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A sauts et à gambades - Page 130

  • Le Principe - Jérôme Ferrari

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    J’avoue je suis plutôt une littéraire mais je n’ai jamais cessé d’être intriguée par la physique. J’ai dans ma bibliothèque Etienne Klein, Trinh Xuan Thuan ou l’inénarrable Bill Bryson et même si parfois dans leurs écrits quelque chose m’échappe tant pis, j’en ressort un tout petit peu plus intell....euh non un tout petit peu moins bécasse.

     

    C’est donc avec circonspection et curiosité que j’ai ouvert le livre de Jérôme Ferrari, j’avais tellement aimé son Où j'ai laissé mon âme que même si son Goncourt m’avait laissé de marbre j’ai franchi le pas.

    Werner Heisenberg est prix Nobel de physique à 32 ans, c’est un des pères de la physique quantique, qu’est-ce qui dans sa vie pouvait venir titiller Jérôme Ferrari le philosophe ? 

     

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    Le narrateur, étudiant un rien dilettante, nous brosse le portrait de l’homme, nous introduit dans les réflexions et recherches menées au triple galop par tous ces savants allemands à Leipzig : Niels Bohr, Sommerfeld, Pauli . Les conflits naissent, le Principe d’incertitude proposé par Heisenberg est refusé par Einstein, par Pauli. Mais la recherche avance, les récompenses arrivent et les années passent.

    1933 et un doute très fort assaille le lecteur, Werner Heisenberg va-t-il suivre en exil ses collègues, ses amis ? 

    C’est tout le tragique et le mystère du destin d’un homme remarquable qui fait le choix de rester en Allemagne. Est-il coupable pour autant ? 

     

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                      Solvay 1933 l'élite de la physique en congrès 

     

    Les pages sur le côté fou de la physique quantique sont magnifiques et parviennent à nous émouvoir tout en nous donnant les clés pour s’introduire dans l’étrange monde des électrons où la vitesse et la position d’une chose sont purement virtuelles.

    Mais c'est la belle réflexion sur la responsabilité du savant qui est le coeur du livre.

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    Quel roman superbe, intelligent, qui vous met les neurones en ébullition et qui vous fait découvrir les sortilèges de la physique. En outre le plaisir de la lecture vous rend un petit peu ...bref vous me comprenez.

    J’y ai retrouvé toute la subtile écriture de Où j'ai laissé mon âme et l’interrogation qui  taraude Jérôme Ferrari, qu’il partage avec nous. 

    N’hésitez pas que vous soyez scientifique ou philosophe.

     

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    Le livre : Le principe - Jérôme Ferrari - Editions Actes sud

     

  • Plus d'excuses possibles

     

    Hé vous avez vu ? il est sorti en poche 

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  • Plus haut que la mer - Francesca Melandri

    Un premier roman de Francesca Melandri m’avait comblé et donc naturellement la parution de celui-ci m’a attiré.

     

    On retrouve le goût de l'auteur pour l'histoire de son pays, mais autant le premier s’enfonçait dans les méandres de l’histoire d’une région, autant celui-ci est concis et court.

    Un roman à quatre personnages, Paolo et Luisa, Pierfrancesco et l’île-prison dans laquelle on reconnait Asinara.

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    « L’île les saisit de plein fouet par son arôme.(...) Elle sentait le sel de mer, le figuier, l’hélichryse. »

    Paolo et Luisa rendent visite l’un à son fils, l’autre à son mari, deux détenus dépendant d’un régime spécial de détention.

    Ils font ensemble la traversée en ferry. Tout les opposent, elle la paysanne inculte se débattant pour élever seule ses cinq enfants mais presque heureuse d’avoir échappé à un mari violent, lui le professeur de philosophie rongé de remords d’avoir peut être contribué à transformer son fils en terroriste. 

     

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    On pénètre dans la prison et on y subit nous aussi la bureaucratie carcérale, la fouille corporelle à chaque visite, la rétention des douceurs apportées aux prisonniers.

    Les hasards du destin et une belle tempête vont obliger Paolo et Luisa à passer la nuit sur l’île sous la garde de Pierfrancesco le gardien.

     

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    Une île où pousse l'immortelle ou hélichryse

    Cette île est le symbole des années de plomb en Italie. Francesca Melandri en y situant son roman met en scène le drame collectif qui endeuilla le pays pour longtemps.

    Elle parvient d’une façon tout à fait magistrale à donner à la fois la parole aux victimes grâce à une photo que vous n’oublierez pas,  aux familles et aux prisonniers. 

    La rencontre de Paolo et Luisa est un fragment de vie, ils sont otages d’une histoire, d’une violence, d’une douleur qui par bien des côtés ont des allures de drame antique. 

    L’amour filial est présent tout au long du roman, la rencontre sur l’île est une petite éclaircie hors du temps.

