Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Littérature américaine - Page 14

  • Le pays des petites pluies - Mary Austin

    Aux amateurs de nature, de désert et de poésie

    9782360540181FS.gif

    Un mot de l’auteur Mary Austin d’abord car son nom n’est pas connu en France, auteur prolixe, théâtre, nouvelles, c’est ce récit publié en 1903 qui l’a fait connaître et en a fait le chantre de la nature à l’égal de John Muir ou Thoreau, elle fut amie avec Willa Cather et Jack London.
    C’est le désert qui est ici au coeur du livre, Mary Austin aime le désert car dit-elle « Pour tout ce que le désert prend à l’homme il donne une contrepartie, des respirations profondes, un sommeil profond et la communion des étoiles. Il nous vient à l’esprit avec une force renouvelée, dans les silences de la nuit »

    desert-du-mojave_940x705.jpg

    Le désert Mojave

    busard_femelle_piquet .jpg14 courts chapitres initialement écrits pour les journaux qui vont vous faire parcourir le désert des chercheurs d’or, celui où des fables nourrissent l’imaginaire, vous pourrez répérer les sentiers qui mènent aux sources, admirer « cinquante sept busards, un sur chacun des cinquante sept poteaux de clôture du ranch El Tejon, par un matin de septembre favorable au mirage »
    Vous enfoncer sur les terres des indiens shoshone « Le pays du mouflon, du wapiti et du loup. »

    Tout est prétexte à émerveillement pour Mary Austin, tenez par exemple, le pré de son voisin, convoité, échangé, acheté, revendu, traversé d’un ruisseau, il finit un peu abandonné, la nature reprend ses droits « il est intéressant de voir cette reconquête d’un ancien territoire par les plantes sauvages que l’homme a bannies ». Le pré change de couleur au gré des saisons « Depuis le coeur de l’été jusqu’aux gelées la note dominante du pré est l’or clair, tournant à la teinte rouille de la bigelovie sur le déclin, une succession de couleurs plus admirablement réglées qu’un changement de décor au théâtre ».

    mojave_desert_4.jpg

    Canyons, sierras, mesa, sentiers sont son domaine mais les histoires des hommes aussi tels ses gardiens d’écluse en un pays où l’eau est un trésor. Attentive à la beauté, l'auteur observe et note avec précision en naturaliste passionnée. Ses récits dégagent une grande poésie, un certain lyrisme et un immense amour pour ce pays «  de rivières perdues, où il n’y a pas grand-chose à aimer ; et pourtant un pays vers lequel on ne peut que revenir une fois qu’on l’a jamais visité.  »

    Ecoutez son appel : « Venez donc vous qui êtes obsédés par votre importance dans l’ordre des choses, et qui ne possédez rien qui n’ayez obtenu sans peiner, venez par les sombres vallées et les collines charnues, jusqu’au pays des jours paisibles, et faites vôtres la générosité, la simplicité et la sereine liberté. »

    François Specq traducteur et préfacier dit du livre « magnifique célébration de la beauté sauvage », si vous aimez Edward Abbey ou John Muir, si Walden est un livre important pour vous, si vous avez aimé Elisée Reclus et son Histoire d’un ruisseau, alors Le pays des petites pluies ne vous décevra pas.

    Le livre : Le Pays des petites pluies - Mary Austin - Traduit de l’américain par  François Specq - Editions  Le Mot et le Reste 2011.

     

  • Je suis bien d'accord avec vous !

    Je garde le cap.................

    boussole.jpg

    Ce que j’aime retrouver dans vos blogs ce sont des livres que je n’ai pas lus, des découvertes que j’ai ratées, ce que je n’aime pas ce sont des billets redondants jusqu’à l’écoeurement et à la perte d’envie de lire un livre.
    Alors il me faut être un peu cohérente avec mes impressions et donc de temps en temps je ferai un billet Je suis bien d’accord avec vous  où je ne rajouterai rien à ce que vous avez déjà très bien dit, juste quelques mots pour confirmer et faire écho à vos chroniques.

