Restée seule à la mort de son mari Emilie aurait bien besoin pour survivre de la présence de son fils qui a quitté la ferme depuis plusieurs années. Il lui reste quelques vaches laitières, poules et lapins, pour les cultures elle va avoir besoin d’aide, peut-être Victor, bon il est pas tout jeune mais il travaille pour d’autres agriculteurs et puis elle le connait depuis la communale alors…
une centrale du genre de celle là
Un projet pharaonique de centrale à biomasse portant l’étiquette fallacieuse d’écologique, voilà ce que prévoient les élus de la vallée.
Si Emilie semblait baisser un peu les bras ce projet de centrale et surtout l’idée de voir disparaitre Sa forêt vont la faire sortir de sa léthargie.
« La montagne empiétait sur l’horizon, sa masse inerte accaparait le paysage. Une entité dure mais également fragile, avec la forêt pour territoire, que l’on ne saurait dompter et modeler à sa guise. »
La montagne d'Emilie
C’est bien là dessus que compte Emilie, une forêt que l’on ne peut dompter, parce que ce qui se profile pour Sa forêt c’est ni plus ni moins qu’une disparition programmée.
Son quotidien change, il y a Victor qui s’est peu ou prou installé à la ferme pour aider.
« Emilie coupait elle-même son bois, elle faisait son pain et, en fonction du calendrier , ramassait les simples, les champignons et des baies qu’elle transformait en confiture »
Et puis il y a les pressions exercées pour la faire vendre ses parcelles de forêt, Rachel la chargée de mission de la centrale y va de son couplet, le maire bien sûr mais plus grave, son fils qui semble sensible aux sirènes financières.
Un roman comme je les aime chez André Bucher, je suis certaine que vous allez aimer la montage de Palle, Victor, Emilie et sa forêt.
Un joli portrait de femme.
Le livre : Un court instant de grâce - André Bucher - Editions Le Mot et le Reste