Lark et Termite - Jayne Anne Phillips - Traduit de l’américain par Marc Amfreville - Editions Christian Bourgois
Deux périodes, cinq personnages, une guerre et des inondations mais aussi des secrets enfouis dont vous serez seuls dépositaires, voilà ce que propose ce roman.
En 1950 en Corée le soldat caporal Leavitt est blessé et réfugié dans un tunnel, il a été touché par ses compatriotes, à côté de lui une jeune coréenne essaie de le garder en vie. Il délire, il rêve au passé. Il entend la musique du club de jazz où chantait Lola, sa femme si belle " Ses cheveux roux foncés ont comme une teinte cuivrée" Elle attend un enfant, un enfant qui doit naître en ce moment pendant que lui agonise au fond du tunnel.
Neuf ans plus tard en Virginie dans la touffeur de l’été nous faisons connaissance avec Lark, une séduisante adolescente. Elle n’a jamais connu son père, sa mère Lola a disparu. Dans la vie de Lark son frère handicapé tient la meilleure part, elle le choie, le protège lui voue un amour total et refuse que les services sociaux le place "pour son bien" en établissement spécialisé. Elle invente le monde pour lui, lui donne de la chaleur, cuisine pour lui des gâteaux colorés.
Termite son frère est un enfant de neuf ans, blond et bouclé, à moitié aveugle et hydrocéphale. Il ne marche pas, ne parle pas " on dirait qu’il psalmodie" Lark communique mystérieusement avec lui, elle entre dans le monde de bruits et de sensations où "Il est enfermé à l’intérieur de lui-même comme un termite dans un mur". Il entre en contact par les objets, des bandes de plastique qu’il regarde voler, un petit flacon de porcelaine.
C’est Nonie, leur tante, qui a élevé Lark et Termite. Nonie c’est la sécurité, la solidité,la générosité. Elle se dévoue corps et âme pour eux, elle travaille dur dans le restaurant de Charlie l’homme qui veille sur eux tous.
Enfin le dernier personnage de cette histoire, Lola, la mère fantôme, disparue en emportant ses secrets, elle a confié Lark et Termite à Nonie qui est devenue leur mère car comme elle le dit "ces enfants n’ont rien à voir avec Lola, sauf qu’ils sont passés par elle pour venir à moi"
A la faveur d’une inondations les secrets bien cachés vont remonter à la surface.

La voix de chaque personnage est différente, chacun sa partition: la voix exaltée de Lark, la voix grave de Nonie.
L’auteur réussi le tour de force de nous faire pénétrer dans le monde de l’enfant, sans pathos aucun elle nous fait entrer dans son monde de perception et de sensations, nous ressentons ce qu’il ressent "Lark dit le nom des fleurs, il redit les sons, mais les sons ne sont pas les fleurs. La fleur c’est la silhouette toute proche, elle ne bouge pas, il la voit bleue comme ça, longue et fine (...) Ensuite la silhouette bouge et la fleur est trop près ou la fleur est trop loin. Et la silhouette se fait couleur "
C’est un roman tout à fait extraordinaire qui dégage une émotion intense, un roman profond et grave, un magnifique livre sur l’enfance et la puissance de la vie. Tous les personnages sont marqués par l’absence, les secrets, tous vivent grâce à la force de l’amour.
Jayne A Phillips a magistralement construit son récit, elle nous tient en haleine avec virtuosité et sensibilité. Son récit est subtile, pudique et fort à la fois. Il traduit un optimisme et une générosité qui donne confiance dans le genre humain et procure un grand plaisir de lecture.
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