    heures.gifC’est parti avec les éditions Autrement qui souvent dénichent des petits trésors
    Les heures silencieuses c’est grâce à  La marche aux pages que j’ai lu ce livre. J’aime les livres qui parle de tableaux et la peinture flammande est celle que je vais voir quand je suis au Louvre alors ...
    J’ai aimé ce récit bref, tout en finesse où la peinture n’est qu’un prétexte pour parler de soi, délicat, habile, une jolie évocation à la fois d’une période où les navires partaient pour des horizons lointains et où dans le même temps les femmes ne pouvaient pas encore imposer leur présence et leurs dons. 
    Lisez aussi le billet de  Chaplum qui aime et ne regrette que la brièveté du roman

     

    signal.gifDeuxième choix (après mon ras le bol absolu de Sukkwan Island) j’ai craqué pour : Le Signal de Ron Carlson
    Si j’ai aimé ? ben oui évidemment, dès qu’il s’agit de grands espaces je craque, là où je suis moins convaincue c’est sur le scénario policier, comme vous d’une certaine façon, Keisha dit « Les amateurs de thrillers purs et durs risquent d'être surpris »  ben oui c’est plutôt pour amateurs de Nature Writing.
    Je me suis bien fait plaisir dans ces endroits où je n'irais jamais! dit Nathalie,  on n'en sort pas avant la dernière page dit Cuné
    Un très bon cru pour les amateurs du genre dit Aifelle et elle a bien raison


  • Damnés Français - Mark Twain

    damnésfrancais.gifDamnés Français - Mark Twain - Traduit par Frédéric Chaleil - Editions de Paris Max Chaleil
    Si vous êtes chauvin alors passé votre chemin car voilà un livre dans lequel notre orgueil en prend un rude coup.
    Mark Twain ne nous aimait pas beaucoup mais faut-il le prendre au sérieux alors qu’il fit plusieurs séjours en France ? Il fit un grand tour d’Europe et résida quelques mois à Paris où il eu faim et froid " Paris la glaciale, Paris la pluvieuse, Paris la détestable " Et ben voilà c’est dit !
    Sauf que ...l’humour vient tout sauver dans ce recueil d’articles variés rassemblant aussi bien des notes sur Paris, qu’un récit sur un séjour thermal à Aix les Bains.

    Il nous accuse de tout " Le passe-temps des Français, depuis toujours, consiste à s’exterminer mutuellement par le fer et par le feu" il remonte carrément à la Saint-Barthélémy oubliant un peu vite que sa nation sort tout juste d’une guerre civile !  Matiné d’un humour féroce il nous compare aux Comanches et bien sûr ce n’est pas à notre avantage.
    Dans un bref récit il raconte de façon savoureuse un duel qui eu réellement lieu entre Gambetta et un dénommé Fourtou avec Clémenceau comme témoin. Le duel se termine bien et " Les deux gladiateurs se tombèrent dans les bras, avec des torrents de larmes fières et heureuses "
    Son voyage en France est une occasion pour moquer les Marseillais qui ne se lavent pas eux mêmes avec leur savon, qui se nourrissent de "Bouchées d’escargots " alors que lui " Préfère les sauterelles" .
    Il fait une visite au Château d’If pour rire de nous à travers l'un des personnages de Dumas " C’est là que le courageux abbé a écrit un livre avec son propre sang, d’une plume faite d’un morceau de fer (...) Quel dommage que tant de semaines de travail fastidieux n’ait finalement servi à rien"
    expo1889paris2.jpgDe temps à autre il laisse échapper un compliment " Quel pays envoûtant ! " mais il se reprend bien vite lorsqu’il fait le récit de sa visite à l’Exposition Universelle derrière un guide sans scrupules. Versailles l’impressionne mais ..." j’ai toujours pensé du mal des gens qui chez nous taillent leurs arbustes en pyramides, en cubes, en flèches et en toutes sortes de formes artificielles " Donc nos jardins à la Française vous devinez ce qu'il en pense.

    Le coup de grâce est donné au parisien qui " voyage fort peu. Il ne connait d’autre langue que la sienne et ne lit pareillement aucune autre littérature; par conséquent il est assez étroit d’esprit et très suffisant "

    Il termine son voyage par une cure thermale à Aix les Bains, est-ce le miracle de l’eau ? d’un seul coup Mark Twain exulte, parle d’un lieu enchanteur mais pour aussitôt se plaindre du nombre de clochers et horloges qui sonnent sans arrêt " Ainsi une horloge sonne les heures, puis elle recommence pour confirmation "
    La cure au moins a-telle démontrée son efficacité ? Je vous laisse juge !
    " J’étais venu ici vierge de toute maladie, mais trois semaines de bains avaient, fait sortir de moi tous les maux connus de la science médicale, ainsi que d’autres plus considérables entièrement nouveaux "

    aix_les_bains.jpg

    Ce livre est une compilation de textes, d’articles disséminés et réunis ici. Un livre pour jours moroses et gris. Je me suis amusée à cette lecture, on retrouve tout l’humour de l’auteur qui fait ici preuve d’une mauvaise foi ...toute française.

