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Nous étions les Mulvaney - Joyce Carol Oates

Quand le bonheur vire au cauchemar

 

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Tournez les pages de l’ album de famille : Sur la photo la famille Mulvaney avec en arrière fond High Point Farm et dans le lointain la petite ville de Saint Ephraim. Si vous regardez attentivement vous voyez les tenues vestimentaires qui vous ramènent aux années soixante.
Tout est propre, net, rangé, tout respire l’amour familial, la prospérité grâce au travail de Michael le père entrepreneur en bâtiment ET membre du Country club local; il lui a fallu plusieurs années pour en arriver là mais c’est chose faite, il est devenu un notable et il a laissé loin derrière lui son catholique de père, brutal et alcoolique.
Juste derrière vous voyez Corinne, l’épouse, fantasque toujours vêtue à la diable, voyez elle sort de l’étable à moins que ce soit de son atelier de réparation d’antiquités en tout genre. Elle aime Michael plus que tout, plus même que ses enfants, et tout cela sous l’oeil bienveillant de Dieu !
Au premier plan les enfants,  magnifiques, heureux, beaux « j'ai souvent rencontré des gens qui pensaient que nous, les Mulvaney, formions quasiment un clan, mais en réalité nous n'étions que six »  Michael Jr, Patrick, Marianne dite Bouton. C’est Judd qui parle, le plus jeune des Mulvaney,  celui qui va dévoiler toute l’histoire.

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 Ferme américaine  Kimble Warren

Quelque chose va soudain briser ce tableau idyllique, faire voler en éclats l’amour familial, faire porter la culpabilité sur un seul membre de la famille au point de l’exclure , de l’effacer du tableau. Quand la tempête va s’abattre chaque membre de la famille va y faire face avec son histoire, ses émotions, le poids du regard des autres.
Le clan se lézarde, se disloque sous les coups de la société puritaine de Saint Ephraim.

Une leçon d’analyse psychologique, lucide, tranchante, montrant du doigt le puritanisme d’une société bien pensante, soupesant la force du besoin d’intégration d’un homme, du besoin d’amour d’une femme et du poids effrayant de la culpabilité.
Un roman passionnant qui bien que datant des années 70 ne perd rien de sa force tant l’analyse est pertinente et habile. On pourrait le proposer à tous les apprentis psychologues !
Un seul bémol : que JC Oates signe une fin un peu trop angélique à mon goût. Mais c’est broutille, j’ai aimé les personnages, l’écriture, le rythme du roman. A lire assurément, c’est d’ailleurs l’avis de Chaplum
Sylire
et Golovine

Je connaissais JC Oates à travers son journal et j'ai très envie maintenant de poursuivre la lecture de ses romans

Le livre : Nous étions les Mulvaney - Joyce Carol Oates - Traduit de l’américain par Claude Seban - Editions Stock



Commentaires

  • Après avoir tellement aimé "Les chutes ", lu récemment, je sens que je devrais beaucoup apprécier celui-ci aussi!

  • @ mango : ton billet sur "les chutes" fait partie de ceux qui m'ont donné envie de rouvrir JC Oates et j'en suis heureuse, le prochain sera les chutes je pense

  • Ce JCO a l'air d'être un très bon cru, mais aussi une lecture au long cours, comme beaucoup de ses romans. Il y a "Blonde" qui me tente aussi et j'ai "Petite soeur, mon amour" dans ma PAL.... il me faut juste un peu de temps...

  • @ Ys : j'ai un peu l'impression que c'est le type d'auteur où une fois que l'on est tombé dedans on y retourne absolument

  • Un de ceux que j'ai préférés, lu il y a longtemps. Je serai bien tentée par une relecture (mais j'ai encore dans ma pal quelques titres de JC Oates que je n'ai jamais lus).

  • @ Virginie : un excellent roman qui donne envie d'en lire plus

  • Un livre que j'avais beaucoup aimé lu en mai 2009 ma première participation au Blogoclub.
    Je viens de relire mon billet ,je disais entre autres
    "j'ai beaucoup aimé l'épilogue .D'emblée on retrouve comme dans Les Chutes ou La Fille du Fossoyeur,le style de J C Oates,cette façon bien particulière de décrire les personnages avec précision et minutie,de les décortiquer.Les relations frères soeurs sont évoquées avec une grande sensibilité ".