     

    C’est un très beau et fort roman qui parvient, sans excuser personne, à ne rien laisser dans l’ombre, ni les victimes, ni les coupables, et pas plus les prisonniers que les familles.

    La sanction est tombée et dans sa dureté elle touche tout le monde. 

    Une belle façon de nous rappeler cette période de l'histoire.

     

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    Le livre : Plus haut que la mer - Francesca Melandri - Traduit par Danièle Vallin - Editions Gallimard 2015

     

     

  • Bribes de César

    Puisque la saison se prête aux péplums pourquoi ne pas s'offrir une bribe de César 

     

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    « La colline entière était ainsi couverte de soldats ; il ordonna qu'en même temps les sacs fussent réunis en un seul point et que les troupes qui occupaient la position la plus haute s'employassent à le fortifier.

    Les Helvètes, qui suivaient avec tout leurs chariots, les rassemblèrent sur un même point ; et les combattants, après avoir rejeté notre cavalerie en lui opposant un front très compact, formèrent la phalange et montèrent à l'attaque de notre première ligne. »

     

    Le livre : La Guerre des Gaules - Jules César - Edition numérique 

  • Jude l'obscur - Thomas Hardy

    C’est un parcours passionnant de lire un auteur en totalité (ou presque) et de le retrouver au fil du temps.

    Il me restait deux des grands romans de Thomas Hardy et celui là est peut être le plus connu ou en tout cas celui qui a déclenché la plus vive polémique lors de sa parution.

    Ce livre je ne l’avais jamais lu en entier, pris en bibliothèque une première fois, une bibliothécaire furieuse décréta que ce n’était pas du tout de mon âge ! il faut dire que je devais avoir 13 ans environ. 

    Ma seconde tentative s’est faite chez des amis où j’ai commencé la lecture mais au moment de partir il m’a fallu laisser le livre et il n’est jamais venu à l’idée du propriétaire de me proposer de l’emporter pour le terminer.

    C’était donc ma troisième tentative et ce fut la bonne.

     

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    Le cottage où est né T Hardy

     

    Dans l’Angleterre du XIXème on savait déjà avec Dickens qu’il ne faisait pas bon être pauvre et orphelin. 

    Jude Fawley est les deux, il vit dans le Wessex chez sa tante qu’il l’a recueilli. Jude aime l’école, il rêve de devenir étudiant à l’université voisine de Christminster et pour cela il va tout faire, apprendre seul le latin et le grec, tenté de se cultiver pour être au niveau de l’examen d’entrée.

    Son espoir est fort car son instituteur lui a laissé entrevoir ce paradis.

    Il faut gagner sa vie et il devient tailleur de pierres mais faire des études en parallèle est par trop difficile et puis la vie est là qui l’appelle en la personne d’Arabella. Mariage forcé, mariage raté, la belle l’a pris dans ses filets.

    Lorsque le refus de Christminster tombe : 

     

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    « Vous êtes un ouvrier, je me permets de penser que vous aurez bien plus grande chance de réussir dans la vie en demeurant dans votre sphère et en restant fidèle à votre métier plutôt qu’en adoptant une nouvelle voie. »

    Il lui reste ses livres et beaucoup de colère et de désillusions.

     

    C’est avec sa cousine Sue qu’il va tenté de reconstruire sa vie, elle parait le comprendre, elle partage son amour des livres et de la culture mais elle est aussi quelqu’un qui refuse d’appartenir à un

    homme.

     

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    Christopher Eccleston et Kate Winslet  dans Jude.

     

    Les deux héros sont incapables de s’intégrer dans cette société victorienne prude, rigoriste, intolérante. Leur vie à tous deux est faite de renoncement aux rêves qui doivent plier devant la dureté de l’existence. Ils sont déchirés, victimes de l’opprobre de la société.

    C’est un roman noir qui fut en son temps brûlé en public par les ligues bien pensantes !

    C’est le personnage de Sue que j’ai préféré, elle est l’emblème de la souffrance des femmes de cette époque car coincées entre une volonté forte d’émancipation contrecarrée par la société, et une emprise non moins forte de la religion qui les fait se sentir affreusement coupables. 

    Si aujourd’hui on s’interroge sur les méfaits potentiels des religions lorsqu’elles sont intolérantes et se confondent avec le pouvoir, il est bon de lire et relire ce livre. 

    Thomas Hardy fut tellement agressé à la sortie du livre qu’il n’écrira plus de romans et se consacrera à la poésie. Ajoutez ce livre à votre bibliothèque.

     

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    Le livre : Jude l’Obscur - Thomas Hardy - Traduit par Firmin Roz et Hélène Seyrès - Editions de l’Archipel

  • un vieux compagnon

    Comme souvent ici après quelques lectures récentes il est temps de jeter un oeil par dessus l'épaule et de se tourner vers un auteur qui est un compagnon depuis longtemps.

    je vous donne un indice 

     

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    vous avez deviné ?