     

  • Walden - Henry Thoreau

    walden.gifWalden - Henry D.Thoreau - Traduit par Brice Matthieussent - Editions Le Mot et le reste
    Il est tout jauni, il craque, des pages risquent de s’envoler ...bref il est dans un état pitoyable, si je le feuillette mes annotations ponctuent les pages mais elles sont devenues illisibles, la traduction date de 1922 alors .....
    Alors j’ai franchi le pas et j’ai profité d’une réédition qui rassemble le gratin : Jim Harrison en préfacier et Brice Matthieussent en traducteur, deux bonnes raisons de racheter  Walden et de reprendre un peu de Thoreau.
    Diable d’homme et diable de livre car si on a le malheur de l’ouvrir, toc on est harponné pour un bon moment, comment résister à :
    « je vivais seul au milieu des bois »

    « Ce petit lac était un voisin précieux entre deux légères averses orageuses d’août quand, l’air et l’eau demeurant parfaitement immobiles, et le ciel couvert, le milieu d’après-midi avait toute la sérénité du soir et la grive des bois qui chantait à la cantonnade se faisait entendre d’une rive à l’autre »

    cabin_walden1.jpg

    La cabane de Thoreau

    « Quand un seul invité franchissait ma porte, il partageait parfois mon repas frugal, et notre conversation n’était guère interrompue par la préparation d’un pudding à la bouillie de maïs ou par l’observation d’une miche de pain en train de lever et de cuire parmi les cendres »

    « Je me demande ce que fait le monde en ce moment. Voilà trois heures que je n’ai même pas entendu la moindre sauterelle dans les fougères. »

    Dans sa préface Jim Harrison dit qu’il entretient de profondes affinités avec Thoreau et que cela remonte à l’enfance, lui même a possédé un chalet isolé mais que son amour pour Thoreau est lié au fait que c’est « Un étudiant assidu tant de la littérature que de la nature » et qu’il est dangereux pour l’esprit !
    Il ajoute « Le XIX ème siècle nous a donné trois géants, Thoreau, Whitman et Melville »
    Peut être êtes vous capables de résister à ça... moi pas du tout alors que vous invite à "sucer la moëlle de la vie"

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

  • Sanctuaires ardents - Katherine Mosby

    sanctuaires ardents.gifSanctuaires ardents - Katherine Mosby - Traduit de l’américain par Cécile Arnaud - Editions Quai Voltaire
    Dans une petite ville de Virginie, une ville du vieux Sud, celui de Scarlett, de Scout et Atticus, celui qui jouit de la plus grande considération c’est bien Willard Daniels, propriétaire des « Hauts » le plus beau domaine de Winsville.
    Il revient là avec sa belle épouse, Vienna, belle et cultivée elle suscite beaucoup de curiosités et cancans. Excentrique, libre, farouchement attachée à son indépendance, la belle Vienna va de thé en cocktails se mettre toute la gente féminine à dos. Les hommes eux la croient simplement folle surtout quand il la voit promener son cheval en laisse et on disait même "qu'elle était socialiste, peut-être communiste, qu'elle aimait les Nègres et fumait des cigarettes" et puis n’a-t-elle pas fait fleurir une deuxième fois la glycine ?
    Malgré la naissance de deux enfants, Willard Daniels un beau jour quitte Winsville pour ne plus revenir, Vienna va devoir faire face à l’éducation de Willa et Elliott.
    Elliott petit lutin passionné par les oiseaux, Willa déjà libre et indocile comme sa mère. Plusieurs personnages vont venir prendre place autour d’eux, John Aimes le voisin, le médecin de famille capable aussi bien de vous accoucher que de soigner discrètement une blessure par balle, Gray l’étudiant de passage féru de latin, Vienna enfin qui vit au milieu des livres la tête parfois dans les étoiles.