    Je te conseille Les Chutes, Viol, et d'autres qui me reviendront certainement.
    Je confirme à Mango elle devrait aimer celui-ci j'avais moi aussi commencé par Les Chutes

    Bonne journée

  • @ autourdupuits : j'avais fait une lecture de Oates il y a très longtemps (impossible d'ailleurs de me rappeler le titre) donc ratage
    ce sont vraiment les blogs qui m'ont incité à y revenir et bien m'en a pris
    j'ai bien noté les chutes

    j'ai effectivement beaucoup aimé le traitement des différents personnages, tous les non dits qui restent en suspens, les regrets, les remords, une belle étude des relations familiales

  • Et dire que je n'ai pas encore lu d'ouvrage de cet auteur !!!! Oui, bon, je le dis pas trop fort...

  • @ Margotte : bienvenue car ma première expérience ratée et lointaine ne compte pas, j'avais lu son journal mais plus par intérêt que je porte à la création littéraire, et à son métier d'enseignante
    il est en poche ne te prives pas !

  • @ Inganmic : je te souhaite autant de plaisir que j'en ai pris

  • Une amie vient de l'acheter. Je sens que je vais le lui emprunter dès qu'elle va l'avoir terminé.
    Très bonne journée.

  • @ dimitri : emprunte et sinon voles le :-)))))

  • Je compte bien le lire : Je n'aime pas tout chez cette romancière mais j'ai vraiment apprécié délicieuses pourritures et j'ai l'impression que ce roman s'inscrit bien dans cette veine : l'envers du décor du rêve américain...

  • @ maggie : Délicieuses pourritures ! j'adore ce titre
    l'envers du décor américain c'est vrai mais son talent fait que on ne se sent pas à l'étranger dans son histoire, les émotions et les liens psychologiques sont superbement rendus

  • j'ai trouvé le roman long, bien sur on se doute de ce qui est arrivé, ça traine, on décrit tout dans la maison, bref avec ces Mulvaney j'ai entamé mon désamour de Oates... je ne renonce pas et essaierai les chutes...

  • @ Kenza : j'étais restée sur une mauvaise expérience de Oates, mais j'ai beaucoup aimé celui là, je n'ai eu aucune sensation de longueur, j'avais très envie de savoir quel serait le devenir de chaque personnage
    les descriptions par fois longues c'est vraies s'intègrent très bien dans le récit car ce sont elles qui donnent la couleur de la famille, les petits détails du quotidien qui viennent éclairer les comportements
    je fais le contraire de toi, je viens de signer mon retour à Oates

  • j'ai trouvé le roman long, bien sur on se doute de ce qui est arrivé, ça traine, on décrit tout dans la maison, bref avec ces Mulvaney j'ai entamé mon désamour de Oates... je ne renonce pas et essaierai les chutes...

  • J'avoue n'avoir rien lu de Joyce Carol Oates... Je commencerai certainement par celui-là.
    Merci pour tout et très belle journée Dominique

  • @ Kenza , une bonne façon de commencer à mon avis

  • Je n'avais pas réussi à le finir (je n'avais pas dépassé la première partie) mais je l'ai gardé dans ma PAL : je referais surement un essai un jour mais pour l'instant l'échec est encore trop frais.

  • @ Cecile : ça me surprend nous qui sommes si souvent sur la même longueur d'onde

  • @ Dominique

    Repartir ainsi en tournant le dos à la plagiaire de service restant seule sur la plage polluée par une montagne de copiés-collés déchiquetés, chapeau ! Le mien sera un Panama commerce équitable...

  • @ JEA : une pinte de rire en fin de journée de travail j'apprécie

  • Un très bon souvenir de lecture pour moi aussi. Je n'ai rien lu d'autre de l'auteur depuis mais j'y compte bien !

  • @ Sylire : on a la choix car elle est prolixe JC Oates !

  • Il fait partie des romans dont je me demande si je ne l'ai pas lu à sa sortie .. si c'est le cas je n'en garde aucun souvenir. A l'occasion, je le prendrai à la bibliothèque, peut-être que la mémoire me reviendra.

  • @ Aifelle : trou de mémoire, moi aussi, je sais que j'ai lu qq chose d'elle mais impossible de vraiment me rappeler quoi, mais en tous cas ce n'était pas celui là !

  • Un livre que je veux lire depuis très longtemps, tu me fais penser que je dois regarder au salon du livre de Québec s'il est disponible car il ne l'est plus en librairie...

  • @ Jules : je crois qu'on le trouve en poche en france du moins et cette réédition est récente

  • Un très grand roman pour toutes les raisons que tu donnes. Sa finesse psychologique et cette résilience qu'elle accorde a ses heroines donnent vraiment des romans intenses et profonds. Dans la même veine j'ai adoré "Blonde" et "La fille du fossoyeur".

