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Le Chemin étroit vers les contrées du Nord - Bashô

 

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Dans les années cinquante Nicolas Bouvier passa plusieurs mois au Japon, quelques Vingt années plus tard il entreprit la traduction du journal de voyage  Oku no hosomichi  de Matsuo Bashô.

 

ll n’est pas étonnant que le poète voyageur soit traduit par un des maîtres du récit de voyage. Leur marche n’est certes pas la même mais l’un comme l’autre ont l’oeil et l’esprit bien ouvert pendant leur vagabondage. Un périple de cinq mois et quelques 2000 km sans carte aucune, 

Bashô est déjà un poète reconnu quand il prend Le chemin étroit vers les contrées du nord, il a envie de laisser là une vie devenue trop citadine à son goût.

 

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ll va pouvoir faire l’expérience même de la poésie à travers la marche. ll veut atteindre la « terre du bout des routes » 

Manifestement il y a connivence entre Bashô et sont traducteur.

 

 

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Le récit du voyage est ponctué de haïkus, certains très célèbres d’autres beaucoup moins. Le récit lui même est d’un grande poésie jugez-en :

 

 

« Tandis que nous nous reposions au creux d’un rocher, j’eus l’oeil tiré par un petit cerisier, à quelques pieds de nous, qui commençait juste à fleurir. Penser que ce gringalet qui passe tout l’hiver sous la neige n’oublie pas de fleurir quand le printemps atteint ces hautes pentes ! »

 

Evocations de sites célèbres, de rencontres, de temps pour la méditation.

 

Ce texte de Bashô a été plusieurs fois traduit aussi pour vous que vous puissiez juger de la version qui vous plait le plus voici le début du voyage dans trois traductions différentes et vous noterez que les différences sont malgré tout importantes 

 

* «  Les jours et les mois s’égrènent, passants fugaces. Les années qui surviennent et s’en vont voyagent elles aussi. Notre vie même est un voyage; quant à ceux qui la passent à naviguer, ou ceux dont les cheveux blanchissent à mener leur attelage, la route n’est-elle pas leur véritable demeure ? Sans oublier les poètes d’autrefois qui, nombreux trouvèrent la mort au cours d’une longue errance. Pour moi aussi un jour vint où la liberté des nuages chassés par le vent m’incita à partir pour aller vagabonder le long des côtes sauvages »

 

** « De l’éternité, jours et mois sont hôtes de passage et, de même, l’an qui fuit, l’an qui vient sont voyageurs. Qu’il mène une vie nomade, en bateau ou à cheval, l’homme accueille la vieillesse, le voyage quotidien est sa demeure. Nombreux sont les poètes d’autrefois qui sont morts en chemin, et moi, comme eux, depuis je ne sais quand, à l’invite du vent dans les nuages en lambeaux, je ne peux réfréner mon désir d’errance. »

 

*** « Mois et jours sont passants perpétuels, les ans qui se relaient, pareillement sont voyageurs. Celui qui sur une barque vogue sa vie entière, celui qui la main au mors d’un cheval s’en va au-devant de la vieillesse, jour après jour voyage, du voyage fait son gîte. Des anciens du reste nombreux furent ceux qui en voyage moururent. Et moi-même, depuis je ne sais quelle année, lambeau de nuage cédant à l’invite du vent, je n’avais cessé de nourrir des pensers vagabonds.»

 

Pour en lire plus sur Nicolas Bouvier c'est chez Tania 

 

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Les livres

*  Le chemin étroit vers les contrées du Nord - Traduction Nicolas Bouvier - Editions Heros-limite 

** L’Ermitage d’llusion - Traduction Jacques Bussy - Editions La Délirante ( avec le journal de Saga et l’ermitage d’illusion) 

*** Bashô journaux de voyage - Traduction René Sieffert - Editions POF ( le plus complet rassemblent des notes de voyage à Kashima à Sarashina et le carnet de la hotte) 

Commentaires

  • Etonnant de telles différences de traduction ! J'ai déjà noté ce livre, je ne sais plus sur quel blog, ni dans quelle traduction. Tu as une préférence ?

  • @ Aifelle : c'est là qu'est le problème car pour certains poèmes je vote absolument pour N Bouvier mais pas pour tous !! cependant son livre et sa traduction me paraissent malgré tout l'emporter

  • Une véritable petite bibliographie à la fin! Ma bibli en possède sûrement...

