétique à la journée, lues le soir, donnent une tonalité rêveuse au passage vers les pays imaginaires de la nuit.
un auteur que j'aime
Ah le parfum du seringa...
Un si beau brouillard! Mots et images m'enchantent.
Belles évocations, belles images... J'aime particulièrement la troisième, entendre le mot Seringat me fait frémir... Bises. brigitte
"du seringa le seul parfum" - indissociable de mes séjours dans le Midi.
Je préfère les hirondelles photo et paroles !
J'aime cette célébration des saisons.