    grange.jpg

    "Puis elle avait peint la grange en bleu. Elle était entrée à la quincaillerie Henshaw en demandant de la peintre couleur lapis-lazuli. Il avait fallu cinq questions et quatre personnes pour découvrir ce qu'était le lapis-lazuli — Tout ça pour une grange ! "

     

    Un très beau portrait de femme qui fait des choix personnels et une belle évocation du sud encore tourmenté par la ségrégation et une morale qui craque aux coutures. Les descriptions d’une nature luxuriante, d’une ivresse permanente tant la vie peut être don et plénitude, sont superbes.
    Les failles pourtant ont commencé, la volonté de Vienna d’afficher sa différence va avoir des conséquences.
    Lisez ce livre, vous ne serez pas déçu, c’est le roman dans toute sa splendeur, du souffle, de la tendresse, de l’émotion, du suspense.
    Si vous avez aimer Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur ou l’héroïne du film Loin du paradis, lisez ce livre, vous ne serez pas déçu, c’est le roman dans toute sa splendeur, du souffle, de la tendresse, de l’émotion, du suspense.

    katherinemosby.jpgL’auteur
    Katherine Mosby enseigne à l'université de Columbia et collabore au New Yorker et à Vogue.
    Poète, elle est l'auteur de quatre romans. Sous le charme de Lillian Dawes a figuré dans la sélection pour le National Book Award et pour le prix Pulitzer.  

  • Aux fourneaux et à la plage

    Deux romans qui me faisaient très envie et qui hélas ne m’ont pas vraiment comblé
    Martin Suter m’avait enchanté avec  Small world , Tracy Chevalier et sa désormais très célèbre Jeune fille à la perle, étaient gage de bons romans et bien ....non pas vraiment, à mon goût du moins.


    cuisinier.gifLe Cuisinier - Martin Sutter - Editions Christian Bourgois (2010)
    Maravan est un exilé Tamoul qui vit et travaille en Suisse. Il a des talents de cuisinier qui sont plus que sous exploités car pour le moment il est plongeur dans un très grand restaurant; bien sûr on n’hésite pas à faire appel à son extraordinaire habileté quand c'est indispensable mais aussitôt après c’est...retour à la vaisselle.
    Lorsque une de ses collègues découvre ses talents culinaires fantastiques et sa connaissance de la cuisine ayurvédique à laquelle l’a initié une vieille femme de sa communauté, elle voit là l’occasion de créer Love food " la cuisine aphrodisiaque à votre domicile".

    Une excellent idée de roman et je dois dire que les descriptions des mets préparés font saliver mais ....ça ne fait pas vraiment un roman, l’évolution de l’entreprise sur fond de problèmes financiers et de crise économique ne m’a pas semblé très attrayante. Les recettes en fin de livre ne suffisent pas même si la personnalité de Maravan est attachante.
    La libraire des Livres que j'aime est d'un avis opposé, elle a adoré !

    prodigieuses.gifProdigieuses créatures - Tracy Chevalier - Editions Quai Voltaire (2010)
    Un roman sur fond de féminisme car c'est une femme qui découvre ces « prodigieuses créatures » que sont les fossiles,voilà qui était fait pour m’appâter.
    Mary Anning l’héroïne a réellement existé et c’est à elle que l’on doit la découverte des fossiles marins de la région du Dorset. On peut voir ces fossiles au British Muséum.
    Au début du XIX ème siècle il était plutôt de bon ton pour les dames de faire du point de croix plutôt que de fouiller les falaises de la plage. Mary Anning pourtant voit dans la mise au jour des fossiles le moyen de subvenir aux besoins de sa famille.
    Elle n’a pas conscience de l’importance de sa découverte et même les scientifiques de l’époque dont le français Cuvier, ne sont pas persuadés d’être devant une réelle découverte scientifique.Darwin n'a pas encore parlé d'évolution. L'opposition des milieux religieux est bien sûr très forte cette découverte mettant en cause l'idée d'un dieu créant le monde en 6 jours.
    Le traitement de cette histoire, assez stimulante, est hélas plat et désuet, une intrigue amoureuse bien fade vient l’enrichir mais cela ne suffit pas, un portrait de la société de l’époque très bien fait, Tracy Chevalier sait raconter une histoire, mais je n'ai pas été emporté.
    Mais on peut être d’un avis totalement contraire, pour preuve le billet de Carnet de liaison