  • @ Keisha : tu as le choix pour faire connaissance avec Basho un peu plus largement que simplement les Haïkus

  • " On croit que l'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait" dans L'usage du mode de Nicolas Bouvier.1963.

  • @ Bretonne : N Bouvier a été un vrai passeur que ce soit pour les voyages mais aussi comme ici pour la poésie de Basho, Tania lui a consacré récemment des billets si cela t'intéresses

  • "du voyage quotidien fait sa demeure", "le voyage fait gite..."
    comme cela me parle!

  • @ miriam : ce sont des livres qui permettent le voyage comme nul autre

  • Basho et Nicolas Bouvier, je note ce "Chemin étroit vers les contrées du Nord" et aussi les journaux de voyage
    Intéressant de pouvoir comparer trois traductions différentes : la première me touche plus mais difficile de pouvoir comparer...

  • @ nadejda : difficile en effet car c'est un peu variable mais globalement c'est celle de N Bouvier que je préfère plus proche de mon imaginaire je pense

  • Vagabonder à l'invite du vent...
    Ce récit/parcours poétique a tout pour m'enchanter.
    Il y a plusieurs traductions en espagnol également,voyons donc.
    Tes illustrations donnent envie de prendre baluchon et la route des montagnes!

  • @ Colo : d'accord prenons nos baluchons et hop en avant sur les chemins du Japon

  • J'aime beaucoup : "la liberté des nuages chassés par le vent m’incita à partir pour aller vagabonder le long des côtes sauvages "
    Une belle invitation !
    Poésie et voyage ne peuvent que se rencontrer un jour...
    Merci pour cette page japonaise après l'Italie!

  • @ Enitram : Le genre de poésie dont je ne me lasse jamais, j'aime y revenir ce qui explique que j'accumule les traductions

  • Merci pour cette belle invitation et ces splendides illustrations ! Je suis plus à l'aise avec la traduction de Nicolas Bouvier, qui me semble la plus proche des formes occidentales. Mais quelle est celle qui reflète le mieux le texte et ses traditions ? Je crains fort que pour moi le mystère ne reste entier !

  • @ Annie : je ne connais pas la langue japonaise donc je ne peux pas juger de la pertinence et je réagis comme toi à l'occidentale, ce qui parle le plus à nos sensibilités d'occidentaux

  • Ah, tu me rappelles que je souhaitais relire Bashô, avec Nicolas Bouvier, cela me paraît d'excellentes augures.

  • @ Marilyne : si tu n'as rien dans ta bibliothèque ce livre là est vraiment excellent

  • je me méfie toujours des livres poétiques traduits et en plus du Japon!
    je sais je passe à côté de grand livres mais la poésie japonaise ne me touche pas.
    Elle est si pure .... si silencieuse qu'elle me semble vide !
    et puis.. je m'ennuie vite aux descriptions de la nature.
    Alors je lis avec plaisir tes billets si bien illustrés et j'attends des livres qui m'attirent plus
    Luocine

  • @ Luocine : avec Keisha vous développez des allergies, elle c'est à la poésie, toi au Japon, je souris et je vous propose de vous désensibiliser petit à petit

  • Merci pour ce beau billet, Bouvier vu chez Tania bien sûr. Les différences traductions s'expliquent certainement par les particularités du japonais.

  • @ Christw : oui bien sûr, je ne connais pas cette langue mais le problème est le même en chinois que je connais, un même mot n'ayant ni genre ni pluriel qui n'est ni un nom ni vraiment un adjectif, tout cela rend la traduction à la merci du sentiment du traducteur

  • @ Claudialucia : si tu regardes chaque extrait est précédé d'une, deux ou trois étoiles qui correspondent en fin de billet aux références des livres
    La première est bien de N Bouvier

  • Peux-tu nous donner, dans l'ordre, les noms des trois traducteurs, stp ? Bouvier, j'ai ses "Œuvres" en Quarto, lues, relues. J'aime aussi sa poésie (Le dehors et le dedans) mais je ne connaissais pas cette traduction de Bashô!

  • @ Pascale : même réponse qu'à Claudia les astérisques renvoient au titre du livre et à son auteur
    J'ai acheté les livres de N Bouvier au fur et à mesure de leur sortie après l'édition de l'Usage du monde, je l'ai rencontré à plusieurs reprises à Annecy la proximité avec Genève rendant les RV plus faciles, ce fut toujours passionnant

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