  • @ Malika : tu allonges ma liste là : j'avais déjà les chutes et fille blanche fille noire , me voila avec deux autres titres

  • Un grand coup de coeur, un de mes préférés de Oates mais c'est vrai que j'en ai adoré plusieurs (Les chutes, Hudson River, ...) Merci pour le lien :-)
    Je suis contente que tu l'aies autant aimé !

  • @ Manu : les chutes fait l'unanimité apparemment, Hudson river à voir merci de la référence

  • Avec "Chutes", "Nous étions les Mulvaney" est assurément le roman que je préfère de JC Oates! L'analyse psychologique y est éblouissante et la critique de cette société hypocrite et puritaine et surtout intouchable parce qu'elle détient la richesse et le pouvoir, est féroce. On retrouve les mêmes qualités dans "Chutes". Toute sa vie et dans tous ces livres, Oates se bat contre cette société toute puissante qui broie les individus sans aucun état d'âme (voir dans "Chutes", la pollution des quartiers populaires par les riches sociétés industrielles). Deux excellents bouquins!

  • @ Claudialucia : je sens ton enthousiasme jusque dans ton commentaire, j'ai aimé ce livre mais plus pour l'analyse psychologique que pour la dénonciation d'une Amérique puritaine que l'on retrouve ailleurs. Les chutes sont là encore, ma prochaine lecture à n'en pas douter

  • c'est un livre lu il y a plusieurs mois et qui me reste en mémoire. Très bon souvenir de lecture

  • @ gambadou : l'avis d'une "fana" de livres ça compte forcément :-)

  • Je lis ce qu'a écrit Keisha : je n'ai pas eu du tout cette impression de longueur. Je l'ai lu d'une traite ce bouquin, avec voracité. C'était le premier de cet auteur. belle découverte!

  • @ Claudialucia : aucune sensation de longueur pour moi non plus, le rythme est soutenu et la deuxième partie dans laquelle la famille tente de survivre est toute aussi réussie

  • @ pom' : merci de cette visite et du commentaire, je vais aller faire connaissance avec ton blog

  • J'ai vu qu'il était sorti en poche aux éditions Le livre de poche le 16 mars donc j'ai bien l'intention de l'acheter lors de ma prochaine sortie en librairie. Il faut bien que j'honore le challenge de George !!

  • @ Anne : oui je crois que c'est une réédition et c'est une bonne chose le roman vaut la peine

  • J'attendais avec impatience sa sortie en poche mais quand je l'ai eu en main, je me suis aperçu que c'était écrit vraiment minuscule... Du coup je me demande si je ne vais pas le commander en grand format, ou alors je prends l'édition poche et je le lirais tout doucement (mes yeux fatiguent très vite avec une police aussi minuscule) Mais il me le faut, le sujet m'interpèle vraiment de trop !!!
    Bon week end

  • @ L'or des chambres : je compatis car je suis en train de lire une biographie écrit minuscule et ça me gêne beaucoup, en plus elle fait mille pages et pèse une tonne sur les bras
    sinon je t'encourage à lire ce livre qui est excellent

  • J'ai envie de le lire depuis des lustres (je n'ai jamais lu Oates, j'ai honte), et sa sortie poche l'avait mis sur mes achats prioritaires, mais si c'est écrit en tout petit...

  • @ Lilly : aller ça vaut le coup quitte à t'offrir des lunettes :-)

  • @ Doudou : merci de ce message sympathique et de votre visite

  • J'arrive bien après les échanges, (comme souvent), mais bon, tant pis ! à la recherche de tes articles sur Wharton, je tombe sur un autre, puis, encore un autre et là je m'arrête de te lire parce que j'ai adoré ce roman et que je trouve que ton article m'aurait vraiment donné envie de le lire, si ce n'était déjà fait !!! l'album de famille si parfait, et la sautillante mère parfaite, et les enfants si beaux et la lézarde si béante qui engloutie tout ! par contre, effectivement une fin faiblarde. j'en ai lu deux ou trois autres après et j'ai "Chutes" en attente. Tu l'as lu depuis ?

  • @ Athalie : il n'est jamais trop tard
    je n'ai pas bcp lu JC Oates mais ce roman m'a bcp plu
    Chutes m'attend sagement sur mes rayons comme il est en poche ce sera certainement une lecture de vacances
    Wharton je n'ai jamais fait de billet l'ayant lu il y a longtemps avant internet avant les blogs :-)

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